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EAN : 9782253163671
312 pages
Le Livre de Poche (28/08/2013)
3.87/5   41 notes
Résumé :
« Cette histoire est nue et vraie jusqu’à la crudité. Les délicats se révolteront. Je n’ai pas pensé devoir retrancher une ligne, certain que ces pages sont l’expression complète d’un cœur dans lequel il y a plus de lumière que d’ombre. Elles ont été écrites par un enfant nerveux et aimant qui s’est donné entier, avec les frissons de sa chair et les élans de son âme Elles sont la manifestation maladive d’un tempérament particulier qui a l’âpre besoin du réel et les ... >Voir plus
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Le ton est donné, pour un premier Zola, on retrouve déjà la finesse dans le style du père des Rougon-Macquart, la force et la puissance de chaque mot, de chaque phrase, l'étourdissement des émotions, les pleurs d'une âme désorientée et par la vie, et par la nature, une poésie presque funèbre dont on frémit pour percer les silences d'un coeur en mal d'amour, une entrée fracassante de la jeunesse dans le monde de l'amour
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Paru en 1865, ce livre est le deuxième livre de Zola, et son premier roman. La parution de ce livre a provoqué une enquête, demandée par le Garde de Sceaux au procureur général. Ce dernier juge que le livre n'est pas immoral, et ne doit donc pas être poursuivi à ce titre. Il note toutefois la crudité du langage, ce qu'il considère aussi comme du cynisme. Zola aura l'occasion, pendant toute sa carrière à faire face à ces accusations d'immoralité, à être perçu comme choquant et provocateur.

Le livre est écrit à la première personne. Claude est un jeune homme venu de province à Paris, pour se consacrer à la carrière littéraire, et qui survit tant bien que mal. Ce qui n'est pas sans évoquer le parcours de l'auteur lui-même. Un peu par hasard, il fait la rencontre d'une jeune femme, Laurence, qui vit dans le même immeuble que lui. Elle se prostitue, et mise à la porte de sa chambre, s'installe chez Claude. Très réticent sur cette liaison, qui lui semble avilir ses idéaux, il finit par tomber amoureux, alors qu'elle semble plutôt indifférente, installée dans cette liaison faute de mieux. Dans le même immeuble, Claude retrouve un ancien camarade, Jacques. Ce dernier à l'opposé de Claude, est très pratique : il fait consciencieusement ses études, qui vont pouvoir lui assurer une bonne position, tout en vivant avec une toute jeune femme, Marie, parce qu'il lui faut bien une maîtresse, qu'il n'aura aucun scrupule à abandonner, une fois qu'il passera à l'étape suivante de son existence. Lorsque Marie tombe malade, il la loge dans une autre chambre que la sienne, pour être tranquille. Claude s'attache à la malade, dont il pressent la fin prochaine, une intrigue semble se nouer entre Jacques et Laurence, qui fait connaître toutes les affres de la jalousie à Claude.

Malgré les aspects réalistes du roman ; Zola n'embellit pas la misère, et fait même le reproche de l'avoir fait à certains de ses prédécesseurs ; le roman garde un aspect romantique, en particulier dans l'écriture, dans une forme d'idéalisme aussi, des rapports sociaux, de l'amour etc. C'est visiblement le roman d'un jeune homme, sans doute lié eux expériences vraiment vécues par Zola, pendant la période qui a suivi son double échec au bac, les petits boulots, les premières tentatives d'écriture. C'est encore un peu univoque, les personnages féminins en particulier, et surtout Laurence sont tout d'une pièce, il y a encore un manque d'empathie du narrateur, qui voit les choses de son point de vue, avec sa sensibilité exacerbée centrée sur lui-même, et pas mal de jugement moral. Il manque un tableau social plus large, qui permettrait de mieux comprendre la situation et les partis pris des protagonistes.

Ce premier roman est surtout intéressant pour suivre le cheminement de Zola. Même si son écriture lyrique et poétique en fait une lecture agréable, l'auteur n'a pas encore vraiment trouvé sa voie propre dans cette tentative, sans doute sincère, mais encore un peu maladroite, et par moments un peu agaçante, en particulier dans ses jugements des « femmes perdues » quelques peu moralisateurs.
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Lecture très mitigée.

On sent tout le génie de Zola dans ce premier roman : un style impeccable et puissant, les passions humaines décrites avec beaucoup de profondeur, des personnages dont la déchéance est due en grande partie à des faiblesses de caractère. Honnêtement, ne pas aimer un Zola c'est au-dessus de mes forces. Et pourtant...

Mais quel personnage insupportable ! Claude qui se confesse... Claude qui s'apitoie oui, ce pauvre imbécile, qui est persuadé d'avoir été le jouet impuissant d'une femme perfide alors qu'il s'est fait des films tout seul, comme un grand. Un grand malade, si vous voulez mon diagnostic de comptoir de buvette de village.
Pour une lectrice du XIXeme ça devait déjà être passablement casse-bonbon cette vision binaire de la femme : soit c'est une sainte, une vierge, une pure, soit c'est une catin, une moins-que-rien, une souillure.

