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EAN : 9782915018646
52 pages
Quidam (01/03/2012)
3.61/5   22 notes
Résumé :
Une enfant bizarre rend visite à une vieille femme malade, plus bizarre encore.
Le quotidien d'un coin perdu de Grèce du Nord transfiguré par le souvenir et l'imagination... Un monde à part, étrange et familier. La vie est pleine de merveilles, et la. mort aussi, semble nous dire Zyrànna Zatèli, la magicienne au sommet de son art.. Entre innocence et cruauté, Le Vent d'Anatolie est une nouvelle d'une rare beauté.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Bizarre vous avez dit bizarre.."Une enfant bizarre, une vieille femme malade plus bizarre encore."

Une petite maison au fond d'une cour, certains voisins déposent de quoi manger sur le bord de la fenêtre, pas question d' adresser la parole à Anatolie sous peine de ... Seule l'enfant va oser , seule l'enfant va approcher cette femme acariâtre qui ne veut pas mourir , qui refuse que le vent vienne la prendre et l'emporte. Oh elle l'entend venir le vent, chaque nuit ou presque mais ce n'est pas encore son heure...
L' enfant devenue femme se souvient d' Anatolie. Sa mémoire est-elle fidèle ou imaginaire? ..

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Une merveilleuse nouvelle de 52 pages,qui nous emmène dans un village perdu du Nord de la Grèce.
Une enfant est chargée d'apporter de la bouillie à une vieille femme condamnée par une maladie contagieuse et rejetée par la communauté.Elle a pour consigne de ne pas rester:"TU T'EN VAS TOUT DE SUITE".Mais une magie s'opère,l'enfant est hypnotisée par la vieille,une sorte de communion va naître entre eux:"c'était ce charme surnaturel qui m'enveloppait quand je traversais sa cour en arrivant ou en repartant,...c'étaient ses paroles,qui lorsqu'elles ne débordaient pas de méchanceté,étaient attirantes comme la nuit..".
Le paradoxe entre l'innocence de l'enfant et l'aigreur de cette vieille un peu folle,en fin de vie,qui se ressource dans la vitalité de l'enfant,donne un texte trés fort,envoûtant,d'une grande beauté.
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C'est tout court, ciselé, poétique, un petit bijou incongru venu De Grèce: une jeune fille vient nourrir une vieille femme mourante et un peu folle. Fascinée, au lieu de fuir, elle revient et elle reste pour voir le vent de la mort l'emporter
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Zyrànna Zatèli est -selon Michel Volkovitch son traducteur- une véritable star en Grèce, notamment grâce à ses nouvelles dont ce texte a la tonalité étrange (parait-il très «zatélienne»), d'une cinquantaine de pages.

Anatolie est une vieille femme - et non l'Asie mineure -, malade, amaigrie et fiévreuse, et mise en quarantaine, dans un village du nord de la Grèce. La narratrice, enfant, est la seule à oser s'approcher d'elle et elle devient son lien avec le monde des vivants. Une relation proche se développe ainsi avec cette femme âgée et mourante, tour à tour rude, sarcastique ou simplement fascinante.

Les habitants du village, personnages merveilleux, tels le bijoutier qui met des pompons aux oreilles des chats, disparaissent totalement dès que l'enfant rencontre, et est comme happée dans sa relation avec la mystérieuse Anatolie. Anatolie lui raconte le départ de sa soeur, de son frère aimé et celui de son père.

La façon de raconter de Zyrànna Zatèli a quelque chose d'oblique ; elle donne une dimension fantasmagorique aux choses les plus simples et même un boucher mangeur de viande crue et dépuceleur général devient poétique, et une paire de chaussures vertes comme des poivrons deviennent fantastiques.
Et (tant pis si cette expression est totalement galvaudée) c'est donc un petit bijou !

« Quand je m'approchai, l'impression de rêve persista et je vis Anatolie – ce ne pouvait être qu'elle – assise sur une chaise, un peu penchée en avant, au-dessous d'une lampe à pétrole accrochée au mur, le verre entouré d'une feuille de gélatine jaune. Que faisait-elle dehors de grand matin dans un tel brouillard ? Rien. Elle restait là. J'apprendrais bientôt qu'elle aimait sortir dans sa cour à l'aube, ou le soir, avec sa lampe, et s'asseoir ainsi. Elle entendit mes pas, tourna légèrement la tête et suivit mon approche, le visage tout à fait dénué d'expression, à cela près que ses yeux, quoique inexpressifs, avaient de quoi troubler : enfoncés, fendus, très humides, parfaitement sombres, ils luisaient comme un marécage, comme une boue d'un vert noir sous les rayons du soleil ou de la lune. »
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Curieux souvenir des rencontres entre une fillette et une vieille malade ostracisée. Envoûtant.

