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EAN : 9782709603720
J.-C. Lattès (23/01/1985)
3.01/5   67 notes
Résumé :
Eh oui, il y avait une Mme Freud! Une gracieuse et sereine bourgeoise mais que son instinct et quelques "images" d'enfance avaient instruite très tôt de ces choses que son cher Sigi peinerait tant à découvrir...
Et Mme Marx, vous connaissez? Elle s'appelait Jenny von Westphalen, et c'était une jolie baronne. Dans l'ombre du génial et coléreux prophète, l'attendait une vie écrasée par la plus noire misère.
Et Xanthippe, la femme-enfant de Socrate, était... >Voir plus
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Zut...on a encore oublié Madame Freud est un recueil de biographies imaginées par Françoise Xenakis, basées sur une documentation très fouillée, dans lequel l'auteure s'attache à cinq épouses de grands hommes. Martha Freud apparaît comme celle qui aide Sigmung Freud à interpréter les rêves ou les dépressions qu'elle a remarqués chez ses amies, permettant à son psychanalyste de mari de cerner et bâtir ses théories et analyses. Xanthippe, l'exemple parfait de la mégère, est vue comme une femme que son mari Socrate, dénigre, alors qu'il fait l'admiration de ses élèves et qu'il lui préfére les hommes. Des échanges épistolaires permettent de dresser la vie quotidienne, et d'évoquer le soutien qu'Adèle Foucher a toujours apporté à Victor Hugo, malgré ses nombreuses maîtresses, dont Juliette Drouet, et le grand écrivain se révèle assez économe voire radin avec sa famille, quand il fait preuve de générosité pour allouer des pensions à ses anciennes maîtresses. Quant à Jenny Marx, on comprend rapidement que la grande histoire d'amour avec Karl Marx est ponctuée de périodes de vaches maigres et d'extrême denuement, Karl Marx ne travaillant pas, méprisant la bourgeoisie mais se flattant d'avoir une femme issue de l'aristocratie, une position paradoxale qui ne le gêne pas plus que ça. Enfin Alma Schindler qui, à 23 ans épouse Gustav Malher, doit, à sa demande expresse, renoncer à ses talents de musicienne et de compositrice, l'isolant de ses amies jusqu'à l'étouffer intellectuellement et affectivement.
Une vision peu reluisante de ces hommes admirés, portés aux nues aux yeux du monde mais dont Françoise Xenakis, révèle l'arrière boutique, alternant humour, échanges de lettres, journal intime ou mémoires.
Une évocation originale qui permet de mettre en lumière l'envers du décor et de découvrir l'intimité souvent difficile de ces femmes intelligentes, battantes qui réussissent néanmoins à s'affranchir de l'influence de leurs maris.
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C'est bien parce que je manquais d'idées pour le X de mon challenge ABC que j'ai lu 'Zut, on a encore oublié Madame Freud' de Françoise Xenakis. Parce que, déjà avant ma lecture, j'étais loin d'être emballée par ce principe de mélanger un peu de réalité et beaucoup de fiction pour raconter la vie de Mesdames Freud, Socrate, Hugo, Marx et Mahler. Ben, c'est encore pire après !

Je n'ai pas vraiment aimé ces 5 nouvelles écrites sur un ton cucul et censées nous montrer la vie difficile des femmes de génies... voire, pour 3 d'entre elles, je n'ai vraiment pas aimé. J'ai trouvé grotesques les petits noms dont se seraient affublés 'Sigi' Freud et sa 'Sachertorte', inintéressantes les pensées de Xanthippe, aberrante et fausse la manière qu'aurait eu Mme Marx de nier sa vie de misère par des chansons et des caresses, fastidieuses et répétitives les lettres d'Adèle Hugo... Par-dessus tout, j'ai été dérangée par les scènes de sexe, toutes sans exception ; pas que je sois coincée (du moins je crois, en général j'aime bien les moments chauds des livres, dès lors qu'ils sont bien troussés), simplement que le trait est systématiquement forcé jusqu'à la caricature, alors que je ne pense pas que Françoise Xenakis ait des éléments concrets sur le sujet...

La seule chose qui trouve grâce à mes yeux, ou presque, c'est le message féministe, explicité dans l'introduction (la partie du livre que j'ai préférée, un comble !) et bien incarné notamment par Alma Mahler. A priori, la lettre reproduite a réellement été écrite par le compositeur, et elle est terrifiante. Aucune compassion pour lui du coup quand Alma rencontre Gropius, et à l'inverse une envie d'en savoir plus sur cette femme fascinante qui a séduit les plus grands artistes par dépit d'avoir été empêchée de créer elle-même (analyse à l'emporte-pièce, un peu comme celles que je reproche à Françoise Xenakis... je vais donc me documenter plus sur elle car elle m'intrigue). Mais ce message fort est tellement noyé dans une soupe d'anecdotes et de mots que je l'ai perdu constamment en route...

