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Critique de LydieetsesLivres


Le joueur d'échecs est un texte sombre que l'on comprend et donc apprécie davantage quand on connaît les circonstances dans lequel il a été écrit. Stefan Zweig a écrit cette nouvelle fin 1941 juste avant de se suicider en février 1942. Il se sent à l'époque las et désespérément impuissant devant la toute puissante et arrogante Allemagne nazie.

Dans le joueur d'échecs, le narrateur est autrichien (comme l'auteur). Il est sur un paquebot qui le conduit de New York à Buenos Aires (C'est au Brésil que Stefan Zweig a fini sa vie). Czentovic, le champion d'échecs fait également parti du voyage. L'auteur insiste sur les origines modestes, l'inculture et les incapacités à apprendre du champion. Il est également décrit comme vaniteux, impertinent, grossier. On détecte rapidement que Czentovic est le « méchant » de l'histoire. Mais voilà, plusieurs années qu'il rapporte toutes les compétitions d'échecs, il est l'incontestable champion de ce jeu qui ne laisse aucune place au hasard.

Le narrateur est rapidement intrigué par ce personnage détestable. Il décide donc d'organiser de parties d'échecs dans le salon pour attirer le champion. le subterfuge fonctionne puisque le champion jette un coup d'oeil mais acceptera une parte seulement si elle est rémunérée. Les parties s'enchainent et le champion accumulent les victoires jusqu'à ce qu'un mystérieux voyageur intervienne et conseille les joueurs qui grâce à lui font pat. C'est cet inconnu qui devient le véritable héros de ce récit. Il prétend ne pas connaître les règles de ce jeu. le narrateur intrigué par cette révélation va questionner l'inconnu. Cet homme, Monsieur B. lui révèle les circonstances qui l'ont amené à jouer aux échecs avec toute la démesure de la situation.

Une partie est enfin organisée entre Czentovic, dont certains traits sinon tous l'assimilent à l'Allemagne nazie et M. B qui symbolise qui pays envahis. Stefan Zweig est mort avant la fin des combats cependant sa vision n'est pas très optimiste car il finit le roman par cette phrase prononcé par Czentovic : « Pour une dilettante, ce monsieur à vrai dire était remarquablement doué ».

Cette nouvelle est très agréable à lire, l'histoire est prenante mais elle prend un tout autre sens lorsque l'on découvre le parallèle avec la seconde guerre mondiale. Les mots de Stefan Zweig sont simples et fluides. On peut cependant être choqué des propose de Monsieur B qui déclare que la torture qu'il a subit est pire que les horreurs des camps de concentration. Mais on l'excuse car il est lui aussi une victime et ce qu'il décrit vient s'ajouter à la longue liste des barbaries nazies.

La construction narrative que l'on retrouve dans d'autres nouvelles de l'auteur, est intéressante puisque le personnage central de la nouvelle, celui qui porte la force du récit n'est pas celui que l'on soupçonne au début.

J'ai trouvé ce texte trop mais c'est sans doute à cause des son nombre de pages réduit qu'il est si fort et si intense. Assurément, je lirai rapidement d'autres livres de cet auteur.
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