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EAN : 9782246852629
128 pages
Grasset (04/05/2016)
3.03/5   19 notes
Résumé :
« Selim Hacopian a écrit un livre. » Un écrivain renommé reçoit un beau jour ce curieux mail, envoyé par un drôle de personnage qui s’exprime à la troisième personne et souhaite que l’on « jette un coup d’euille » à ses écrits. L’écrivain refuse poliment, mais quelques jours plus tard, l’inconnu l’interpelle au détour d’une rue et, à coup de « Monsieur l’Ecreuvain », finit par obtenir gain de cause. L’écrivain s’engage alors, sans le savoir, dans une entreprise litt... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Plus proche de la nouvelle que du roman, ce court écrit a pour mérite l'originalité du traitement.

L'auteur aurait pu produire un pamphlet sur l'injustice et la loterie qui créent de toutes pièces un succès littéraire. L'iceberg immergé des écrits refusés dans un pays où il y'a plus d'écrivains que de lecteurs ne peut que laisser remonter de temps à autre ce leitmotiv du créateur mal-aimé, incompris…

Ici deux personnages se rencontrent : un auteur connu, de ceux qui décrochent un contrat pour de futurs ouvrages, et dont es difficultés ne peuvent venir que d'une éventuelle angoisse de la page blanche, le deuxième est un gus un peu plus original, quasiment illettré,qui harcèle notre narrateur pour que « monsieur l'écreuvain » jette un « coup d'oeille » sur ses écrits. Lorsqu' il accède à sa demande, l'auteur découvre avec étonnement qu'il s'agit d'un CV, original certes, tout le monde n'est pas né d'un berger ouzbek, mais c'est un simple CV.

Il s'instaure alors une relation bizarre entre les deux hommes, faite de fascination réciproque, de harcèlement, et peut-être de bienveillance.
L'écrivain lit, corrige les poèmes, les pièces de théâtre, les romans, bref la cons équeute production désastreuse de Selim Hacopian.

Lorsque le candidat à la publication reçoit une réponse positive d'un maison d'éditions qui s'est laissée séduire par une histoire de chameaux, la relation entre les deux compères prend un autre tournure.

La traduction a du être un sacré challenge et je ne suis pas sûre qu'elle donne un reflet fidèle de l'original, dans la mesure où la base du récit c'est le traitement du langage comme objet littéraire. Mes piètres talents de germaniste ne me permettront pas de vérifier mon hypothèse.
Il n'en reste pas moins que le style entassez lourd et qu'il existe de nombreuses redites (sur 128 pages…)

Le ton est satirique, le raisonnement est mené jusqu'à l'absurde et comme c'est court, on passe un bon moment. Mais on n'imagine pas quelque chose de plus long avec cette construction.


Ce n'est pas un coup de coeur, pas un coup de griffe non plus, vite lu, vite oublié, je présume.

