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Citations sur Madeleine Férat (159)

On n'épouse jamais sa maîtresse ... Ces sortes de mariages sont exquis, mais ils tournent toujours mal: on s'adore pendant quelques années et l'on se déteste le restant de ses jours.
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- Pourquoi ne pas fuir? reprit Guillaume avec insistance.
Elle eut de nouveau un léger sourire.
- Parce que nous ne pouvons aller habiter tes châteaux en Espagne, mon cher poète, répondit-elle. Le bonheur doit être en nous, il est inutile de nous en remettre au hasard pour le trouver.
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C'était un frisson universel, ce frisson voluptueux des champs dont un orage a abattu la poussière.Et ce frisson courait dans la nuit noire, prenait aux ténèbres leur charme mystérieux et pénétrant.
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- Et plus tard, reprit-il, que de longues journées passées ensemble! Nous courions les champs, la main dans la main. Je me souviens d'un matin où nous pêchions des écrevisses sous les saules; il me disait: "Guillaume, il n'y a qu'une bonne chose ici-bas, l'amitié. Aimons-nous bien, cela nous consolera plus tard." Cher et pauvre mort, il n'est plus là, et je suis seul. Mais il vivra toujours en moi... Je n'ai plus que toi , Madeleine. J'ai perdu mon frère.
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« Peu à peu, elle accepta sa position. Son esprit se salissait à son insu, elle s’habituait à la honte. » (p. 64)
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« Je suis orphelin, disait-il, je n’ai au monde que toi. Ne me refuse pas d’engager ta vie à la mienne, sinon je croirai que le ciel continue à me poursuivre de sa colère, je me dirai que tu ne m’aimes pas assez pour vouloir assurer ma félicité. Si tu savais combien j’ai besoin de ton affection ! Toi seule m’as calmé, toi seule m’as ouvert un refuge dans tes bras. Et aujourd’hui je ne sais comment te remercier, je t’offre tout ce que j’ai, rien en comparaison des bonnes heures que tu m’as données et que tu me donneras encore. Va, je le sens bien, je resterai toujours ton obligé, Madeleine. Nous nous aimons, le mariage ne saurait accroître notre amour ; mais il nous permettra de nous adorer ouvertement. Et quelle existence sera la nôtre ! Une existence de paix et d’orgueil, une confiance sans bornes pour l’avenir, une affection de tous les instants... Je t’en prie, Madeleine. »

La jeune femme écoutait, comme prise de malaise, avec une impatience contenue qui mettait sur ses lèvres un singulier sourire. Quand son amant ne trouva plus de paroles et s’arrêta, la gorge serrée par l’émotion qui le gagnait, elle garda un moment le silence. Puis, de sa voix mauvaise :

« Tu ne peux cependant pas, s’écria-t-elle, épouser une femme dont tu ignores l’histoire... Il faut que je te dise qui je suis, d’où je viens, ce que j’ai fait avant de te connaître. »

Chapitre V

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Depuis près de cinq ans le pavillon de la rue de Boulogne se trouvait inhabité. Guillaume n’avait jamais voulu le louer, comptant toujours y venir passer quelques mois d’hiver. Vers les commencements de son mariage, il s’était contenté d’y envoyer un vieux domestique de la Noiraude, à titre de concierge. Le bonhomme logeait dans une sorte de grande guérite de briques rouges, bâtie à côté de la grille, sur la rue. Toute sa besogne consistait à ouvrir, chaque semaine, pendant une matinée, les fenêtres des appartements, afin de leur faire prendre l’air. Ce poste était pour cet ancien serviteur comme une retraite gagnée par ses longs services.

Averti la veille de la venue de ses maîtres, il avait employé une partie de la nuit à épousseter les meubles. Quand Guillaume et Madeleine arrivèrent, ils trouvèrent du feu dans toutes les cheminées. Ils furent heureux de ces foyers ardents qui donnaient à leur ancienne solitude les tiédeurs de jadis. Pendant le trajet de Véteuil à Paris, leur cœur s’était serré secrètement, à l’idée de rentrer dans cette petite maison où étaient enfermés quelques mois de leur passé, ils se rappelaient les dernières semaines de leur séjour, les sourdes inquiétudes qu’ils y avaient éprouvées, et craignaient d’y venir éveiller l’amertume de leurs souvenirs, comme ils l’avaient déjà fait dans le pavillon voisin de la Noiraude. Aussi parurent-ils surpris et charmés de la gaieté du logis, que leur imagination fiévreuse s’était plu à revoir plus morne, plus désolé, à mesure qu’ils approchaient de Paris. Guillaume eut une seule angoisse : en entrant dans la chambre à coucher, il aperçut, pendu au mur, le portrait de Jacques que le concierge avait dû découvrir dans quelque coin. Il le décrocha vivement, le jeta au fond d’une armoire, avant que Madeleine ne l’eût rejoint.
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La campagne respirait au loin, dans la fraîcheur de la pluie. Des souffle froids traversaient l’air tiède encore ou traînaient des senteurs âcre de verdure et de terre mouillées.
Des bruits étranges s’élevaient sous le bois, des bruits de feuilles qui s’égouttaient, de gazons qui buvaient l’eau tombée.
C’était un frisson universel, ce frisson voluptueux des champs dont un orage a abattu la poussière.
Et ce frisson qui courait dans la nuit noire, prenait aux ténèbres leur charme mystérieux et pénétrant.
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Guillaume et Madeleine descendirent de wagon à la station de Fontenay. C’était un lundi, le train se trouvait presque vide. Cinq ou six compagnons de voyage, des habitants du pays qui rentraient chez eux, se présentèrent à la barrière avec les jeunes gens, et s’en allèrent chacun de son côté, sans donner un coup d’œil aux horizons, en gens pressés de regagner leur logis.

Au sortir de la gare, le jeune homme offrit son bras à la jeune femme, comme s’ils n’avaient pas quitté les rues de Paris. Ils tournèrent à gauche et remontèrent doucement la magnifique allée d’arbres qui va de Sceaux à Fontenay. Tout en montant, ils regardaient, au bas du talus, le train qui se remettait en marche, avec des hoquets sourds et profonds.

Quand le train se fut perdu au milieu des feuillages, Guillaume se tourna vers sa compagne et lui dit avec un sourire :

« Je vous ai prévenue, je ne connais pas du tout le pays, et je ne sais trop où nous allons.

— Prenons ce sentier, répondit simplement Madeleine, il nous évitera de traverser les rues de Sceaux. »

Ils prirent la ruelle des Champs-Girard. Là, brusquement, le rideau d’arbres de la grande allée s’ouvre et laisse voir le coteau de Fontenay ; en bas, il y a des jardins, des carrés de prairie dans lesquels se dressent, droits et vigoureux, d’énormes bouquets de peupliers ; puis des cultures montent, coupant les terrains en bandes brunes et vertes, et, tout en haut, au bord de l’horizon, blanchissent, à travers les feuilles, les maisons basses du village. Vers la fin septembre, entre quatre et cinq heures, le soleil, en s’inclinant rend adorable ce bout de nature. Les jeunes gens, seuls dans le sentier, s’arrêtèrent instinctivement devant ce coin de terre d’une verdure presque noire, à peine dorée par les premières rousseurs de l’automne.
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Guillaume et Madeleine se souriaient simplement ; leur solitude restait chaste ; s’ils s’emprisonnaient, ce n’était pas qu’ils eussent des baisers à cacher, c’était qu’ils aimaient le grand silence de l’hiver, la paix du froid. Il leur suffisait de vivre seuls, face à face, et de se donner le calme de leur présence.

Chapitre VI
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