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Henri Theureau (Traducteur)
EAN : 9782742768455
426 pages
Actes Sud (01/06/2007)
3.76/5   25 notes
Résumé :
"Le temps du lecteur bouscule celui de l'auteur : ce qui, aux yeux d'un George Orwell ou d'un Pierre Boulle, se situe encore dans le futur donne souvent au lecteur l'inconfortable impression de faire partie du présent. L'excursion de Ronald Wright dans un monde à venir que l'on découvre transformé par les folies de l'espèce humaine - réchauffement de la planète, extinctions d'espèces, altérations génétiques - semble dangereusement actuelle. Rien dans cette histoire ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Pas si facile à classer, ce roman. Comme indiqué dans la postface, on est dans le roman d'aventure, davantage que dans le roman d'anticipation. Quelque chose dans la foulée de H.G.Wells, ou de Jules Verne, voir d'un Pierre Boulle...

La science est au centre du roman, mais en même temps au service du récit, elle s'efface quand il faut pour laisser la place aux personnages, aux sentiments, à l'histoire.

De quoi s'agit-il, alors?

David Lambert, un archéologue industriel, prend possession d'une lettre d'H.G. Wells (que Ronald Wright semble affectionner), où il avoue une romance avec une jeune scientifique, disciple de Tesla. Cela se passe dans les dernières années du XIXe siècle. Et les recherches de cette Tania vont permettre à Wells d'écrire La Machine à Explorer le Temps. Car, révèle Wells, cette machine a bien existé, ou plutôt, elle existe, quelque part dans les méandres du temps. Et elle reviendra 100 ans après son départ, dans la nuit du premier janvier 2000...

Alors David Lambert, pris lui aussi dans une romance avec Anita (anagramme de Tania), se lance corps et âme... Bien sûr, la machine apparaît mais elle est vide.

Atteint d'ESB, apprenant le décès d'Anita des suites de la même maladie, David Lambert entreprend le voyage vers le futur qui lui permettrait d'atteindre une époque où la maladie de la vache folle serait soignable.

Direction l'année 2500. Il atterrit, comme le héros de Wells, dans une Angleterre dévastée, où la jungle a envahi le pays. Personne... la civilisation a périclité... David Lambert va alors entreprendre de raconter ses explorations à Anita, à titre posthume tout en cultivant l'espoir secret de pouvoir se sauver et la sauver de même... Ses découvertes vont l'amener à revoir les causes de ce retour à la nature subi par la terre entière (ou presque).

Là on retrouve Ronald Wright, un archéologue de formation, voyageur impénitent, scientifique, philosophe à ses heures... qui a fait du déclin de la civilisation, de la poursuite du progrès et de l'avenir du monde des thèmes de prédilection, tant en fiction qu'en non-fiction. Il donne des conférences, écrit des essais... Sa démarche dans la fiction est à l'image de celle de Wells, finalement.

Le livre se décompose grosso modo en 3 parties: la découverte de la machine, l'exploration de l'Angleterre, la rencontre avec ce qui reste de civilisation. Les deux premières parties sont très longues, et sont tirées à la limite de l'ennui, en ce qui me concerne. La troisème est plus courte, mais de même, elle finit par créer une certaine lassitude chez le lecteur.

La fin est un peu rapide, avec quelques pistes (comme celle de la folie de David Lambert et de l'illusion de voyage dans le temps) qui s'entrechoquent. Manquant parfois de conviction et de cohérence, àmha. Mais cela ne concerne que quelques pages.

Ronald Wright présente une vision du monde et de son évolution directement tirée des connaissances scientifiques actuelles sur le réchauffement climatique, l'épidémiologie, les manipulations génétiques, etc. On peut, ou pas, adhérer à sa vision, mais elle n'est pas plus extravagante que la négation des mouvement climatiques que nous connaissons. Son astuce consiste à nous présenter un personnage principal complexe, tiraillé entre son amour passé, son désir d'en finir car sa maladie est incurable, et son espoir fou que tout peut s'arranger. Ronald Wright maîtrise bien les paradoxes temporels. Suffisamment bien pour ne pas s'embrouiller et mener le lecteur au point final, un goût amer en bouche. le passage où David Lambert examine les implications d'un retour dans le passé, à une date antérieure à son départ, est une pure merveille.

