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EAN : 9782867468803
384 pages
Liana Lévi (19/01/2017)
3.92/5   207 notes
Résumé :
Liborio n’a rien à perdre et peur de rien. Enfant des rues, il a fui son Mexique natal et traversé la frontière au péril de sa vie à la poursuite du rêve américain. Narrateur de sa propre histoire, il raconte ses galères de jeune clandestin qui croise sur sa route des gens parfois bienveillants et d’autres qui veulent sa peau. Dans la ville du sud des États-Unis où il s’est réfugié, il trouve un petit boulot dans une librairie hispanique, lit tout ce qui lui tombe s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (64) Voir plus Ajouter une critique
3,92

sur 207 notes
"Ce qui compte ce n'est pas la force des coups que tu donnes, c'est le nombre des coups que tu encaisses en continuant d'avancer.
C'est ce que tu arrives à endurer tout en continuant d'avancer." Rocky.


Liborio est un enfant des rues et est un peu perdu, pour son 1er combat de boxe.
"-De quels clubs hippiques vous venez, les bourricots? "Demande un vieux.
Un des boxeurs amateurs vient toucher le téton du jeune mexicain, en se moquant, à cause de son short.
Liborio répond par un " jab à la pointe du menton " et l'assomme...


Liborio a la haine et va apprendre à la canaliser, en apprenant la boxe. Car la vie ne lui a pas fait de cadeaux, et que Aireen lui a écrit:
- Je ne veux plus jamais te voir.
"La vie te mettra à genoux et te laissera comme ça en permanence, si tu la laisses faire. Toi, moi, n'importe qui ! " Rocky.


Aireen!
" Aireen s'approche de moi et tout doucement, sans se presser, au milieu de l'eau qui tombe, pose un baiser sur mes lèvres. "
Liborio va faire d'autres combats, pour lui et ses amis, pour une meilleure vie ou pour... Aireen?


"Je n'étais qu'un homme comme les autres. J'avais des faiblesses, comme tout le monde. C'est tout ce que je suis: un homme". Mohamed Ali, déchu de ses titres et interdit de boxe pendant 3 ans et demi, à cause de ses opinions antimitaristes, mais considéré comme un Champion de la cause des Noirs...
"Black lives matter!"
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Après une enfance misérable et maltraitée, sans famille, sans nom et sans âge, le jeune Mexicain Liborio a survécu par miracle à sa terrible traversée clandestine du Rio Grande et du désert américain. Engagé comme homme à tout faire dans une librairie hispanique, il est souvent obligé de jouer des poings pour défendre ses maigres et fragiles acquis, surtout lorsqu'il ose lever les yeux sur Aireen, jeune femme blanche du quartier. Entre le monde des mots qu'il découvre dans les livres et celui des coups qu'il donne et reçoit avec une rage bientôt remarquée par un ancien boxeur déchu, réussira-t-il à échapper à la « migra » et à l'expulsion, et, dans ce cas, à la marginalité violente et miséreuse qui menace d'avoir sa peau ?


Dès les premières lignes, l'on est cueilli par l'écriture mordante, semée de jurons, de mots déformés et inventés. Déroutée au premier abord, je me suis très vite retrouvée subjuguée, totalement séduite par le style de narration aussi inventif que poétique, qui réussit à restituer avec une incroyable véracité les réactions d'un gamin des rues doté d'une vitalité, d'une intelligence et d'une spontanéité irrésistibles, à faire déborder la tendresse des expressions les plus triviales, à nous régaler d'un humour né d'une sincérité décalée, et à nous éblouir de traits et d'images surprenants de justesse et de beauté.


Liborio, le narrateur, frappe autant avec ses poings qu'avec ses mots, laissant le lecteur K.-O. au fil de ses innommables mésaventures, tant contemporaines que passées, les réminiscences de son enfance surgissant constamment pour donner au récit un relief saisissant de réalisme et propre à faire froid dans le dos. J'ai vraiment eu l'impression de toucher du doigt le malheur de ce gamin né au fond de l'enfer, nourri de sa rage de survivre, doté du courage de qui n'a rien à perdre, et qui, après tant de souffrances et d'exploits, se heurte au mur de la clandestinité aux Etats-Unis.


