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sur 535 notes
S'octroyer un petit moment de plaisir en compagnie du psy le plus connu de San Francisco ne mange pas de pain. Alors que le tarif de ses confrères dépasse allègrement les 150 $ la séance, s'immerger dans l'univers d'Irvin Yalom est à la portée du plus grand nombre.
Voyons donc si “Mensonges sur le divan” procure un bienfait comparable aux autres romans de cet auteur généreux !

L'intrigue repose sur la personnalité bien affirmée de trois san-franciscains : une brillante avocate d'affaires, Carolyn Astrid, et deux psychothérapeutes, les docteurs Marshal Streider et Ernest Lash.

Marshal est un homme entre deux âges, quelqu'un d'ambitieux qui vise la présidence de l'Institut psychanalytique du Golden Gate. C'est un fervent partisan de la pensée freudienne selon laquelle la seule option offerte au thérapeute est l'interprétation, ni plus ni moins.

Marshal a dans sa clientèle, comme cela se pratique couramment, un jeune confrère, Ernest, dont il apprécie l'honnêteté intellectuel. Celui-ci profite de cette supervision pour approfondir ses connaissances psychanalytiques. Il se démarque toutefois de son aîné en faisant sienne l'idée jungienne que le psy doit inventer un nouveau langage thérapeutique pour chaque patient et se promet d'explorer au plus vite le fameux “entre-deux”, cette zone qui sépare le patient du thérapeute.

‘'Mensonges sur le divan'' devient pleinement réalité le jour où la très séduisante Carolyn entre pour la première fois dans le cabinet d'Ernest avec la ferme intention de se venger. Son mari, qui fréquente assidûment depuis cinq ans ce même praticien, vient de quitter le domicile conjugal la laissant seule avec leurs deux enfants. Pour elle il n'y a pas de doute possible : Ernest a encouragé son homme à prendre la tangente.

Irvin Yalom s'emploie à démystifier l'univers feutré de la psychanalyse tout en s'interrogeant sur le degré de latitude laissé à chaque thérapeute quant au choix du chemin menant à la guérison du patient.
De surprises en rebondissements, le lecteur se délecte de situations truculentes où perce parfois un érotisme du plus bel effet. Par certains côtés ‘'Mensonges sur le divan'' s'apparente à un vaudeville tant les occasions sont nombreuses de sourire en tournant les pages.

Irvin Yalom fait partie de mes auteurs préférés. Que de bons moments passés déjà à m'imprégner de son savoir et de sa joie de vivre !
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J'ai lu ce roman d'Irvin Yalom presque en apnée. Voilà ce que j'appelle un bon thriller psychologique ! L'auteur tisse avec brio sa toile d'araignée dans laquelle se trouvent pris au piège de sa plume, trois personnages principaux : deux psychothérapeutes que tout oppose, statut social, convictions professionnelles, caractère. Ernest est fraîchement converti à la thérapie analytique et Marshall son superviseur est au summum de sa carrière et brigue la direction de l'APP. du côté féminin, une avocate de renom, Carolyn Astrid, mais aussi une femme frustrée et bien déterminée à se venger de son mari parti sans crier gare...
Sur quelle ficelles l'auteur va-t-il tirer pour nous tenir en haleine pendant 617 pages . Premier fil rouge, celui du mensonge comme l'indique son titre : Mensonges sur le divan. Mais il ne s'agit pas que de cela même si les séances de thérapie sont souvent savoureuses parce qu'elles reposent sur un double mensonge celui du patient et du thérapeute. S'en suit un jeu du chat et de la souris remarquablement mis en valeur par le sens de la repartie et l'humour d'Irvin Yalom. le mensonge est partout dans le roman. Qu'il soit délibéré ou occulté, utilisé comme stratégie ou instrument de manipulation, il arrive un moment dans le récit, où nos trois personnages vont se rencontrer grâce à lui ou contre lui et découvrir qu'il n'est plus question de fuir un réalité qu'ils ne voulaient pas voir. Tout ceci au gré de retournements de situations qui sont fort drôles mais je n'en dirai pas plus de peur de déflorer l'intrigue.
Il est aussi beaucoup question de jeu mais pas seulement du jeu de pocker auquel se livre Shelly, un personnage secondaire sans grande envergure. Bien souvent Irvin Yalom se plaît à rapprocher tout ce qui dans la psychothérapie peut s'apparenter au jeu et à son corollaire la prise de risques. Et de mettre en scène des personnages iconoclastes, hauts en couleurs comme Seymour Trotter, brillant psychiatre, accusé d'avoir abusé sexuellement d'une de ses patients et qui confie à Ernest dans un dialogue inaugural d'une savoureuse causticité comment et pour quelles raisons il est sorti du droit chemin fixé par les règles déontologiques. Tout aussi en "dehors des clous" est le personnage de Paul, l'ami d'Ernest, pourfendeur des idées reçues en terme de thérapie et qui n'hésite pas non plus à pointer du doigt le côté sclérosant d'un courant psychanalytique orthodoxe.
Il m'a semblé que ces deux personnages étaient d'une certaine façon les porte-paroles d'Irvin Yalom. Ce qu'il y a d'ailleurs de passionnant dans ce roman, est, que sans jargonner aucunement, l'auteur nous fait part de ses interrogations de psychothérapeute. Même s'il insiste beaucoup sur la relation sexuelle qui peut survenir entre une patiente et son thérapeute, il évoque aussi d'autres notions moins sulfureuses mais non moins intéressantes : Quid de la fameuse neutralité analytique ? Jusqu'où un thérapeute qui joue la carte de la transparence peut-il aller ? Quelle place tout dogme installé laisse-t-il à la dissidence, aux francs-tireurs, surtout lorsque le pouvoir en place est menacé ?
Tous ces questionnements et bien d'autres traversent le roman sans pédantisme et sans aigreur. L'humour est toujours là, à point nommé et c'est ce qui me plaît chez cet auteur !
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Thriller psychanalytique ou psychanalyse à suspens? Les deux!
Un sacré coup de griffe adressé au milieu psychanalytique new-yorkais (qui n'est pas pire ni meilleur que le reste de la communauté mondiale), sur un fond de complot machiavélique et de stratégie carriériste, qui fait du roman un excellent moment de lecture.