Un peu d'humour quand même, émerge de temps à autres. Mais aussitôt balayé par la dure réalité. Il y a aussi du Barjavel dans Wright.

Ce n'est pas un roman exceptionnel, mais un de ces récits qui vivent longtemps dans la chair et l'esprit du lecteur. Que ferions-nous si nous avions une machine à explorer le temps? Nous ferions comme David Lambert, nous essaierions de conjurer le sort... tout en sachant que cela ne sert à rien.
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Une dystopie, publiée en 1997, qui va faire frémir le lecteur lorsque l'on sait ce qui s'est passé au cours des deux premières décennies du vingtième-siècle. Un voyage dans le temps dans la fameuse machine imaginée jadis par Herbert George Wells, retrouvée un siècle plus tard par le seul survivant d'un trio d'anciens de Cambridge, transporte David Lambert cinq siècles plus tard dans une Angleterre qu'il peine à reconnaître. Une fantastique équipée, de la Tamise vers les Cairngorms, va lui permettre de comprendre, par un savant jeu de déductions et une patience digne d'un archéologue, ce qui est arrivé à ce monde dès lors réduit aux vestiges d'une civilisation disparue. Cette vision d'un futur pas si éloigné, outre l'intérêt des mille et une mésaventures du narrateur, est destinée à nous faire réfléchir : réchauffement climatique, pesticides et polluants divers, pandémies, manipulations génétiques, en oubliant l'intelligence artificielle encore en enfance à l'époque de l'écriture de l'ouvrage, sont au rendez-vous dans cette danse macabre. Puissent les tenants du statu quo en prendre de la graine…
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Dans la plupart des livres de fiction traitant de fins du monde, une poignée de survivants lutte héroïquement contre l'ennemi, quel qu'il soit : extra-terrestres vindicatifs, morts-vivants affamés de chair fraîche, virus mutants... Dans ce roman d'anticipation, pas d'humanité vengeresse et acharnée à survivre. Nous sommes en 2500, un climat tropical règne sur la Grande-Bretagne, Londres a les pieds dans l'eau et les survivants ont la peau noire, portent des kilts, élèvent des lamas et crucifient chaque année l'un des leurs au cours d'une Passion aussi vraie que nature.
Reprenant le thème du voyage dans le temps, empruntant à H.G. Wells sa célèbre machine, l'auteur envoie son héros, un archéologue, dans le futur. Celui-ci, tel Robinson, explore les limites de son royaume, tout en notant avec précision, à l'intention d'un amour perdu, ses découvertes et ses interrogations. Il découvrira à ses dépens la tragique impossibilité de corriger les erreurs du passé.
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Arrêt et terminus à la page 150. Cette lecture qui commençait agréablement et semblait alléchante fut vite de plus en plus difficile à suivre. Trop de remplissage avec des digressions lyriques tellement omniprésentes que ce sont les passages où se passe l'histoire qui sont des digressions en fait. Il va dans le futur, mais depuis le début, il raconte son passé. Et rien de très passionnant dans ce galimatias un peu snob pour que je m'inflige plus longtemps cette punition.
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Encore une histoire de voyage dans le temps mais qui décrit un monde d'avant et d'après fort plausible en l'état actuel des dégradations opérées par l'homme.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Pourquoi ne pouvait-on pas arrêter le temps pour prendre des précautions simples, faire les réparations indispensables ? Pourquoi pouvais-je rembobiner une cassette mais pas rembobiner une heure ? Pourquoi le passé était-il toujours si bétonné, et l'avenir si glaiseux ? Etait-ce juste ? Le temps était un tyran, tout était de sa faute.
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" Lorsque tu as plusieurs choix devant toi (...) et que tu n'arrives pas à te décider, prends toujours le chemin qui demande le plus d'audace."
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On n'a pas besoin d'être archéologue pour savoir que rien ne dure et que personne n'est éternel. (p.67)
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On reconnaît toujours un archéologue à ses épaules voûtées, ses poches distendues, ses yeux qui balaient le sol. (p.64)
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