Le dénouement m'a certes semblé un peu trop tendre et positif, suscitant chez moi une infime et toute relative frustration : il m'aurait paru plus crédible de rester jusqu'au bout dans la même tonalité percutante, avec un Liborio toujours sur la brèche d'une vie dramatique, à jamais marquée par un tel parcours.


Ceci n'enlève rien à mon coup de coeur pour ce livre marquant et bluffant, qui m'a tant surprise par son style narratif éblouissant d'inventivité, percutant de réalisme, irrésistible d'humour et de tendresse, et semé de phrases à la beauté d'autant plus déconcertante qu'elles utilisent souvent un vocabulaire pas vraiment académique. Cet extraordinaire premier roman, publié à dix-neuf ans par Aura Xilonen, me fera suivre de près les futurs ouvrages de cette toute jeune écrivain.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Michel Audiard chez les clandestinos !
C'est avec une verve inventive et revigorante que la toute jeune auteure mexicaine Aura Xilonen fait parler Liborio, un jeune « dos mouillé » fraîchement mais péniblement passé de l'autre côté de la frontière. Embauché comme homme à tout faire dans une improbable librairie hispanique, il se met à dévorer tout ce qui lui tombe sous la main, et tombe éperdument amoureux de la jolie voisine en face. Puis sera recueilli dans un foyer miséreux pour jeunes orphelins, où lui sera insufflée la force de prendre sur le ring un nouvel envol…
Il semble qu'un ange gardien le protège notre chétif Liborio, et son parcours tient du miracle au vu de tous les coups qu'il prend dans la gueule tout au long du roman ! Des coups que ne manque d'ailleurs pas de rendre au centuple notre petit gabacho, tout en nerfs, en mots, instinct de survie et sensibilité à fleur de peau.
Un récit bourré de punch, d'uppercuts verbaux, de détresse, d'humour, porté par une langue ébouriffante qui perd en énergie ce qu'elle gagne en tendresse au fil des aventures de Liborio qui, s'il n'a pas encore gagné à la fin de l'histoire d'Eden américain, ne se sent quand même plus « comme une betterave la bite à l'air ».
Un premier roman primé et prometteur.
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Liborio rêve de devenir un gabacho, un homme du Nord, un gringo, quoi, lui l'Indien, le Mexicain, le dos mouillé. Sans-logis, sans-papiers, ver de terre amoureux d'une étoile, avec les sens concaténassés et des guilis dans les tripes, en chômage technique depuis que la librairie hispanique où il se faisait exploiter par un Boss en mode algorithmique a été dévalisée, Liborio a pourtant des atouts non négligeables: un pied capable de se transformer en bazooka, au point que vos couilles vous remontent dans le cerveau, et une droite qui vous fait dégringoler sans pouvoir vous rattraper à quoi que ce soit, ne serait-ce qu'à l'air.
Liborio traverse le désert avec une hâte épineuse, une couronne de bleus sur la tronche. Il tombe nu, comme une tortue sans carapace, les bras en croix. Pour échapper aux balles il s'enterre avant de retrouver l'air libre, tel un ressuscité de la tombe. Une gisquette (Marie-Madeleine?) lui lave les pieds. Quand il met pour la première fois des Nike, il a l'impression de ne plus marcher sur la terre mais de flotter dans l'espace densifié. Il a une conscience triumvirat (le Père, le Fils, le Saint-Esprit?). Bref, Liborio est un Jesus de notre temps, mais qui file des torgnoles au lieu de tendre l'autre joue. Du coup, les paralytiques ne marchent pas mais elles deviennent avocates (et c'est bien aussi) grâce aux aides miraculeuses apportées par les victoires express du nouveau champion (Qui s’exprime moins sur le mode du « Lève-toi et marche », que sur celui de « Couche-toi et tourne de l'oeil »).
