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EAN : 9782918767589
321 pages
Asphalte (03/03/2016)
3.97/5   31 notes
Résumé :
Barcelone, de nos jours. Ancien guitariste de rock, Francis revient dans le quartier où il a grandi, où il a noué ses premières amitiés et surtout où il a découvert le rock. Sauf qu'il a désormais la cinquantaine bien tassée et, sans le sou, il doit retourner vivre chez son père. Francis a brûlé la chandelle par les deux bouts, avec pour seul principe de profiter de la vie, jusqu'à perdre plusieurs de ses proches dans la spirale de la toxicomanie.
Mais Franc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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"Putain de bonne poisse"
Francis est un rockeur qui a eu son quart d'heure de gloire au coté de Johnny Thunders, une icône amerloque du punk des années 70-80, ex guitariste des New York Dolls et des Heartbreakers avant de poursuivre une carrière en solo. Seulement à la  différence de Johnny, Frankie n'a guère brillé en dehors de Barcelone. A la cinquantaine, c'est l'heure du bilan pour le rockeur usé d'avoir trop abusé de sexe, drogues et Rock'n'Roll. A la douloureuse, il faut rajouter son divorce, deux fils qu'il n'a pas vu grandir, un procès aux fesses pour pensions impayées, pas de boulot et plus de toit. Retour à la case départ dans le quartier populaire de son enfance chez son père. volonté de renaître de ses cendres; de se refaire les dents et une vie saine, de revoir ses mômes , de retrouver un taf et de payer ses dettes...L'enfer de Barcelone est pavé de bonnes intentions...mais il est difficile de se défaire de la poisse qui colle aux boots...

On suit l'errance de Francis alias Frankie "les deux faces d'un même dé" dans le Barcelone  des quartiers populaires des années 80 à aujourd'hui. Des allers retours et flash-back incessants alternent le récit addictif : son passé de rockeur, ses premiers émois, ses fantasmes érotiques avec Patti Smith, en passant par ses premiers riffs, ses succès éphémères et tous ses excès jusqu'à son  désir d'aller coûte que coûte à ce putain de procès...

Ce troisième livre de Carlos Zanon est un excellent roman noir social avec tous les ingrédients dignes du genre : déveine, dèche, quartiers malfamés, bars et boites louches, magouilles et compagnies, belles pépés et sinistres individus à qui on ne donnerait même pas en rêve sa soeur...adoptive et le tout rythmé par une musique d'enfer !

Les personnages tout droit sortis de séries noires : Don Damian, un caïd à l'ancienne, Xavi un beau second couteau, Paco, un père collant, Marisol, une femme fatale, Lady Claire une cubaine diseuse de bonne aventure sans oublier Gifford un chat..noir, forcément

Cerise sur la pépite catalane, une play list Rock'n'Roll à faire rugir une Fender Télécaster.

Je remercie babelio, Masse critique et les éditions Asphalte pour ce sulfureux roman noir
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Les lumières s'éteignent sur la scène, le corps en sueur, les convulsions me reprennent. Je tremble, j'ai froid, je suis en nage. Seul dans le noir. Ou presque. le public crie, hurle, éructe. Une hargne se déchaîne, à moins que cela soit de la haine. Mes mains restent crispées sur la guitare. le courant m'a abandonné, mais putain, que c'était bon, j'ai été Johnny Thunders pendant 5 minutes. Ma gloire à moi. Avant la descente en enfer. La drogue, le caniveau, la taule. Les souvenirs se déchaînent dans ma tête, ce rock entêtant qui vrille dans ma tête, la seringue que je me plante dans le bras, cette sud-américaine que j'ai toujours eu envie de baiser, lignes de coke après lignes de coke. Tout juste si j'arrive encore à bander. J'ai l'impression d'être fini, comme au bord d'un précipice avec l'envie de fermer les yeux et de me laisser glisser au fond. Je vole. Plouf. J'atterris dans l'eau. Noire et froide. Je coule, m'enfonce dans cette nuit noire, dans cette eau noire. de plus en plus noire. Je n'arrive plus à respirer, je suffoque, j'ouvre les yeux. Je suis bien. Je suis un poisson. Je nage au milieu d'autres poissons et je vois cette sirène catalane. de longues jambes qui nagent devant moi. Viens me dit-elle, viens. Mais je n'arrive pas à la rattraper. Après tout, je ne suis qu'un poisson.