Maîtres et disciples, couples à la dérive, escrocs patentés défilent sur le divan, et comme l'indique le titre, les mensonges s'alignent au fil des pages.

L'humour est au rendez-vous : l'histoire de l'escroquerie peut faire rire si elle ne fait pas pleurer, mais le sommet est atteint lorsqu'une avocate sollicitée pour cette affaire de margoulin endosse le rôle de thérapeute pour notre psy arnaqué.

C'est peu de dire que l'analyse psychologique des personnages est fine et pointue. Les dialogues sont savoureux et la traduction parfaite (à savoir qu'elle se laisse oublier)

Irvin Yalom est une valeur sûre si l'on veut se donner quelques frissons tout en explorant avec minutie, guidé par quelqu'un qui connaît le propos de l'intérieur, le monde des professionnels de la psychologie

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Ce petit roman qui démystifie complètement la psychanalyse m'a, paradoxalement, donné envie d'y plonger avec Ernest Lash ! C'est donc avec plaisir et même jubilation, parfois, que j'ai lu cette description intelligente et pleine d'humour des petits et gros travers des hommes et des psychanalystes...

Tout gravite autour d'Ernest Lash et de Marshal Streider, deux psychanalystes de San Francisco aux pratiques, aux motivations et aux patients très différents. On les suit dans leur cabinet, chez eux, aux réunions de l'association professionnelle, dans leurs loisirs, avec leurs proches, sans rien perdre de leurs pensées les plus secrètes, libido débordante, appât du gain, doutes ou manigances.

Le tout est lié par l'histoire de Carol, une avocate impitoyable, revancharde et allumeuse face à Ernest qu'elle accuse d'être responsable de son divorce... qui va devenir l'avocate-confidente de Marshal, dans des circonstances assez délirantes d'escroquerie, de guerre des psys et de rappel des patients.

Bien troussée et (presque) réaliste, l'histoire n'est qu'un prétexte pour aborder des thèmes plus profonds : la vérité, le mensonge et les apparences, la volonté de bien faire face à la comptabilité frénétique de l'argent empoché ou perdu, l'orgueil, l'aveuglement et l'obstination, la sérénité quand on se sent bien avec soi-même...

Bref, ces Mensonges sur le divan sont pour moi une belle découverte pour commencer l'année littéraire 2014, au point que je pourrais même peut-être envisager de m'allonger sur un divan un de ces jours (mais pas pour y raconter des mensonges).
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Toujours aussi virtuose dans ses répliques et dans ses monologues, Irvin Yalom nous arrache des sourires sans jamais transiger sur notre soif d'intelligence.
Il nous gratifie d'un récit riche en informations sur les techniques de la psychothérapie, leurs failles, leurs réussites mais surtout leurs divergences.
La construction psychique des professionnels de la psychiatrie ainsi que d'autres personnages sont savamment mises en scène pour s'imbriquer à un moment du récit.

