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Critique de Philemont


Un vaisseau spatial s'écrase sur une planète inconnue. Tout contact avec le reste de l'humanité étant rompu, les survivants doivent s'organiser, en explorant cette planète d'une part, en tentant de réparer le vaisseau d'autre part. Mais bien vite les hommes s'opposent les uns aux autres, les scientifiques souhaitant tout miser sur la réparation du vaisseau, les colons préférant une installation définitive, même si cette destination n'était pas prévue. En outre le climat de la planète est rude et semble avoir des effets psychiques troublants sur les hommes…

La planète aux vents de folie est un roman qui débute dans la plus pure tradition du space opera. Mais la situation des hommes échoués sur la planète inconnue est telle que le vaisseau spatial et l'ordinateur de bord laissent progressivement la place à un univers finalement habité, et qui suscite de surcroît des comportements dangereux chez les humains, en même temps que d'étranges pouvoirs extra-sensoriels. Marion Zimmer BRADLEY aborde donc très vite des thématiques qui relèvent plus de la fantasy et du fantastique que de la science-fiction, ce qui est à l'image de la vaste fresque dans lequel ce roman s'insère et dont il n'est finalement qu'une introduction.

L'intrigue de la planète aux vents de folie s'articule autour de deux axes, l'exploration et les conflits entre les humains. Son propos est celui d'une philosophie de la colonisation, l'abandon contraint des anciennes valeurs, et l'émergence d'une nouvelle civilisation, impliquant l'un et l'autre de terribles chocs dans les esprits humains. Il en est par exemple ainsi de la religion, à l'image du père Valentin qui s'interroge sur l'idée que l'existence de Dieu est intimement, et exclusivement, rattachée à la planète Terre. Il en est de même de cette jeune femme, farouchement opposée à toute maternité jusqu'alors, et qui se voit contrainte d'enfanter pour contribuer à la survie de l'humanité dans le nouveau monde.

Les lecteurs qui connaissent d'ores et déjà les romans de Marion Zimmer BRADLEY ne seront d'ailleurs pas surpris d'y retrouver ses préoccupations traditionnelles. La condition des femmes en est une, la culture celtique une autre, avec de multiples références tout au long du récit. Ces mêmes lecteurs apprécieront également sa prose toute en finesse, avec laquelle elle préfère mettre en valeur les sentiments humains plutôt que l'action, sans pour autant négliger le rythme de son récit.

Que l'on soit ou non habitué des écrits de l'auteure, le roman demeure toutefois trop conventionnel pour être durablement marquant à lui seul. Il n'en est pas moins plaisant et donne envie de connaître le destin des hommes dans leur nouveau monde. A ces deux titres, il constitue donc une excellente introduction à La romance de Ténébreuse dont les multiples romans et nouvelles qui la composent nous feront suivre le destin de l'humanité sur cette planète aux vents de folie.
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