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Critique de Nastasia-B


La Conquête de Plassans est chronologiquement le 4ème volet du cycle des Rougon-Macquart, l'oeuvre majeure d'Émile Zola.

Après deux épisodes parisiens, l'auteur nous reconduit à Plassans, petite ville de province (et de Provence par la même occasion puisqu'elle dépeint, sans la nommer, Aix-en-Provence, d'où est originaire l'auteur) où nous avions déjà assisté au coup d'état de Napoléon III dans La Fortune des Rougon. (Notons encore que le nom fictif de Plassans provient de Flassans-sur-Issole, située dans le Var à environ 70 km d'Aix et où Zola connaissait un certain... Rougon ! le nom est d'ailleurs encore présent dans cette commune.)

Ici, Zola nous conte l'arrivée en catimini d'un prêtre de Besançon, l'abbé Faujas, d'aspect piteux et au passé aussi louche qu'obscur. Il arrive chez les Mouret, le couple consanguin de la famille, où le mari, François Mouret est un descendant du rameau Macquart tandis que sa femme Marthe est la dernière fille de Pierre Rougon.

Les Mouret sont de braves commerçants prospères de sensibilité républicaine. L'arrivée du prêtre va révolutionner la vie de ce couple paisible et bien assis dans la société de Plassans.

Après des débuts difficiles, l'abbé Faujas va réussir à se faire accepter et à devenir un personnage incontournable de la vie politique et sociale de la ville grâce au concours de Marthe Mouret, dont il va parvenir à faire une dévote, elle qui n'était pas même sûre d'être croyante auparavant. Non content de semer la zizanie dans le couple, l'abbé et surtout sa famille (mère, soeur et beau-frère de Faujas qui s'incrustent comme une belle infection parasitaire) vont littéralement dépouiller les Mouret de leur bien.

On y voit la lente mais inéluctable aliénation du couple, qui se fait siphonner par le cerveau et par le porte-monnaie jusqu'au trognon. le parachutage de l'abbé Faujas à Plassans ne doit rien au hasard et semble avoir été minutieusement pilotée depuis Paris par le ministre en personne (à savoir Eugène Rougon, voir Son Excellence Eugène Rougon) dans le but d'assurer le résultat des élections législatives à venir...

Avec ce 4ème roman, Émile Zola franchit une étape dans son style où il abandonne les longues descriptions du Ventre de Paris et nous plonge plus directement dans l'action.

C'est pourtant un ouvrage très balzacien, à mon sens, assez proche du roman le Curé de Tours, aussi bien dans le ton que dans le propos. le texte est découpé en beaucoup plus de chapitres que précédemment, tendance qu'il poursuivra avec La Faute de l'Abbé Mouret et par la suite, ce qui rend la lecture plus agréable à mon goût.
On n'est pas encore à l'apogée de la série mais on s'en rapproche avec cette Conquête de Plassans, du moins c'est mon avis, et vous savez la suite...
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