Une lettre à cocher dans mon challenge ABC donc, mais guère plus puisque je n'ai pas accrochée avec la prose de Françoise Xenakis... Je vais encore devoir me creuser la tête pour le X de l'an prochain !
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Victor Hugo, Sigmund Freud, Gustav Mahler ou Karl Marx ont pour point commun d'avoir par leur génie marqué leur temps et laissé une trace profonde dans ce qui constitue la trame socio-culturelle de notre monde moderne . Et leur deuxième caractéristique partagée est d'avoir pourri la vie de leurs épouses. Sur fond constant d'adultère, mais pas que : mépris, extorsion de fonds, interdiction s'épanouir dans une activité qui pourrait faire de l'ombre au maître, cantonnement aux basses besognes, sans aucune reconnaissance : est-ce possible, cet écrit attribué à madame Mahler dans son journal intime :
"j'ai acheté ce matin un autre balai, j'ai bien noté, tu n'auras plus à me le redire que le chuintement du balai de genêts te dérange. J'ai acheté un balai en poils de soie. Il se taira, lui aussi" !
De sacrés enfoirés, ces surdoués! D'autant que l'on peut se poser la question de savoir ce qu'ils seraient devenus dans madame pour gérer leur quotidien. Et faut-il qu'elles les aient aimés passionnément pour sacrifier leur propre vie!

Pour faire passer la pilule (qui au demeurant n'existait pas), l'auteur utilise un ton familier (" la Didine Hugo aime bien acheter les légumes de sa soupe") dont la désinvolture ne parvient pas à masquer la souffrance chronique de ses épouses dévouées. Outre l'exposition de ces déboires conjugaux, c'est aussi l'occasion de dresser un portrait sociologique de cette société européenne du dix-neuvième siècle, où vraisemblablement les femmes ayant pour partenaire un "grand" homme n'étaient pas les seules à vivre au quotidien de grands sacrifices pour peu de reconnaissance

Ainsi se clôture ma participation au Challenge ABC, grâce à Françoise Xenakis!
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Nouvelles de Françoise Xenakis. Lettre X de mon Challenge ABC critiques Babelio.

Martha, Xanthippe, Adèle, Jenny et Alma ont été les épouses de grands hommes, penseurs et artistes. Sigmund Freud, Socrate, Victor Hugo, Karl Marx et Gustav Mahler, aucun d'eux ne peut se plaindre d'avoir vécu seul ou mal accompagné.

Martha Freud est une fine mouche, féministe éclairée et femme pratique. Soutien indéfectible du grand docteur viennois, elle écoute, conseille voire psychanalyse son époux. "- Mais, Martha, c'est toi qui par instinct me met sans cesse sur la voie! - Mais non, Sigi, moi j'ai l'instinct, toi tu le mets en loi. C'est ça qui est capital. L'instinct seul n'est que de la chiromancie." (p. 39) Et modeste avec ça!

Xanthippe, en dépit de l'indifférence voire de la haine qu'elle suscite chez son époux, si férocement épris d'Alcibiade, n'a eu de cesse d'admirer l'orateur et le penseur. Mais vivre dans l'ombre de Socrate la rend aigrie et virulente, faisant d'elle l'archétype de la mégère. "Pourtant, elle n'était pas que cris et Socrate le Sage, celui qui nous guide encore, avait beau la traiter de gallinacée, elle était une gallinacée au coeur tendre." (p. 59) Une poule amoureuse, on aura tout vu!

Adèle Hugo, après les effusions amoureuses des premières années de mariage, se refuse à un époux qui ne sait pas se contrôler. Vigilante, fidèle et honnête à l'extrême, elle accepte avec dignité la relation de son époux avec Juliette Drouet. Ainsi, Victor Hugo eut deux femmes, l'une qui incarnait les valeurs sacrées du mariage et l'autre qui représentait l'éternel féminin.

La baronne Jenny von Westphalen a déchu en épousant Karl Marx. Ce penseur rêveur, idéaliste et révolutionnaire a été un piètre époux, incapable de subvenir aux besoins du ménage, sans cesse en quête des subsides de l'ami de toujours, Friedrich Engels. La rage bouillonne en Jenny qui ne s'autorise à exprimer sa rancoeur que dans des lettres qu'elle détruit sans les donner. "Je n'en peux plus de cette image de toi, Karl le révolutionnaire parfait. [...] Toi le révolutionnaire parfait qui as eu peur de l'écriture comme de la mort des années durant et qui s'est servi d'un autre. Toi le révolutionnaire parfait qui n'a jamais participé dans ta chair à une révolution, puisqu'il fallait que tu témoignes. [...] Mais moi, Jenny von Westphalen, ton épouse déviationniste, certes! je sais que ce n'est pas vrai." (p. 123)

