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Critique de Chiwi


Niourk (1957)

L'histoire : Après une catastrophe écologique, les océans se sont asséchés, des espèces ont muté, les hommes vivent comme à la préhistoire. Dans une tribu de ces hommes primitifs vit l'enfant noir dont le destin est de mourir en raison de sa couleur de peau différente. Un jour l'enfant noir part à la recherche du vieux sorcier parti consulté les dieux. Les dieux vont lui parler et il décide de s'en aller vers Niourk.

Ce que j'en pense : Niourk est un roman que je me souvenais avoir lu il y a longtemps mais il était introuvable sauf en braderie. A l'été 2013 Bragelonne a entamé l'édition d'une intégrale de l'oeuvre de Stefan Wul, ayant acheté le premier tome, j'ai enfin relu ce roman.

Se situant dans le genre post-apocalyptique, Niourk est un roman qui donne une claque, même si j'ai moins apprécié la fin.

Stefan Wul décrit une Terre ravagée par une catastrophe écologique. Ouais le stockage des déchets nucléaires n'était pas très au point. Les hommes sont revenus à l'âge des chasseurs-cueilleurs, vénèrent des affiches publicitaires en croyant que ce sont des dieux. Les poulpes des grandes profondeurs ont profité à plein des radiations, ils sont devenus plus intelligents, capables de manier des sagaies avec leurs tentacules et sont devenus amphibies.

Au cours du roman on suit l'enfant-noir qui passe du statut de paria à celui de dieu vivant. En effet grâce à l'ingestion de viande de poulpe radioactif son intelligence s'accroit, il est capable de comprendre et de raisonner comme un vrai génie. Comme il se définit lui-même, il est devenu un « homo omnipotens ». C'est à partir de ce moment que j'ai moins apprécié. Car l'enfant noir trop intelligent devient mauvais, son intelligence est utilisée de manière égoïste. Puis il se met à réaliser des choses hautement improbables, surtout comme elles sont énoncées, sans explication. J'ai eu l'impression que Wul voulait faire faire à l'enfant noir des choses extraordinaires en adéquation avec son pouvoir exceptionnel.

Malgré une fin un peu tirée par les cheveux, Niourk est un roman facile à lire qui alterne des chapitres assez courts permettant de faire des précisions historiques avec des chapitres plus longs d'action.

La mort vivante (1958)

L'histoire : Dans le futur, la science est responsable de la pollution atomique sur la Terre. Sur Vénus, le pouvoir quasi-religieux tient la science pour suspecte. Joachim, vieux scientifique, persécuté par le pouvoir est enlevé et amené sur Terre. Une jeune femme lui demande de ressusciter sa fille tuée par la morsure d'un lézard. Joachim arrive à cloner des cellules de la morte et ce sont sept jumelles qui naissent et se développent à un rythme accéléré. Les bras de jumelles vont alors commencer à fusionner…

Ce que j'en pense : La mort vivante est un roman particulier par rapport à la production habituelle du Fleuve Noir Anticipation. Même s'il se passe dans un futur où la Terre est ravagée par une pollution radioactive, une pluie interrompue, où la science est suspecte et où les chercheurs doivent très prudents dans leurs recherches, il se caractérise par une atmosphère gothique qui fait penser au Frankenstein de Mary Shelley. le personnage principal, un scientifique vieillissant, est loin des canons des héros de l'époque. Il est emmené sur une planète où il pleut sans discontinuer, il va être logé dans un château où le gardien muet n'a plus grand chose d'humain et où les animaux de compagnie sont des araignées mutantes.

Les jumelles sont le résultat d'une expérimentation scientifique qui a dégénéré. Leur transformation en une masse qui absorbe tous les êtres vivants alentours pour ne former plus qu'un être unique a été copié par Peter Randa qui a aussi sévit au Fleuve Noir Anticipation. Comme quoi ce n'était pas une si mauvaise idée.

La peur géante (1957)

L'histoire : Dans un futur où l'homme a réussi à remodeler les milieux géographiques dans lesquels il vit, l'au commence à perdre les caractéristiques physiques qu'on lui connait depuis plusieurs siècles : l'eau ne gèle plus ce qui entraine une fonte brutale des glaciers et de la banquise. Un raz de marée ravage alors l'ensemble de la planète. Les survivants vont reconstruire ce qui a été détruit mais une nouvelle menace va surgir.

Ce que j'en pense : Un peu comme pour Niourk, Stefan Wul lance son histoire à partir d'une catastrophe écologique : la fonte subite des glaces qui entraine une hausse du niveau des mers. Ce point de départ a de sérieux échos avec les conséquences du réchauffement climatique.

Par contre les personnages restent caractéristiques de l'époque. le personnage principal, qui n'est pas si éclatant que ça, est très paternaliste. Son acolyte, journaliste noir, ne sert pas à grand chose, à peine un faire-valoir. La fille, chinoise, connait une évolution non négligeable. Elle passe de l'état de greluche qu'il faut trimballer à celui de maillon essentiel à la compréhension des agresseurs.

Wul imagine une France qui a fusionné avec ses colonies africaines. comme elle est la moins touchée par le cataclysme, elle devient un leader dans la reconstruction du monde. Ce qui fait écho à la décolonisation qui était en cours au moment de la sortie du livre et à la volonté de de Gaulle de donner une place de premier plan à la France.

Nouvelles

Au nombre de neuf et écrites entre 1957 et 1982, les nouvelles m'ont moins convaincues que les romans de ce volume.

Les plus anciennes sont classiques dans leur forme, à chaque fois on a droit à la révélation qui est la plupart du temps pleine d'humour. Les plus récemment écrites m'ont moins accroché car elles s'éloignent de la SF à laquelle Wul m'a habitué.
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