Revenir à Barcelone, me ranger de cette vie. Fuir la vie, fuir la coke, et trouver du taf. N'importe quoi, un boulot de merde mais qui me donnera un peu de blé que je donnerai à mon gosse que j'ai pas vu depuis dix ans. Oui, voilà ce que je veux faire, ce que je veux devenir. Un père et non plus un héroïnomane junky au bord d'un précipice. Sauf que revenir à Barcelone font revenir les souvenirs à flot, et pas que les bons, les fréquentations d'antan et pas les plus saines. Et comme j'ai la poisse, les emmerdes puent la merde. Les étrons fleurissent sur le trottoir, pendant que je m'évertue à remonter du caniveau. le bar est ouvert, la poussière s'envole de mon cuir, j'atteins le comptoir. Une blonde me sert une bière. le juke-box braille un titre des Pixies. Elle me sert une autre bière et je prends le train avec les Clash. Mon dealer s'assoit à côté de moi. C'est fou comme ils ont l'air sympa ces ex-dealers. Un brouhaha éclate dans ma tête, comme une veine qui explose dans mon coeur. Envie d'un whisky sans glace. J'ai pas une tune. J'prends crédit auprès de la blonde, sous l'oeil vigilant de son mac. Je me noie dans mon verre. Mais je m'en fous. Car je suis un poisson.

J'arrive tant bien que mal à mon appart', une ruelle glauque aux odeurs de pisse. Une traversée nocturne des bas-fonds de Barcelone. de la société, même. J'ai des flashs qui crépitent dans les yeux. Je regarde la foule devant moi. Je prends une bière au frigo avant de m'allonger sur mon pieu. Ecouter Patti Smith avec ses poils sous les bras. Et m'endormir KO. Vais-je me réveiller ou finir avec cette seringue encore plantée dans le bras. La foule hurle éructe balance ses immondices verbales. La guitare s'est tue. Pour un moment. A tout jamais. Johnny Thunders n'est plus. Mais moi j'ai été Johnny Thunders. Même 5 minutes.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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J'ai été Johnny Thunders.
Le titre claque.
La couv' au diapason (édition asphalte).
Comme un bon pressentiment sur ce coup-là.

Francis, Mr Frankie, is back.
De retour à Barcelone, un demi-siècle au compteur et presque autant d'années de sex and drugs and Rock'n Roll.
Faut dire qu'il aura brûlé la chandelle par les deux bouts à faire le guitariste dans l'ombre de Johnny Thunders.
Cinquante balais, putain, de retour chez le paternel, des souvenirs plein la tête et des emmerdes plein les bottes.
Cinquante balais, putain, et le désir ardent de se refaire la cerise sur la bande-son de sa jeunesse évaporée.
Les décibels déchirent l'asphalte.
Les paroles, tristes à fendre les pierres.
Plus de femme, penser à la pension.
Plus de gamins, penser à renouer avec mes mômes.
Plus de flouze, penser à aller au chagrin.
Plus de liberté, penser à supporter mon vieux.
La santé, elle va comme elle peut. Difficile de passer l'éponge sur tant d'excès, penser à supporter la douloureuse.
Francis, Mr Frankie, is back. Il pleut sur Barcelone comme il pleut sur son karma.
Evelyne Dhéliat aurait annoncé quelques rares éclaircies en fin de vie.
M'ouais, on connait tous l'exactitude de telles promesses...

Peut-on être et avoir été ?
Non !
Francis en est la preuve survivante.

