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Noël Dutrait (Traducteur)
EAN : 9782876786035
110 pages
L'Aube (30/11/-1)
3.36/5   97 notes
Résumé :
Une visite dans un temple abandonné à l'occasion d'un voyage de noces, un accident de la circulation en plein centre-ville qui voit un cycliste écrasé violemment par un bus, une crampe qui saisit un nageur, une conversation dans un parc, une canne à pêche composée de dix éléments en fibre de verre que voudrait offrir un narrateur à son grand-père.

Ce sont là cinq nouvelles (dont la dernière donne le titre au recueil) auxquelles s'ajoutent des Instant... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
3,36

sur 97 notes
Décidément je peine à apprécier la Littérature chinoise contemporaine. Pourtant j'aime énormément celle de ses voisins, Corée, Japon, Cambodge, Thaïlande,....
Là en plus ceux sont des nouvelles, une forme littéraire dont je raffole et l'auteur est un prix Nobel. J'ai l'impression que le communisme ou plutôt le maoïsme a tué toute l'essence de cette culture, une des plus anciennes au monde.....
Ceux sont des nouvelles écrites dans les années 80, sauf la dernière, bien avant son prix Nobel en 2000. Comme dans le plus récent livre chinois que j'ai lu " du thé d'hiver pour Pekin" de Xinglong Liu, la prose est très simple , ici dans le sens pauvre, et les réflexions et émotions exprimées sont vraiment basiques, sans profondeur, quand aux sujets, auraient pu être intéressants si traités subtilement, avec plus de consistance et une prose plus élaborée.

Un temple où de jeunes mariés vont confronter un étranger et un enfant, et vivre une gêne qui ne m'a pas touchée, bien qu'elle devrait,

Un accident, toujours un homme , un enfant et la foule, là encore beaucoup d'éléments émouvants qui normalement me serreraient la gorge, mais me laissent indifférente,

Une crampe ? pas compris ni l'intérêt de l'histoire ni le lien avec la chute de la nouvelle,

Dans un parc, "Tu parles pour ne rien dire" dit la jeune femme à son ami d'enfance rencontré des années plus tard, une rencontre et un dialogue " pour ne rien dire",

Une canne à pêche pour mon grand-père, nostalgie déployée au travers de phrases interminables sans nuances, agrémentée d'expressions banales, "j'ai envie d'écrire un roman tel que les mouches s'y noieraient ", "une vérité aussi évidente que deux plus deux n'est pas égal à trois ", passant du coq à l'âne, également pas compris ni l'intérêt ni le sens,

Enfin, Instantanés, le summum, un homme, une femme, un cheval, du sexe, de l'eau soudain une voix " Tu veux du hasch?", des cafards.......Il paraît qu'il ne faut pas essayer de comprendre, c'est très poétique, comme dans un rêve....Déjà je n'ai rien compris et rien senti, donc poésie, rêves ou autre adoucissants , difficile que j'y détecte.......pourtant dieu sait, je suis ouverte et sensible à tout genre de Littérature.

Grosse déception d'un auteur nobélisé , heureusement que c'était court .
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Ce Recueil de 6 nouvelles est de toute beauté d’une écriture fine, limpide et poétique
Ma préférée, « Instantanés » : C’est une nouvelle construite comme des clichés photographiques qui s’entrecroisent, et se dévoilent progressivement.
Sur un air de mélodie triste, noyé dans le ressac des vagues et sous la vive lumière du soleil, les tableaux se succèdent parfois surréalistes.
Notre regard se pose sur des scènes de la vie : un homme alangui sur la plage lit sur une chaise longue. Une femme, vision érotique, se dévêt. Une affiche entre en scène ses personnages s’animent… et toujours le bruit des vagues et la mer qui monte !
J’ai été intriguée et séduite par cette nouvelle étrange mais tout en musique comme dans un rêve qui peut se transformer aussi en cauchemar. Ai-je bien tout compris ? Je n’en suis pas sûre cependant son écriture est extrêmement séduisante.

J’ai bien aimé aussi, « Une canne à pêche pour mon grand père »
Cette nouvelle est une vague de tendresse, d’amour et de poésie. Un adulte évoque ses souvenirs d’enfance, ses jours heureux auprès de son grand-père qu’il adulait. Cette nouvelle est toute en finesse, les souvenirs s’entrechoquent dans sa mémoire et au gré des lieux, des mots, et des sons nous découvrons cette enfance sur un fond de désillusion face aux réalités d’aujourd’hui.
Ce récit dégage beaucoup d’émotion, l’écriture est belle et poétique.

