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EAN : 9782283025031
132 pages
Buchet-Chastel (14/02/2013)
3.31/5   21 notes
Résumé :
Hana al-Hachimi, bourgeoise aisée de Damas, a acheté la jeune Alya à une famille des bidonvilles pour en faire sa servante.
Domestique le jour, celle-ci devient son amante la nuit. Mais Hana la découvre un jour dans le lit de son vieux mari et furieuse, humiliée, elle la chasse. Chacune retournant vers son destin, les deux femmes sont alors assaillies par des images surgies de leur passé. Pour Hana, son éducation dans la bonne société syrienne, où les femmes... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Alya est une jeune fille des rues qui a été vendue par son père à l'âge de 10ans pour servir un couple de riche bourgeois : Anouar et Hanane. Lorsque la jeune fille, lorsqu'elle grandit est ameneé à éveiller les sens de ses maîtres, mais voilà, un tel ménage trois ne pouvait durer. Alors, la prenant sur le fait accompli, Hanane, le coeur brisé, la chasse de sa maison. Alya, retourne alors à pieds (avec ses talons) et avec sa lourde valise dans le quartier ghetto dans lequel elle a grandit et où dès son plus jeune âge elle avait appris, déjà, qu'une jeune femme pauvre est sans cesse menacée par les désirs les plus violents des hommes.

C'est un récit délicat, pudique et fort à la fois. Ce petit livre de Samar Yazbek dresse un portrait dur et sensuel d'une Syrie fortement marquée par les inégalités sociales. Mais malgré cet aspect social, Hanane la riche et Alya la pauvre se retrouvent et si leur vie a été différente, il ressort que les expériences qu'elle ont vécu sont loin des idéaux de libre arbitre et de liberté de disposer de son corps.
Un parfum de cannelle, c'est l'odeur qui reste du désir des femmes, une odeur qui envoûte, à l'inverse de celle des hommes que l'on s'empresse d'aller faire disparaître sous la douche.
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Anouar est marié avec Hasna. Il s'agit d'un second mariage pour lui et Hasna, sa cousine, est bien plus jeune que lui. Ce mariage arrangé a dérouté Hasna car Anouar s'était toujours comporté en adulte, en cousin protecteur vis-à-vis d'elle lorsqu'elle était petite et de devoir l'épouser la choque. Si dans un premier temps elle refuse l'inévitable, elle va vite devoir se rallier à l'arrangement familial.
Le couple marié vit à Damas et sa situation sociale est enviable.
Un jour, un homme amène avec lui sa fillette Alya afin que le couple l'achète et en fasse sa bonne. Une fois la tractation établie et l'argent remis, l'homme s'en va en laissant son enfant.
Hasna apprend donc à Alya ce qu'elle doit faire au domicile puis se sert de sa bonne afin de satisfaire son plaisir et l'enrôle dans sa sexualité puisqu'entre Anouar et elle, la communication, l'échange et la sexualité sont quasiment réduits au néant.
Or, quelques temps plus tard, une nuit, Hasna surprend Alya au lit avec son époux. Blessée de voir Alya active au lit avec son mari passif, elle la chasse sur-le-champs, avec force et violence. Malgré la douleur et la colère, elle est prise de remords et cherche à la retrouver.

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Mon avis :
Je n'ai pas vraiment aimé ce roman, je m'y suis ennuyée. L'auteur a pris le parti de ne pas donner voix à l'époux qui nous apparait ni plus ni moins que comme un vase posé sur un lit et de laisser la parole à Hasna et Alya. Tour à tour, on va donc revivre avec Alya ce que fut son enfance malheureuse, sa pauvreté, la dureté que fut sa vie lorsqu'elle était enfant tandis qu'Hasna va se lamenter sur ce qu'elle considère comme une trahison et osciller entre vouloir retrouver Alya, trouver le plaisir dans les rencontres avec les femmes. Je suis restée complètement étrangère et hermétique aux souffrances d'Hasna.

Précision : contrairement à ce qu'indique la 4ème de couverture, je vous rassure (ou pas), il n'y a vraiment rien de sulfureux.
Petite précision concernant le nom de famille de l'auteur : sur le livre il est écrit avec un S sur la tranche alors que sur la couverture il est écrit avec un Z.
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Un roman traduit du syrien qui porte un regard peu condescendant sur les secrets d'alcôves. L'auteure décrit les différences de conditions de vie entre la "jet-society" issue de grandes familles et les habitants des bidonvilles.
C'est aussi un drôle de ménage à trois dans une villa huppée des beaux quartiers. La petite bonne Alya est l'amante du mari et de la femme. le récit commence au moment ou Hanan, la maîtresse de maison, découvre qu'Alya couche avec son mari. Elle la chasse de la maison et cet acte fait remonter les souvenirs de chacune.
A en croire ce récit, la condition de la femme syrienne quel que soit son statut dans la société n'est pas vraiment enviable, les unes (celles de la haute société) cherchent des distractions pour oublier l'humiliation des nuits passées auprès des hommes, les autres (celles de basse condition) doivent se battre pour échapper aux agissements des "mâles" qui les côtoient.
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Dans une demeure cossue de Damas, Samar Yasbek dessine un triangle amoureux entre un couple et sa servante, et nous ouvre les portes de la société syrienne.

