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Clément Baude (Traducteur)
EAN : 9782757803899
576 pages
Points (04/10/2007)
3.82/5   528 notes
Résumé :
Psychanalyste reconnu, Ernest Lash est en proie au doute : en se montrant plus proche de ses patients ne parviendrait-il pas à de meilleurs résultats ? Quand Carol Leftman, brillante et séduisante avocate, entre dans son cabinet, il met en pratique sa nouvelle théorie. Mauvaise pioche : Carol, convaincue que son mari l'a quittée sur les conseils dudit psychanalyste a décidé de le piéger...
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Critiques, Analyses et Avis (82) Voir plus Ajouter une critique
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sur 528 notes
S'octroyer un petit moment de plaisir en compagnie du psy le plus connu de San Francisco ne mange pas de pain. Alors que le tarif de ses confrères dépasse allègrement les 150 $ la séance, s'immerger dans l'univers d'Irvin Yalom est à la portée du plus grand nombre.
Voyons donc si “Mensonges sur le divan” procure un bienfait comparable aux autres romans de cet auteur généreux !

L'intrigue repose sur la personnalité bien affirmée de trois san-franciscains : une brillante avocate d'affaires, Carolyn Astrid, et deux psychothérapeutes, les docteurs Marshal Streider et Ernest Lash.

Marshal est un homme entre deux âges, quelqu'un d'ambitieux qui vise la présidence de l'Institut psychanalytique du Golden Gate. C'est un fervent partisan de la pensée freudienne selon laquelle la seule option offerte au thérapeute est l'interprétation, ni plus ni moins.

Marshal a dans sa clientèle, comme cela se pratique couramment, un jeune confrère, Ernest, dont il apprécie l'honnêteté intellectuel. Celui-ci profite de cette supervision pour approfondir ses connaissances psychanalytiques. Il se démarque toutefois de son aîné en faisant sienne l'idée jungienne que le psy doit inventer un nouveau langage thérapeutique pour chaque patient et se promet d'explorer au plus vite le fameux “entre-deux”, cette zone qui sépare le patient du thérapeute.

‘'Mensonges sur le divan'' devient pleinement réalité le jour où la très séduisante Carolyn entre pour la première fois dans le cabinet d'Ernest avec la ferme intention de se venger. Son mari, qui fréquente assidûment depuis cinq ans ce même praticien, vient de quitter le domicile conjugal la laissant seule avec leurs deux enfants. Pour elle il n'y a pas de doute possible : Ernest a encouragé son homme à prendre la tangente.

Irvin Yalom s'emploie à démystifier l'univers feutré de la psychanalyse tout en s'interrogeant sur le degré de latitude laissé à chaque thérapeute quant au choix du chemin menant à la guérison du patient.
De surprises en rebondissements, le lecteur se délecte de situations truculentes où perce parfois un érotisme du plus bel effet. Par certains côtés ‘'Mensonges sur le divan'' s'apparente à un vaudeville tant les occasions sont nombreuses de sourire en tournant les pages.