Les quatre autres racontent des évènements ou accidents de la vie :

1-« Le Temple » : Un couple part en voyage de noce et échoue dans le temple délabré aperçu depuis le train « ses tuiles vernissées jaune d’or scintillaient et attiraient le regard » Avec une écriture légère et poétique il décrit l’amour, l’insouciance et la liberté pendant la lune de miel.
2-L’Accident : Dans la rue un bus et un homme à bicyclette tractant une petite carriole avec un jeune enfant … c’est la collision, le choc brutal, l’accident dans toute son horreur. Cette fraction de seconde où l’irréversible se produit est décrite de façon très réaliste
3-La Crampe : Un nageur est saisi au large par une crampe, il doit lutter, ne pas céder à la panique pour survivre…
4-Dans un parc : Deux amis d’enfance se rencontrent dans un parc et réalisent qu’ils ne partagent plus les mêmes idées et sont dans l’incapacité de se comprendre.

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Une canne à pêche pour mon grand-père est un recueil de Gao Xingjian, le prix Nobel 2000 exilé en France depuis 1988. Il comprend cinq nouvelles très diverses et des fragments appelés « instantanés ». Les nouvelles ont été regroupées en 1989 et les Instantanés ont été ajoutés en 1991. Ce qui m'a plu c'est la créativité formelle du recueil loin des canons du réalisme traditionnel.

1) le temple (1989) ****
Le narrateur et sa jeune épouse savourent leurs quelques jours de lune de miel en harmonie avec la nature. Dans un temple abandonné à l'écart du sentier balisé, ils rencontrent un vieil homme et un petit garçon. Une petite nouvelle simple et belle.

2) L'accident (1985) ****
La nouvelle débute par le récit d'un accident de la circulation entre un bus et un cycliste tirant une cariole transportant un enfant. Il est suivi des différents avis des témoins puis lorsque l'agitation de la rue prend fin, d'une litanie poignante de « puisque » et de « si ».

3) La crampe (1989) ***
Alors qu'il nage loin de la plage pour séduire une jeune fille, un homme est pris d'une crampe. La nouvelle est plus traditionnelle que les autres et comprend une chute malicieuse.

4) Dans un parc (1985) **
Deux personnages discutent dans un parc. Ils se sont bien connus mais n'ont pas poursuivi leur relation pour des raisons indépendantes de leur volonté que l'on devine politiques. A côté d'eux une jeune fille attend. le texte est très théâtral.

5) Une canne à pêche pour mon grand-père (1986) *****
Le narrateur achète à son grand-père une canne à pêche perfectionnée afin de remplacer celle qu'il a cassée. Or le grand-père est mort depuis longtemps. le petit-fils revit pourtant avec émotion les parties de pêche toutes simples de son enfance dans une nature préservée devenue méconnaissable avec ce grand-père rude et tendre. le récit merveilleux est émaillé de courts dialogues jolis comme des comptines. Progressivement les bribes d'une retransmission du match RFA-Argentine le ramène à la réalité. La canne à pêche est remisée au-dessus de la chasse d'eau.

6) Instantanés (1991) ****
C'est une suite de descriptions furtives sans métaphores comme des photos instantanées avec pour seul lien la montée inexorable de la mer.

Ce petit livre me donne envie de poursuivre ma découverte de l'oeuvre singulière de Gao Xingjian
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Je ne voulais pas rester sur une impression négative avec le livre d'un homme seul et j'ai retrouvé dans ma bibliothèque ce petit recueil de nouvelles, de Gao Xingjian.

Des petits morceaux de vie touchant à la jeunesse, à l'amour naissant, au bonheur simple, aux souvenirs et aux personnes aimées disparues. Toutes empreintes de poésie, elles se lisent d'une traite et ne se terminent pas vraiment. Les histoires se tiennent comme en apesanteur et c'est sa propre imagination et son vécu qui fait le reste.

Après Une canne à pêche pour mon grand-père, la nouvelle la plus aboutie, plus profonde, suivent des instantanés. Comme son nom l'indique, ce sont des arrêts sur image décrites par l'auteur et elles m'ont fait penser à celles que Babounette nous offre chaque jour, avec ses belles descriptions de dessins pour enfant.

