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Dominique Palmé (Traducteur)Kyoko Sato (Traducteur)
EAN : 9782743608576
128 pages
Payot et Rivages (17/10/2001)
3.54/5   47 notes
Résumé :
Deux nouvelles : " Hard boiled " dont l’héroïne se retrouve à passer la nuit dans la montagne, nuit fantasque avec un incendie suspect, la visite d’un fantôme. " Hard luck " raconte l’histoire de deux sœurs : Kuni-chan qui s’éteint dans un lit d’hôpital tandis que sa sœur réfléchit au sens de sa vie, à celui de sa mort, et évoque les jours heureux de son enfance et de son adolescence avec sa sœur.


Banana Yoshimoto est née en 1964 à Tôkyô. Elle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
L'univers créé par Banana Yoshimoto, autour de deux courtes nouvelles, entraîne ma pensée vers des chemins torturés où règnent simultanément l'amour et la mort. Ces deux histoires, au premier abord, très sombres confrontant deux jeunes japonaises à la mort d'une personne chère et très proche se révèlent pourtant d'un optimisme grandissant au fil de ma lecture. La mort y est omniprésente et les protagonistes traversent des moments de leur vie vraiment « durs », mais c'est justement par ces instants graves et intenses qu'elle vont pouvoir revivre, retrouver une partie de leur bonheur échappé plus tôt en surmontant leurs tristesses et en faisant le deuil (sans oublier) de leurs amours passés...

Coup Dur : En veillant à l'hôpital sur Kuni-chan en train de s'éteindre lentement, sa soeur tente de se remémorer leur complicité, leur histoire. Épris d'un chagrin profond face à son impuissance, elle va pourtant s'ouvrir aux autres et espère découvrir un nouvel amour. La tristesse de voir sa soeur mourir « à petit feu » se mêle à l'espérance et aux joies d'un futur bonheur.

Peau Dure : Une nuit où elle se retrouve seule, perdue dans un sordide hôtel qu'on pourrait croire à l'abandon dans un petit village reculé des montagnes, une jeune japonaise ressent des « choses », des esprits autour d'elle, rêve de fantômes surgis du passé. Effrayée au premier abord, elle se montrera éprise de compassion envers ces esprits qui lui apporteront ainsi le bonheur de se souvenir d'une amie intime morte depuis quelques mois et de la comprendre mieux.
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Comme Yoko Ogawa, Banana Yoshimoto nous transporte dans un monde poétique et semi-fantastique,tout en traitant avec finesse des sujets douloureux comme le deuil et la séparation.

Dans la première nouvelle, une jeune femme se souvient d'une amie, qui avait le don de converser avec les esprits. Dans l'hôtel où elle séjourne, la jeune femme fait de nombreux rêves, qui lui permettent de se remémorer sa rencontre avec son amie puis leur vie à deux. Sans effet larmoyant mais avec délicatesse, l'auteur nous parle de la difficulté de vivre ensemble, mais aussi du nécessaire deuil pour se reconstruire ensuite.

La seconde nouvelle permet de raconter la rencontre improbable de deux personnes autour d'une personne qui va mourir. La soeur de l'héroïne est dans le coma et il y a peu de chance qu'elle puisse se réveiller. Durant des mois, la famille oscille entre espoir et résignation. La narratrice rencontre ce qui aurait dû être son futur beau-frère, et sa personnalité hors des conventions la séduit. Mais comment s'aimer autour d'une personne présente et absente à la fois ?

