AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Natalie Zimmermann (Traducteur)
EAN : 9782264036278
294 pages
10-18 (10/02/2004)
2.44/5   9 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source : Plon - 12/2001)


Fusang, jeune Chinoise vendue par ses parents, puis kidnappée à Canton pour être débarquée à San Francisco, va devenir à la fin du XIX° siècle la prostituée la plus célèbre de Chinatown.
D'une beauté foudroyante, elle séduit par sa façon unique de croquer les graines de pastèque, par ses pieds minuscules et son chignon ensorceleur. Elle Subjugue Chris, un jeune Américain de dou... >Voir plus
Que lire après La fille perdue du bonheurVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Fusang n'est encore qu'une adolescente naïve lorsqu'elle est arrachée à sa belle-famille par des hommes qui l'envoient à San Francisco où elle rejoint les centaines de prostituées chinoises dans un bordel de Chinatown. Passant de mains en mains, vendue aux enchères, la jeune fille, belle et silencieuse, accepte son sort sans jamais se rebeller. le sourire toujours vissé aux lèvres, elle fascine le jeune Chris, un Américain d'origine allemande. Fou d'amour, il entre en concurrence avec Da Yong, un bandit chinois, dangereux et craint de tous, mais qui parfois baisse les armes en présence de la mystérieuse prostituée.

Curieuse expérience littéraire que ce roman dans lequel Geling Yan s'adresse parfois à son héroïne en la tutoyant, en la prenant à partie, en la rudoyant parfois. Il faut s'habituer à son écriture froide et distanciée qui raconte les pires violences sans émotions. Car la vie n'est pas facile pour ces chinois qui ont participé à la ruée vers l'or. Confrontés au racisme de la société américaine, ils sont exploités, moqués, violentés, accusés de tous les maux. Et que dire des femmes ? Les moins chanceuses se retrouvent dans des maisons closes où elles reçoivent aussi bien des clients chinois qu'américains.
Fusang, qui fut la plus célèbre prostituée de San Francisco, n'est pas un personnage facile à appréhender, encore moins à aimer. Elle accepte son sort et dissimule ses sentiments sous son éternel sourire. Les coups, les viols ont autant d'effets sur elle que les mots d'amour. Elle reste imperturbable et on ne saura jamais ce qu'elle éprouve pour Chris, amoureux transi qui aimerait faire d'elle sa femme mais ne réussit pas à s'affranchir des conventions sociales.
Si la jeune femme conserve son mystère jusqu'au bout, l'autrice se sert de son sujet pour se mettre elle-même en scène, chinoise de la septième génération, en butte aux mêmes préjugés racistes que ses compatriotes du XIXè siècle. Fusang lui a laissé un héritage fait d'oppression et d'abnégation, d'humiliation et de résilience.
La jeune fille perdue du bonheur n'est pas un conte de fée, ce n'est pas la belle histoire d'une prostituée chinoise sauvée par un Américain amoureux, ni même la romance passionnée entre une fille de joie et un caïd fou d'amour. Non, c'est l'histoire d'une femme, parmi tant d'autres, qui reste droite dans l'adversité, qui cache souffrances et sentiments derrière un sourire de façade, par pudeur ou par orgueil, nul ne le sait.
Un roman difficile d'accès de prime abord mais qui finit par séduire pour peu qu'on se laisse faire. A découvrir.
Commenter  J’apprécie          340
La fille perdue du bonheur est construit comme un monologue où l'auteur imagine qu'elle s'adresse à son personnage, Fusang, une prostituée du quartier de Chinatown de San Francisco qui a beaucoup intriguée, notamment, par le mystère qu'elle dégageait.

Le récit se déroule à l'époque de la Ruée vers l'or. Geling Yan y expose la stigmatisation dont la communauté chinoise a pu être victime à cette époque ; les étrangers bien sûr sont accusés de tous les maux de la cité, et malmenés en conséquence.

Mais les vraies victimes sont ces pauvres filles chinoises enlevées à leurs terres et leur famille pour être parquées dans des bordels, et cela après avoir passé un certain nombre d'épreuves toutes plus humiliantes les unes que les autres.

