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EAN : 9782081249936
86 pages
Flammarion (25/04/2012)
  Existe en édition audio
3.8/5   68 notes
Résumé :
En 1893, le laboratoire Zola est à l'oeuvre. Ici, le phénomène choisi sera le mariage. A travers quatre cas (l'aristocratie, la haute bourgeoisie, les boutiquiers et les couches populaires), de l'obligation mondaine au contrat lucratif, de l'association sécurisante de deux bilans comptables à la passion amoureuse - parce que dans la misère il n'y a plus que ça -, l'expérimentateur Zola nous présente avec un humour corrosif les différentes formes de cette union estam... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Ce curieux petit recueil contient :
* les quatre nouvelles rassemblées sous ce titre. Initialement elles avaient été publiées en 1876 en Russie dans une revue littéraire. Elles paraissent en France une vingtaine d'années plus tard accompagnée d'une présentation par l'auteur
*cinq extraits de scènes de mariage, de noces ou d'adultère tirées des Rougon-Macquart (presque tous écrits ultérieurement)
* une série de peintures de William Hogarth, peinte au XVIIIème siècle sur le même thème et intitulée « Le mariage à la mode ».
Ces trois parties se complètent et se répondent à merveille !
Ce qui m'a le plus surprise ce sont bien les quatre nouvelles. le projet de Zola, c'est de dénoncer le mariage tel qu'il est en France au 19ème siècle. Il pointe quelques causes d'échecs du mariage, en particulier les différences dans l'éducation des garçons et des filles. Chaque nouvelle est une petite étude sociologique, un mariage entre nobles, un autre dans la bourgeoisie, un troisième entre petits commerçants et le dernier entre ouvriers artisans. Chacun de ces textes est un petit bijou d'humour caustique, ça décape. Finalement il n'est question d'amour que dans les classes populaires, accompagné hélas de violence conjugale. Dans tous les autres milieux il n'est question que de position sociales, de conventions, de gros sous. Sans compter que les deux époux ne se connaissent pratiquement pas avant la noce. Zola prend soin de documenter chaque étape (rencontre, contrat, mairie, église, repas de noces, nuit de noces et suite du mariage) pour les quatre couples pour mieux souligner les particularités sociales. La comparaison avec les extraits de romans montre bien tout ce qu'ils doivent à ces observations précises, décapantes, voire cruelles pour les intéressés. Dans les romans il reste les traits significatifs, les pointes d'humour sont gommées et l'écrivain se fait plus neutre. Avoir réédité hors oeuvres complètes ce petit recueil est une excellente idée ! A lire pour découvrir les talents humoristiques de Zola !
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J'aurais aimé savoir, à la lecture de ce court essai, en quelle année Zola l'a rédigé, mais point d'info à ce sujet.

Dans Comment on se marie, Zola, par des exemples concrets, mais qu'on suppose imaginés, nous présente le déroulement d'un mariage, étape par étape:
le moment où il est décidé que l'on se mariera - le jeune homme en général - le choix de la future épouse, la cour qui s'ensuit, le mariage lui-même, civil puis religieux, la nuit de noces, et enfin ce qu'il en est du couple quelques années plus tard.

Pour son argumentation, l'auteur va du plus au moins riche: de mariage arrangé, intéressé à la fois quant à l'évolution de la carrière et du point de vue financier, au mariage d'amour pour les plus pauvres...
Mais qu'il s'agisse d'un mariagearistocratique et diplomatique ou d'un mariage prolétaire, la conclusion n'en est jamais très gaie.
Sous la plume de Zola, les mariages du dix-neuvième siècle manquent totalement d'ardeur, de passion ou de haine et les deux partis du couple se satisfont mutuellement de cet arrangement de deux partenaires. On est loin des romans gothiques anglais!!

