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sur 5696 notes
Paris, années 1870.

Thérèse est née en Algérie. Son père est dans l'armée française, sa mère est une "indigène". Lorsque cette dernière décède, son père amène l'enfant en France et la confie à Mme Raquin, sa soeur, avant de repartir en mission. Madame Raquin a un fils du même âge. Il s'appelle Camille et est de santé fragile. Les deux enfants sont élevés ensemble, comme frère et soeur, entourés de l'amour d'une "mère" sans distinction.

A l'âge de vingt-et-un ans, Thérèse et Camille se marient. Il ne pouvait en être autrement. Cette union est une évidence. Ils se connaissent par coeur. le couple et leur mère emménagent à Paris. Madame Raquin ouvre une boutique de mercerie dans le quartier du Pont-Neuf. Ils s'installent tous les trois dans l'appartement du dessus.

La vie de famille suit son cours, les jours se ressemblent et Thérèse finit par s'ennuyer à mourir.

Puis, vient le jour où Camille trouve du travail. Il invite de temps en temps ses amis à diner, jusqu'au jour où une vieille connaissance se présente à son tour.

"Thérèse Raquin" c'est l'histoire d'un drame passionnel dans le Paris du 19ème siècle.

On rencontre une jeune femme pleine de vie, enfermée dans une famille aimante qui l'a accueillie sans conditions. Pourtant, l'ennuie la poussera à faire l'impensable. Son besoin de vie, de passion et de fougue est essentiel.

Camille est un jeune homme fragile, frêle. Il travaille mais se fatigue vite. Il est loin de l'image de l'homme fort et vigoureux que peut se faire une jeune femme. Alors qu'il se contente de la monotonie de cette vie de couple, Thérèse rêve d'un ailleurs.

Madame Raquin est une femme heureuse. Elle est entourée des ses enfants et vit avec eux. Cette situation la comble de bonheur.

Lorsque Laurent, une connaissance de Camille vient à la maison, l'avenir du couple et de toute la famille s'apprête à éclater. Laurent est aussi peintre durant son temps libre. C'est un homme passionné, attentionné et fort. Il s'amourache de Thérèse.

C'est une histoire de passion, celle de tous les stratagèmes, de la folie de deux jeunes amants prêts à tout pour être ensemble puis des conséquences désastreuses qui en découlent. On y rencontre divers personnages dans une atmosphère sombre, un Paris humide et brumeux, parfois sale. La monotonie du quotidien des Raquin est très pesante, Thérèse se sent prise au piège alors qu'elle est pleine d'envie et de désir.

J'ai adoré l'écriture de Zola qui mêle parfaitement l'ambiance malsaine qui règne dans cette famille à la noirceur des quartiers de Paris. Les mots utilisés pour décrire les sentiments et le ressenti des personnages sont justes. "Thérèse Raquin" est encore une très bonne lecture de l'auteur que j'apprécie de plus en plus.

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"L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn."