Toujours sur le fil, l'auteur nous prend à témoin et avec sa formidable empathie pour les personnages, insiste sur les travers de la profession, grossissant à la loupe les scandales et questionnant les motivations inconscientes des thérapeutes, mettant ainsi en doute leur intégrité.

Les thérapeutes agissent toujours pour le bien du patient ?
Les fragilités et l'état de dépendance des patients, le transfert et le contre-transfert, les mensonges.
Quel est le bon lien thérapeutique que doit se nouer entre le patient et le médecin ?

Tout le monde ment : nous mentons pour embellir la réalité, pour tromper la vérité, pour se donner bonne conscience.

Et si les thérapeutes mentaient eux-aussi ?


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Psychiatre de profession, Irvin D. Yalom s'autorise manifestement à restituer dans ses romans toutes les observations, anecdotes et théories accumulées lors de la pratique de son gagne-pain officiel. Dans ce roman très divertissant, Yalom parvient à éviter le piège du jargon et de la démonstration thésarde, on est ici plus proche de la comédie de boulevard égrillarde que du séminaire de psychopathologie.
Les petits travers et les gros défauts de nos contemporains, Yalom les connaît bien. La fascination du sexe, la soif de pouvoir, la cupidité, l'orgueil, le démon du jeu, le désir de vengeance… constituent les rouages élémentaires de la construction psychique de ses personnages qui sont ici mis en scène avec un vrai sens de la comédie.
On apprend comment le psychiatre libidineux Seymour Trotter finit par se taper sa patiente nymphomane au mépris des règles les plus élémentaires du métier, comment l'effacé Justin Astrid parvient enfin à quitter sa femme, comment l'intellectuel Ernest Lash envisage de mettre au point une nouvelle thérapie révolutionnaire (mais bien naïve) s'appuyant sur la vérité et la transparence totale avec son patient, comment la bouillonnante Carol Leftman projette de se venger de son mari qui l'a larguée, comment le cupide Marshal Streider décide d'arrondir ses fins de mois, comment le joueur compulsif Shelly Merriman découvre une méthode lui permettant de gagner au poker, comment l'escroc imaginatif Peter Macondo exploite sans vergogne la crédulité de ses semblables…
On se régale à la lecture de ce livre, en suivant les parcours croisés et les interactions des différents personnages qui, à un moment ou à un autre, finissent tous par s'allonger sur le « divan » et à se confier. Les objectifs individuels, les secrets dévoilés, les petites compromissions et les grosses manipulations, finissent par tisser un scénario cohérent qui tient en haleine. le lecteur, piégé, ne peut plus lâcher le livre avant la fin. Irvin D. Yalom a invente un genre nouveau, dont il est d'ailleurs peut-être l'unique représentant : le thriller psychanalytique « parlé », car l'action est ici essentiellement racontée, que ce soit sur le divan ou non. Et maintenant, il est temps de vous allonger sur votre canapé pour une petite séance… de lecture !
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On est bien d'accord : un thriller, c'est une histoire qui provoque des sensations fortes, qui fait peur, non ?

Ce roman est qualifié de « thriller psychanalytique ». L'adjectif, lui, convient tout à fait, parce que l'on bouffe de la psychanalyse à toutes les pages. Il faut dire que l'auteur est lui- même psychiatre, et il nous fait découvrir cet univers particulier où chacun se déballe, y compris le psychanalyste. Mais « thriller », ça non !

Nous assistons à une infinité de séances chez différents psychiatres, et en arrière-plan se déroule la vie des différents protagonistes, empêtrés dans leurs histoires de désamour, d'argent, d'escroquerie, de vengeance. de pouvoir, aussi, d'ascendant sur l'autre.
Tout, tout, tout, vous saurez tout sur l'univers de la psychiatrie. Les psys honnêtes, les psys dévoyés, les psys libidineux, les psys imbus d'eux-mêmes, les psys tourmentés.
Oui, j'ai souri quelquefois, oui, je me suis bien documentée sur cette pratique. Mais non, je n'irai pas me faire analyser, ces gens-là sont bien trop tordus, du moins c'est ce que l'auteur veut nous transmettre comme message !