Irvin Yalom fait partie de mes auteurs préférés. Que de bons moments passés déjà à m'imprégner de son savoir et de sa joie de vivre !
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J'ai lu ce roman d'Irvin Yalom presque en apnée. Voilà ce que j'appelle un bon thriller psychologique ! L'auteur tisse avec brio sa toile d'araignée dans laquelle se trouvent pris au piège de sa plume, trois personnages principaux : deux psychothérapeutes que tout oppose, statut social, convictions professionnelles, caractère. Ernest est fraîchement converti à la thérapie analytique et Marshall son superviseur est au summum de sa carrière et brigue la direction de l'APP. du côté féminin, une avocate de renom, Carolyn Astrid, mais aussi une femme frustrée et bien déterminée à se venger de son mari parti sans crier gare...
Sur quelle ficelles l'auteur va-t-il tirer pour nous tenir en haleine pendant 617 pages . Premier fil rouge, celui du mensonge comme l'indique son titre : Mensonges sur le divan. Mais il ne s'agit pas que de cela même si les séances de thérapie sont souvent savoureuses parce qu'elles reposent sur un double mensonge celui du patient et du thérapeute. S'en suit un jeu du chat et de la souris remarquablement mis en valeur par le sens de la repartie et l'humour d'Irvin Yalom. le mensonge est partout dans le roman. Qu'il soit délibéré ou occulté, utilisé comme stratégie ou instrument de manipulation, il arrive un moment dans le récit, où nos trois personnages vont se rencontrer grâce à lui ou contre lui et découvrir qu'il n'est plus question de fuir un réalité qu'ils ne voulaient pas voir. Tout ceci au gré de retournements de situations qui sont fort drôles mais je n'en dirai pas plus de peur de déflorer l'intrigue.
Il est aussi beaucoup question de jeu mais pas seulement du jeu de pocker auquel se livre Shelly, un personnage secondaire sans grande envergure. Bien souvent Irvin Yalom se plaît à rapprocher tout ce qui dans la psychothérapie peut s'apparenter au jeu et à son corollaire la prise de risques. Et de mettre en scène des personnages iconoclastes, hauts en couleurs comme Seymour Trotter, brillant psychiatre, accusé d'avoir abusé sexuellement d'une de ses patients et qui confie à Ernest dans un dialogue inaugural d'une savoureuse causticité comment et pour quelles raisons il est sorti du droit chemin fixé par les règles déontologiques. Tout aussi en "dehors des clous" est le personnage de Paul, l'ami d'Ernest, pourfendeur des idées reçues en terme de thérapie et qui n'hésite pas non plus à pointer du doigt le côté sclérosant d'un courant psychanalytique orthodoxe.
Il m'a semblé que ces deux personnages étaient d'une certaine façon les porte-paroles d'Irvin Yalom. Ce qu'il y a d'ailleurs de passionnant dans ce roman, est, que sans jargonner aucunement, l'auteur nous fait part de ses interrogations de psychothérapeute. Même s'il insiste beaucoup sur la relation sexuelle qui peut survenir entre une patiente et son thérapeute, il évoque aussi d'autres notions moins sulfureuses mais non moins intéressantes : Quid de la fameuse neutralité analytique ? Jusqu'où un thérapeute qui joue la carte de la transparence peut-il aller ? Quelle place tout dogme installé laisse-t-il à la dissidence, aux francs-tireurs, surtout lorsque le pouvoir en place est menacé ?
Tous ces questionnements et bien d'autres traversent le roman sans pédantisme et sans aigreur. L'humour est toujours là, à point nommé et c'est ce qui me plaît chez cet auteur !
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Psychiatre de profession, Irvin D. Yalom s'autorise manifestement à restituer dans ses romans toutes les observations, anecdotes et théories accumulées lors de la pratique de son gagne-pain officiel. Dans ce roman très divertissant, Yalom parvient à éviter le piège du jargon et de la démonstration thésarde, on est ici plus proche de la comédie de boulevard égrillarde que du séminaire de psychopathologie.
Les petits travers et les gros défauts de nos contemporains, Yalom les connaît bien. La fascination du sexe, la soif de pouvoir, la cupidité, l'orgueil, le démon du jeu, le désir de vengeance… constituent les rouages élémentaires de la construction psychique de ses personnages qui sont ici mis en scène avec un vrai sens de la comédie.
On apprend comment le psychiatre libidineux Seymour Trotter finit par se taper sa patiente nymphomane au mépris des règles les plus élémentaires du métier, comment l'effacé Justin Astrid parvient enfin à quitter sa femme, comment l'intellectuel Ernest Lash envisage de mettre au point une nouvelle thérapie révolutionnaire (mais bien naïve) s'appuyant sur la vérité et la transparence totale avec son patient, comment la bouillonnante Carol Leftman projette de se venger de son mari qui l'a larguée, comment le cupide Marshal Streider décide d'arrondir ses fins de mois, comment le joueur compulsif Shelly Merriman découvre une méthode lui permettant de gagner au poker, comment l'escroc imaginatif Peter Macondo exploite sans vergogne la crédulité de ses semblables…
On se régale à la lecture de ce livre, en suivant les parcours croisés et les interactions des différents personnages qui, à un moment ou à un autre, finissent tous par s'allonger sur le « divan » et à se confier. Les objectifs individuels, les secrets dévoilés, les petites compromissions et les grosses manipulations, finissent par tisser un scénario cohérent qui tient en haleine. le lecteur, piégé, ne peut plus lâcher le livre avant la fin. Irvin D. Yalom a invente un genre nouveau, dont il est d'ailleurs peut-être l'unique représentant : le thriller psychanalytique « parlé », car l'action est ici essentiellement racontée, que ce soit sur le divan ou non. Et maintenant, il est temps de vous allonger sur votre canapé pour une petite séance… de lecture !
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Ce petit roman qui démystifie complètement la psychanalyse m'a, paradoxalement, donné envie d'y plonger avec Ernest Lash ! C'est donc avec plaisir et même jubilation, parfois, que j'ai lu cette description intelligente et pleine d'humour des petits et gros travers des hommes et des psychanalystes...