Au début, disons pendant toute la première moitié du livre, j'ai trouvé l'écriture envoûtante, puis très vite cela m'a agacée ! A mon - humble - avis, l'écriture dans la 2ème moitié du roman oscillait entre ridicule et mauvaise.

Pourtant, les idées de l'auteur et les thématiques qu'elle a choisies sont pertinentes. Toutes ses réflexions sont intéressantes, que ce soit sur ces gens déracinés, leurs motivations, et surtout sur la différence (culturelle) entre les humains qui paraît une barrière insurmontable pour beaucoup, surtout en cette fin de XIXème siècle dans le contexte de la Gold Rush.
En tant que lecteurs, nous sommes les premiers surpris par le manque de respect pour la vie humaine qu'avait les Chinois pour ces pauvres filles qu'ils faisaient enlever. Tout comme il peut nous être difficile de comprendre le sens de l'honneur dans la mort qu'avaient certains Chinois (pour eux-mêmes ou leurs femmes).
Et par moment, l'auteur fait des parallèles très pertinents avec la discrimination telle qu'on la connaît aujourd'hui.

Bref, il y avait matière à faire un bon livre, mais l'auteur a raté le coche de l'exercice de style... C'est bien dommage !

Cette histoire pourrait faire un bon film (là aussi, à condition d'être bien dirigé...) puisque tout y est : aventure, violence (décrite dans le livre avec un ton très distancé mais qui se fait tout de même bien sentir), cadre historique peu ordinaire, sexe et histoire(s) d'amour.
Commenter  J’apprécie          110
On continue avec les livres qui ne m'ont pas véritablement enchantée mais dont je me dois de vous parler tout de même. Sait-on jamais, peut-être y a-t-il parmi vous des amateurs de littérature chinoise. Peut-être y en a-t-il qui s'intéressent encore plus à la venue de ces prostituées asiatiques débarquées dans la gigantesque American land.

Fusang, celle qui occupe tous les débats dans ce livre est une prostituée de luxe vendue par ses parents puis volée par des proxénètes peu scrupuleux. Bringuebalée comme un objet, elle semble se satisfaire à chaque fois des situations et arbore toujours un sempiternel sourire à ses détrousseurs. Nous sommes à la fin du XIXème siècle et c'est à Chinatown, à San Francisco que l'histoire se poursuit. Car si Canton est le point de départ, c'est l'Amérique qui est le centre du récit.
Trimballée à des enchères pour être vendue, exhibée comme une marchandise puis volée, récupérée et menacée... on s'y perd ! Qui se cache derrière cet imperturbable sourire? Chris, jeune adolescent de 12 ans vient à la fréquenter (j'ai déjà eu du mal à imaginer un jeune puceau tout étourdi par cette grande godiche) et la suit pendant de nombreuses années car cette étrangère à la beauté inégalable reste une énigme. Toujours soumise, jamais difficile et se satisfaisant de ses conditions de vie, on a du mal à la cerner. Pour ponctuer le tout, vient s'ajouter la brute c'est-à-dire Da Yong, brigand de grand chemin qui a son contact va peu à peu s'adoucir.



Disons que cette lecture me laisse une impression douce amère. Je l'ai trouvé trop emplie de stéréotypes : les chinois tous avec une natte, les femmes quasiment toutes objets et les Américains en bons porte-feuilles sur pattes. Et j'ai particulièrement détesté Fusang cette héroïne qui, malgré la beauté dont elle rayonne, semble être l'incarnation du "sois belle et tais-toi !".
Au fil de la trame on se dit : il va bien y avoir un moment où elle va ouvrir la bouche et s'exprimer. Il n'en est rien, cette poule de Chinatown reste jusqu'au bout le produit rapporté joliment jaunâtre qui suit tout le monde. Même à l'heure des grands choix, elle reste dans une semi-indécision, comme si seuls les éléments extérieurs pouvaient décider de son destin. On en sort frustré ! Dommage car la couverture me plaisait bien !
Commenter  J’apprécie          10
Quel livre déroutant que celui-ci… Au vu de la quatrième de couverture, je m'attendais à un roman un peu érotique. Il n'en est rien. Exotique peut-être, érotique absolument pas. Ayant laissé tomber mes attentes de ce côté, je me suis accrochée à l'aspect historique du roman.