Publiée en 1986 (et traduite en français en 2012 par Michel Volkovitch chez Quidam Éditeur), cette longue nouvelle de la Grecque Zyranna Zatéli, dont le titre littéral serait "Avec grâce dans la nature sauvage", était sa deuxième oeuvre, sept ans avant le roman de la consécration ("Le crépuscule des loups").

Dans un petit village grec aux confins de la Thrace et de la Macédoine, une fillette raconte ses étranges visites auprès d'une vieille femme, Anatolie, affligée d'une maladie mystérieuse qui fait d'elle un personnage à la fois méprisé et redouté, presque tabou, au sein de la communauté. Une touche presque fantastique, toute en non-dits, où les souvenirs diffus de la fillette mêlent à loisir, en narguant la tentative du lecteur pour rationaliser cette expérience, innocence et dureté, réflexion sur l'ostracisme et sorcellerie instinctive.

Une poésie très concrète et curieusement efficace qui évoque aussi comme en écho "La porte" de la Hongroise Magda Szabo.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
"Ils ont peur,tu comprends?"Cela fut suffisant ,non pas pour me rendre d'un seul coup intrepide(lorsqu'elle me demanda peu aprés,comme en passant,si moi je n'avais pas peur,je répondis sincèrement "je ne sais pas"),mais suffisant pour ébaucher entre elle et moi une amitié singulière où j'allais tenir le rôle d'informateur,lui rapportant les nouvelles du monde qu'elle attendait non sans ironie,prête à décocher ses sarcasmes,car tourmentée qu'elle était par la vie et par la mort-l'une qui refusait de la garder,l'autre de la prendre,et c'était cet entre-deux,sans doute qu'elle appelait son "désert"-,elle prenait un malin plaisir à viser de ses propos venimeux ceux qui vivaient sans entendre la nuit"un vent froid dans leurs oreilles"comme elle,bruit qui marquait à son avis l'approche de la fin.p.31
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Officiellement, Anatolie souffrait de tuberculose, galopante et pourtant inépuisable, ou peut-être d'une maladie encore inconnue, qui se ferait plus tard sa place au soleil, ou alors d'une autre très ancienne, mais sans nom précis. De toute façon, ce mal maudit et contagieux l'avait totalement isolée. Terrifiés, les autres l'évitaient ; elle les avait oubliés. Si elle s'en souvint brièvement, ce fut à cause de moi.
De temps à autre, ils avaient pitié d'elle, traversaient sa cour avec des prières et des formules secrètes, et déposaient sur le rebord de sa fenêtre une assiette de nourriture, qu'après avoir mangée elle replaçait au même endroit. Elle y laissait une noix ou un pruneau, une assiette vide étant signe d'ingratitude. Les autres, sans y toucher, jetaient le contenu dans sa cour - hantés par la peur d'être contaminés par un bout de fruit sec. Anatolie ramassait la chose et la remettait dans l'assiette, sans en ôter la terre ou les herbes. Eux la rejetaient encore, elle la remettait et ainsi de suite. Une espèce de dialogue - ou plutôt deux monologues, interminables et vains.
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Lui, entre-temps, goûtait une par une à toutes les filles de dix-sept, dix-huit ans des environs, prétendant avec sa longue liste au titre de dépuceleur-en-chef, et personne n'osait lever le petit doigt car, chose étrange, non seulement ces demoiselles n'accusaient pas l'homme qui les avait séduites ou prises de forces, mais elles se vantaient de l'avoir été de leur plein gré, ajoutant qu'elles ne regrettaient rien.
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"...Un bébé qui te pisse dessus, c'est comme de l'au bénite. Enfin. Eau bénite ou pas, j'ai mis une jupe que j'allais jeter." Elle leva le menton encore plus encore, mais sans rire : " Au début c'était chaud, brûlant, mais après ça me glaçait jusqu'à l'os. Bizarre, les bébés."
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Comme il doit se sentir seul de n'être désiré par personne... C'est pour ça qu'il vient vers moi comme un sauvage. Comme un mendiant.
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