Tout gravite autour d'Ernest Lash et de Marshal Streider, deux psychanalystes de San Francisco aux pratiques, aux motivations et aux patients très différents. On les suit dans leur cabinet, chez eux, aux réunions de l'association professionnelle, dans leurs loisirs, avec leurs proches, sans rien perdre de leurs pensées les plus secrètes, libido débordante, appât du gain, doutes ou manigances.

Le tout est lié par l'histoire de Carol, une avocate impitoyable, revancharde et allumeuse face à Ernest qu'elle accuse d'être responsable de son divorce... qui va devenir l'avocate-confidente de Marshal, dans des circonstances assez délirantes d'escroquerie, de guerre des psys et de rappel des patients.

Bien troussée et (presque) réaliste, l'histoire n'est qu'un prétexte pour aborder des thèmes plus profonds : la vérité, le mensonge et les apparences, la volonté de bien faire face à la comptabilité frénétique de l'argent empoché ou perdu, l'orgueil, l'aveuglement et l'obstination, la sérénité quand on se sent bien avec soi-même...

Bref, ces Mensonges sur le divan sont pour moi une belle découverte pour commencer l'année littéraire 2014, au point que je pourrais même peut-être envisager de m'allonger sur un divan un de ces jours (mais pas pour y raconter des mensonges).
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Thriller psychanalytique ou psychanalyse à suspens? Les deux!
Un sacré coup de griffe adressé au milieu psychanalytique new-yorkais (qui n'est pas pire ni meilleur que le reste de la communauté mondiale), sur un fond de complot machiavélique et de stratégie carriériste, qui fait du roman un excellent moment de lecture.

Maîtres et disciples, couples à la dérive, escrocs patentés défilent sur le divan, et comme l'indique le titre, les mensonges s'alignent au fil des pages.

L'humour est au rendez-vous : l'histoire de l'escroquerie peut faire rire si elle ne fait pas pleurer, mais le sommet est atteint lorsqu'une avocate sollicitée pour cette affaire de margoulin endosse le rôle de thérapeute pour notre psy arnaqué.

C'est peu de dire que l'analyse psychologique des personnages est fine et pointue. Les dialogues sont savoureux et la traduction parfaite (à savoir qu'elle se laisse oublier)

Irvin Yalom est une valeur sûre si l'on veut se donner quelques frissons tout en explorant avec minutie, guidé par quelqu'un qui connaît le propos de l'intérieur, le monde des professionnels de la psychologie

