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EAN : 9782917084335
80 pages
Attila (12/05/2011)
3.44/5   25 notes
Résumé :
Papa et maman se séparent. Mémé vieillit. La fille raconte. « C’est maman qui me l’a dit en pleurant, les yeux rouges et le nez pincé : "c’est ton père, snif, il veut s’en aller". Elle bafouillait et moi je venais de me réveiller, alors j’ai pas tout de suite compris ce qu’elle disait, et puis après je me suis dit que ça allait encore être une journée terrible et que j’aurais mieux fait de dormir plus longtemps ». Ce récit drôle, sidérant, sur la séparation d’un cou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Je suis un peu déçue par cette lecture dont je n'ai pas saisi le sens poétique malgré un titre original et prometteur. En général, j'apprécie les publications des éditions Tripodes, c'est donc une exception.
D'abord je n'aime pas beaucoup les livres sans pagination, c'est une question de repère (même si cela ne me gêne pas pour la ponctuation).
Avec "Papa part maman ment mémé meurt" Fabienne Yvert propose un triptyque sur une période difficile à vivre pour une enfant, celle de la séparation de ses parents. On ne sait pas bien à qui elle s'adresse mais elle fait ressentir le stress du divorce de son point de vue, celui de la fille de la famille.
Elle utilise les répétitions avec des débuts de phrases qui commencent toujours pareil : Papa veut... Elle dit... ce qui donne un certain rythme, mais cela ne suffit pas à rendre appréciable ce texte. Si le départ du père semble compris par sa fille elle n'a aucune tendresse pour sa mère qu'elle considère comme coupable. Je trouve qu'elle a beaucoup trop de mépris envers celle qui reste et qui doit élever ses enfants seule. J'ai eu le même ressenti avec la grand-mère comme si Fabienne Yvert en voulait à toute la gent féminine.
Je comprends que la situation n'est pas facile mais je ne comprends pas toute cette haine.


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"Papa part maman ment mémé meurt" est constitué de trois textes écrits par Fabienne Yvert au milieu des années quatre-vingt. D'une situation banalement dramatique – un père qui quitte le foyer, une mère qui ne sait plus où elle en est, une grand-mère qui meurt -, Fabienne Yvert trouve matière à jouer avec les mots, les sons, les rythmes. Elle déconstruit les phrases, chamboule la grammaire, détourne le réel au service d'un imaginaire foisonnant et déconcertant.

Le récit est assuré par une petite fille qui livre ses pensées telles qu'elles lui apparaissent, portant sur son quotidien un regard souvent tendre mais parfois cruel. Les hypothèses fusent, les mots s'enchainent, les énumérations passent peu à peu du possible à l'invraisemblable jusqu'à se transformer en poésie orale : « Papa va à Ste-Hélène, papa va s'engager dans la Légion, papa va faire un casse, papa veut partir dans la Lune, papa a le sida, papa part à la conquête de l'Everest, papa part faire le tour du monde, papa part en radeau, papa veut aller dans un sous-marin, papa veut s'envoler, papa est en contact avec les Martiens, papa retourne chez sa mère. » Cette petite fille observe le monde autour d'elle avec une grande curiosité et comble les lacunes du réel par les possibilités infinies de l'imaginaire.

"Papa part maman ment mémé meurt" est plein d'humour et de tendresse, mais laisse une place à l'émotion. Récit poétique ou fantaisie littéraire, c'est un livre inclassable, au style déconcertant, destiné aux enfants mais qui plaira à tous ceux qui aiment jouer avec le langage.
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"Papa part", "Maman ment" et "Mémé meurt" sont trois textes écrits par Fabienne Yvert dans sa jeunesse. Si les deux premiers sont liés, l'un étant la conséquence "logique" de l'autre, le dernier semble plus indépendant et non lié aux précédents -si ce n'est par les sentiments qu'il inspire aux personnages, et qui eux restent dans la même veine.

Il n'y a pas vraiment d'histoire, ou plutôt, pas d'histoire revendiquée, si ce n'est celle du douloureux éclatement familial intimemet perçu. Ce petit ovni peut être lu comme un exercice de style de haut vol, parfaitement maîtrisé par l'auteur. Les phrases, les mots s'enchaînent, mêlant jeux sur les sonorités et jeux sur les mots; l'éditeur parle d'écriture défouloir. Et on voit très bien ce que ces longues phrases peuvent avoir de jubilatoire, tant la maîtrise du rythme et des sons est remaquable.
Les mots s'écoulent, et les idées avec, quasiment sans que l'on s'en rende compte. L'écriture est mimétique de la pensée, et c'est pour cette raison qu'il est si facile de s'y plonger, ce que l'on fait sans hésiter et avec délices. On saute d'un mot à l'autre par le biais des assonances et des allitérations qui portent habilement le propos. le style, si particulier, joue avec les mots, offrant un texte entre poésie et litanie, dont le rythme et le rendu sont d'une rare élégance, et d'une grande finesse.

