Marie Stuart

Quelle vie ! C'est Games of Thrones sans les dragons. Une histoire de pouvoir, de vengeances, d'assassinats, de lettres secrètes et d'espions, de châteaux en Écosse et de cour française, de guerres et de complots, magnifiquement décrite par Stefan Zweig. Un bémol cependant sur le sexisme de l'auteur, qui met sur le compte du genre féminin la mesquinerie, la haine, la passion, comme si les hommes ne pouvaient pas éprouver ces sentiments. Le plus écœurant est la description d'un viol dont voici quelques extraits : « "Il se fait de son corps possesseur", il la prend par surprise ou la viole (qui peut mesurer la différence dans de tels instants où la volonté et la résistance se fondent si voluptueusement ?) » et « En l'espace d'un instant la haine peut se transformer dans l'âme d'une femme en amour, et son orgueil offensé en aveugle soumission, son corps peut vouloir follement ce qu'une seconde encore auparavant il avait refusé avec la dernière énergie ». Ces propos font retomber Stefan Zweig de plusieurs tiroirs dans mon estime.