Quand les victimes deviennent des super-héros, c'est jouissif. Quand un roman est capable d'énumérer les églises presbytériennes, évangélistes, baptistes, chrétiennes, mahométanes, bouddhistes, zoroastriennes, scientologiques, androgynes, bluesesques, , jazzesques, soulesques, arabesques, thermopylo-jupitériennes, mythologiques, catholiques, orthodoxes, hétérodoxes, pédoxes, irrévérends, pasteurs, curés, prêtres, abbés, docteurs, philosophes, musiciens, barbituriques métaphorisants, oeilnoir, oeilblanc, oeilaveugle, oeil-de-boeuf, athées, mécréants, chanteurs adrénalinophiles, récitants et comédiens rois de l'arnaque et de la magouille, c'est jubilatoire. Et quand on apprend que l'auteur de cette prose ébouriffante vient juste d'avoir 20 ans, on se dit qu'on n'a pas fini d'en prendre plein la tronche. Alleluia ! Ou plutôt, comme le dit Liborio, Fuck!
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J'ai retenu ce livre d'Aura Xilonen grâce au challenge ABC : il me manquait un auteur dont le nom commence par un X. Selon Wikipédia, « Le mot "gabacho" est parfois employé de nos jours au Mexique pour désigner des personnes venant d'Europe, souvent dans le sens de mal éduqué, mal habillé. Il peut signifier aussi de manière plus générale un étranger […] » le roman se déroule dans le Sud des États-Unis, et si Liborio, le gabacho en question, n'est pas Européen, il est effectivement mal éduqué, mal habillé et étranger. le jeune garçon a fui le Mexique et il est passé au États-Unis dans des conditions dramatiques. Au tout début du roman, il tombe amoureux fou d'une très jolie fille. L'attention qu'il lui porte provoquera une bagarre qui sera largement diffusée sur les réseaux sociaux et qui attirera l'attention sur lui.
***
La narration au présent nous montre Liborio aux prises avec le Boss, un libraire au langage ordurier qui traite son employé comme un esclave. Il offre cependant au garçon (17 ou 19 ans, on ne sait trop) un gîte et la possibilité de lire ce qu'il veut. Mais la librairie est vandalisée, détruite, et Liborio se retrouve à la rue dès la 7e page… Une partie de son enfance, ses terribles aventures et sa vie dramatique de clandestin sont racontées dans les passages entre crochets et en italique. Je suis bien en peine de dire si la langue très riche et très originale qu'Aura Xilonen prête à Liborio est un atout ou un point faible : j'ai changé plusieurs fois d'avis au cours de ma lecture. le jeune homme s'exprime dans un mélange de spanglish, d'argot parfois désuet (la gisquette) ou contemporain, de verlan et de quantité de jurons et d'expressions scatologiques. Il a lu le dictionnaire et il emploie des mots savants, mais fréquemment à mauvais escient. Il construit des adverbes à partir de verbes ou de noms, il crée souvent des néologismes qui peuvent être aussi vulgaires que drôles, voire poétiques. Je salue le travail de la traductrice Julia Chardavoine ! Ce feu d'artifice se calme un peu au fil de la narration, mais sans disparaître. La rage de vivre du personnage attire la sympathie ainsi que sa naïveté et sa bonté sous ses airs de brute. J'avoue cependant que mon intérêt s'est émoussé vers la fin : j'ai trouvé que l'histoire perdait de sa force.
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critiques presse (3)
Bibliobs
22 février 2017
S'ils avaient pu lire « Gabacho», la dernière bombe d'une jeune romancière mexicaine, Céline aurait peut-être décidé de faire des confitures, et Françoise Sagan, du tricot.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Lexpress
06 février 2017
Aura Xilonen, prodige mexicaine des lettres.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Actualitte
31 janvier 2017
Quelques phrases suffisent pour basculer sans s'y attendre dans l'univers explosif et fougueux, indocile d'une très jeune et très douée écrivaine mexicaine, Aura Xilonen.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (77) Voir plus Ajouter une citation