Alors Claude, sache-le, tu m'as brisée. Pas le coeur hein, les pieds, pour être polie. Faible, puéril, égoïste et égocentrique, dépourvu de finesse d'esprit, de coeur, paresseux et bouffi d'orgueil tout en restant innocent comme un bambin... Quel prodige.
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Depuis le temps qu'il était introuvable, l'annonce de sa réédition en poche fut une grande nouvelle.
Grâce à la diligence de ma libraire préférée j'ai pu voir enfin de près ce que valait ce "premier Zola" hors des articles forcément frustrants des dictionnaires littéraires et spécialisés.
Eh bien à la lecture des premières pages je me suis dit: "encore le même ton que le contes à Ninon" qui ne m'ont jamais vraiment passionné, et puis la surprise de trouver une histoire forte, des personnages bien campés, un style déjà sûr.
Claude, provincial de 20 ans qui monte à Paris chercher fortune par sa plume recueille Laurence une fille des rues, ils joignent leurs misères dans une modeste et nue chambre. Il cherche à la sauver, puis renonce et la suit dans l'abîme.
Jacques, un "pays" qui vit dans les étages inférieurs (donc un peu mieux loti), étudiant sérieux tente de lui montrer la vraie nature de Laurence, mais Claude est tombé amoureux et seule la jalousie pourra provoquer le choc salvateur.
Et puis il y a Marie, la maîtresse poitrinaire de Jacques que celui-ci éloigne vers une chambre voisine de celle de Claude pour préserver le calme nécessaire à ses études. Enfin Paquerette l'ancienne courtisane, épave carrée dans un vieux fauteuil, garde-malade improvisée de Marie, qui mange les côtelettes destinées à la jeune fille.
A l'opposé d'un Musset, Zola s'applique à démystifier "la bohème", on a froid sous les toits, on s'y ennuie, on dort pour oublier qu'on a faim.
C'est du Zola pur sucre, déjà en 1865.
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Quand je découvre un auteur, je me précipite vers sa première publication. Parfois, c'est la meilleure, parfois, ce n'est qu'un début prometteur avant une carrière éblouissante. C'est ce qui m'a fait découvrir le premier roman d'Emile Zola, publié en 1865.

A 25 ans, Zola tente difficilement de vivre de sa plume. C'est peu dire qu'il « bouffe de la vache enragée » à Paris où il vit depuis 1858. Ayant échoué deux fois au baccalauréat, il n'a ni diplôme ni situation stable.
En 1852, il est manutentionnaire chez Hachette, une expérience qui lui servira plus tard … En 1863, son premier livre « Les contes à Ninon » a été publié à 1500 exemplaires chez Hetzel. Il habite alors avec sa mère, 142 boulevard Montparnasse.

Ce premier roman, écrit à la première personne, serait largement autobiographique. Il y décrit la première expérience amoureuse – douloureuse – d'un jeune intellectuel de vingt ans, pétri de remords, d'aspiration à la pureté, obsédé par la virginité et la duplicité des femmes vénales.

Laurence s'est imposée chez Claude parce qu'elle n'avait nulle part où aller. Il l'a recueillie dans l'espoir de la relever, de lui montrer qu'on peut gagner la rédemption en travaillant honnêtement. Laurence n'en a cure. Il commence à la haïr, mais il est trop pauvre pour la payer afin qu'elle s'en aille. Il reste pétri de ses illusions de jeune provençal isolé à Paris :

« Ce monde est poignant, l'étude en est âpre, pleine de vertige. Je voudrais pénétrer dans les coeurs et dans les âmes ; je suis attiré par ces femmes et ces hommes qui vivent autour de moi ; peut-être, au fond, ne trouverais-je que de la fange, mais j'aimerais à fouiller au fond. Ils vivent une vie si étrange, que je crois toujours être sur le point de découvrir en eux des vérités nouvelles. »

Le paradoxe est qu'il va tomber follement amoureux de cette femme meurtrie, vénale, laide et sèche. Et en devient jaloux à en mourir. Cette liaison fatale se dénouera après la mort d'une jeune phtisique, Marie, l'ancienne maîtresse de son condisciple Jacques, qui lui le trompe avec Laurence.

Certains diront qu'il s'agit d'un infâme mélo, mais le style est déjà là, entre idéalisme et cruauté, entre l'élévation naïve vers Dieu et la fange du ruisseau. « je vous parlais de la femme ; j'aurais voulu qu'elle naquît pareille aux fleurs sauvages, en plein vent, en pleine rosée, qu'elle fût plante des eaux, qu'un éternel courant lavât son coeur et sa chair. Je vous jurais de n'aimer qu'une vierge, une vierge enfant, plus blanche que la neige, plus limpide que l'eau de source, plus profonde et plus immense en pureté que le ciel et la mer. »

Trente courts chapitres, un ouvrage qui suscita jadis une enquête de moralité sans lendemain … Tout Zola avant les Rougon-Macquart.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Je travaille, j'espère. Je passe les journées devant ma petite table, quittant la plume pendant de longues heures pour caresser quelque blonde tête que l'encre souillerait. Puis je reprends l'oeuvre commencée, parant mes héroïnes des rayons de mes rêves. J'oublie la neige et l'armoire vide. Je vis je ne sais où, peut-être dans un nuage, peut-être dans le duvet d'un nid abandonné. Quand j'écris une phrase leste et coquettement drapée, je crois voir des anges et des aubépines en fleur.
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Voici l’hiver : l’air, au matin, devient plus frais, et Paris met son manteau de brouillard. Voici la saison des soirées intimes. Les lèvres frileuses cherchent les baisers ; les amants, chassés des campagnes, se réfugient dans les mansardes, et, se pressant devant le foyer, jouissent, au bruit de la pluie, de leur printemps éternel.
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La femme qui m’a élevée m’assurait que les méchants seuls allaient dans les églises pour se faire absoudre de leur crime.
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Frères, je vais à vous. Je pars demain pour nos campagnes. Je veux puiser une nouvelle jeunesse dans nos larges horizons, dans notre soleil ardent et pur.
J'ai eu un orgueil trop haut. Je me suis cru mûr pour la lutte, tandis que je n'étais qu'un enfant faible et nu. Je resterai peut-être toujours enfant.
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C’est que nous avons la lâcheté de nos vices. C’est que nous serions effrayés d’avoir près de nous le souvenir et le remords vivants de notre souillure.
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