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Prodigieux! Coup de coeur absolu❤️
Je n'avais jamais lu le Stefan Zweig biographe je peux désormais dire qu'il en est un de génie. J'ai terminé ce livre le coeur serré. Complètement soufflée. Sacha Guitry disait « lorsqu'on vient d'entendre un morceau de Mozart, le silence qui lui succède est encore de lui » je peux appliquer cette citation à Zweig. Je suis restée longtemps prostrée dans le silence imprégnée de ses mots, chavirée par la puissance de son souffle romanesque, pensant à Marie Antoinette, à sa destinée tragique, et aux heures sombres de l'Histoire… Zweig n'est pas historien mais il insiste sur la véracité de ses propos qui s'appuient sur un solide travail d'archives.
Dans ce récit épique il dissèque les raisons du glissement vers l'impopularité de cette reine admirée et acclamée avant d'être clouée au pilori. Sous sa plume Marie-Antoinette devient une véritable héroïne de roman. Les faits historiques sont passionnants car dignes d'une grande tragédie mais le vrai intérêt de cette biographie c'est leur liant: le style de Zweig. Ses mots, sa poésie font toute la différence. Il introduit une dimension psychologique chez son personnage, se met dans sa peau et nous permet de la comprendre et d'éclairer sa trajectoire. Il lui donne une âme et c'est bouleversant. On suit la reine de son arrivée à la cour de Versailles jeune Dauphine frivole et impétueuse à la reine déchue.
Versailles comme si vous y étiez!
Alors très mondaine, elle « tourbillonne jupes au vent », enviée et admirée, dans les jardins de la cour sans la retenue exigée. Elle et son époux Louis XVI roi « sans nerfs » mou, indécis et indolent n'écoutent pas leurs conseillers et délaissent les affaires ainsi que le peuple au profit de loisirs superficiels et dispendieux.
Installée au petit Trianon elle s'entoure de personnes douteuses.
Le feu couve sous la cendre. Victime de manoeuvres politiciennes, de cabales, d'intrigants et factieux elle avance sans le savoir sur le chemin noir de la destinée.
Le tocsin de la révolte ne tarde pas à sonner et oblige le couple royal à quitter sa demeure et rejoindre les Tuileries après la prise de la bastille et l'assaut de Versailles, abandonnés de tous. Seul reste auprès de M.A son favori avec qui elle entretient une romance forte et touchante: Hans Axel de Fersen. le récit est foisonnant et palpitant avec ses maintes intrigues comme l'affaire du collier ou celle de l'oeillet. Les scènes de l'assaut de Versailles et des Tuileries, les nombreux plans de fuites (à Varennes notamment) du couple relèvent d'un très bon polar, on lit leurs péripéties le coeur battant. Emprisonné au Temple, Louis XVI sera guillotiné, sa mort mettant fin à 10 siècles d'autocratie. La reine, transférée à la prison de la conciergerie, fera l'objet des pires calomnies et sera condamnée à mort sans preuves. le récit du procès est mémorable tout comme les derniers moments déchirants de Marie Antoinette en prison avant l'échafaud privée de ses enfants, tout comme sa dernière lettre écrite à quelques heures de son exécution ou comme les extraits des lettres de Fersen qui l'aimait profondément. Celle qui fut « déesse de la grâce et du goût » terminera mutilée, jetée sans pitié dans la fosse commune et presque aussitôt dans l'oubli. La fin est poignante. Cette biographie sublime impossible à lâcher m'a captivée autant que bouleversée ce livre rejoint mon panthéon littéraire.