Sans avoir été transcendée, j'ai bien aimé ce petit moment de détente et de dépaysement.
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Une canne à pêche pour mon grand-père est un recueil de nouvelles sans grande prétention. Décevant, même, compte tenu qu'il a été écrit par le prix Nobel Gao Xingjian. Pas de dépaysement, que des tranches de vie assez anodines, sans beaucoup de profondeur. La première nouvelle présente un couple en voyage de noces écourté qui ressemble à une simple escapade de fin de semaine à la campagne. Ils marchent un peu, découvrent un temple en ruine. Que va-t-il s'y passer? Rien. Ils croisent le chemin d'un type et échangent de la nourriture. Ils profitent du soleil et des caresses du vent mais c'est à peu près tout. Pas d'envolée sur la beauté du monde ou sur la patine du temps sur le lieu de culte. Pourtant, plusieurs éléments étaient là pour en faire une histoire plus profonde. Les autres nouvelles sont aussi décevantes. Un accident de bus. Un type qui nage et qui, après une crampe, se laisse dériver jusqu'à la plage. Des trucs assez banals. Je me demande encore ce que j'étais supposé retirer de ces histoires. Je m'attendais, au détour de chaque page, à trouver un peu de magie, un peu de poésie. Hélas… si peu. La nouvelle éponyme semblait plus prometteuse. Peut-être parce que plus longue? Un homme, en remarquant une canne à pêche dans la devanture d'un magasin, plonge dans ses souvenirs de jeunesse, associés au passe-temps favori de l'aïeul. Puis, sans trop que je le remarque, ce récit s'était transformé en une discussion philosophique sur les « méchants ». Il me semblait y dénoter une certaine nostalgie mais je me demande si je ne faisais pas de la projection. Dommage et tant pis. La dernière nouvelle justement intitulée « Instantanés » met en scène une multitude de moments saisis sur le vif, d'une longueur d'un ou de quelques paragraphes. Là encore, le ton était inégal. Certains m'ont intéressé mais, rapidement, je les ai oubliés. Au moins, ce recueil n'est pas long, il peut constituer un moment de détente facile.
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Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
Grand-père, tu as eu peur quand tu as rencontré le tigre ?
Ce n'est pas du tigre que j'ai peur, mais des hommes méchants.
Grand-père, tu as déjà rencontré des hommes méchants ?
Il y en a plus que les tigres, et tu ne peux pas les abattre au fusil.
Pourtant ce sont des méchants.
Oui, mais on ne peut pas le savoir à l'avance.
Et si on le savait, on pourrait les abattre ?
Abattre un homme, c'est violer la loi.
Et les méchants, ils ne violent pas la loi, eux ?
La loi n'arrive pas à punir les méchants parce qu'ils sont méchants dans leur coeur.
Mais ils ont fait des méchancetés.
On n'en est pas toujours sûr.

Extrait de "Une canne à pêche pour mon grand-père"
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Une crampe, une crampe commençait à lui contracter le ventre. Bien sûr, il pensait pouvoir nager plus loin, mais, arrivé à un kilomètre du rivage, il avait commencé à la ressentir. Au début, il crut avoir simplement mal au ventre et se dit que cela passerait s'il continuait à bouger. Mais son abdomen se tendait de plus en plus et il cessa sa progression. Il se palpa le ventre et sentit sur le côté droit un point dur. Il comprit que ses abdominaux s'étaient contractés au contact de l'eau. Avant de plonger, il ne s'était pas échauffé correctement.
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Avec qui tu parles ?
Avec toi, avec toi quand tu étais enfant.
Avec cet enfant aux pieds nus ?
Avec cette âme toute nue.
Tu as une âme toi ?
J'espère, sinon je serais trop seul dans ce monde.
Tu es seul ?
Oui, je crois, dans ce monde.
dans quel !monde ?
dans ce monde intérieur inconnu des autres .
Tu as encore un monde intérieur?
J'espère, oui, ce n'est que dans ce monde que tu te sens libre.
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Un vol de mouettes tournoie au-dessus de la mer en suivant les ondulations des vagues, elles crient, comme si elles avaient trouvé quelque chose. La houle est très forte, entre les crêtes de chaque vague, une surface d'un bleu profond.

Extrait d'Instantanés
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Fangfang m'a souri en croquant dans le melon que je lui avais ouvert. Elle voulait me dire que nous avions affaire à quelqu'un de bon. Dans le monde, les hommes bons restent encore les plus nombreux.
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