Tel est le sort qui attend Thérèse Raquin et son amant Laurent, une fois qu'ils ont commis le meurtre de Camille, mari de Thérèse.
Et pourtant au départ rien ne prédisposait ces jeunes gens à devenir des meurtriers.
Thérèse est la nièce et fille adoptive de Mme Raquin, mercière laborieuse et économe, venue s'installer à Paris pour y développer son commerce.
Sa mercerie marche, elle souhaite un mariage entre son fils Camille et sa nièce Thérèse.
Le mariage va avoir lieu, mariage sans grande passion. Thérèse va vite se sentir dépérir d'ennui auprès de son mari de santé fragile et de tempérament passif.
Les invités sont nombreux dans la maison et tous raffolent des parties de dominos du jeudi soir ,
Malheureusement un jeune ami de la famille, Laurent, apprenti peintre au talent plus qu'incertain, va multiplier ses visites et ses assiduités auprès de la jeune Thérèse.
Dès lors, tout va s'enchaîner très vite: liaison adultérine, meurtre.
Les amants complices jouent la parfaite comédie de l'innocence à tel point que leur entourage et surtout les amis de longue date Michaud et Grivet, insistent pour marier les deux amants.
Et le mariage se fait. Zola nous introduit alors dans la psychologie des deux amants devenus désormais mari et femme.
Nous plongeons avec eux dans des abîmes de souffrances et de tourments.
La description de l'état psychologique des héros est d'une précision extrême.
Une véritable analyse au scalpel de leur descente aux enfers.
Rien n'y fera; hypocrisie, comédie, remords, plongée dans le vice, rien ne soulagera la conscience des deux amants.
Seules deux personnes vont découvrir assez vite le crime commis
: la brave mercière mère du défunt et le chat, ici personnifié et répondant au prénom de François. Un chat qui a un sens particulier et qui a le "dos hérissé d'une colère sourde"..
La fin sera implacable.
Un magnifique récit d'une dimension humaine très forte.
Nous sommes loin des conflits sociaux de Germinal mais la puissance dans les sentiments est d'une intensité incroyable.
À lire et à relire...
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Thérèse Raquin, fille d'une femme africaine et d'un capitaine français, est recueillie par sa tante Mme Raquin, suite à la mort de sa mère. Mme Raquin vit à Vernon avec son fils Camille, un garçon chétif, de santé fragile, que sa mère couve d'un amour maternel excessif.
Thérèse grandit au rythme de ce cousin malade, se soumet aux exigences de sa tante sans manifestation, mais sous l'apparence d'une petite fille sage et docile, se cache une personnalité sauvage.
Les deux enfants vivent comme frère et soeur, ils savent que Mme Raquin a résolu de les marier ensemble, et cette pensée mûrit en eux comme une chose naturelle et familière.
Les années s'écoulent, et à l'aube des 21 ans de Thérèse, Mme Raquin marie « ses deux enfants ». Quelques jours après le mariage, ils partent tous les trois vivre à Paris, la tante s'acquitte d'un fonds de commerce, une mercerie qu'elle occupe avec sa nièce, et Camille trouve un poste dans l'administration aux chemins de fer d'Orléans.
Pendant 3 ans, les jours se suivent et se ressemblent, Thérèse s'ennuie dans cette boutique, et tout en gardant une humeur égale, ses pensées flottent et se perdent dans ses journées vides, Thérèse rêve d'une autre vie.
Un soir, Camille amène un jeune homme Laurent, ancien camarade d'école, employé aux chemins de fer, curieusement Thérèse éprouve un frisson en sa présence.
Très vite, ils deviennent amants, la jeune femme s'épanouit dans les bras de Laurent, elle se transforme, se confie et raconte ses années d'abnégation auprès de la famille Raquin, lui, est ensorcelé par cette maîtresse féline et voluptueuse.
Leur passion est alimentée et exacerbée par l'interdit, et les amants ne supportent plus de s'aimer dans l'ombre.
Thérèse veut prendre une revanche sur sa vie gâchée auprès d'un mari médiocre, elle va donc pousser Laurent au crime, ce dernier finit par noyer Camille lors d'une balade en barque.
Afin d'éviter les soupçons, les amants s'éloignent pendant de longs mois, puis finissent par se marier avec l'accord de Mme Raquin, leur plan réussi le couple peut s'aimer dans la lumière.
Mais l'enfer commence au soir de leur nuit de noces, le fantôme de Camille vient les hanter. Obsédé par leur crime, le couple tombe dans la névrose, les nerfs dominent, les cauchemars secouent leur sommeil, la culpabilité les ronge et le remord les étouffe et les éloigne.
Les amants meurtriers s'accusent mutuellement de la mort de Camille.
Leur crime a tué leur passion et leur mariage va virer à la catastrophe...

La fin du roman démontrera que les amants diaboliques n'ont finalement jamais cessé de s'aimer.