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Pour ma centième critique, je voulais un livre qui parle des livres ou du processus d'écriture. J'ai donc choisi ce petit ouvrage au titre et à la couverture explicites qui se faisait un peu discret sur un rayonnage bas de ma librairie. Contrairement à mon habitude, je l'ai embarqué sans poser plus de questions car je voulais le découvrir sans aucune influence. Je ne connaissais pas du tout l'auteur.
Je me suis vue mal embarquée dès les premières pages caractérisées par un style répétitif et pesant. Puis j'ai compris (enfin, je pense...) que ceci était en fait voulu par l'auteur afin de servir sa démonstration. Je vais tenter d'expliquer. Un écrivain, reconnu, publié est abordé de manière numérique par un certain Sélim Hacopian qui lui précise, avec une phrase bancale écrite à la troisième personne du singulier, qu'il a écrit un livre. Il propose également de lui envoyer "quelque chose". L'auteur a l'intention de refuser poliment ce genre de sollicitation mais une pièce jointe accompagne le courriel. Il s'agit d'un curriculum vitae dont le côté rocambolesque intrigue le narrateur. Les deux hommes finissent par se rencontrer. Sélim a découvert l'amour des livres en travaillant au nettoyage des rayons à la bibliothèque. Il admire l'écrivain qu'il appelle "Monsieur l'Ecreuvain" car, on l'aura compris, Sélim, né en Ouzbékistan maîtrise encore mal la syntaxe de son pays d'accueil (en l'occurrence, l'Allemagne). Pourtant Sélim veut écrire et même être publié. Dès lors, il n'a de cesse de montrer à l'écrivain ses écrits et de lui demander son aide. A la fois touché par cette volonté naïve et harcelé par son solliciteur qui le retrouve dès qu'il fait un pas en ville (le livre emprunte ici aux codes de l'Absurde), l'écrivain accepte de corriger, amender, réécrire presque entièrement pendant des semaines voire des années (le temps se distend) les pages que produit inlassablement Sélim. Mais le résultat reste selon lui très médiocre. Pourtant, un jour, une maison d'édition de grand renom décide de publier une nouvelle, une histoire de chameaux, que l'écrivain avait jugée insignifiante. Incrédule, il se met alors en retrait mais l'appareil promotionnel de l'éditeur se montre particulièrement efficace et fait de Sélim une nouvelle plume, un nouveau talent, un incontournable.
Ce petit livre, sous-titré "Nouvelle sur la littérature", propose donc une réflexion sur ce qui fait le succès d'un livre où l'auteur, et plus particulièrement son curriculum vitae, prennent parfois toute la place ("Le curriculum est de plus en plus souvent le roman proprement dit, l'auteur est de plus en plus la véritable oeuvre d'art. [..] le factuel prime sur le fictif, le biographique sur l'inventé, la vie sur l'art." Sans être amer (pas d'ironie, par exemple, sur les prétentions de Sélim à écrire ce que j'ai apprécié), il dénonce cependant le caractère artificiel d'une respectabilité qui s'exprime dans la formule "Monsieur l'écrivain", dès lors qu'un éditeur peut décider, sur des critères présentés comme subjectifs, qui le deviendra.


Lien : http://leschroniquesdepetite..
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"Selim Hacopian a écrit un livre".
Voici comment commence le courrier que reçoit le narrateur.
"Selim Hacopian a écrit un livre."
Oui... et ? pense-t-il non sans un certain cynisme.
Il est habitué à ce que des écrivains en herbe lui envoient leur manuscrit pour avoir son avis, après tout, c'est la rançon de la gloire que d'être un écrivain.
Mais voilà, "Selim Hacopian a écrit un livre".
Débordé, le narrateur n'y prête pas attention et ne prend pas la peine de répondre. Mais le destin est facétieux et le monde aussi petit qu'un mouchoir. Il croise le fameux Selim dans la rue. Monsieur l'Ecreuvain...
"Selim Hacopian a écrit un livre".
A partir de cette rencontre, le narrateur perd tout contrôle sur les évènements. Il se retrouve avec un CV dans les mains auquel il va apporter maintes corrections, puis l'ébauche d'un roman, parce que "Selim Hacopian a écrit un livre".

C'est un roman court que nous propose Joachim Zelter, mais il n'y avait pas besoin de plus de pages pour nous livrer ce portrait acide du monde littéraire. Ecrivains, éditeurs, critiques littéraires, personne n'est épargné dans ce monde où les repères ont changé. Qu'est-ce qui compte le plus désormais : le roman ou l'auteur ; le fameux cv que le narrateur corrige et recorrige ou le texte lui-même ? Qu'est-ce qui est le plus important, la qualité du récit, de la langue ou l'expérience de vie de l'auteur ?

La plume est vive et décrit parfaitement cette spirale dans laquelle tombe "Monsieur l'Ecreuvain", ses émotions ambigües, le mépris d'abord, puis le désespoir en passant par la lassitude et l'incompréhension. le rythme se fait l'écho de cette téléréalité que devient l'univers du livre et de ces critères qui changent. Ces pages nous livrent autant de photographies de cette société qui évolue : sur l'écriture évidemment, la médiatisation, la starisation, mais aussi l'immigration, l'intégration et l'importance de la langue.

Pour certains, le récit paraîtra sans doute un peu extrême, j'en entends même s'exclamer un "Il ne faut pas exagérer quand même!" retentissant. Mais finalement, si on s'attarde un peu sur le processus de fabrication de certains bestsellers, on se rendra compte que ce n'est pas totalement infondé.

Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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Le narrateur, un écrivain ayant déjà plusieurs livres à son actif, reçoit un jour un mail : « Selim Hacopian a écrit un livre ».
Etonnante, cette façon de parler de soi-même à la troisième personne. Pourquoi a-t-il reçu un tel message, se demande-t-il et surtout QUI est ce Selim Hacopian ?
La suite du courriel précise : « il vous enveurrait volontiers quelque chose. » Hum, cette orthographe ne laisse rien présager de bon… C'est pourquoi, la réponse du narrateur est nette : « Veuillez ne rien envoyer. »
C'est certainement un peu brutal, j'en conviens, mais ça a l'avantage de couper court à toute volonté éventuelle de reprendre contact…
Un peu plus tard, notre auteur remarque un fichier joint au message, ce qui l'énerve encore davantage : « Il envoyait. Quoi que j'aie pu dire à ce sujet. Il envoyait. Ce qu'il avait envoyé était depuis longtemps déjà sur mon ordinateur. »
Cela ressemble en effet à une intrusion forcée, un pied dans la porte. Il reste à ouvrir la pièce jointe : c'est un curriculum vitae. Pas un CV banal mais le CV d'un gars qui a arpenté le monde : « Né à Namangan, Ouzbékistan, déménagement de la famille au Pakistan, de là émigré en Egypte. Religion copte. Auparavant autres confessions. Aspirant officier. Un premier voyage en Chine. Un deuxième voyage en Chine. Moniteur de montée à dos de chameau. Guide sur les pyramides… »
Qu'est-ce que vous dites de cela ? Pas commun hein ? En tout cas le narrateur trouve sa vie bien pâlichonne par rapport à celle de… comment s'appelle-t-il déjà ? Ah oui : Selim Hacopian… retenez ce nom ! Qu'à cela ne tienne, notre auteur a des romans à finir et n'a pas le temps de lire l'oeuvre d'un écrivaillon en herbe.
Mais un jour, alors qu'il fait ses courses, il entend : « Monsieur l'Écreuvain, Monsieur l'Écreuvain ! », il se retourne. C'est LUI…
Ce petit livre m'a fascinée pour plusieurs raisons : la lectrice de romans à suspense s'est demandé où cette rencontre allait les mener… Je ne vous en dirai pas plus pour préserver la tension car oui, il y en a une et qui nous tient en haleine jusqu'au bout du récit !
Puis, j'ai beaucoup ri, vraiment : les personnages sont vraiment désopilants, les remarques ironiques de l'auteur sont franchement drôles. Un exemple : « On dénombrait, dit-il, deux types d'écrivains. Il cita mes propres paroles. Deux types d'écrivains : ceux qui se mettent à écrire et qui ensuite, s'ils ont du succès, font du métier d'écrivain leur profession principale. Et ceux qui commencent par décider de devenir écrivains et commencent ensuite à écrire. Lui voulait faire ça dans cet ordre-là. D'abord être écrivain, ensuite se mettre à écrire. »
Quant à Selim, on se demande s'il fait exprès d'être comme il est ou s'il est vraiment ce qu'il semble être (tiens, un autre mystère !). Il y a une dimension un peu absurde dans ce livre qui m'a beaucoup plu.
Enfin, il y a cette écriture qui traduit l'étonnement, que dis-je la stupéfaction du narrateur qui n'y comprend rien, qui n'en revient pas de ce qui lui arrive…
Et en plus, Joachim Zelter nous parle de la littérature contemporaine et de la façon dont elle se vend : ce n'est pas toujours l'essentiel qui est mis en avant, loin s'en faut…
Un dernier conseil… si un jour, tandis que vous flânez en ville, vous entendez un « Monsieur l'Écreuvain, Monsieur l'Écreuvain ! » SURTOUT ne vous retournez pas !
Filez votre chemin, croyez-moi, filez votre chemin !

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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C'est une critique qui me coûte énormément à faire car jusqu'à présent, je n'ai pas trouvé un point positif. C'est une première pour ce blog, je chronique un livre que je n'ai pas réussi à finir et ce n'est pas faute d'essayer. Preuve en est😉

J'ai lu ce livre grâce au projet Net Galley. Je les salue d'ailleurs en passant et les remercie pour leur confiance.