A force de résilience, le bonhomme va délivrer un combat ardu contre ses démons d'hier et pourtant jamais bien loin.
Le parcours est épineux, la pente sévère, la volonté parfois vacillante mais l'homme avance, vaille que vaille, il n'a pas le choix.
De nouvelles rencontres prometteuses en désillusions tragiques, Francis va doucettement apprivoiser l'espoir ténu de lendemains qui chantonnent tout en gardant un goût prononcé pour le sombre, le mélancolique, le cafardeux. L'environnement amical et social l'y aidant pour beaucoup.
Un p'tit shoot de nostalgie dangereux qui pourrait bien oblitérer ses nouvelles résolutions, vivre, à crédit, mais debout.
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Mr Frankie a été guitariste rock, poseur, égoïste et pas vraiment talentueux. de quoi impressionner un peu les filles et quelques journalistes underground barcelonais. Avec un fait de gloire toutefois : Mr Frankie a, un soir, accompagné Johnny Thunders sur scène. Bon… c'était en 1989, à un moment où Thunders finissait de brûler la chandelle par les deux bouts. Mr Frankie a plus ou moins pris le même chemin, mais en beaucoup moins flamboyant. La came, l'alcool, les femmes et pas un seul disque à son actif. Jusqu'à redevenir, la cinquantaine bien sonnée, Francis. Un Francis qui est de retour chez son père, dans le quartier de son enfance, la queue entre les jambes et pas un sou en poche pour payer les pensions alimentaires de ses gamins.
Ce Francis que l'on trouve là, empâté, mou et veule, découvre après avoir longtemps rêvé sa vie ce qu'il en a réellement fait. Pas grand-chose, donc. Alors que l'attend un passage devant le tribunal pour le règlement de ses pensions en retard, il ne songe plus qu'à trouver un boulot, de quoi faire un peu patienter la justice et son ex-femme, de quoi retrouver un peu d'estime pour lui-même. Il renoue avec Dalmau, ancien complice de came, et retrouve par la même occasion Marisol. Marisol a vécu dans la famille de Francis dans son enfance. Elle est aujourd'hui la femme de don Damián, vieux parrain du coin, et couche avec son bras droit, Xavi, qui est aussi celui à qui Dalmau rend parfois des comptes. le quartier est petit et Barcelone pas si grande que ça. Il est facile d'y replonger dans le passé, mais il est toujours aussi dur pour Francis de regarder ce passé en face sans l'idéaliser. Pour ce qui est de replonger dans les plans foireux, par contre, rien de mieux que de revoir tous ces gens-là.
Après Soudain trop tard et N'appelle pas à la maison, Carlos Zanón continue à faire explorer au lecteur l'autre côté de la carte postale barcelonaise, les vies sur les marges d'une population minée par la crise économique et oubliée du supposé « miracle catalan ». Il a surtout assez de talent pour réussir à intéresser le lecteur à des personnages aussi pathétiques que Francis, son père Paco, Dalmau ou Xavi. Pauvres types embourbés dans des vies minables et qui passent une bonne partie de celles-ci à essayer de le faire payer aux femmes qui croisent leurs routes. Sous l'apparence de la communauté, c'est bien le chacun pour soi qui domine, et ce qui attendent autre chose de la vie en sont pour leurs frais. Marisol ou la vieille doña Ima sont les martyres low-cost des épopées au rabais d'hommes trop petits, même pour leurs rêves à deux sous et qui, pour les accomplir, n'hésiteront pas à leur marcher dessus ou à les abandonner.
Autant dire que Zanón touche là à la quintessence du roman noir social et naturaliste. Sans démonstration inutile mais avec les mots du poète qu'il est aussi (et l'on est parfois un peu frustré de ne pas pouvoir le lire en version originale malgré la traduction de qualité d'Olivier Hamilton), il livre un roman épique à sa manière, violent et tragique.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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"Si à 50 ans t'as pas encore percé dans le rock, alors, t'as raté ta vie !" Cette citation s'appliquerait à merveille à Francis, plus connu sous le nom de Mr Frankie, à l'époque où il était guitariste.

Enfin, niveau heure de gloire, à part avoir fait un concert avec Johnny Thunders à l'époque où il avait tout d'une loque imbibée d'alcool et de drogue et tenait à peine sur ses quilles.

Johnny Thunders ?? C'est bien beau tout ça, mais c'est qui, lui ? Wiki m'apprend qu'il a fait partie du groupe The New York Dolls, qu'il quitta en 1975 en compagnie du batteur Jerry Nolan, pour fonder le groupe The Heartbreakers. Heu…

Heureusement que You Tube m'a rafraîchit la mémoire avec "Born to lose" que je connaissais, effectivement.

Frankie est un looser de première classe ! "Born to lose" pourrait s'appliquer parfaitement à lui. Il a 50 balais, est de retour chez son père, petit pensionné qui ne s'en sort déjà pas et traine un passé peu glorieux.

Frankie est un ancien junkie, un alcoolo, un type qu'a pas fait grand-chose de sa vie, même avec sa guitare, qui est divorcé avec deux fils qu'il n'a même pas vu grandir et une pension alimentaire qu'il est incapable de payer.

La Barcelone décrite dans ses pages n'a rien pour faire rêver ! Ses quartiers populaires sont hantés par des types louches, des dealers, des voleurs, des gangs, ou par des gens qui sont obligé de faire les poubelles des supermarchés pour bouffer.

