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Critique de beatriceferon


Assane Ndiaye est flic. On le surnomme « Nutella ». Avec « Light », son coéquipier, il enquête sur une série de crimes atroces commis sur de jeunes prostituées.
Tous les jours, à la piscine, il croise une femme à la combinaison de néoprène, qui enchaîne les longueurs comme une championne. Elle l'intrigue et lui plaît. le problème, c'est de l'aborder : elle a l'air tellement distant et mystérieux.
J'ai toute une collection de bandes dessinées dont Zidrou est le scénariste. Comme j'aime beaucoup cet auteur, je n'hésite pas lorsque j'entends, à la radio, une critique élogieuse de cet album.
En le terminant, toutefois, je suis assez perplexe. Suivre l'histoire demande un grand effort d'attention. La chronologie est éclatée, divers moments se mélangent : « Nutella » boit des cappuccinos dans un bar et se confie à la jolie serveuse vêtue de rouge. Les images horribles des tortures infligées aux victimes surgissent dans le récit, comme des flashs. Réminiscences de l'enquêteur ? Et soudain, voici l'établissement de bain, où l'inconnue nage comme si elle préparait les jeux olympiques. Ce moment, lui aussi, est interrompu. Avec nos deux policiers, nous voici dans leur voiture ou sur le terrain.
Le travail de Laurent Bonneau est remarquable, même s'il ne me séduit pas. Les vignettes occupent toute la largeur de la page. Les couleurs sont saturées : ocre, rouge, vert. Des planches entières, parfois deux en face à face, campent un décor cafardeux, réalisé à grands traits nerveux et à l'encre. le bâtiment Art deco de la piscine, vu de l'extérieur, semble la seule construction d'un paysage aride et hostile en bord de mer. On dirait une station balnéaire, mais fantôme. Bien que la serveuse précise qu'elle ne se baigne que le soir, car il y a moins de monde, nous ne croiserons pourtant personne. Que ce soit sur la plage, où ne figurent que « Nutella » et la femme en rouge, ou dans le bassin, où il n'y a jamais que la nageuse et le flic, parfois une vieille dame qui hésite, recule, a peur de l'eau ou une femme de ménage qui nettoie inlassablement les sols. C'est vrai que certaines autres silhouettes sont esquissées. On ne distingue que leurs contours, elles sont transparentes. Sans doute parce qu'elles ne comptent pas pour le narrateur qui ne les voit même pas.
Sur une planche en noir et blanc, le cadavre d'une victime, probablement sur la table d'autopsie. C'est une adolescente de dix-sept ans, officiellement jeune fille au pair, mais en réalité « entraîneuse au Phare ». le contraste entre son corps dénudé et abîmé et le naïf tatouage « Hello Kitty » qu'elle arbore sur la cuisse met mal à l'aise.
Certains dessins donnent une impression de flou. Les images de la piscine baignent dans les tons bleus sur lesquels tranchent quelques vêtements très colorés : robe de femme à fleurs, chemise orange.
J'ai ressenti une oppressante impression de malaise et je ne suis pas sûre d'avoir tout compris. C'est pourquoi mon avis est mitigé.
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