L'autrice, sino-étasunienne, nous livre un récit étrange. Entre dialogue avec son personnage et récit classique. La forme même est particulière puisqu'elle passe d'une écriture à la deuxième personne (« Tu me regardes… ») à une narration classique. Il y a là un décalage puisque le narrateur est à la fois interne et externe. Interne quand l'autrice (puisqu'il semblerait que ce soit bien elle) évoque son mariage avec un Blanc, ses interrogations sur son personnage principal etc. Externe quand elle nous plonge dans le Chinatown du XIXe siècle et les aventures de Fusang, célèbre prostituée chinoise.
J'ai trouvé cette alternance un peu déstabilisante et je dois reconnaître que les parties en « tu » ne m'ont pas tellement plu. Certes, elle permettent de faire un pont entre passé et présent et démontrent que la situation des Chinois aux Etats-Unis a bien sûr évolué en un siècle et demi mais que le racisme et le décalage culturel sont toujours bien présents.

J'ai préféré le récit historique, dépeignant les bordels de Chinatown vers 1860, l'arrivée massive de travailleurs chinois, leurs problèmes d'intégration etc.

Outre cette histoire de double narration, j'ai trouvé l'écriture de ce roman très aride. Bien que le texte ait été rédigé en anglais, j'y perçois la touche orientale. Ce tranchant est assez typique de la littérature chinoise (me semble-t-il).
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Tu es devenue un maelström d'émotions brutes dont ton corps ne parvenait plus à te protéger.
C'est ce que les gens civilisés appellent l'amour.
C'est ce dont les gens comme moi se moquent tant.
C'est la plus grande fumisterie de la terre.
Ne fuis pas. Ecoute-moi : c'est un mensonge qui vaut la peine qu'on meure pour lui, qu'on vive pour lui, qu'on se batte toute sa vie pour lui.
Laisse-moi te dire aussi que c'est l'amour qui rend la vie si insoutenable.
Commenter  J’apprécie          90
La mort est comme le reste ; elle revêt de nombreuses significations. On peut dire la même chose de la survie. Depuis plus de cent ans maintenant, la notion de survie a pris un sens particulier pour des gens comme nous. (...). LOrsque nous descendons d'avion et que nous passons devant les visages peu amènes des services de douanes et d'immigration, nous sommes aussi désorientés que toi. Comme tu as pu le ressentir, nous avons l'impression que l'océan qui se trouve derrière nous n'est nullement aussi insondable que la terre aride qui s'étend devant nous, aussi tout étranger à peau jaune nous apparaît-il comme un proche voisin.
Commenter  J’apprécie          50
Le silence permet de rester honnête. L'honnêteté est la base de l'estime de soi. Quand on ne peut pas dire la vérité, mieux vaut se taire.
Commenter  J’apprécie          90
Les gens pouvaient toujours protester, brandir le poing ou écrire partout "Dehors les Chinois! ", les Chinois ne cessaient d'affluer.
Lentement, silencieusement, ils débarquaient et vous regardaient sans parler. Si vous les empêchiez de passer à droite, ils passaient à gauche, et si vous leur barriez complètement le passage, ils bassaient la tête et attendaient patiemment que vous vous écartiez. Et leur patience finissait toujours par vous faire partir.
Commenter  J’apprécie          20
Nous aussi, nous fonçons tous vers Chinatown pour réduire le fossé culturel. Nous aussi, nous nous entassons dans de petits appartements minables, partageant le loyer à plusieurs, notre sécurité venant de l'insécurité des autres (les Blancs), et notre félicité de leur malchance.
Commenter  J’apprécie          30

Dans la catégorie : Littérature chinoiseVoir plus
>Littérature des autres langues>Littérature asiatique>Littérature chinoise (201)
autres livres classés : ruée vers l'orVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (41) Voir plus



Quiz Voir plus

L'Année du Dragon

Ce samedi 10 février 2024, l'année du lapin d'eau laisse sa place à celle du dragon de bois dans le calendrier:

grégorien
chinois
hébraïque

8 questions
128 lecteurs ont répondu
Thèmes : dragon , Astrologie chinoise , signes , signes du zodiaques , chine , culture générale , littérature , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}