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Citations et extraits (99) Voir plus Ajouter une citation
- Il avait appris ça du vieux Jung, c'est sûr.
- Très certainement. Jung n'avait aucun scrupule à sauter sur ses patientes. Presque tous ces grands patriarches de la psychanalyse étaient des cavaleurs invétérés : Otto Rank sautait Anaïs Nin, Jung se tapait Sabina Spielrein et Toni Wolff, et Ernest Jones tringlait à peu près tout le monde, au point de devoir quitter au moins deux villes après des scandales sexuels. Sans parler de Ferenczi, qui avait vraiment beaucoup de mal à ne pas poser les mains sur ses patientes. Freud fut à peu près le seul à ne pas se laisser aller à ce genre de choses.
- Peut-être parce qu'il était trop occupé à enfiler sa belle-sœur Minna.
- Non, je ne crois pas. Il n'y a pas de preuve indiscutable là-dessus. Je pense que Freud est arrivé très vite dans le fameux royaume de la sérénité testiculaire.
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Après la méfiance et l’arrogance, sur la liste de Carol venait la honte éprouvée par Marshal. Une honte absolue. Peut-être que si Marshal était moins arrêté dans ses jugements, il serait moins dur avec lui-même. Ou bien était-ce l’inverse ? S’il n’était pas aussi dur avec lui-même, serait-il plus indulgent avec autrui ?
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"Je me demande si problème est posé non par le contenu des interprétations du Dr Pande, mais plutôt par son style et par sa visibilité. Serait-il possible que nombre d'entre vous puissent se sentir menacés par son intelligence, par ses contributions à la psychanalyse, par ses dons littéraires et surtout par son ambition ? Est-on capable de tolérer un franc-tireur comme lui ? De tolérer quelqu'un qui défie l'orthodoxie de la même manière que Sandor Fernczi défia le dogme psychanalytique il y a soixante-quinze ans ? Je maintiens que les véritables motifs en jeu ici sont la jalousie, la défense de l'orthodoxie, la crainte du père et la peur du changement."
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Cette tempête sous un crâne n'était qu'un léger nuage comparée à l'ouragan qui commençait à se déchaîner autour de son rôle dans l'exclusion de Seth Pande de l'institut. Art Bookert, éminent chroniqueur et humoriste, était en effet tombé sur l'annonce parue dans le San Francisco Chronicle (« Adieu Ford, Toyota, Chevrolet ; les psy rappellent leurs produits ») et avait publié un article satirique prédisant que les psy ouvriraient bientôt des bureaux dans les garage automobiles, dans lesquels, au cours de séances marathon, ils traiteraient les patients qui attendent que leur voiture soit réparée. Grâce à ce nouveau partenariat, poursuivait-il, les psy et les garagistes proposeraient une garantie commune sur cinq ans, prenant en charge à la fois les freins et le contrôle des pulsions, le système d'allumage et l'affirmation de soi, la lubrification automatique et les mécanismes de relaxation, la colonne de direction et la maîtrise de l'humeur, le pot d'échappement et l'apaisement du système gastrique, enfin l'arbre de transmission et le priapisme.
L'article de Bookert, intitulé « Henry Ford et Sigmund Freud décident de fusionner », parut en première page du New York Times et de l'International Herald Tribune.
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Mais Ernest n’était pas un patient. Du moins, pas tout à fait. Car la supervision se situait dans un « no man’s land » entre la thérapie et l’apprentissage. Parfois, le superviseur devait aller au-delà du cas étudié et explorer en profondeur les motivations et les conflits inconscients de l’étudiant. Néanmoins, en l’absence d’un contrat thérapeutique clairement défini, il y avait des limites que le superviseur ne devait pas franchir.
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Videos de Irvin D. Yalom (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Irvin D. Yalom
Irvin Yalom a consacré sa carrière à conseiller ceux qui souffrent d'anxiété et de chagrin et à aider à faire face à l'idée de la mort. Lorsque sa femme Marilyn, écrivaine elle-même, a été atteinte d'un cancer très grave, il s'est trouvé en situation de l'accompagner face à la maladie, à la perspective de la mort et dans son choix de décider elle-même du moment de la fin. Ils ont alors décidé d'écrire à deux sur l'amour, le couple, la fin de vie jusqu'à ce que la mort les sépare et qu'Irvin continue seul. Avec une très grande sincérité, dans cette chronique d'une mort annoncée à deux voix, chacun son tour livre ses réflexions sur le combat contre la maladie, l'acceptation, le regard sur leur histoire commune et ce que sera la vie d'Irvin sans la femme de sa vie pendant 65 ans. La seule voix d'Irvin poursuit pendant les premiers mois de son deuil, En n'ayant rien perdu de la chaleur des adolescents qu'ils étaient lorsqu'ils se sont connus, avec la sagesse de ceux qui ont réfléchi profondément, qui ont mûri puis vieilli ensemble, et la sérénité que donne le sentiment d'avoir pleinement vécu, tous deux abordent la question de l'intimité, de l'amour et du chagrin. Et ils nous offrent avec ce livre inoubliable un éclairage rare sur la finitude et la perte de l'être aimé.
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