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Critique de LydiaB


Treizième volume des Rougon-Macquart, Germinal met en scène Etienne Lantier, fils de Gervaise Macquart et d'Auguste Lantier. Jeune machiniste, il est licencié pour ses prises de position politiques. Il se rend alors à Montsou, bien décidé à se faire embaucher par la Compagnie des Mines. Très vite, il se démarque de ses collègues. La misère sociale le bouleverse, de même que l'exploitation des patrons envers les pauvres gens. Chassez le naturel, il revient au galop, et Etienne ne peut s'empêcher de devenir un fervent militant. Au-delà de toutes ces querelles intestines, il fait la connaissance de Catherine Maheu, fille de la famille qui le loge. Cependant, celle-ci est convoitée par un autre mineur, Antoine Chaval. Etienne va alors devoir faire face à un double combat, et le mot n'est pas trop fort, vous le verrez en lisant cette oeuvre magistrale. D'un côté, il se bat pour ses idées, notamment lorsque la Compagnie des Mines baisse les salaires. de l'autre, il lutte pour conquérir le coeur de sa belle. Une lutte acharnée, sans merci...

Etienne, Catherine ou Chaval représente une catégorie sociale mise en avant par Zola. Ces pauvres gens subissent de plein fouet une magistrale crise économique. Ils tentent d'améliorer leurs conditions... Roman résolument moderne n'est-ce-pas ?

Comme à son habitude, l'auteur s'est documenté pour écrire ce roman. Il est allé au plus près des grévistes d'Anzin, dans le Nord de la France, grève considérable regroupant plus de 10 000 employés du 21 février au 17 avril 1884. Il est descendu dans la mine. SI le roman reste résolument noir, le titre laisse apercevoir un espoir, un avenir meilleur, un renouveau. D'ailleurs, la fin est sans équivoque : "Maintenant, en plein ciel, le soleil d'avril rayonnait dans sa gloire, échauffant la terre qui enfantait. du flanc nourricier jaillissait la vie, les bourgeons crevaient en feuilles vertes, les champs tressaillaient de la poussée des herbes. de toutes parts, des graines se gonflaient, s'allongeaient, gerçaient la plaine, travaillées d'un besoin de chaleur et de lumière. Un débordement de sève coulait avec des voix chuchotantes, le bruit des germes s'épandait en un grand baiser. Encore, encore, de plus en plus distinctement, comme s'ils se fussent rapprochés du sol, les camarades tapaient. Aux rayons enflammés de l'astre, par cette matinée de jeunesse, c'était de cette rumeur que la campagne était grosse. Des hommes poussaient, une armée noire, vengeresse, qui germait lentement dans les sillons, grandissant pour les récoltes du siècle futur, et dont la germination allait faire bientôt éclater la terre."

Si le monde de la mine vous intéresse, je vous conseille également l'excellent livre, plus récent puisque paru en 1939, de Richard Llewellyn, Qu'elle était verte ma vallée ! Souvent comparé au roman de Zola, il met en avant non seulement les affres des mineurs irlandais du Pays de Galles mais également toute une dimension psychologique prenant en compte les sentiments de chacun, ce que l'on ne trouve pas assez à mon goût, dans ce roman de Zola. Ceci dit, j'aime tellement cet auteur que je lui passe aisément ce dernier point.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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