Cet essai, intéressant, m'a semblé manquer d'arguments et trop manichéen dans ce choix de différencier à ce point riches et plus pauvres. le ton est distancié et cynique, et on y retrouve légèrement esquissés les personnages de ses romans. Etait-ce une étude pour ses futures oeuvres? Ces essais devaient-ils être publiés? Malheureusement, cette édition ne donne aucune info quant à l'origine de ces textes, dommage!
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Surprenant Émile Zola...
"Comment on se marie" est un texte court publié en 1893. Vous remarquerez qu'il n'y a pas de point d'interrogation dans le titre, cela veut dire qu'il ne pose pas la question mais qu'il y répond.
On a l'habitude de ses portraits sociaux, des bourgeois aux miséreux, moins des satires sociales piquantes.
Émile Zola est marié mais dénonce le mariage institutionnalisé du 19ème siècle. D'ailleurs, il le compare à un marché en bourse.
Mais ce qui m'a vraiment surprise c'est ce qu'il dit d'emblée dans l'introduction. Je le cite : "Il est une autre cause aux fâcheux mariages d'aujourd'hui, sur laquelle je veux insister, avant d'arriver aux exemples. Cette cause est le fossé profond que l'éducation et l'instruction creusent chez nous, dès l'enfance, entre les garçons et les filles."
Il ne m'avait pas habituée à ce genre de constat qui suggère que les hommes et les femmes ne pourront bien s'entendre que s'ils se comprennent grâce aux mêmes apprentissages.
Il illustre ses propos introductifs par quatre exemples de couples appartenant à différentes classes sociales : l'aristocratie, la bourgeoisie, les commerçants et les artisans qui correspondent plutôt au monde ouvrier.
J'aime quand il écrit ironiquement :"Il est surprenant d'envisager un mariage sans connaître la personne que l'on veut épouser."
C'est avec un humour corrosif qu'il montre que l'amour n'est pas souvent au rendez-vous sauf peut-être dans les classes populaires où les époux n'ont pas d'obligations dues à leur rang ce qui semble parfois en contradiction lorsque des coups sont reçus par les femmes en toute impunité. Mais des contradictions il y en a d'autres quand les intérêts, les conventions et les convenances priment.
Zola fait preuve d'un talent de sociologue, de conteur, d'observateur mais aussi de caricaturiste en soulignant avec humour les antagonismes qui demeurent entre les époux.


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Selon que vous serez puissant ou misérable...

Publié en 1893 mais écrit en 1875, le recueil analyse et illustre avec un réalisme cinglant un phénomène particulier : le mariage.

Après une préface générale qui retrace l'évolution historique de la notion d'amour (on passe de l'amour « parfaitement noble, d'une tendresse réfléchie, d'une joie honnête » au XVIIe siècle à l'amour « garçon rangé, correct comme un notaire, ayant des rentes sur l'État » au XIXe siècle) et donne les caractéristiques du mariage moderne (l'éducation diamétralement opposée des filles et des garçons creuse entre eux un fossé d'incompréhension : « l'homme de nos jours n'a pas le temps d'aimer et il épouse la femme sans la connaître, sans être connu d'elle. »), Zola en arrive aux exemples. Quatre récits racontant la formation d'un couple, chacun dans une couche sociale différente : aristocrates (Maxime de la Roche-Mablon et Henriette de Salneuve), bourgeois (Jules Beaugrand et Marguerite Desvignes), commerçants (Louise Bodin et Alexandre Meunier) et ouvriers-artisans (Valentin et Clémence).

Ces quatre études de cas passent par les mêmes étapes essentielles : le contrat chez le notaire (essentiel chez les notables, hors de prix ou simplement pas envisagé pour les autres), l'union à la mairie (la seule pour Valentin et Clémence), à l'église (la plus prestigieuse et la plus courue pour le grand monde), le repas de noces (somptueux, modeste ou carrément rationné pour les plus pauvres) la nuit de noces (inexistante pour les deux premiers couples, simple et banale pour le troisième, passionné pour le dernier) la vie après le mariage (mésentente pour les plus riches, on fait chambre à part et on recherche une maitresse ou un amant ; les boutiquiers ne savent pas vraiment s'ils s'aiment mais n'ont pas le temps de penser à autre chose qu'à leur bilan comptable; dans la classe populaire on s'aime toujours mais on a sombré dans l'alcool).
Le résultat est terrible : pour les trois premiers cas, ce sont des mariages arrangés en vue de tenir son rang ou d'élargir le cercle de ses relations ou juste parce qu'on a peur d'être déclassé. Et comme il n'y a que l'intérêt qui compte, dans ces mariages là, il n'y a pas d'enfants. Seul le dernier cas est un mariage d'amour et le couple fait trois enfants mais il finit par mener «cette vie de querelles et de misère, dans la saleté du logis souvent sans feu et sans pain, dans la lente dégradation du ménage »…

