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EAN : 9782916236148
208 pages
Arhsens éditions (10/05/2011)
3.6/5   5 notes
Résumé :
Face à une crise majeure, il est rassurant et confortable de pointer du doigt un responsable. Inquiète du scandale des subprimes et de la déroute financière qui s’ensuivit, ulcérée par la découverte du jeu dangereux joué par Jérôme Kerviel et l’escroquerie de Bernard Madoff, la société désigna dans son infinie sagesse le coupable du désastre : le Banquier était devenu « l’homme à abattre », sans distinction de rôle ni de degré d’implication, du simple employé aux pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
La crise économique, on en a beaucoup parlé. Maintenant, c'est un peu plus calme sur les marchés, du moins en apparence, mais que celui ou celle qui a un niveau de vie modeste ou moyen vienne me dire que la crise est terminée pour tout le monde !!! Je crois que je m'empresserai de lui demander sur quelle planète il ou elle vit… Ou alors si, il ou elle détient des trucs et astuces miraculeux ! Ben oui, moi aussi j'aimerai vivre un peu plus largement et ne pas croire que la fin du mois commence le 15 !

Les milieux de la finance, je n'y comprends rien alors que pourtant ils ont impact sur mon existence quotidienne. J'ai donc eu de la chance quand on m'a proposé de combler mes lacunes à travers la lecture de ce roman signé par Philippe Zaouati. Car oui, il s'agit de fiction (?), mais celle-ci n'est pas forcément dénuée de bon sens, ni d'informations pertinentes.

Emmanuel va être notre guide durant ce récit : bel homme, divorcé, la quarantaine avec un situation professionnelle plus qu'enviable.
On le rejoint au moment où il a quitté son emploi chez Lehman Brothers. Enfin quand je dis quitté, ce n'est pas volontairement, c'est par la force des choses, des évènements. La chute de la banque Lehman Brothers avait été le premier séisme retentissant, souvenez-vous. Ces cadres qui étaient sur le trottoir avec leur petit carton sous le bras… Un géant de la planète finance s'écroulait, les répliques allaient être presque aussi sévères.
Comme toutes autres catastrophes du même types, il y avait bien eu quelques secousses annonciatrices, mais tout le monde pensait que cela passerait. Seulement voilà, cette fois-ci cela a cassé ! C'est tout un monde qui s'est effondré.
Je pourrai dire que pour ma part, cela ne m'a guère plus étonné que cela car pour le peu que j'y comprenais, le monde des marchés, de la Bourse ne reposait sur rien de solide. Pire, cela n'avait aucun sens, aucune valeur réelle et donc c'était du vent. Des fondations bien peu solides ! Cependant, force est de constaté comme Emmanuel que ce vent a soufflé en tempête et a fait bien des victimes.

Quand on vous dit que l'argent ne fait pas le bonheur, ce n'est pas seulement une expression. Il est certain que ne pas en manquer, simplifie bien la vie quotidienne, surtout dans nos contrées, mais avoir un job qui rapporte gros, voir très gros n'est pas le sésame pour obtenir une vie privée épanouie. Emmanuel souffre et il ne cherche pas à se voiler la face non plus : son fils unique lui manque depuis son divorce. Tout est devenu souffrance quand il s'agit de le quitter lors de ses visites.
Moralité ? Les golden boys ont aussi un coeur !!!!

L'ironie du sort semble vouloir se rappeler aux bons souvenirs d'Emmanuel avec la venue d'un ami de jeunesse à Londres, juste après la chute de Lehman Brothers.
Moralité ? le golden boy ne nait pas forcément comme on le pense (non pas dans une salle de vente de la Bourse !!!). Tel un papillon de nuit, il se laisse attirer par les fastes de l'argent, les lumières éblouissantes de la réussite sociale et les strass des soirées en VIP, mais c'est peut-être pour mieux se griller les ailes ensuite… Il a oublié ses principes d'étudiant, de jeune homme idéaliste…