Avec un roman noir qui a reçu le prix Dashiell Hammet entre les mains, où tous les ingrédients d'un petit noir corsé étaient réunis (bandits, voleurs, quartiers malfamés, bars louches, boites de nuit encore plus louches, magouilles et compagnies, nenettes super bien roulées, came, individus peu fréquentables, sexe, cocus, amants, drogues, pédophilie, musique et riff d'enfer, pauvreté, misère,…) assurément, la lecture ne pouvait qu'être bonne.

Elle le fut, assurément, au début, et puis, vers le milieu, j'ai décroché sévère, passant des lignes, des paragraphes, des pages., les personnages pourtant bien typés me laissant indifférente à leurs aventures merdiques, à leurs combines et même l'égoïsme crasse de Francis m'a laissée de marbre à ce moment là.

Sur la fin, là j'ai repris du poil de la bête et tout est repartit comme sur un bon rock endiablé.

Malgré tout, vu ce long passage qui m'a endormi pire qu'un reportage sur la vie sexuelle des escargots de Bourgogne, ma lecture qui s'annonçait palpitante et corsée me laisse un goût amer en bouche.

Je m'attendais à mieux comme roman noir social, ou alors, lui et moi on n'était pas fait pour se rencontrer et jouer ce morceau ensemble…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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critiques presse (1)
Actualitte
28 mars 2017
Un roman noir magnifique, Francis est un être tour à tour énervant, pathétique, lâche, flamboyant, touchant, émouvant, bref un être humain avec toutes ses contradictions.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Je suis un poisson, même si ce n’est peut-être qu’un seul œil de ce poisson. Un œil sans paupière. Un poisson sans air dans les branchies. Un immense œil de poisson. Ou un aquarium gigantesque dans lequel je me retrouve, avec cet œil de poisson qui ne se referme jamais. Les écailles me lancent et je me rappelle ce film avec une sirène dans une baignoire, et quand la sorcière qui me servait de belle-mère écaillait le poisson avant de le mettre au four. A deux cent quarante degrés, ou un truc dans le genre. Le temps passe et l’odeur du four persiste. Comme ces millions de Juifs et de Gitans que les nazis ont brûlés et transformés en savonnettes, et en fumée sortant par des tuyaux gris. J’ai vu ça l’autre jour à la télé. Ou bien cette autre petite fille juive qui a été trahie par un chat. Je ne pourrai plus jamais avoir de chat. Les chats griffent et détestent les poissons, et moi, je ne suis qu’un poisson, un œil de poisson mort. Parce que je suis un poisson, et peut-être même juste un œil énorme de ce poisson. Et les poissons étouffent hors de l’eau. Ils essaient de briser les embarcations avec leurs queues, les caisses bleues remplies de glace, les mains qui les attrapent. Mais c’est inutile : tu es mort, petit poisson. Ta résistance, c’est ton agonie. Ta force, la privation d’air. Et un œil de poisson pareil à un hublot. Comme celui de ce bateau rempli de passagers qui a coulé en percutant un iceberg. Où se trouve Jésus en ce moment ? Et la Vierge Marie ? Et la piété, et les pluies acides sur les méchants, maintenant que je n’ai presque plus de paupière, maintenant que je suis une outre recousue, comme ces chaussettes reprisées sur un œuf en bois ? Quels ont été mes péchés ? Moi je sais, mais sont-ils si graves et si nombreux ? Si tu ne m’aides pas Jésus, si tu ne veux pas descendre ici-bas et assouvir ma soif, rafraîchir mon front de tes mains ni sceller ma mort d’un baiser, c’est que tu n’existes pas. J’ai la certitude que tu as été un mensonge. Un poisson cloué sur une croix, priant pour que Dieu existe, et Dieu n’a jamais existé et n’a jamais ouvert les cieux et n’a jamais sauvé. Et si l’amour est un mensonge, la haine est vérité. Si la piété n’existe pas, la vengeance si. Et le maton rôde dans le coin. Je peux suivre avec mon œil de poisson immense les bruits qu’il fait, ses pas traînants. Il ouvrira la porte et entrera avec la soupe, le plateau, les pilules et les pommades pour me soulager, pour me faire dormir, me faire croire qu’il est quelqu’un de bien, qu’il l’a toujours été mais que je n’ai pas su le voir. Des pains et des poissons, des poissons comme moi. Des yeux de poisson. De la peau brûlée. Un œil immense que je ne peux pas fermer. Qui voit tout. De l’intérieur et de l’extérieur. Qui fuit les miroirs pour ne pas se voir.
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Lui sait très bien qu’il n’obtiendra rien de ce rendez-vous. Qu’il paiera le ciné et les boissons, et rien d’autre. Elle ne se laissera pas embrasser. Il arrivera encore moins à lui toucher les seins, lui glisser un doigt. Il la raccompagnera chez elle, elle disparaitra et ciao. Encore une fois. Il est gros, chauve et laid. Et il transpire. Beaucoup. Mais avant ça, il lui en fera baver. Il l’a répété des centaines de fois dans sa chambre. Il emmènera la jolie petite nana voir un film qu’elle va détester. Dans lequel on incise des globes oculaires avec un rasoir. Parce que, vois-tu, petite, en grandissant je veux devenir cet être qui te fera du mal, cet être que tu ne pourras plus repousser si facilement. Je veux grandir pour monter un groupe qui s’appelle les Pixies et je composerai une chanson sur les filles canon qui ne se laissent pas embrasser et que des gros types chauves et transpirants invitent au cinéma pour voir des films où l’on incise des globes oculaires, et je l’intitulerai :
« Debaser !!! »