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Stefan Zweig - Marie-Antoinette - 1933 : En plus d'être l'oeuvre d'un des plus grands écrivains du 20°siecle, cette biographie était aussi une formidable mise en situation psychologique de personnages qu'on avait jusque-là trop souvent étudiés superficiellement. Il fallait en savoir beaucoup sur l'être humain et ses ressorts pour faire une analyse aussi pointue de l'existence de Marie-Antoinette. Jeune femme élevée dans du coton, maintenue dans une certaine ignorance par une éducation délétère, caractérisée par une absence de gout pour les choses littéraires (Elle n'aurait quasiment jamais ouvert un livre de sa vie) et adepte des réjouissances et des fêtes, Marie-Antoinette se retrouvait bombardé à quinze ans reine de France. À ses côtés l'époux que la providence lui avait choisis n'était qu'un gros garçon timide dévoré par l'incertitude et par la peur d'embarrasser les autres. Louis XVI trimbala toute sa vie une timidité maladive et une paralysie au moment de décider qui se ressentira tragiquement à l'heure des choix cruciaux de son règne. de plus son incapacité pendant sept ans à honorer sa jeune épouse lui vaudra d'être toute sa vie en infériorité et redevable à cette reine dont tout le monde à l'époque ventait l'allure et la beauté. Alors que le roi fidèle à son caractère s'enlisait dans des actions que lui dictait la fange la plus extrémiste de la noblesse (Prélèvement d'Impôts supplémentaires, renforcement de certains privilèges) il emmenait de l'autre coté la France à la ruine dans une aventure américaine encouragée par les sujets les plus libertaires de sa cour. Incapable de faire les reformes qui auraient pu améliorer le sort de ses peuples, ravagé par la douleur d'avoir perdu son fils ainé pendant des états généraux qui actèrent les vrais débuts de la révolution, Louis XVI à aucun moment ne sut imposer une volonté qui aurait pu sauver l'essentiel de la royauté. Pendant ce temps Marie-Antoinette promenait sur la vie une insouciance qui lui valut très tôt la haine des français excités par les nombreux pamphlets et caricatures qui circulaient jusqu'au coeur du château de Versailles. Difficile à cette époque de trouver des excuses à cette femme qui se complaisait dans un statut de fashion victime habituée à ce que chacun de ses caprices soient exécutés. Elle n'était bien sûr pas responsable du déficit de la France comme on a pu le dire à l'époque mais les injustices liées à la misère et aux impôts faisaient passer ses dépenses comme autant de provocations. Responsable en partie moralement de la situation tendue qui amena les parisiens à prendre la Bastille, Marie-Antoinette trouva dans les épreuves subies la force qui fit enfin d'elle une souveraine. Stefan Zweig disséquait avec un implacable réaliste les évènements marquants de sa vie sans rien omettre de ses torts ou de ceux de son entourage. Il donnait une vision unique des moments les plus controversés d'une existence dédiée pendant longtemps à ses seuls plaisirs personnels. L'affaire du collier, sa liaison amoureuse avec le comte de Fersen, la construction et l'entretien de son hameau au petit Trianon, autant d'épisodes que l'illustre écrivain nous faisaient vivre de l'intérieur montrant la femme dans son plus simple appareil. Tout n'était pas négatif non plus dans ce récit qui soulignait aussi la simplicité de ce couple royal foncièrement bienveillant mais qui eut la malchance de ne pas être à sa place dans ce siècle. La deuxième partie du livre qui abordait les heures sombres de la révolution était la plus intéressante, elle dénouait avec une rare véracité le drame sous-jacent qu'on ressentait dès le début de la lecture. Dans l'emprisonnement, lors de son procès, lors de sa mort même Marie-Antoinette su enfin montrer la grandeur d'âme et l'empathie qui lui manquèrent tant durant sa vie… une des plus belles biographies historiques jamais écrite
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De son arrivée en France, jeune adolescente autrichienne admirée par le peuple, à sa fin sur l'échafaud en reine détestée, Stefan Zweig s'attache à réhabiliter Marie-Antoinette sans taire ses erreurs. Il relate ainsi, en détail, sa trop grande distance avec le roi, ses dépenses faramineuses, son amour passionné pour le comte Axel de Fersen ou l'affaire du Collier. Mais il montre aussi que Marie-Antoinette, la belle frivole, dépensière, joueuse et insoumise reine de France s'est révélée à la fin de sa vie (un peu trop tard, il est vrai) une femme réfléchie, courageuse et profonde.