Ces deux nouvelles sont assez différentes mais il se dégage une ambiance assez particulière, propres aux auteurs japonais : sérénité, grâce, douceur, pudeur et une véritable délicatesse autour de sujets qui peuvent être vite devenir scabreux ou malsain.
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Encore un auteur dont j'ai vu le nom ici et là sur les blogs, une écrivaine contemporaine de la même génération que sa compatriote Ôgawa Yoko que j'ai découverte il y a peu. J'ai choisi un peu au hasard ce recueil de deux nouvelles , ou contes, dont le point commun premier est d'avoir le mot " dur" dans le titre. Les autres points communs étant un cadre temporel similaire ( l'automne, qui est presque un personnage à part entière) et la thématique du deuil.
Dans Peau dure ( hard- boiled, étonnamment, les titres originaux sont en en anglais, littéralement "dur" comme la cuisson des oeufs, de manière imagée " dure-à-cuire"), une narratrice anonyme en randonnée dans la montagne, est victime d'une série d'incidents fantastiques, à la limite du surnaturel: un caillou noir lié à un sanctuaire abandonné semble la suivre partout et attirer la malchance, l'hôtel qu'elle a choisi se révèle sinon glauque , du moins étrange, et l'ambiance générale lui fait faire des rêves dérangeants liés à son passé: Autrefois elle a eu une brève liaison avec Chizuru, une autre femme, un peu médium. Les deux femmes ont vécu ensemble dans un appartement à peine plus confortable qu'un squatt, avant de rompre sans heurts ni larmes de cette histoire sans avenir. Chizuru est morte accidentellement peu de temps après, et la narratrice ne s'était pas vraiment rendu compte que cette perte lui rongeait la vie, jusqu'à cet automne.

Dans Coup dur ( hard-luck) c'est une famille entière qui est victime d'un coup du sort: Kuni-chan, la fille aînée est mourante, dans le coma après une attaque cérébrale, probablement due à un excès de zèle au travail. La situation est difficile à vivre surtout pour sa soeur, la narratrice qui était très proche d'elle, qui a bien du mal a accepter l'inéluctable, tout en reconnaissant à mi-mots qu'il serait peut-être moins pénible que Kuni-chan meure vraiment, plutôt que cette non-présence qui n'est pas vraiment une absence. C'est Sakai, le frère de l'homme que sa soeur allait épouser, un type un peu original mais sensé, qui va l'aider à passer le cap au moment fatal.

J'ai beaucoup, mais alors vraiment beaucoup aimé ces deux nouvelles, plus encore qu'" une parfaite chambre de malade" sur un sujet similaire ( en tout cas similaire au deuxième texte). D'abord parce que les deux sont bien ancrés dans la réalité, mais avec une petite touche de fantastique bienvenue. Et un humour léger, qui se traduit en situations cocasses: dans la deuxième nouvelle, l'héroïne revient en voiture avec son père après avoir accompli la tâche déprimante de vider le bureau de sa soeur.. mais le retour dans une voiture trop petite qui déborde de trop de cartons est à la fois un moment comique - l'humour aide à surmonter l'angoisse- mais aussi un rapprochement très mignon entre un père et sa fille qui subissent un même choc et luttent chacun à leur manière pour ne pas se laisser abattre. Dans la première nouvelle, c'est une narratrice plutôt réaliste qui se retrouve aux prises avec des fantômes...et pas seulement ses propres fantômes. Mais dans les deux cas, ce sont des femmes fortes, qui ne se laissent pas abattre par les circonstances, et ça, ça fait très plaisir à lire. Les thèmes sont lourds, mais le traitement est optimiste.
Encore un auteur que je vais suivre.
Lien : http://purplenosekai.blogspo..
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Deux textes - entre nouvelle et conte fantastique - par l'auteur du fameux de « Kitchen ». Deux textes qui ont pour point commun d'évoquer la mort, les souvenirs, la mélancolie.

Dans la première histoire, « Peau dure », l'héroïne arrive dans un village de montagne après avoir croisé sur sa route l'un de ses sanctuaires dédiés à Jizô comme on croise régulièrement sur les routes des provinces japonaises. Sensible aux atmosphères, l'héroïne ressent une présence, ce qui l'amène à se souvenir d'un amour de jeunesse… Une longue nuit peuplée de fantômes l'attend ! Banana Yoshimoto est très douée pour nous faire pénétrer en douceur le monde des esprits et nous faire croire à ses histoires. Son écriture sensible, colorée, procède par touches subtiles et nous fait pénétrer le coeur et les pensées de son héroïne. le lien aux esprits est beaucoup plus marqué dans la culture nippone que dans notre vieille Europe, pourtant je me suis laissé séduire par cet univers onirique et sentimental.

