AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de dourvach


Palpitant essai historique - et portrait psychologique - édifié par Stefan Zweig, paru à Leipzig en 1935 ("Maria Stuart", éditeur : Insel Verlag), le pays étant soumis à la connerie nazie (bien sûr issue des urnes) depuis 2 années... L'ouvrage fut prestement traduit (dès 1936) de l'allemand en français par l'ancien ouvrier typographe Alzir Hella avant-guerre... et devint un grand succès populaire, tout comme son "Fouché" ("Joseph Fouché, Bildnis eines politischen Menschen", 1929) et sa "Marie-Antoinette" ("Marie Antoinette, Bildnis eines mittleren Charakters", 1932) ...
A nouveau un chef d'oeuvre de noirceur et de composition en clair-obscur (on pense sans cesse aux portraits de le Caravage ou aux scènes tragiques d'Artemisia Vespucci), par ailleurs fruit d'une documentation hautement maîtrisée. Traversant tout l'ouvrage, son axe central est ce duel feutré pour acquérir, conserver ou augmenter son propre Pouvoir (une idiotie sans nom, mortifère et increvable) - un duel né d'une rivalité permanente mais constamment non-dite entre "Queen Elisabeth" et "Queen Mary" : un épuisement de deux énergies humaines, ici patiemment retracé, année après année... Choc incessant né de leurs psychologies si dissemblables... La plus froide et habile des protagonistes seule survivra... Les imprudences, "légèretés" de moeurs ou tous autre signes de "romantisme" des coeurs se payent, bien sûr, au prix du sang. On songe aussi bien au "MacBeth" de William Shakespeare (composé entre 1606 et 1611, drame plusieurs fois évoqué par Zweig) que, pour ce qui est du portrait de l'aventurier Bothwell, à "La Légende de la Nonne" de Victor Hugo, superbement mise en musique par de Georges Brassens :
"Or, la belle à peine cloîtrée,
Amour en son coeur s'installa.
Un fier brigand de la contrée
Vint alors et dit : Me voilà !
Quelquefois les brigands surpassent
En audace les chevaliers.
Enfants, voici des boeufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers.

Il était laid : les traits austères,
La main plus rude que le gant ;
Mais l'amour a bien des mystères,
Et la nonne aima le brigand.
On voit des biches qui remplacent
Leurs beaux cerfs par des sangliers.
Enfants, voici des boeufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers."
Lien : http://www.latribudhotel.can..
Commenter  J’apprécie          272



Ont apprécié cette critique (26)voir plus




{* *}