Il suffit d'un mauvais rêve pour que la vie d'Hanan al-Hachimi bascule : réveillée en pleine nuit, elle surprend des chuchotements dans la chambre de son vieux mari, qu'elle surnomme en elle-même le crocodile. Elle découvre avec stupéfaction sa jeune servant Alya, nue dans le lit avec lui. Furieuse, l'épouse jette la jeune femme dehors. Mais, contrairement à ce que croit le lecteur, elle n'est pas jalouse de la jeune femme, mais de son mari. En effet, la maîtresse de maison et la servante entretenait une relation charnelle.

Tout semble opposer Hanan et Alya : l'une est riche, l'autre est pauvre, l'une a le pouvoir, l'autre doit obéir. Mais les deux femmes ont un point commun : elles sont soumises à la volonté des hommes. Alors qu'Hanan, rongée par la culpabilité, regarde par la fenêtre en espérant le retour contrit de sa jeune servant, ses pensées vaguent vers son passé quand, à ses quinze ans, sa famille l'a mariée de force à un cousin en qui elle ne pouvait voir un époux. Et Alya, sur le chemin qui la ramène vers son village natal, retrace en mémoire son histoire, courbée sous le joug d'un père violent et belliqueux, qui bat et viole sa mère continuellement.

Ce texte atypique nous plonge dans une société méconnue : nous découvrons par petites touches le quotidien des pauvres, à travers le récit d'Alya, et celui des riches, par le biais des souvenirs d'Hanan. le roman se centre sur le passée des deux héroïnes et sur leur réaction suite à l'évènement déclencheur. La sensualité devient leur échappatoire, dans un monde où d'autres décident pour elle : l'initiative vient de Hanan, mais Alya perçoit vite le pouvoir que le désir de ses maîtres lui donne. Cette relation rend le lecteur un peu mal à l'aise, dans la mesure où il se demande si Alya était vraiment consentante au tout début, ou si elle avait juste l'habitude d'obéir. le récit est très court, seulement 131 pages. le lecteur a du mal à s'attacher aux personnages, et sort de sa lecture mitigé, avec une sensation d'inachevé. le roman est certes bien écrit. Mais il est bien trop court pour laisser une impression durable au lecteur.
Lien : http://enlivrons-nous.com/20..
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Je remercie Babelio et les éditions Buchet-Chastel pour m'avoir fait parvenir ce roman dans le cadre de l'opération Masse Critique.

Premier roman de l'auteure, il nous fait découvrir ce qu'est la condition féminine en Syrie dans deux camps différents : celui de la bourgeoisie aisée et celle du peuple miséreux. Dans un cas comme dans l'autre, la femme est méprisée, on lui dénie le droit de choisir son avenir, elle n'est qu'une chose que l'on peut vendre ou dont on peut user selon son bon plaisir.

Mais ces femmes ont une revanche que les hommes ignorent... Elles n'ont aucun tabou à se faire plaisir entre elles, en usent et en abusent.

Un roman au charme envoutant, à la sensualité orientale toute en lascivité, en transgression, aux parfums épicés de l'Orient qui nous enivrent page après page. Une belle réussite qui donne envie de suivre de près ce que pourra écrire l'auteur à l'avenir.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Les moments où elle ouvrait sa fenêtre dans le matin de Damas, juste après la pluie, étaient parmi les rares où elle se sentait perdue. Le ciel perçait à travers les feuilles des quinquinas qui bordaient les trottoirs. Les colombes blanches s'enfuyaient d'un toit à l'autre, égarant son cœur au passage. Rien au monde n'était plus beau que ces colombes roucoulant dans le ciel de Damas, s'élevant jusqu'en haut du mont Qassioun, plongeant jusqu'aux maisons voisines.
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c'est en faisant le ménage dans la bibliothèque qu'Alya avait découvert les livres. Elle en avait beaucoup lu. Les maîtres avaient mis du temps à comprendre que le soir, lorsqu'elle s'éclipsait, la servante se réfugiait dans le bibliothèque , pour y ronger leurs livres comme une petite souris.
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Tous les doigts ne sont pas égaux devant le plaisir.
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Intriguée, la petite Alya l'épiait derrière les rideaux, par les trous de serrures. Bondissant comme un singe parmi les objets de la maison, elle disparaissait derrière les meubles à son approche. Comme elle avait peur de rester avec la cuisinière, elle enveloppait son repas dans un torchon spécial et s'installait par terre près de son lit. Elle avait honte de manger devant les gens.
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Rien n'avait jamais la moindre importance, comme si aucune vie ne coulait plus dans ses veines. Elle était née déjà morte, créée dans la seule perspective de sa mort. Elle sentait en elle un unique désir, celui de dormir profondément, pour se soulager de ce monde, pour n'avoir jamais existé, pour n'être pas la fille de sa mère.
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Videos de Samar Yazbek (37) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Samar Yazbek
12 mai 2023 VILLA GILLET « Comment peut-on parler d’une victime silencieuse? » Samar Yazbek
Echange exceptionnel avec Samar Yazbek, écrivaine syrienne, autour de son dernier roman, un roman poétique comme elle le qualifie si justement, « La demeure du vent » (Stock, 2023). Entre la vie et la mort, il y a un souffle que Samar Yazbek rend immense. Réciproque. Universel. Quels pouvoirs contient le verbe écrire? Qu’est-ce que la douleur peut éclairer? Dans la voix de Samar Yazbek il y a une lumière singulière qui transcende les mots, qui rassemble nos langues, qui dit:
« Je te vois » et à qui on répond « Je te vois aussi ».
+ Lire la suite
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