Une excellente biographie de Marie-Antoinette, brillante et documentée, dans laquelle Zweig analyse à la perfection la psychologie de son personnage. Dans ce récit passionnant de la fin d'une époque et d'une vie hors du commun, on comprend aussi les enchaînements qui ont conduit à une mauvaise évaluation des situations et à la prise de funestes décisions.
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Elle n'a pu maîtriser son destin en raison de sa naissance, peut-être au mauvais moment, peut-être au mauvais endroit. Elle était une enfant lorsque l'on négocia son union avec le Dauphin de France. Pas de choix possible quand il s'agit de politique et de diplomatie. Elle arrive en France à quinze ans, on l'oblige alors à oublier son enfance, à quitter sa famille et c'est en pleurs qu'elle arrive à la cour de Versailles.


Marie-Antoinette n'a pas plus choisi d'être reine que son époux Louis XVI. Cette jeune fille « évaporée » d'après ce qu'écrit Marie Thérèse d'Autriche, sa mère, n'a jamais aimé se consacrer aux études, et encore moins se mêler des affaires de l'Etat.

Alors que peut-on lui reprocher ? Ses fêtes galantes ? ses dépenses ? Son envie de vivre ? Hélas oui, c'est bien ce que le peuple lui reprochera, avec de surcroît, quelques erreurs d'appréciation des événements et quelques initiatives dangereuses, ce qui la précipiteront en prison et la mèneront à l'échafaud.


Elle mérite certainement l'indulgence aujourd'hui pour maintes raisons. C'est ce que démontre Stefan Zweig, dans cette brillante biographie sérieusement documentée, passionnant exposé sur l'histoire de cette femme, sur le contexte historique : la société féodale vue du côté des aristocrates, puis la révolution française. j'y ai appris beaucoup, ne connaissant de Marie-Antoinette que ce que l'on a laissé entendre au cours de l'histoire et qui n'est pas toujours vrai (nombre de lettres de sa part étant reconnus comme des faux aujourd'hui).

Je me suis plongé avec délice dans le quotidien de cette dame, attendrie parfois, révoltée souvent : On a bien écrit une déclaration des droits de l'homme en 1789, mais ce ne fut qu'un texte, le pouvoir soudain étant monté à la tête de beaucoup de révolutionnaires, et Marie-Antoinette en a fait les frais et a subi des humiliations, des souffrance morales. Elle a su garder la tête haute et affronter la mort avec dignité.


