C'est un talent très particulier que celui de
Stephan Zweig, de décrire si justement, en quelques dizaines de page, un sentiment aussi profond et dévastateur que celui de
la peur.
Comme le peintre qui en quelques coups de pinceau fait émerger un paysage, un personnage, une ambiance.
Il en décrit les effets physiques, cette vitrification du souffle et de la pensée, la panique des sens.
Mais aussi, et peut-être surtout, le désespoir qui en est à la fois la cause et la conséquence, ce sentiment d'avoir brisé tout avenir, d'être tombé au fond d'un gouffre sans perspective de retour .. le caractère implacable de la flèche du temps.
Il en reste cependant une perspective, celle de reconstruire, peut-être plus fortement, sur ce champs de ruine, une vie nouvelle.
La peur et le désespoir, un peu comme une révélation de soi.
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