Alors, ce thriller ? Eh bien non, je n'ai pas eu peur, je ne me suis pas passionnée pour la vie de ces Américains qui coincent leur séance de psy entre un jogging et un resto. L'histoire de Carol qui veut se venger de son mari en se vengeant sur son psy, qui lui-même est tiraillé par sa concupiscence envers sa patiente et sa conscience professionnelle et est supervisé par un autre psy, lui-même empêtré par plusieurs histoires de patients tarabustés par l'argent, eux-mêmes emberlificotés dans leur histoire familiale….euh, j'arrête ?

Qu'est-ce que la vérité, finalement ? Qui est capable de se dévoiler sans mentir ? A qui le mensonge profite-t-il ? La vérité fait-elle du bien ?
Je ne vais pas vous mentir : même si au début, je m'y étais vautrée en toute complaisance, il était temps que je me lève de ce divan.

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Carol, femme plutôt autoritaire, complètement barjot, vient de se faire quitter par son mari Justin, client assidu du psychanalyste Ernest Lash. En fait Justin a consulté pendant des années, alors qu'il n'arrivait pas à quitter sa femme, quelle que soit la technique utilisée, au grand dam d'Ernest et il a rompu parce qu'il vient de rencontrer une jeune femme. Ce n'est donc pas grâce à la thérapie, et cela ne présage pas forcément quelque chose de bon : il peut très bien quitter une femme autoritaire pour une autre du même style…

Carol furieuse veut se venger d'Ernest Lash : pour elle tout est de sa faute si Justin est parti et comme elle a eu des expériences traumatisantes lors de thérapies antérieures (viol) elle veut le piéger. Elle devient une de ses patientes, sous un faux nom et ne cesse de l'aguicher, de lui parler d'amour, de sexe durant chaque séance !

Or, Ernest veut justement tester une nouvelle approche sur le prochain nouveau patient qui se présentera à son cabinet en se montrant plus proche, se dévoilant davantage pour sortir de la relation thérapeutique traditionnelle et bien-sûr cela va tomber sur Carol, alias Carolyn…

Cela donne lieu à des séances hilarantes, où elle arrive en tenue hyper-sexy, veut s'asseoir à côté de lui, le quitte chaque fois après une étreinte plutôt chaude, lui fait croire qu'en dépit de son âge et de physique peu amène, bedonnant, elle est amoureuse de lui…

La manière dont Ernest réagit est bien étudiée, il tente de rester dans les clous qu'il s'est fixés, même si elle lui plaît bien alors que Carol éveille tout de même ses sens.

Irvin Yalom aborde très bien les différents sujets, tout ce qui peut se passer dans le cadre d'une analyse : le transfert et le contre transfert, la manipulation dans la psychanalyse, l'alliance thérapeutique, les supervisions indispensables pour ne rien projeter de soi sur l'analysé.

La relation entre Ernest et son superviseur, Marshal, sont loin d'être de tout repos, car Marshal jalouse secrètement de « jeune homme » qui a déjà écrit plusieurs livres alors que lui-même a des tas d'idées, de thèmes mais qui ne débouchent sur rien de concret. le moins qu'on puisse dire c'est qu'il aurait encore largement besoin d'être supervisé !

Il évoque aussi la société de psychanalyse et ses travers, où tous les coups sont permis pour évincer un analyste qui a commis une faute déontologique, alors que celui-ci est proche de la retraite, en phase terminale de cancer, on aurait pu se contenter de le mettre sur la touche, sans l'exclure avec perte et fracas, uniquement pour prendre sa place.

On croise aussi tous ceux qui ont compté (et comptent encore) dans la psychanalyse : Freud, Jung, Ferenczi, Rank, Reich …

Irvin Yalom évoque aussi l'empathie et ses limites : peut-on toucher les patients ? mais aussi, que peut-on révéler de soi, de sa propre vie au patient, pour le faire avancer ou s'en tenir à la neutralité bienveillante.

Et enfin, le problème de l'argent, dans la thérapie, mais aussi dans sa pathologie avec les joueurs compulsifs.

J'ai adoré ce roman, tout comme j'avais adoré « Et Nietzsche a pleuré » mais c'est un domaine où je suis comme un poisson dans l'eau alors, je ne suis probablement pas impartiale !

J'ai déjà « le problème Spinoza » en attente dans ma bibliothèque et bien-sûr « La méthode Schopenhauer » et « le jardin d'Épicure » entre autres dans ma PAL.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Voilà, je suis presque à la fin de ce roman et j'avais hâte de vous en parler...

