Ramdam à tous les étages

Séoul, de nos jours. Imaginez des locataires qui coulent des jours si pas heureux du moins paisibles dans leur immeuble décrépi jusqu'au jour où le propriétaire décide d'y loger et de faire respecter sa loi. Imaginez-les avec des dessins proches du manga et vous avez le début de ce manhwa (bande-dessinée coréenne) assez insolent.
Coloré, caricaturé, parfois un peu brut, le dessin étonne par son originalité. Certains personnages m'ont fait penser à ceux des anciennes affiches communistes en étant représentés avec des traits carrés et un visage dur et expressif. Cela semble un peu anachronique mais ça renforce le côté cocasse de l'histoire.
Oh Yeong Jin nous offre un panorama de la société qu'elle soit coréenne ou non : l'étudiant vieillissant, le chômeur homme au foyer, l'épouse délaissée, la vieille dame acariâtre,… Tous les locataires n'ont rien de sympathique et pourtant, ils sont truculents et attachants dans leur quête de tranquillité face à un proprio envahissant. En oscillant entre humour et gravité, l'auteur épingle le chacun pour soi et les petits travers de chacun : lâcheté, goût pour la facilité,… Personne n'est épargné. La liberté de ton est de mise et celle des moeurs également. Dans cet immeuble, on se parle, on se dispute, on agit en traître, on s'encanaille. Bref, on ne s'ennuie pas une seconde.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture, cette découverte de la culture sud-coréenne et cet humour grinçant servi par une illustration haute en couleurs. Merci à Babelio et aux éditions Flblb pour cette pépite reçue via masse critique.

Sont racontées ici les pérégrinations des locataires d'un immeuble, que vient occuper le propriétaire, suite à un revers de fortune.
Mû par l'espoir d'une plus-value à condition de trouver des locataires qui paieraient plus, le propriétaire va tenter de mener son but à bien, souvent d'une façon peu diplomate, et va se heurter aux habitudes et aux manoeuvres de ses locataires, hostiles à l'idée de quitter leur logement.
La galerie de personnages est bien choisie, les voisins évoluent au fil du temps (ça va de la participation active à une résistance plus ou moins affirmée), on s'inquiète du futur de l'un, on s'étonne de l'attitude de l'autre...
Le propriétaire garde son but en tête, même si lui aussi va s'adapter aux personnes qu'il "combat", avec des résultats mitigés.
L'histoire se passe à Séoul mais les préoccupations des personnages, et leurs aventures, pourraient facilement être transposées par chez nous... On peut facilement s'identifier tantôt à l'un, tantôt à l'autre.
Sans trop la dévoiler, la fin est un brin mélancolique, mais là encore, est assez universelle.
Concernant le dessin, on pourra être surpris: ce n'est pas du "gros nez" (mais ce n'est plus maintenant la règle unique en bande dessinée, heureusement), et les personnages ne sont pas toujours facilement identifiables, à mon avis...
Le découpage est assez classique, rien de déroutant de ce coté-là.
En résumé, un style graphique qu'il faut amadouer mais des histoires qu'on aime à suivre.

Dans une vieille cité populaire, le nouveau propriétaire d'un vieil immeuble , Kim Pal-Bon, emménage avec sa famille. Il tente divers coups tordus pour forcer ses locataires à être de son côté et arriver à son but.

L'auteur a un humour assez particulier ! Il décrit chacun des personnages de ce manhwa, avec un caractère truculent. Que ce soit la vieille dame de l'entresol ou l'étudiant avocat du dernier étage, on est bien servis ! Il n'hésite pas à faire dans la caricature ou le fantaisiste. J'ai eu un peu de mal à reconnaître les personnages et leurs noms au début (dur de retenir les noms coréens !), j'ai parfois du revenir en arrière pour bien déchiffrer chaque scène. Les dessins sont à la hauteur du ton de l'auteur, les visages ont une forme rigolote, peut-être un peu rebutante pour certains.

J'ai beaucoup apprécié ce manhwa divertissant. A travers celui-ci, l'auteur montre sa nostalgie, son désir de tranquillité mais aussi son ressenti face au changement imposé, la rénovation, dans les banlieues coréennes. Un style qui m'a d'abord étonné puis que j'ai aimé. Je lirai bien le visiteur du Sud, que j'avais déjà remarqué auparavant. Merci Babelio et les Editions FLBLB pour cette découverte.