Londres, New-york, Cancùn, Marseille et Livingstone, cinq villes, cinq cités importantes dans la vie d'Emmanuel, mais pas forcément le même poids dans l'économie mondiale. Leur point commun, c'est donc le passage de notre guide dans ces lieux à différents moment de sa vie : avant, pendant et après la crise. Et oui, si le golden boy possède un coeur, il a aussi un passé, un présent et même un avenir. C'est un être de chair et de sang, même on a tout fait pour nous les présenter (les golden boys) comme des Dieux ou des apprentis sorciers.
Oui Emmanuel a pu être choqué aussi par les attentats du 11 septembre 2001. N'oublions pas, il a un coeur ! Cependant, il ne les perçoit pas tout à fait comme nous. Il y voit en prime la première pierre lancée pour abattre son monde, son univers et par ricochet, le nôtre également.
Mais, tel un phénix, le monde de la finance renait de ses cendres avec assez peu de mémoire et avec nos sous. Difficile d'oublier l'ivresse du pouvoir même si cela peut vous tuer. La vie, la mort sont trop intimement liées, c'est la loi de la jungle et les plus faibles sont condamnés… Comme toujours.

Un roman a découvrir même si comme moi vous ne suivez pas assidument l'évolution du CAC40, vous en apprendrez toujours un peu plus sur ce monde de l'argent roi qui nous tient qu'on le veuille ou non.
Une lecture facile car le style est fluide (pas trop de termes techniques, mais des images bien pensées pour les néophytes). C'est le parcours de cet homme qui traverse la tourmente au coeur du cyclone. C'est donc un récit financier, mais avec l'homme comme monnaie d'échange.
Lien : http://espace-temps-libre.bl..
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Critique écrite pour les Agents littéraires ...

La fumée qui gronde est le premier roman de Philippe Zaouati, publié chez arHsens édiTions.

Avant d'entrer dans le vif du sujet, un point sur cet auteur pas comme les autres est nécessaire. Cadre dirigeant d'une grande banque française, c'est d'abord un passionné d'économie et de finance. Il a par ailleurs déjà publié deux ouvrages plus techniques parlant de gestion et d'investissement. Mais c'est aussi un passionné d'écriture depuis sa plus tendre enfance, et il vient enfin de franchir le pas avec ce roman.

La fumée qui gronde est un savant mélange de fiction et de crise financière malheureusement bien réelle. le mélange est à tel point réussi qu'on en arrive à oublier que les personnages et leurs histoires sont fictifs. On a par moment l'impression de lire une autobiographie, qui pourrait très bien, pourquoi pas, être celle de l'auteur.

Philippe Zaouati se sert de la crise financière de 2008 comme fil conducteur à ce roman. Emmanuel, jeune trader travaillant chez Lehman Brothers à Londres, vient de subir de plein fouet les conséquences de la crise des subprimes venue des Etats‐Unis. En l'espace d'une journée, c'est tout son univers qui s'écroule. Les banques sont pointées du doigt, il faut un responsable à ce désastre financier. Les golden boy vont servir de fusibles à l'économie capitaliste et Emmanuel fait partie de ceux là.

Insomnie, dépression, divorce, syndrome du dimanche soir… Nous voilà transporté dans les méandres de la vie d'un jeune trader avec tous les mauvais côtés que cela représente. Page après page, on découvre à travers cinq villes qui ont marqué cette descente aux enfers, comment Emmanuel en est arrivé là. Comment, pour lui, le point de départ de cette déchéance se situe un certain 11 septembre 2001. La façon dont il va gérer plus ou
moins bien cette crise existentielle qui s'ajoute à celle financière.

La fumée qui gronde est un roman intéressant étant donné ce mélange fiction / événement réel. La narration est fluide, facile à lire. On entre aisément dans la vie du personnage principal. La crise financière étant bien réelle, on retrouve quelques éléments explicatifs sur le milieu de la finance et des traders. Philippe Zaouati sait de quoi il parle, et j'ai particulièrement apprécié les quelques remarques concernant le « tout capitalisme » de notre société.
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[ note de lecture à la demande de l'auteur qui m'a adressé son livre ]

Défense et illustration du métier de trader ? La Crise des subprimes pour les Nuls ?
Cela suffirait déjà comme incitations à lire le premier roman d'un vrai banquier qui invite le lecteur à réfléchir avant de systématiquement hurler avec les loups, ou jeter tous les traders dans le même panier de crabes.