Destin funeste qui la fit entrer dans l'histoire sans tomber dans l'oubli.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Je ne rajouterai pas un résumé supplémentaire à ceux déjà forts bien écrits, mais je m'empresse de conseiller à ceux dont l'histoire les laisse indifférent de se plonger dans cette biographie de Stefan Zweig. Je suis quasi certaine qu'il saura les réconcilier avec cette matière trop souvent déformée ou restreint, rébarbative dans nos cours scolaires. Ici, en lisant l'histoire de Marie-Antoinette, tout s'éclaire, car l'auteur a su nous livre une réelle biographie simple, allant jusqu'à la psychologie des personnages et leurs regrettables conséquences. On cerne parfaitement bien Louis XVI et son épouse, on compatit aux erreurs de leur jeune règne, mais on déplore que peu de gens soient venus leur inculquer plus de rigueur et de détermination dans leurs fonctions. Marie-Antoinette tout comme Louis étaient des enfants quand ils ont été couronnés. Comment juger des enfants de leur incapacité à maintenir un royaume et donner une vie décente à tous les habitants de France et Navarre. Zweig s'emploie à dire sans juger, les erreurs, les abus, mais aussi la bonté des uns et des autres, les qualités. Tout est dit sans prendre partie.
J'ai découvert une autre facette de ces deux personnages, et je ne peux conseiller à tout étudiant de lire ce livre qui lui offrira sans nul doute une belle lumière sur ces ombres de l'histoire trop souvent truquée par de faux écrits et témoignages.
D'ailleurs l'auteur explique à la fin du livre qu'il s'est appuyé sur des archives authentiques et non des faux, ou des trop nombreux couches de mensonges des uns et des autres.
il va à l'essentiel sous une plume romanesque et très agréable, si ce n'est le tragique destin de cette tranche d'histoire, la lecture est un vrai bonheur et plaisir.
Je suis plus enchantée de découvrir cet auteur dans ce genre car les peu de livres que j'avais lu, m'avaient laissé quelque peu mitigée. J'avais adhéré à sa plume, mais pas au sujet de ses romans.
Je vais de ce pas, rechercher les autres biographies de sa plume.
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Encore une fois, je suis impressionnée et charmée par le talent de Stefan Zweig pour la biographie : son art de choisir dans l'histoire des personnages passionnants par leur destinée, leurs qualités ou leurs contradictions, son don pour saisir et transmettre leurs motivations, leurs pensées et leurs sentiments, le tout avec selon les moments le sens de la formule qui fait mouche ou un style si juste qu'il s'efface devant le récit.

De fait, Marie-Antoinette m'a conquise, du début chez l'austère et puissante impératrice Marie-Thérèse à la fin sur l'échafaud. Cette jeune fille tourbillonnante et frivole, incapable de s'appliquer à l'étude ou à tout autre sujet sérieux, est pourtant une femme bonne, aimante et non dénuée d'intelligence. Mais elle est mariée à un roi faible et à un homme peu viril, elle vit loin de sa famille sage et pleine de bon conseil, et la cour de Versailles est faite de faux-semblants et de tentations...

À force de fêtes, de dépenses et d'injustice, "l'Autrichienne" devient très impopulaire auprès des Francais, alors même que le temps, la maternité et l'amour l'ont rendue plus réfléchie, plus économe et plus digne. Trop tard ! La révolution est en route, et ce n'est pas son mari Louis-XVI-Le-mou qui pourra arrêter quoi que ce soit, ni même les familles royales française et autrichienne qui sont trop pressées de ramasser les miettes du pouvoir ou des territoires pour intervenir...

Alors Marie-Antoinette doit se battre seule, ou presque, pour sauver sa couronne, sa famille, sa vie et sa dignité... Courageuse et forte, elle montre au peuple et à l'histoire son vrai visage, celui d'une reine de France et d'une digne fille de l'impératrice Marie-Thérèse, qui garde son bon coeur et la tête haute dans la déchéance, lors de son procès ou devant son bourreau.

Oups, j'ai fait un résumé, pourtant un tel destin ne tient pas en 3 paragraphes... surtout que Stefan Zweig l'enrichit d'analyse psychologique, d'anecdotes piquantes, amusantes ou pertinentes, d'explications sur les événements tels l'affaire du collier ou la fuite à Varenne, d'une foule de portraits de royalistes, de révolutionnaires ou d'hésitants comme La Fayette ou Mirabeau, de quelques clichés sur la sexualité, d'extraits de correspondance, et même de traits d'humour sur le roi, le coiffeur ou Mme Étiquette... En un mot : bravo, à Marie-Antoinette et à son auteur !