Zola dépeint les héros de son roman Thérèse et Laurent comme « des brutes humaines », sans âme, au tempérament sanguin, deux désaxés dépourvus de toute moralité, poussés par le besoin irrésistible de se posséder au point de commettre un meurtre.
La noirceur et la violence de cette oeuvre fait de cette histoire d'amour sordide, une tragédie dramatique et envoûtante. Si l'immoralité de Thérèse et Laurent peut provoquer du dégoût, la puissance de leur amour se place à mes yeux, au même rang que les amours mythiques de la littérature.
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Sang et nerfs : voilà les deux ingrédients que le tout jeune Zola vient jeter dans le chaudron terrifiant de ce premier roman, faisant hurler au scandale les bonnes gens, frémir d'angoisse sensuelle son premier lectorat, et cauchemarder cent cinquante ans plus tard les lecteurs d'aujourd'hui!

Le sang, c'est celui de la nature bestiale de Laurent qui, au contact des nerfs malades de Thérèse, se corrompt pour produire l'indicible : le meurtre, puis pourrit dans la folie.
En voulant étudier la confrontation de ces deux tempéraments, Zola ne nous épargne rien des déflagrations morbides issues de cette rencontre. On tremble constamment à la lecture : d'effroi en sentant couver le mal dans la nature contrariée de la jeune Thérèse, de volupté à l'évocation des étreintes passionnées des deux amants, de saisissement quand s'accomplit le meurtre, de terreur grandissante enfin en découvrant comment la culpabilité vient inexorablement leur ronger les sangs, pervertir les sens et dévorer l'âme.

Il n'y a pas que le suspens et la tension croissante de ce récit parfaitement maîtrisé qui font de ce roman un monument tout à la fois du roman noir, du drame et de l'étude de caractères : ma main au feu qu'aucun lecteur ne peut lire sans frémir les pages évoquant le cadavre putréfié et vengeur de Camille, le mari assassiné, et pire encore, l'oeil immobile et furieux de la vieille paralytique Madame Raquin foudroyant les meurtriers comme l'oeil dans la tombe regardant Cain. J'en tremble encore, et pour longtemps!
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C'est le premier grand roman de Zola, qu'il publie en 1867, avant les Rougon-Macquart.Il présente une véritable tragédie, faite de noirceur et de violence.Et le génie de l'auteur est déjà là, en substance.

Tragédie tout d'abord du désir et du silence plein d'attente.Camille, jeune homme souffreteux et couvé par sa mère, a épousé sans passion sa cousine Thérèse, qui est un peu comme une soeur pour lui, ils ont été élevés ensemble, au fond de la mercerie tenue par Mme Raquin mère.

le déménagement à Paris n'enlève rien à l'ennui familial et conjugal.Thérèse " vivant dans une ombre humide, dans un silence morne et écrasant,voyait la vie s'étendre devant elle,amenant chaque soir la même couche froide et chaque matin la même journée vide."

Dans ce contexte affligeant et terne, voilà que tout à coup arrive Laurent, plein de vie et de jovialité, un ami d'enfance de Camille.Et le désir, si longtemps contenu dans le corps de Thérèse, explose.

Ce sera ensuite la tragédie du remords et de l'effroi, après l'acte criminel des deux amants.Un acte qui les mènera à une fin glacée, faite de folie et de désespoir, sous l'oeil implacable de Mme Raquin, paralysée mais sachant tout, l'oeil du Jugement dernier...

Une oeuvre terrible,forte, préfigurant déjà les thèmes obsessionnels de l'auteur comme l'adultère, l'aliénation mentale, la honte de la faute commise, les tourments de l'âme.
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Littérature putride?

Un chef-d'oeuvre de la littérature du XIXe siècle ? Assurément !

Une oeuvre qui contient en elle le germe des Rougon-Macquart mais qui ne fait pas partie de l'oeuvre-monde. Zola y est bon, Zola y excelle.
Le lecteur du XIXe s pénètre dans une morgue et voit des corps en décomposition, il assiste à un meurtre abominable et commis nonchalamment, banalisant l'horreur et la trahison.
La mère de Camille qui assiste, muette et paralysée, au manège de Thérèse et Laurent subit, de loin, le plus atroce des crimes commis par les assassins. Elle ne parvient pas à les dénoncer, contrainte de vivre avec eux et de supporter d'être nourrie par eux, d'être transportée jusqu'à son lit dans les bras du meurtrier de son fils.
Le crime et l'abject suintent de ce roman et c'est un coup de force de l'auteur.
Littérature putride ? non !
Humanité putride, on s'approche...
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Zola, à l'âge de 27 ans, dresse une oeuvre magistrale, terrifiante et funèbre, avant de commencer Les Rougon-Marquart. Zola est déjà Zola.