Le roman de Philippe Zaouati est l'hybride réussi de deux genres souvent traités ces temps-ci : le docu-fiction financier, et le roman de la crise de l'homme de quarante (cinquante pour certains...) ans.

Emmanuel T., le narrateur, est un homme cultivé, apparemment lucide et bien informé, pris dans les déferlantes des crises financières successives de la première décennie du XXIème siècle, alors qu'il pensait enfin avoir atteint le niveau de compétence et de performance professionnelles qu'il visait depuis l'adolescence. Quelle tactique va-t-il choisir : résister à contre-courant, couler, ou se laisser flotter au milieu des débris dans l'espoir de croiser la planche de son salut ?
Mais voilà, notre héros est meilleur pédagogue et analyste de l'économie mondiale, que bon mari et bon père. Il comprend et explique mieux les mécanismes des crises de la finance internationale que le fiasco de sa vie personnelle.

Et même quand parfois son analyse frise le mea culpa, Emmanuel T. se reprend vite. Sa compassion pour les victimes du hold-up du siècle s'estompe devant le complexe de supériorité (ou syndrome du premier de la classe) dont il se sait atteint. le roman de l'arrogance, c'est le sous-titre que je donnerais à l'ouvrage. Emmanuel T, tout en étant totalement aveugle à ce que son comportement affectif arrogant a de désastreux, est dans le même temps capable d'une analyse brillante du chaos contemporain symbolisé par le choc du 9/11 :

“ Et si les tours de la finance subissaient demain le même sort que leurs emblèmes de verre et d'acier ? Les fous auraient atteint leur vrai but, quelque chose de plus fragile encore que les fondations du World Trade Center, un talon d'Achille que les flèches terroristes auraient mortellement otuché : l'arrogance du monde occidental. ”

Bien écrit et bien construit, j'ai juste regretté que le style du roman soit le même, très soutenu, d'un bout à l'autre jusqu'à la chute, imperméable aux trombes du maelström matériel et psychologique qui emporte le héros-narrateur et ses proches. Que ce soit dans ses moments d'autosatisfaction arrogante, ou de déprime existentielle, la voix intérieure d'Emmanuel T. ne faiblit jamais : il raisonne, explique, analyse, raisonne, explique, analyse...

Ma note : 3,5 / 5


Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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Face à une crise majeure, il est rassurant et confortable de pointer du doigt un responsable. Inquiète du scandale des subprimes et de la déroute financière qui s'ensuivit, ulcérée par la découverte du jeu dangereux joué par Jérôme Kerviel et l'escroquerie de Bernard Madoff, la société désigna dans son infinie sagesse le coupable du désastre : le Banquier était devenu « l'homme à abattre », sans distinction de rôle ni de degré d'implication, du simple employé aux patrons, filous ou non.
Que se passe-t-il dans la tête d'un golden boy porté au pinacle pendant deux décennies, considéré comme l'exemple même de la réussite sociale, et que l'on accuse soudain de tous les maux jusqu'à se réjouir de sa chute ?
Que reste-t-il à un homme qui a construit son existence sur la domination, l'argent, l'apparence, et qui se retrouve du jour au lendemain humilié, jeté à la porte devant les caméras de télévision avec une boîte en carton dans les bras ?
Face à la débâcle de sa vie, Emmanuel est contraint de se poser des questions qui ne l'ont jamais effleuré auparavant Il se surprend à mesurer le prix de ses sacrifices et de ses renoncements. A-t-il choisi la bonne voie ? Est-il heureux ? L'issue de cette course folle aux profits et au pouvoir n'était-elle pas fatale ?
Et surtout : que faire maintenant ?
À la crise financière fait écho la sienne, les doutes existentiels de la quarantaine. le choc sera-t-il salutaire ? Tourné vers son passé pour y deviner ce que sera son avenir, il cherche les réponses dans une fuite improvisée au goût de sauve-qui-peut.