Lu dans le cadre du challenge Zweig de Sofy74
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Stéfan Sweig où la réhabilitation de Marie-Antoinette.
Une écriture riche et haletante qui nous conduit dans l'antichambre de la reine à l'époque du déclin royaliste. Passons la tête et nous y découvrons notre jeune roi dont l'esprit encore en culotte courte se joue plutôt des rouages d'une mécanique plutôt qu'à conduire une garde sautant en selle sous l'impulsion d'ordres mystérieux.
La reine guère plus mature n'a pas non plus rangé ses jouets et rêve de liberté. Elle quitte Vienne à 14 ans pour regagner le palais. Port altier et fort belle la dauphine ne passera pas inaperçue, un petit bien pour un grand mal. On aurait mis un laidron c'eut été plus raisonnable, pour le reste fallait demander à Geneviève (de Fontenay voyons !).
Et là, c'est la mise à nue, précisément de la reine, circulez Messieurs y a rien à voir !
Stefan Sweig nous opère un décryptage des sens et coule l'essence de toute l'histoire de France. La transparence des personnages nous éclaire sur bien des points de cette sombre histoire.
Les complots ourdis tour à tour, contre le roi, contre la reine, d'autant que cette dernière tarde maintenant à programmer la gestation du futur héritier. C'est tout de même pour ça qu'elle est là. Pour oeuvrer à la réconciliation des deux pays, en assurer le maintien et asseoir la descendance du roi sur le trône.
Aussi Marie-Antoinette voit-elle ses aspirations de liberté contrariées par l'austérité de la demeure et mille yeux rivés sur elle, ceux d'en haut peu bienveillants et ceux d'en bas, le peuple, pourtant plus clément, qui gronde au fur et à mesure que s'édifie sur sa tête, une choucroute ou au choix, une immense pièce montée. Paris a faim et les sans-culottes eux sortent (heu !) les crocs...
Je vous abandonne un moment à la consistance du texte pour revenir à l'ultime tumulte.
Après le passage de cette sanglante révolution, une question subsiste encore. Fallait-il tuer le roi ? Et encore ou encore moins la reine ?
N'était-elle point déjà morte et de la pire façon bien avant de parvenir à l'échafaud. Passée en si peu de temps d'un hôtel cinq étoiles au cachot et séparée de ses enfants.
Tandis qu'on la disait si peu encline aux études et plutôt dissipée, voilà qu'on la découvre entre quatre murs habitée par une vraie intelligence qui transparait dans ses écrits. Son dernier souffle s'exprimant dans une lettre adressée à ses enfants où elle leur déconseille vivement toute idée de vengeance et leur recommande l'espoir. Elle leur rappelle les valeurs qui ont unis leur famille et aspire pour eux à une vie heureuse.
Et puis ce dernier questionnement, hormis bien sûr toute complicité féminine ?
Est-ce Fersen qui alluma cette étincelle qui brilla toujours dans le regard de Marie-Antoinette ? L'amour a-t-il été consommé entre ces deux personnages ? Lecteurs à vos lunettes, démêlons l'intrigue pour répondre à cette question brûlante. Au roi, le tic-tac de l'horloge et à la reine celui du coeur !...
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Je pense que la plume de Stefan Zweig est magique, c'est-à-dire qu'elle peut rendre attrayant n'importe quel sujet traité par l'auteur. La preuve : moi, qui d'ordinaire n'éprouve pas de sympathie particulière pour L Histoire, rebutée entre autres par les dates et la généalogie des Rois impossibles à mémoriser, je dois vous avouer que j'ai savouré pleinement ce moment passé aux côtés de la reine la plus célèbre de France.

A travers cette biographie de Marie-Antoinette, l'étude psychologique que Stefan Zweig nous propose, tout en finesse et avec une précision d'horloger, nous montre combien le caractère de ceux qui ont le pouvoir peut influencer le cours de l'Histoire. Bien que sans complaisance, ce portrait reste cependant plein d'humanité. L'auteur décortique et tente de nous expliquer les attitudes, les paroles, les réactions de la future dauphine, à peine sortie de l'adolescence, à son arrivée en France, de la jeune Reine frivole dans les jardins de Versailles et enfin de la femme vieillie avant l'âge par les événements et meurtrie dans son coeur de mère, qui monte les marches vers l'échafaud.