A signaler enfin que l'objet livre est remarquable en lui même; imprimé sur papier polychrome, il porte l'écriture manuscrite de l'auteur, prémisse de ces jeux sur les lettres et les sons, avant-goût des circonvolutions sonores que l'on va goûter à l'intérieur. Si le propos n'est, en lui même, pas particulièrement réjouissant (comme l'annonce le titre), il sonne juste et vrai tant il peut se faire poignant et incite à la relecture, pour le seul plaisir des sens.
Lien : http://encres-et-calames.ove..
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Famille, je vous ai


Je crois assez peu aux coïncidences.

Je crois aux faits épars que notre système cognitif, dans son bienveillant souci de nous prodiguer un peu de cohérence dans un monde qui en manque tant, agrège en un réseau précaire mais rassurant, avec de vrais morceaux de réalité dedans.

Mais trêve d'analyse, parlons plutôt de moi. Je fêtais il y a peu mon anniversaire. À cette occasion, un ami m'offrait Faire un carton de Fabienne Yvert, que je ne connaissais pas. Trois jours plus tard, j'entendais à la radio Frédéric Martin, éditeur d'origine marseillaise qui dirige les Éditions le Tripode, évoquer… Fabienne Yvert. Je me suis alors intéressé aux autres livres de cette auteure et suis tombé sur un de ces titres dont je suis friand Papa part maman ment mémé meurt dont la nouvelle édition avait paru… trois jours plus tôt.

En conséquence de quoi, je réserve (sur https://www.placedeslibraires.fr/ , voir à ce sujet l'article https://lesheuresbreves.com/2017/10/16/les-libraires-ont-leur-place/ ), j'achète, je lis, je rends compte.

On a peu l'occasion de faire des lectures déroutantes. Si l'originalité n'est pas une vertu littéraire en soi, elle est suffisamment rare pour se donner la peine de s'y arrêter un instant. Ce texte tisse le récit de trois événements familiaux : le départ du père, la façon dont la mère y résiste, ou pas, et la mort de la grand-mère. On devine que la narratrice est la fille de la famille, sans qu'il soit possible de lui donner un âge précis.

Le livre s'apparente à une dérive protéiforme dans laquelle l'absurde le dispute au tragique, au drôlatique, au surréaliste, à l'imaginaire, au grave ou au touchant. Fabienne Yvert procède par accumulations, par répétitions, composant une litanie envoûtante.

"elle dit qu'elle ne dort pas la nuit, elle dit qu'elle fait d'horribles cauchemars, elle dit que je la tuais dans son rêve, elle dit que papa ronfle, elle dit que lire Freud ça l'endort"

Les tensions familiales sous-jacentes affleurent brusquement, les intimités nous sont dévoilées, on est balloté, on est surpris, pris à contre-pied, on est chamboulé, on rit, on rit jaune. le rythme en syncope est toujours maîtrisé. Tout en lisant, j'ai pensé à L'Agrume et à Mon grand-père de Valérie Mréjen, à cette même façon de saisir les forces et les énergies qui innervent une famille, de dresser le portrait de ses membres comme on peint au couteau, par touches plus ou moins appuyées, avec des couleurs plus ou moins vives.

Fabienne Yvert a su inventer sa petite musique. Cela n'est pas si courant et cela me sonne plus qu'agréablement à l'oreille.

(Je ne note pas les livres car ce ne sont pas de bons ou de mauvais élèves.)
Lien : https://lesheuresbreves.com/
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Redoutable de candeurs-cruautés d'un regard sur les étapes de la vie. Forme tout d'abord déstabilisante puis, face à l'originalité des rythmes, on se laisse prendre par ce regard. Une réflexion, mine de rien, bien réelle.
Pour la petite histoire, je l'ai trouvé dans une boite publique où je dépose des livres pour de secondes vies... merci de me l'avoir proposé !
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critiques presse (1)
Lexpress
15 juin 2011
Fabienne Yvert raconte la déflagration d'une famille à travers les yeux d'un enfant.[...] A lire, pour son propos, mais aussi et surtout pour son rythme et la finesse de l'exercice.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Mémé est morte, mémé était vivante. Mémé a trépassé,mémé était dépassée. Mémé est à l'article de la mort, en soldes. Mémé a été fauchée, elle était fauchée. Mémé a été emportée pendant qu'elle dormait, elle gît dans son lit. Mémé a rendu son âme, elle ne lui plaisait plus. Mémé a crevé, elle était crevée. Mémé n'est plus, elle fut.
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elle nous dit que Dieu est bon et que papa est con, je lui dis que je préfère quand même papa
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Elle est morte dans son lit-bateau. C'est plus pratique pour la navigation éternelle.
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je déteste absolument qu'on me parle avant que je sois bien réveillée
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