https://www.youtube.com/watch?v=PVyS9JwtFoQ
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Le premier Pretenders. Chrissie Hynde, c'était carrément une bombe. C'était la nana à la guitare. La copine parfaite. Est-ce qu'il s'est imaginé se la taper ? Quand on a quinze ans, tout est possible. Hynde et ses premières photos en noir et blanc. Avec son mec bassiste et son frère de sang à la guitare. Avec son ex-copain bassiste viré du groupe et son frère de sang guitariste junky. Avec son ex-copain bassiste héroïnomane viré du groupe et son frère de sang guitariste junky, qui crèvera d'une overdose de coke. Avec son ex-copain bassiste héroïnomane viré du groupe et qui crèvera tout seul sous sa douche quelques mois plus tard, suite à un vilain shoot de bourrin. Il semblait clair que Chrissie avait plus besoin d'un pote que d'un plan cul. D'un type comme Ray Davies plutôt que d'un mec comme Jim Kerr.
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La femme dégage une sensualité qui attire comme un aimant. Les yeux baissés, les lèvres de sa grande bouche dessinant une moue experte, mais sans la moindre coquetterie. Ses mains se baladent pour accrocher une pince dans ses cheveux, noirs, qui lui tombent à moitié sur le visage, sauvages. Elle porte un tee-shirt beige qui souligne naturellement ses tétons, sans le moindre érotisme. Et à l’aisselle, une touffe de poils rougeâtres. Un coup de feu libertaire, féministe. C’est Patti Smith, sur Easter. [...]
Cheveux aux épaules. Il sourit en se disant que lorsqu’il était gamin il trouvait ça vachement sexy. En ce temps-là, sa mère et les amies de sa mère ne s’épilaient pas. Les poils dépassaient de leurs blouses sans manches. De leurs culottes et de leurs soutiens-gorges. Il se disait toujours que ses premières branlettes seraient les dernières. Il se branlait en pensant à des actrices de télé, à Red Sonja, la copine de Conan, et à toutes les mères de ses potes, parce qu’ils les avaient toutes imaginées en été avec leur poitrine et leur sexualité maternelle qu’il trouvait irrésistibles. Mais sa première grande claque, ç’a été Patti, sa pince et ses poils sous les bras. Il a toujours aimé les femmes qui ne s’épilaient pas ou, en tout cas, qui se laissaient un peu aller. C’était clair depuis le début, il était un mec différent, avec toutes les qualités d’un loser, se dit-il en souriant.
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Il y a toujours un commencement.
Un jour, tu te réveilles à côté de quelqu'un dont tu te fiches totalement, tu te fourres les doigts dans le nez, ils en ressortent rouges et blancs, et c'est là que te reviennent en mémoire, tout en même temps, le nom de ta mère, celui de ton fils et le titre d'une chanson. Alors tu te dis : c'est bon, ça suffit.
Il y a aussi une fin. Et au milieu, il y a une histoire.
Ça se passe toujours comme ça.
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Video de Carlos Zanon (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Carlos Zanon
Carlos Zanon - J'ai été Johnny Thunders .A l'occasion du festival Quai du Polar à Lyon, Carlos Zanon vous présente son ouvrage "J'ai été Johnny Thunders" aux éditions Asphalte. Traduit de l'espagnol par Olivier Hamilton. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/zan%C3%B3n-carlos-ete-johnny-thunders-9782918767589.html Note de musique : "Polar Stratospheric Clouds" - Project 5am Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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