Dans la deuxième nouvelle, « Coup dur », une jeune femme raconte les derniers jours de sa soeur suite à un accident cérébral : la difficulté du deuil, le travail d'acceptation, la façon dont les vivants, peu à peu, acceptent de reprendre goût au bonheur. Là encore, beaucoup de subtilité pour enlacer dans un même élan souvenirs mélancoliques et pulsions de vie.

Ces deux nouvelles se lisent avec intérêt et plaisir. Je le répète, la plume de Banana Yoshimoto est belle, délicate et précise. Par d'infimes détails, elle fait basculer les atmosphères du réel à l'imaginaire et touchent nos coeurs. Passant d'une héroïne à l'autre avec un talent consommé de romancière, sa pensée n'est jamais banale. C'est un auteur humaniste : future prix Nobel de littérature ?
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La première nouvelle nous plonge rapidement dans le thème du surnaturel, des force occultes, de la mort. Tout ce cheminement dans cette obscurité est causé par le ressenti de la perte d'une amie proche. La narratrice lors d'une randonnée s'approchera d'un sanctuaire d'ou émane des souffrances, d'une rencontre avec un fantôme dans un hôtel. Elle même semble appartenir plus au monde des ténèbres que celui des vivants, tant elle est emprunt de vision de l'au delà, entouré de fantôme du passé. Plusieurs incendies à priori sans relation la suivent également.

L'écriture est emprunt de poésie, on retrouve de la tendresse, de la douceur, compassion dans cette deuxième nouvelle. La fin de vie, du ressenti des proches, et du vide qui va être causé par la mort d'un être proche. On retrouve la symbolique de l'automne qui accompagne cette disparition.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Souvent, les gens croient que dans un couple, on se quitte par lassitude, ou à la suite d'une décision à sens unique. Mais ce n'est pas vrai. C est simplement un cycle qui se termine, comme une saison succède à l'autre. Rien de plus. Et la volonté humaine ne peut rien y faire. Voyons donc les choses autrement : pourquoi ne pas vivre le mieux possible jusqu au jour de la séparation ?
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[...] Chaque fois que je me rappelais le temps où ma soeur parlait encore, j'avais l'impression qu'une membrane venait m'envelopper. Elle parlait beaucoup, d'une voix fluette au timbre aigu. Quand on était enfants, l'une de nous deux s'arrangeait toujours pour émigrer avec son futon dans la chambre de l'autre, et on bavardait jusqu'à l'aube. On se jurait que plus tard on habiterait, elle ou moi, une maison avec lucarne. Ainsi on pourrait continuer nos bavardages en contemplant les étoiles au ciel. C'était une jolie promesse. Dans notre rêve, la vitre de la lucarne miroitait d'un éclat noir, les étoiles scintillaient comme des diamants, l'air était d'une grande pureté. Et les deux soeurs parlaient indéfiniment, sans se lasser, sans même imaginer que le matin allait revenir.
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« Allez, marche, encore un petit effort ! » me suis-je dit, essayant de me reprendre. C’est alors que je l’ai vu : devant moi se dressait un mystérieux petit sanctuaire. Sans la moindre statuette de Jizô ni aucune autre statuette d’ailleurs ; et s’il était orné d’offrandes - fleurs, saké et grues en papier plié -, celles-ci ne dataient pas d’hier. J’ai été incapable de chasser l’idée qui me passait par la tête.

« Un esprit maléfique rôdait autrefois dans ce coin, et c’est sûr qu’il est encore là. »
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Mais ce sont les vivants qui me font le plus peur. Comparés à eux, les lieux, même les plus redoutables, ne sont que des lieux, les fantômes, même les plus effrayants, ne sont que des morts. J'ai toujours pensé que, pour inventer le pire, l'homme n'avait pas son égal. (p17)
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"Tu sais on va bientôt débrancher l'assistance respiratoire", a-t-il dit, à peu près du même ton qu'il m'avait annoncé autrefois: "Pochi est mort". Pochi était son chien préféré, on l'avait eu à la maison pendant des années. Ca montrait bien la profondeur de sa tristesse
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