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Critique de dourvach


Le joli petit monde des "biographies" de Stefan Zweig est l'avatar de "La Comédie humaine" De Balzac : on y dépeint l'humanité ordinaire... et quasi-immuable, ici au fil des siècles.

Certes, récits vus par le prisme d'un destin (tragique, pour l'essentiel) tout particulier... Courbe existentielle de quelques figures "historiques" saillantes et révélatrices d'une Epoque, ni plus ni moins "barbare" ou cruelle qu'une autre : Joseph Fouché, Marie-Antoinette, Marie Stuart, Honoré [de] Balzac, Sigmund Freud, Magellan...

Ce petit "livre de poche" (282 pages) non seulement ne dépare pas la série des biographies... mais l'éclaire en nous passionnant pour un personnage antipathique et, osons le dire, touchant puisqu'il mérite notre compassion -- grâce à l'éclairage empathique que pose sur lui notre nouvelliste viennois "compassionnel" favori...

Répétons-le encore ici : l'autrichien Stefan Zweig est un CONTEUR et -- comme nous le dirions aujourd'hui -- un "bosseur fou", un perfectionniste (dans ses recherches biographiques puis dans le cisèlement de ses phrases et sa pensée, toujours brillantes) [Cf. son "Balzac" : dix années de son énergie vitale consacrée à cet autre grand homme des lettres... ], obsessionnel du "petit détail vrai" (ce qui nous ramène à la matière des romans de Simenon, "bosseur fou", lui aussi d'une prolixité extraordinaire dans une qualité également constante et extraordinaire...)...

La saloperie de "Jo Fouché" ne nous est pas masquée ; cependant, nous sommes "avec lui" , nous soufflons et respirons d'aise quand le "mitrailleur de Lyon" vient à bout -- sournoisement, certes, mais par habile tactique -- de la saloperie rigide et autocratique de Maximilien de Robespierre !

Nous sommes presque navrés de sa fin misérable, fruit du désaveu royal -- final, sournois mais logique -- vis-à-vis d'un "régicide" parmi d'autres...

Epoustouflés par cet art de survivre, de passer "à travers les gouttes" (ou plutôt des flots de sang de l'invention du Docteur Guillotin...)

Car il nous émeut, ce salopard de Fouché ! Il est comme nous : humain... Il tenait, au fond, juste à "sauver sa peau" et accessoirement : "faire son trou" et "avoir sa part du Gâteau" en ces temps plus que changeants et troublés...

Et tout cela, Stefan Zweig nous le fait RESSENTIR sans jamais rien surligner ! Et le respect constant de la vérité humaine de tous ces personnages croisés... Si loin des vulgarités ("flatte-goût-du-jour") d'un Jean Teulé prostituant son écriture dans l'imbécile "Heloïse, ouille !" (!!!)

Bref, DE LA LITTERATURE, pas de la pâtée industrielle à Gros-Blaireaux : une expérience humaine relatée en 1929, et qui restera dans nos consciences de lecteurs pour longtemps.

C'est que... Stefan Zweig était un ARTISTE, lui ! ;-)
Lien : http://www.regardsfeeriques...
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