Avant-gardiste, l'auteur nous embarque dans un roman noir des plus angoissants, en utilisant les épices du thriller des temps futurs.

" Thérèse Raquin " dépeint les âmes acerbes et perfides. Calculateurs, les amants cupides vont commettre l'irréparable. Ils finiront détruits par leurs tourments et rongés par leur infamie. le cauchemar qui va les briser est bien pire que le jugement auquel ils échappent.

Le final est remarquable.

Zola est intemporel.

Lu en avril 2017.
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Un livre fort où l'on suit la lente dégradation de la relation entre deux amants, Thérèse et Laurent, personnages médiocres, dénués de tout scrupule, mais qui finissent mortellement rongés par le remord du meurtre de Camille, le mari trompé.

La plume admirable de Zola fouille les tréfonds de l'âme humaine, se complait dans l'évocation de ses bassesses dont il analyse les ressorts, les retournements et les contradictions.

A cela s'ajoute la peinture d'un Paris industrieux et sombre, un Paris réaliste qui reste cent cinquante ans plus tard si proche, certainement parce que Zola a contribué, de sa plume, à l'inscrire dans notre inconscient collectif.

Des passages puissants comme celui où Laurent arpente la morgue plusieurs jours d'affilé à la recherche de la confirmation de la noyade de Camille qu'il a jeté à l'eau. Et c'est là-aussi tout un monde qui se déploie sous nos yeux, où la fascination morbide de cadavres en décomposition attire toutes les classes sociales et tous les âges, d'une société encore très stratifiée.

