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Critique de OnIstanbulRooftop


Férue d'histoire contemporaine, passionnée par les guerres silencieuses qui ont jalonné le 20ème siècle, amoureuse des conflits qui n'ont pas encore trouvé leur réponse, Marie-Antoinette, de Zweig, était un livre qui "ne me parlait pas".

Que pouvait-il me raconter de plus que ce que je savais déjà sur la fin de cette royauté et sur cette Révolution que des heures et des heures de cours d'Histoire nous ont presque appris à considérer comme tout ce qu'il y a de plus banal ? Rien, j'imaginais.

Et quelle erreur, quelle erreur !

J'ai attrapé ce livre un jour de grand ennui, dans la bibliothèque familiale, après y avoir été poussé par deux avis concordants, selon lesquels ce livre était un incontournable. Je ne peux que m'incliner et tirer mon insignifiant chapeau à l'auteur de cette merveille, écrite dans un style impeccable et haletant, qui nous fait tourner chaque page avec une excitation digne d'un roman policier au suspense insoutenable. C'est pas faute de connaitre la fin, pourtant !

Marie-Antoinette est sans doute la Reine que l'on croyait tous bien connaitre. Moi, tout du moins. Reine du rococo pour les uns, archiduchesse dépravée pour les autres, victime d'opportunité de la sanglante Révolution un jour, diable pétri de toutes les mauvaises intentions le lendemain : Stefan Zweig compile avec simplicité chacune des facettes les plus connues de la dernière Reine de France, qu'il nous dépeint d'abord légère et frivole, difficile à apprécier.

La descente aux enfers se fait pourtant sentir, on l'entend presque arriver cette révolte, latente, qui mènera la future veuve Capet jusqu'à l'échafaud. D'entourée et admirée, Marie-Antoinette finit seule, consciente de toutes les pertes, digne dans sa douleur, femme enfin plutôt qu'enfant.

A chaque page, je me suis demandée ce que j'allais apprendre de nouveau, sur cette Révolution que je croyais connaître. Quels secrets, quel personnage, quelle explication pour tel ou tel évènement ? L'analyse est fine, travaillée, et derrière les évènements, se dressent enfin les hommes, les femmes et leurs psychologies, si essentiels à la compréhension d'une époque. Car derrière Marie-Antoinette se cachent aussi son apathique mari, Louis XVI (quel "journal intime" qu'il nous offre !), sa cour riche et insouciante, ses ami(e)s réel(le)s ou simulé(e)s, ses beaux-frères, sa mère (quelle femme !), ses enfants et son amant, si invisiblement important.

Résultat, j'ai avalé ce livre plutôt que je ne l'ai lu, et ces quelques 500 pages d'Histoire si importantes m'ont paru presque trop courtes. Premier Zweig de lu pour ma part, et certainement pas le dernier, car j'imagine qu'un tel biographe doit encore cacher de magistraux écrits dans sa bibliographie.

En un mot : bluffant !

(1/26, challenge ABC 2014 - 2015 - Lettre Z)
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