Comme il le dit lui-même à la fin du livre, l'auteur a fait le tri parmi les témoignages et les écrits de l'époque, conservant seulement ceux susceptibles d'être authentiques si bien que le récit est d'un tel réalisme que mon libre-arbitre a fait une abstraction complète des faits et gestes qui auraient pu être malgré tout romancés.
Voilà le genre de récit indispensable à la culture qui aide à comprendre un pan de notre Histoire. 17/20
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Ce Stefan Zweig quand même ! Une fois de plus, à l'issue de la lecture d'une de ses oeuvres, je reste bluffée et impressionnée par son talent ! Car oui, ses talents d'écrivain et de biographe sont indiscutables…
Car oui, il a réussi le tour de force de me faire apprécier Marie-Antoinette, une jeune femme que j'avais depuis fort longtemps catégorisée écervelée, frivole et superficielle…..
Passionnée par l'histoire de France, je connaissais relativement bien le destin tragique de cette reine de France qui n'avait pas grand-chose pour me plaire et c'est vrai que je ne m'étais jamais attardée plus que cela à m'intéresser à elle.
Et il faut dire que sans Zweig, je n'aurais peut-être jamais lu une biographie la concernant et surement pas une biographie de cette qualité, il faut le dire.
Alors oui, Marie-Antoinette a été tout ce qu'on lui a reproché : frivole, superficielle, écervelée et bien d'autres choses encore…Mais finalement, est ce que tous les éléments n'étaient pas réunis pour que cela se produise ? Mariée à peine sortie de l'enfance à ce grand benêt de Louis XVI, elle n'a trouvé que des échappatoires futiles et dispendieux pour échapper au grand vide qui était sa vie….
Ce n'est malheureusement que bien trop tard qu'elle acquérir les dimensions et la noblesse que l'on peut attendre d'une souveraine digne de ce nom…. La Révolution lui aura permis de mourir dignement, et de contrebalancer son étiquette de « madame déficit »….
Une fois de plus j'ai savouré chaque ligne de cet auteur que j'apprécie énormément, que ce soit pour la qualité de son écriture ou pour son style inimitable.
Un petit moment de bonheur littéraire et puis c'est tout ….

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Autant que je l'avoue d'emblée, l'histoire, ça a été la hantise de mes années d'école. Je ne comprenais pas alors l'intérêt d'apprendre des dates d'époques bien lointaines dont je n'avais que faire. Malgré ce désamour, il y avait une figure qui me fascinait. J'aimais Marie Antoinette ! Cette reine arrivée presque enfant, seule dans un pays étranger, afin d'épouser un inconnu et devenir reine de France me semblait l'image même d'un destin aussi fabuleux que terrifiant.

Bien des années plus tard, j'ai toujours la même fascination pour Marie Antoinette et en lisant cette fabuleuse biographie de Stefan Zweig, j'ai été frappée par la minutie avec laquelle l'auteur nous présente cette femme hors du commun.
J'ai aimé retrouver à travers les descriptions des somptueuses noces dans la chapelle du château de Versailles, cette enfant émerveillée par le luxe qui l'entoure et le cérémonial dont elle est la vedette.
En devenant l'épouse d'un jeune garçon pour le moins indifférent, elle se révèle frivole follement attachée à ses toilettes et bijoux.

Tout m'a passionnée dans cette fabuleuse leçon d'histoire, truffée de détails sur la vie quotidienne des monarques mais aussi sur la politique de l'époque.

Outre, le côté historique, je me suis régalée des descriptions des fêtes, des bals et de tout ce qui faisait le bonheur ce cette reine mal aimée.

L'écriture de Stefan Zweig fluide et précise m'a une nouvelle fois totalement conquise.
Je le connaissais bien sûr comme romancier et nouvelliste, mais c'est la première fois que je lis le biographe.
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