Sommes-nous égaux devant le mariage ? Oui dans un certain sens car, pour tous ces couples, le dénominateur commun, qui détermine souvent le malheur et rarement le bonheur, c'est l'indétrônable argent (la dot des épouses, les frais de notaire, le prix de la robe de la mariée, les frais du repas de noces…) C'est ce que montre Zola, véritable entomologiste doué d'un sens de l'observation inégalé, révélant la substance même d'une catégorie sociale, soulignant à la manière d'un caricaturiste et avec un humour cruel (aspect peu connu de son oeuvre) les antagonismes qui demeurent malgré tout entre mari et femme. C'est en cela que son livre a toujours pour nous un écho profond…
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Les éditions Flammarion proposent pour la somme modique de 2.90 €, dans leur collection Etonnantiss!mes Lycée, un recueil de textes courts de Emile Zola.
En quatre étapes, l'auteur naturaliste par excellence de la littérature française, nous livre un portrait analytique, réaliste et ironique de la société française de la fin du 19 ème siècle, en ciblant son regard sur la manière de se marier d'un milieu social à l'autre.
On découvre ainsi, à travers son prisme, à savoir le point de vue aiguisé et humoristique de l'auteur de Germinal et de L'Assommoir, des us et coutumes matrimoniaux souvent régis par les obligations dues à un rang, par l'ambition, par le pragmatisme, par la nécessaire survie, par le "qu'en dira-t-on" et très peu motivés par les sentiments et l'amour comme on pourrait l'espérer.
Les chapitres (ou textes autonomes) de cette anthologie offrent au lecteur un panorama sociologique (certes, un tantinet schématique !) de la société du 19ème siècle en pleine industrialisation et en pleines mutations politiques.
Le tout est concis, concret, drôle parfois, pathétique aussi.
On retrouve bien là le dessein qui sous-tend inlassablement l'oeuvre du premier dreyfusard de France : dresser un inventaire social d'une société en métamorphose, où la révolution industrielle trace des marques indélébiles dans chaque vie, qu'elle soit rurale ou citadine.
On ne sera donc pas surpris de pouvoir prolonger la "fréquentation" de Zola avec un autre recueil chez le même éditeur et dans la même collection : "Comment on meurt"
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Quand Mgr Félibien étend les mains sur leurs têtes, tous deux restent courbés quelques secondes, avec une ferveur qui produit la meilleure impression. Puis, l'évêque parle des devoirs des époux d'une voix chantante. Et la famille essuie des larmes, Mme de Bussière surtout, qui a été très malheureuse en ménage. La cérémonie s'achève, au milieu des odeurs d'encens, dans la magnificence des cierges allumés. Ce n'est point un luxe bourgeois, mais une distinction suprême, raffinant la religion pour l'usage des gens bien nés. Jusqu'aux poignées de de main échangées, après la signature des pièces, l'église reste un salon.
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Quel étrange système, partager l'humanité en deux camps, les hommes d'un côté, les femmes de l'autre; puis, après avoir armé les deux camps l'un contre l'autre, les unir en leur disant: "vivez en paix!"
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En somme, l'homme de nos jours n'a pas le temps d'aimer et il épouse la femme sans la connaître, sans être connu d'elle. Ce sont là deux traits distinctifs du mariage moderne. Ce sont là deux traits distinctifs du mariage moderne. J'évite de compliquer la donnée générale en spécifiant davantage, et je passe aux exercices
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Au jour dit, comme à une échéance, Mme Meunier a les deux mille francs. Voilà un an et demi qu'elle se prive de café et qu'elle rogne des sous sur la nourriture, sur l'éclairage et le chauffage. On fixe alors la date du mariage à trois mois, pour avoir le temps de se préparer.
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Il n'est pas positivement amoureux, mais il n'est point fâché qu'elle soit agréable, parce que, si elle s'était rencontrée laide, il l'aurait évidemment épousée tout de même.

Elle consent bien à être épousée pour son argent, puisque l'argent, en somme, est tout dans la vie.

Quel étrange système, partager l'humanité en deux camps, les hommes d'un côté, les femmes de l'autre; puis, après avoir armé les deux camps l'un contre l'autre, les unir en leur disant: "Vivez en paix!"
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