C'est enfin une force évocatrice remarquable qui suggère à travers tel ou tel détail, l'arrière plan psychologique qui structure les personnages, leur donne toute leur réalité, fait naitre une tension dramatique, parfois drôle ou encore érotique.
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Ah, je ne sais pas trop quoi penser. Je ne veux pas me ridiculiser, on parle quand même d'un des plus grands romanciers du XIXème siècle, dont les romans Nana, L'Assommoir, Au bonheur des dames, Pot-Bouille, et surtout Germinal, compte parmi les plus grands chef d'oeuvres de notre littérature ...Mais enfin quand même, il y a certains éléments qui m'ont paru un peu désuets, un peu "bruts", pour reprendre une expression chère à l'auteur. Ce sont ceux qui touchent sans trop de subtilité au naturalisme. On sent la jeunesse, la volonté de démonstration, l'expérience scientifique, mais qui nous paraît aussi scientifique aujourd'hui que l'étude des crânes de criminels...
D'abord les faits : Thérèse est "adoptée" par sa tante, qui l'élève avec gentillesse, mais la destine à son fils unique, Camille, faiblard et rachitique, comme épouse et garde-malade pour plus tard, quand elle ne sera plus là. Thérèse semble accepter son avenir sans broncher, mais la colère bout dans ses nerfs... Camille est souffreteux, égoïste, la jeune femme s'ennuie. Un soir, il ramène à la maison (lugubre et noire dans un quartier où le m2 est actuellement à 10 000 euros à peu près ahahah) un grand et robuste gaillard, Laurent, qui, par ses grosses mains et son cou de taureau, allume en Thérèse le brasier de la passion, et la pousse dans une luxure débridée avec lui. le mari devient gênant, on décide de l'éliminer. C'est le crime parfait : noyade à la guinguette. Mais la situation se retourne. Alors que les deux amants pensaient jouir tranquillement et passionnément de leur vie après le crime, ils entrent dans un cauchemar éveillé. le noyé les poursuit partout. Il s'insinue entre eux et commence à les détruire. La suite est le récit d'une chute terrifiante.
Ce qui m'a semblé vieilli est la théorie du sang et des nerfs. Laurent est une grosse brute sanguine, dominée par son "sang", et qui est donc jouisseur, paresseux, une "bête". Pourquoi appeler une bête ce qui n'est que trop humain ? le XXème siècle et sa série d'horreurs nous empêche d'adhérer à cette vision des choses. Thérèse est une "femme", mais c'est aussi un "homme". Elle est "homme" quand elle manque de sensibilité ...Elle redevient "femme" quand elle prend peur, quand elle pleure...mouais...Un peu daté tout ça...C'est une créature sèche, car elle est nerveuse. Elle est dominée par ses nerfs, donc elle entre en fusion avec le sang de la nature de Laurent...Mouais ouais...Aujourd'hui on dirait ça autrement, à grand renfort de psychanalyse...Ca paraitra peut-être aussi couillon dans 150 ans...Sûrement, même.
Bref, ces histoires de bestialité, de sang, de nerfs, c'est moyen, un peu simpliste. de quelle bête parle-t-on ? D'une vache ? D'une poule ? D'une grenouille ? D'une girafe vicelarde et meurtrière ? Cette violence et cette immoralité, c'est l'humain. C'est tout.
Bon, et d'ailleurs, qui est humain là-dedans, si Thérèse et Laurent sont des "bêtes" ? La tante ? Elle est bien aimable en surface, mais c'est un monstre d'égoïsme en profondeur : Thérèse n'est pour elle qu'un jouet de Camille. Camille ? C'est aussi un monstre d'égoïsme, et de bêtise. Les amis du jeudi ? de parfaits idiots. Ils ne voient rien de rien. Zola montre tout cela, ce qui fait la noirceur, là vraiment très intemporelle, du roman. C'est plutôt là qu'il est intéressant, dans les interstices, dans les personnages secondaires qui dressent un portrait bien triste de l'humanité. Tous les personnages, à l'exception de Thérèse et Laurent, semblent morts...Thérèse le répète souvent.
Un paradoxe intervient donc, qui fait la force du texte malgré la désuétude de certains éléments : les seuls êtres qui tentent de vivre sont les affreux, les damnés, les assassins. Ils tentent de vivre, mais ne parviennent qu'à la bassesse la plus extrême, l'hypocrisie, le mensonge, la destruction de toutes les valeurs. On ne voit pas d'issue à cette horrible impasse. Zola n'en propose pas. Ni rédemption, ni possibilité d'échapper à la mort lente de l'ennui d'une vie sans passion. Tout au moins les personnages sont trop limités pour voir quoi que ce soit, et nous ne serons pas plus éclairés.
C'est là que j'ai compris pourquoi le roman se nomme "Thérèse Raquin", et non plus "Un mariage d'amour", comme la nouvelle dont il est tiré. Parce que la solution, c'est Thérèse. Si Thérèse, symbole de toutes les jeunes filles, avaient été correctement élevée, comme un sujet pensant et libre et non comme un objet, rien ne serait arrivé. Elle n'aurait pas épousé Camille, elle ne serait pas tombé amoureuse du premier taureau venu, elle n'aurait tué personne. Elle aurait eu sa chance. Ce roman est donc, une fois encore, une critique violente de l'éducation ( du dressage) des filles, de leur négation en tant que personne. En cela il n'a plus rien de désuet, il est totalement d'actualité, et il est très brillant.
Excusez-moi d'avoir été un peu longue.
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Deux bonnes raisons m'ont poussée à lire (ou relire ?) Thérèse Raquin
- le Z du challenge ABC
- l'envie depuis longtemps de relire des classiques.
Et bien, je ne suis pas déçue.
Si les descriptions minutieuses et détaillées des lieux, au début, m'ont un peu fait craindre l'ennui, j'ai été captivée par la famille Raquin.
Un huis-clos étouffant dans cette sombre mercerie située dans un sombre passage.
Et puis l'amour, la passion qui mènent au drame et ensuite le remord et le malheur qui enchaînent les deux amants.
Quelle maîtrise de l'écriture ! Quelle analyse subtile des sentiments, des transformations psychologiques !
Voilà qui me donne bien envie de m'attaquer un jour à la longue série des Rougon-Macquart.
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