J'ai lu la version de ce roman intégrée dans le recueil des aventures de
Dilvish le Damné (Folio ou Denoël). La traduction est plus récente, le titre lui-même change pour « Terres Changeantes ».
J'imagine qu'il ne devait pas être facile de rentrer dans ce roman sans avoir lu les nouvelles consacrées à Dilvish et qui expliquent beaucoup le monde et les allusions à des évènements passés. Armé de ce contexte, le roman se révèle excellent. Il conte l'histoire d'une des forteresses du sorcier Jérélak, la Némésis de Dilvish que ce dernier recherche partout pour l'étriper (le sorcier l'a jadis transformé en statue et laissé dans cet état des âges durant ; ça peut irriter). Ce château abrite le Dieu Très Ancien Tooaloa, aussi cracra et tentaculaire que Cthulu, dont la puissance déforme et met en mouvement les terres alentours. La forteresse est surveillée de loin par la Société – sorte d'administration recensant l'ensemble des magiciens de toute obédience – qui s'inquiète des effets de la puissance du Dieu et avertit du risque qu'ils courent les aventuriers et autres audacieux qui cherchent à pénétrer dans les terres changeantes et aimeraient bien contrôler ce pouvoir. Évidemment, Dilvish va tenter l'aventure au cas où Jérélak serait là-bas.
Dans ce roman, la magie l'emporte sur l'épée. On suit le point de vue d'une multitude de personnages sans rentrer en profondeur dans leur psychologie. C'est l'action qui prime, allègrement teintée d'humour dans les actes et surtout dans les dialogues. La fin se révèle plutôt frustrante, aussi bien pour certains personnages que pour le lecteur car on apprécierait bien de prolonger les débats et d'approfondir cet univers. Dommage,
Zelazny a préféré s'intéresser à des personnages sans saveur comme Corwin d'Ambre (je rigole, j'adore Corwin).
Si vous aimez
Zelazny et si ce billet vous donne envie d'aborder le roman, lisez plutôt
Dilvish le Damné. Plus complet et aussi plus facilement accessible car toujours édité.
Sur ce, je repars déchiffrer le grimoire des Sorts Interdits.