Plongé au coeur de la tourmente financière dès ses prémices du fait de sa position de cadre dirigeant d'une grande banque française, Philippe Zaouati évoque dans ce roman les doutes nés du fiasco d'un système, et les répercussions psychologiques que peut entraîner une si brutale remise en cause des fondements d'une existence, liée à un lynchage médiatique en règle.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Dans les années quatre-vingt, les écoles d'ingénieurs françaises avaient vite compris l'attrait que pouvait receler le monde merveilleux de la finance pour leurs jeunes étudiants. Londres, New York, Hong Kong,Chicago. Des salaires mensuels à cinq chiffres et des bonus qui n'ont que le ciel pour limite. L'attraction du pouvoir, la rapidité des destins qui se font et se défont en un coup de bourse. Une espèce de romantisme balzacien où le trader prend la place du journaliste, mais où l'argent garde sans conteste le premier rôle. L'argent, qui devient non seulement le symbole de la reconnaissance, mais l'objet même de la quête. Le jeu et la récompense réunis par alchimie. Toutes ces écoles mythiques dont les noms sont en eux-mêmes des programmes — École des Mines, École nationale des Ponts et Chaussées, École Polytechnique — ont alors cédé aux sirènes des nouveaux maîtres du monde, les unes créant des sections Finance, les autres des Mastères Spécialisés ou des cours optionnels destinés à maîtriser ces nouveaux horizons. Contrats à terme. Swaps. Produits dérivés en tous genres. Options exotiques. C'est ainsi que les grandes écoles de la République, censées fournir les bataillons d'ingénieurs, de scientifiques et de hauts fonctionnaires, sont devenues en l'espace de quelques années les antichambres des salles de marchés de la Défense, de Wall Street ou de Canary Wharf.
Je fus l'un des fruits de ces institutions. Je croyais dur comme fer à la science et aux mathématiques. Je me souviens par exemple de ce terrible après-midi d'hiver, au milieu de ma deuxième année de classes préparatoires, où mon professeur de mathématiques nous avait accueilli la mine triste, le regard froid et lourd, et nous avait demandé sur un ton très solennel de nous lever pour respecter une minute de silence. La navette spatiale Challenger venait d'exploser en vol dans le ciel de Floride, un peu plus d'une minute après son décollage. Pendant ce moment de recueillement, nous pensions évidemment aux astronautes qui avaient perdu la vie dans cet accident dramatique, mais en vérité c'était le deuil de notre foi en la science que nous saluions ce jour de janvier 1986.
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Pendant la moitié de ma vie, j’ai joué sans vraiment le vouloir le rôle du héro aveugle et méprisable d’un monde brutal et injuste. Je plaide coupable avec le vague espoir de bénéficier des circonstances atténuantes. Ce monde vacille, mais je ne suis pas dupe. La cupidité des puissants est trop forte pour que l’édifice s’écroule vraiment. Les enjeux sont bien trop grands. Les riches du Nord sont trop habitués à la gabegie de dollars et de dérives carbonés en tous genres, et les pauvres du Sud ne rêvent qu’à y gouter enfin. Les pays occidentaux viennent de déployer en quelques mois plus d’énergie et d’argent pour sauver leur petit confort qu’ils n’en ont dépensé en un siècle pour combattre la pauvreté et la misère sur le reste de la planète.
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Comment le gouvernement fédéral des États-Unis avait-il pu laisser se produire un tel désastre ? Comment les prêtres du capitalisme financier avaient-ils pu briser ainsi une de leurs plus belles icônes ?
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Les entreprises ne sont pas très différentes des hommes. Au fond d'elles-mêmes elles savent qu'elles sont mortelles, mais elles ne parviennent pas à y croire.
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Le capitalisme offrait ses plus zélés serviteurs en sacrifice, les transformait en boucs émissaires, en espérant qu'ils brûlent comme des fusibles et que le circuit reprenne.
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