Avant de me lancer dans cette lecture, j'étais enchantée à l'idée de lire ce livre. Il me semblait intéressant, et changeant de style par rapport à d'habitude pour moi. Ce qui ne me faisait pas peur pour une fois.

Cependant, dès les premières pages, je me suis rendue compte que je n'accrochais pas. J'ai tout de même essayé d'aller plus loin, et encore plus loin. Mais, j'ai dû me rendre à l'évidence, je n'ai pas accroché ni au style ni à l'histoire.

Avec le recul, car ça fait maintenant presque deux semaines que j'ai laissé le livre, je me rends compte que je n'ai rien compris. le seul souvenir clair et précis que j'ai du livre, c'est une sensation désagréable de ne pas réussir à suivre ni comprendre qui est le narrateur, quelle histoire nous propose-t-il.

C'est dommage car le sujet de base m'intéressait vraiment : le processus d'écriture, l'univers des écrivains, des auteurs.

Le style de l'auteur m'a semblé lourd et trainant en longueur. Je pense que c'est une des raisons pour lesquelles je n'ai pas pu aller au bout de la lecture du livre. Peut-être si j'avais réussi à aller plus loin, vers la fin, j'aurais trouvé des choses positives à dire, mais pour le moment ce n'est pas le cas malheureusement.

En cherchant à voir des commentaires sur Un écrivain peut en cacher un autre, je me suis rendue compte que le livre avait un autre titre : MONSIEUR L'ÉCRIVAIN. Donc vous le trouverez peut-être sous ce nom en librairie ou en bibliothèque, l'auteur lui ne change pas.

Je vous conseille tout de même d'essayer de le lire et devenir me donner votre avis ensuite. Je serais ravie de savoir si certains d'entre vous partagent mon opinion ou au contraire, ont aimé Monsieur l'écrivain.

[Vous trouverez ma chronique complète sur mon blog]
Lien : https://justeletempsduninsta..
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critiques presse (1)
LeFigaro
13 juin 2016
Dans ce petit récit drôle et grinçant, le Suisse Joachim Zelter met en scène un phénomène contemporain qui s'accomplit sous nos yeux effarés: le triomphe du storytelling.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Chaque ligne, chaque mot, chaque virgule, fût-elle totalement loupée, car toute virgule loupée, lorsqu'elle est virgule d'écrivain, est une virgule volontaire, inévitable, une virgule qui décide de tout. (p. 22)
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Et c'est là qu'il avait découvert mes livres. Il les avais découverts en dépoussiérant les étagères. Et il avait commencé à les lire. Avant même la fin de son travail. Assis derrière des étagères. Ou bien aux toilettes. Puis il avait emprunté les livres et les avait emportés chez lui. Parce qu'il avait, dit-il, une passion pour les livres. Il en parlait comme d'amis. Il ne parlait pas seulement en ces termes de mes livres à moi, mais aussi d'autres livres. Il les traitait comme des alliés ou des copains, des créatures humaines avec lesquelles on se divertit, on se querelle ou l'on part en voyage.
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Il n'avait rien d'un véritable écreuvain. Ce qu'il voulait, en réalité, c'était le calme et la paix d'un écrivain. Ou ce qu'il considérait comme le calme et la paix d'un écrivain. Peut-être imaginait-il aussi les après-midis au café avec moi, ou bien des étagères pleines de livres qu'il souhaitait lire en toute quiétude au fil des ans. Il voulait - disait-il - un petit coin d'existence paisible, sans cris et sans bruit. Quelle que fût la manière dont il se représentait le métier d'écrivain, c'était en fin de compte sous la forme d'une pure contemplation.
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Il voulait absolument savoir tout cela, alors que moi, j'avais juste envie de boire un café et de lire un journal, juste et simplement lire un journal, tandis que lui n'arrêtait pas de poser des questions.
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Il avait (...) une passion pour les livres. Il en parlait comme d'amis (...) Il les traitait comme des alliés ou des copains, des créatures humaines avec lesquelles on se divertit, on se querelle ou l'on part en voyage... (p.18)
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