AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Yu kou Lie (Auteur présumé)Benedykt Grynpas (Traducteur)
EAN : 9782070717873
226 pages
Gallimard (30/11/-1)
4.33/5   3 notes
Résumé :
"Le Vrai Classique du vide parfait" est un des textes les plus importants du taoïsme. Moins galvaudé que le "Tao-Tö-king", il n'avait jamais été traduit en français depuis le Père Wieger au début du siècle. En voici la version nouvelle due à M. Grynpas.

De Lie-tseu on sait peu de choses, encore que Tchouang-tseu le considère comme une personne et non un mythe. Il naquit vraisemblablement vers 450 avant l'ère chrétienne; on ne sait rien de sa mort. Il ... >Voir plus
Que lire après Aphorismes et parabolesVoir plus
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Quand on a la possibilité de vivre et que l'on vit, c'est un bonheur accordé par le ciel. Quand vient le temps de la mort et que l'on meurt, c'est un bonheur accordé par le ciel. Si l'on peut vivre et que l'on ne vit pas, c'est un châtiment du ciel. Si l'on devait mourir et que l'on ne meurt pas, c'est un châtiment du ciel.

Si quelque chose peut vivre ou mourir et qu'il obtienne l'un ou l'autre, c'est affaire de destin. Si quelque chose ne peut pas vivre ou mourir et qu'il obtienne l'un ou l'autre, c'est affaire de destin.

Ce qui fait que la vie est réellement la vie, et la mort réellement la mort, cela ne dépend ni du monde extérieur, ni de nous-mêmes, car tout est destin. Comprendre ce mystère est impossible.

C'est pourquoi il est dit :

Le Tao du ciel est caché, on ne le rencontre nulle part,
il est uni, indifférent comme le désert.
Le Tao du ciel plane partout.
La terre et le ciel ne peuvent pas le violer.
Les saints et les sages ne peuvent rien contre lui.
Les esprits et les démons ne peuvent pas le tromper.
Ce "soi-même" altère tout en silence.
Il tient tout en équilibre et en repos, il va droit devant lui.
Commenter  J’apprécie          20
P. 25
"Il est un (être, disait-il, qui engendre, et qui n'est pas engendré, un (être) qui transforme et n'est pas transformé. Ainsi le non engendré peut produire l'engendré, le non-transformé peut modifier ce qui est transformable. Or l'engendré ne peut pas ne pas engendrer (à son tour) et le transformable ne peut pas ne pas transformer. Voilà comment se produisent génération et transformation éternelles. Génération et transformation éternelles ne cessent jamais d'engendrer et de transformer. De là naissent lumières et ténèbres (Yang et Yin) et les quatre saisons. Ce qui n'est pas engendré est une hypothétique solitude.
Commenter  J’apprécie          31
Alors que Lie-tzeu était disciple de maître Linn de Hou-K’iou, celui-ci lui dit un jour : quand tu auras saisi ce qui est derrière toi, je t’apprendrai à te saisir toi-même. — Et qu’y a-t-il derrière moi ? demanda Lie-tzeu. — Ton ombre, dit maître Linn de Hou-K’iou ; examine-la. Lie-tzeu examina donc son ombre. Il constata que quand son corps se courbait, l’ombre devenait courbe ; que quand son corps se dressait, l’ombre devenait droite. Il se dit que, d’elle-même, l’ombre n’était donc ni courbe ni droite, mais qu’elle dépendait entièrement de la forme du corps. Et il tira, de cette considération, cette conséquence, que l’homme doit s’adapter en tout, rien ne dépendant de lui. C’est là le sens de la formule : après avoir saisi ce qui est derrière, se tenir immobile devant. — Koan-Yinn-tzeu dit à Lie-tzeu : selon que le son fut beau ou laid, l’écho est beau ou laid ; quand l’objet croît, son ombre croît ; quand l’objet diminue, son ombre diminue. La réputation est l’écho de l’homme, la conduite est l’ombre de l’homme. L’adage dit : veillez sur vos paroles et sur votre conduite, car vos paroles seront redites et votre conduite sera imitée. Le Sage juge de l’intérieur d’après l’extérieur ; c’est là sa manière de pronostiquer. Il impute à l’homme, ce qu’il a remarqué dans ses manières. — Chacun aime qui l’aime, et hait qui le hait. Les empereurs T’ang et Ou régnèrent, parce que, ayant aimé le peuple de l’empire, celui-ci les paya de retour. Les tyrans Kie et Tcheou périrent, parce que, ayant haï le peuple de l’empire, celui-ci le leur rendit. C’est là la grande loi, le résumé de l’histoire. Depuis Chenn-noung, Chounn, les trois dynasties, toutes les fortunes, toutes les infortunes, ont eu ces deux raisons. — Yen-k’oei dit : à quoi bon tant de théories ? Moi je pense qu’il suffit de profiter des occasions. ... Lie-tzeu dit : je n’admets pas votre opinion. Eût-on plus que l’occasion, eût-on la chose, on la perd par une conduite déréglée, comme il arriva à Kie et à Tcheou. Ceux qui s’adonnent à la gourmandise, ne valent pas mieux que les poules et les chiens. Ceux qui ne savent que se battre, sont des animaux. Personne ne respecte ces hommes, qui ne sont pas des hommes. Leur déshonneur cause leur perte.
Commenter  J’apprécie          00
Un homme de Yen, né à Yen, avait été élevé à Tch'ou. Devenu vieux, il retourna au pays natal. Comme il arrivait en vue de Tsin, un voyageur qui suivait la même route que lui le trompa. Il lui montra les remparts (de Tsin) et lui dit : "Voici les remparts de Yen."

L'homme de Yen devint mélancolique et changea de contenance. Son compagnon de route lui indiquant un autel (dédié aux génies) du sol dit : " Voici un autel de ton pays natal." L'homme de Yen poussa alors de profonds soupirs. L'autre lui montra une chaumière : "Voici la demeure de tes ancêtres", dit-il, et l'homme de Yen, ému jusqu'aux larmes, se mit à pleurer. Son compagnon lui montra alors des tertres et lui déclara : "Voici les tombes de tes aïeux." L'homme de Yen ne put retenir ses sanglots. Son compagnon se mit à rire bruyamment et dit : "Je t'ai joué une farce : c'est ici le pays de Tsin." L'homme de Yen se sentit honteux. Quand il arriva pour de bon dans sa patrie, voyant les vrais remparts de son pays natal, les autels, les chaumières et les tombes de ses ancêtres, son émotion était fortement émoussée.
Commenter  J’apprécie          10
[P. 20 préface]
Nous avons là en quelques phrases, tout le développement moral, toute a conduite de vie du taoïsme classique. Remarquez en passant, que le vieillard n'attribue pas sa longue vie à quelque élixir, mais à une attitude morale : " Je n'ai pas eut de part dans l'agitation du monde, j'ai refusé les soucis et les activités courantes, j'ai pratiqué le Wu Wei, (le non-agir) ; voilà pourquoi je suis encore en vie."
Commenter  J’apprécie          30

>Autres religions>Originaires d'Asie de l'Est et du Sud-Est>Chinoise : confucianisme, taoïsme (38)
autres livres classés : taoïsmeVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (21) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1816 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}