Alma Schindler, en épousant l'immense génie musical que fut Gustav Mahler, a remisé ses espoirs et son talent de musicienne. "Vu l'insigne honneur que le Maître m'a fait en me choisissant parmi tant de postulantes, je n'ai plus qu'à payer ce choix par un silence poli et souriant. Oui, mais là il y a un malentendu, car vous m'avez aimée, Maître, justement parce que je n'étais pas polie et ne souriais que lorsque je voulais et non quand on l'attendait." (p. 219) Et pour laisser tout le talent créatif du pudibond et tyrannique Malher s'exprimer, Alma devait entretenir le silence le plus absolu, muselant leurs filles, le chien, les cloches des vaches... "J'ai acheté ce matin un autre balai, j'ai bien noté, tu n'auras plus à me le redire, que le chuintement du balai de genêts te dérange. J'ai acheté un balai en poils de soie. Il se taira. Lui aussi." (p. 182) Sois belle et tais-toi? Pire que cela!

"Merci aux auteurs que j'ai lus ou relus pour bien m'imprégner des maris et me confirmer dans mes intuitions quant à leurs épouses." (p. 251) L'auteure ne dissimule qu'elle a fait oeuvre de romance et qu'elle a imaginé pour bonne part l'existence et les pensées des épouses qu'elle met en scène. Si la tendresse et l'admiration qu'elle a pour ces "femmes de..." sont manifestes, plus manifeste encore est le plaisir ironique qu'elle prend à égratigner voire ébranler les portraits hiératiques de grands hommes qui furent des époux médiocres.
Si la qualité de l'écriture diffère d'une nouvelle à l'autre, le ton reste celui de l'empathie, parfois teinté d'humour mais plus souvent de renoncement. Et il point derrière ces portraits de femmes de l'ombre un portrait inattendu, celui de l'auteure, elle-même femme de... , et l'on comprend mieux soudain ces histoires d'épouses et de ménages.
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L'humour de Françoise Xenakis est redoutable et son écriture débordante de dérision nous propulse dans une spirale où l'imaginaire supplante le réel.
En divaguant sur la vie de certaines femmes d'hommes célèbres elle se positionne d'une part en gardienne du roman historique et d'autre part elle se lâche dans des suppositions où la fiction prime ! le tout bien soutenu par de recherches appuyées dignes de grands romanciers…

Les femmes qui ont partagé la vie de grands hommes et de grands esprits qui ont marqué l'histoire ont toutes joué un rôle décisif et important dans la vie de leurs maris : Mme Freud, Mme Socrate, Mme Victor Hugo, Mme Karl Marx, Mme Mahler…
Aucun de ces hommes n'aurait vécu leur heure de gloire sans leur tendre moitié en back-office, à les soutenir, à les conseiller, à les consoler,à les influencer, mais surtout à les pousser à se dépasser…
J'admets certains passages sont un peu foutraques, mais c'est fait avec tant d'excentricité et d'originalité qu'on est prêt à pardonner !!

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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
S'il-te-plaît, une trêve dans cette vie entièrement axée sur tes œuvres à faire. Je sais, moi aussi je bats des mains et suis si fière quand je vois une œuvre aboutie et jouée, même mal reçue, je sais le chemin qu'elle va prendre et quel travail de sape elle va faire sur la musique traditionnelle. Je sais ton génie, je ne l'ai pas su tout de suite, mais rends-moi grâce que je ne bêlais pas comme les autres de soi-disant admiration, je disais "je n'ai pas compris", et puis peu à peu j'ai compris , mais je me demande le temps venant, le temps pressant, le créateur ne préfère pas le langage du flatteur, il est mieux codé, mieux fléché, entre plus vite et finalement tient plus chaud, donne une bouffée de bonheur plus immédiate.
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"Vu l'insigne honneur que le Maître m'a fait en me choisissant parmi tant de postulantes, je n'ai plus qu'à payer ce choix par un silence poli et souriant. Oui, mais là il y a un malentendu, car vous m'avez aimée, Maître, justement parce que je n'étais pas polie et ne souriais que lorsque je voulais et non quand on l'attendait." (p. 219)
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"Je n'en peux plus de cette image de toi, Karl le révolutionnaire parfait. [...] Toi le révolutionnaire parfait qui as eu peur de l'écriture comme de la mort des années durant et qui s'est servi d'un autre. Toi le révolutionnaire parfait qui n'a jamais participé dans ta chair à une révolution, puisqu'il fallait que tu témoignes. [...] Mais moi, Jenny von Westphalen, ton épouse déviationniste, certes! je sais que ce n'est pas vrai." (p. 123)

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"J'ai acheté ce matin un autre balai, j'ai bien noté, tu n'auras plus à me le redire, que le chuintement du balai de genêts te dérange. J'ai acheté un balai en poils de soie. Il se taira. Lui aussi." (p. 182)
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"Pourtant, elle n'était pas que cris et Socrate le Sage, celui qui nous guide encore, avait beau la traiter de gallinacée, elle était une gallinacée au coeur tendre." (p. 59)
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