J'en chiais sang et eau, parce que lire, bordel, ça fait mal aux yeux au début, mais petit à petit l'âme se fait contaminer. Le soir j'embarquais de petits livres encore chastes sur ma mezzanine et le matin, je les redescendais dépucelés. (...)
C'est que le Boss, il aimait ses livres, à chaque fois qu'il vendait un bouquin, il avait l'impression de vendre son âme. (p. 19)
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Des blancs, des noirs, des jaunes, des roses, des imberbes, des grands, des petits. Ils sont là, à promener leurs toutous sur le chemin en ramassant leurs cochoncetés dans des sacs plastiques. Ou bien greffés à leurs iPods en train de faire leur footing du matin ou du soir, les oreilles menottées à des écouteurs qui servent de rempart à leur solitude; la musique, pour moi, c'est comme un bouclier, ça permet de naviguer sans que jamais on vienne t'emmerder. Y en a pléthore des gens comme ça, dans le parc.
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Quand je suis venu à bout de mes idées de classement, je me suis mis à trier les romans en fonction de la tronche de leurs auteurs sur la photo : ceux qui avaient l'air de crevards, clochardesques, moches à souhait, je les plaçais tout devant, histoire que ce soient eux qu'on voie en premier quand on rentrait par hasard dans la librairie. Les autres, les écrivains jolis-coeurs qui portaient la cravate et prenaient une pose d'intello prétentieux sur leur photo, avec un look aussi propret que leurs mots bien comme il faut, je les plaçais tout en bas, dans l'enfer des livres, histoire que même leur mère, elle puisse pas mettre la main dessus : ils étaient trop imbus d'eux-mêmes, ces trous de balle."
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"Cervelle de poisson rouge, mets-toi à lire ne serait-ce que ces saloperies de quatrièmes de couverture pour savoir de quoi ça parle, être capable de vendre un putain de bouquin et pas rester toute ta vie un abruti fini".
C'est donc le flingue sur la tempe que je me suis shooté avec une bonne dose de conneries écrites au dos des livres. J'en chiais sang et eau, parce que lire, bordel, ça fait mal aux yeux au début, mais petit à petit l'âme se fait contaminer. Le soir, j'embarquais des petits livres encore chastes sur ma mezzanine et le matin, je les redescendais dépucelés.
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On voit que dalle sur cette route de merde qui serpente comme une couleuvre, juste une flopée de phares de bagnoles qui vont et viennent dans ce bois de banlieue. Leurs maudites lumières me tatouent les yeux comme si j'étais un lapin ou un chat complétement débile, terrorisé : un chalapin imbécilement chassé à la lampe. Les pierres me font mal, c'est que je suis sorti pieds nus de cette maison à la con. La douleur, vive, part de la plante des pieds et me remonte jusque dans la colonne ; et les pierres s'accumulent, comme des aiguilles sur mes nerfs. Je vois la ville au loin, ses réverbères térébenthine qui dessinent les lignes abruptes des gratte-ciel où quelques bureaux sont encore éclairés. Leurs lumières rouges, qui dans la confusion de tout à l'heure me faisaient penser à des phares, ont l'air désormais de boutonnières lugubres, cousues sur le firmament nocturne. "Fuck you." Je continue à gueuler ma colère dans les airs comme la pluie une nuit d'ouragan, et j'avance, à cran, vers la ville, comme un pèlerin sempiternel. Quelle connasse, cette bonne femme, je me dis. Y en a pas un qui essaye pas de profiter de toi, espèce d'abruti. Tous les mêmes. Je continue à marcher, à faux pas, sur le fil de l'air.

(P115-116)
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Aura Xilonen - Gabacho
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