Est ce que vous avez déjà lu un livre qui vous parle ? Vous pose des questions ? Vous sonde au plus profond de votre inconscient ?
Eh bien, ce roman le fait avec une telle ingéniosité que l'on s'y prend au jeu et vite on se retrouve sur le fameux "divan" (avouez que celui de la couverture est reposant !!!), là où se sont installés tour à tour les personnages de l'histoire : les patients.

Mais qui sont-ils ?? et que viennent -ils chercher ??

1- Belle, la femme belle, tourmentée, suicidaire et dont la hantise est le vide !
2- Justin, l'homme qui soigne son mal par un mal plus grave. Qui croit trouver le bonheur...mais ce n'est qu'un leurre.
3- Ernest le Psychothérapeute qui se fait superviser à son tour car il est aussi un homme qui hésite, se trompe et essaye d'appliquer une méthode non conventionnelle "la Thérapie-vérité".
4- Marshall, le grand expert dans le domaine, qui analyse, dissèque les mots avec aplomb, qui déconcerte par sa froideur preuve irréfutable de sa maîtrise.
5- Carol, la femme bafouée, humiliée et qui, une fois, sur le divan, met son pied à l'étrier pour une course à la vengeance. Et c'est là aussi que se dévoile tout l'art machiavélique de la Femme.

Les récits se croisent et les vies s'imbriquent l'une à l'autre dans le mensonge ou la vérité, nul ne peut le savoir.
J'ai trouvé ce roman riche et émouvant à souhait, un vrai coup de coeur.

Alors si vous voulez en savoir plus sur :
- le code déontologique de la psychothérapie
- les quatre sentiments fondamentaux
- comment plonger dans les abysses d'un homme ou d'une femme
- les dérapages dans cette profession
et beaucoup d'autres techniques et secrets, alors vous savez ce qui vous reste à faire !

Bonne lecture à tous et à toutes
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Ces deux citations sont un bon pitch du roman :
"(...) les psychiatres, tout comme les agents du FBI, sont particulièrement incompétents dès qu'il s'agit d'identifier les menteurs."
"(...) j'ai la preuve que les psys figurent parmi les proies les plus crédules."
Chassé croisé entre psychanalystes et patients dont les vies s'enchevêtrent, le récit nous guide dans l'univers controversé de la psychanalyse, de ses jeux de pouvoir, dans le monde impitoyable de ses instituts où le respect des règles prend des allures de dogme. Malheur à celui ou celle qui s'en écarte ou le remet en cause.
Amour, sexe, argent sont les moteurs principaux des échanges entre les patients et les analystes.
"Le fric, encore le fric, toujours le fric ! On peut parler d'autre chose, Carol ?"
Justification de l'injustifiable en référence aux grands maîtres de l'analyse :
"Très certainement, Jung n'avait aucun scrupule à sauter sur ses patientes."
"Vous parlez de l'amour psychanalytique comme d'une justification du troc."
Dans l'univers faussement réel du colloque singulier, où est la vérité nous demande l'auteur, plus souvent chez le patient que chez l'analyste et plus souvent encore chez ceux qui se trouvent en dehors de cet univers confiné et contraint par des règles obscures.
Seuls, Emile le portier du Club, le commissaire de police et le détective apparaissent comme des repères sûrs au milieu de la tempête qu'affronte le docteur Marshall Streider rétif à l'idée de se confier à des collègues ou à des proches.
Irvin Yalom joue à merveille du A sait que B sait que C connait d'qui n'est autre que son amant ou sa maîtresse, mais ne veut pas le révéler...très souvent il nous sert la farce de l'arroseur arrosé et on ne peut que le suivre.
Moments sublimes dans le roman, la description des rêves de certains patients :
"La semaine dernière elle a rêvé qu'elle était chez ses parents et qu'une pelleteuse attaquait les fondations de la maison."
L'évocation des similitudes entre la passivité du champion de poker habile à masquer les signes qui rendraient son jeu lisible et celle du psy est un autre moment fort du roman.
Pendant les 600 pages de ce roman fabuleux qui nous emmène aux frontières de la vérité et du mensonge, Ernest Lash, Marshall Streider, les psy Carol et son mari Justin, Shelly Merriman et sa femme Norma, collègue de Carol, Peter Macondo, Jess, les patients, font au mieux pour se sortir du labyrinthe inextricable que la vie les a conduit à construire autour d'eux.
Merci Irvin Yalom.
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