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EAN : 9782246168737
246 pages
Grasset (16/02/2005)
3.5/5   7 notes
Résumé :
Une évocation du poète Emile Verhaeren, une étude sur la direction d'orchestre d'Arturo Toscanini, un "Adieu à Rilke," des notes sur l'Ulysse de Joyce, une analyse du génie de Rimbaud, des lectures de Dante, Renan et Sainte-Beuve, une évocation de la poétesse Marceline Desbordes-Valmore... Tels sont les morceaux, au sens musical du terme, composant ce recueil. Profondeur, élégance et culture gouvernent des pages qui sont autant d'exercices d'admiration.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Souvenirs et rencontresStefan Zweig

Le Stefan Zweig biographe d'artistes est un tantinet verbeux et grandiloquent: un verbiage élitiste, une pédanterie flagorneuse pour ses pairs, nuls termes assez beaux pour sublimer les idoles sur leur Olympe Gotha, Empyrée (On a mis des majuscules)«toujours plus haut» aurait pu dire François de Closet, auquel il appartient comme il se doit et devant tant de grâces on se sent si «misérable ver de terre» que lever les yeux vers ces êtres de lumière infinie en est très pénible (surtout la lecture)!

Cet aspect frotte-manche chez Zweig est très déplaisant - lorsqu'on aime on ne compte pas dit-on- oui mais là c'est écoeurant a tel point que mis à part l'enfilade de perles verbales louangeuses on n'apprend pas grand-chose sur l'artiste lui-même sauf ses habitudes domestiques (la couleur des charentaises).
Louanges, les même, qui d'ailleurs s'appliquent indifféremment à tout les élus ( on appréciera l'étendu de son vocabulaire louangeur) et interprétations psychologiques à quatre sous, l'air frais de Vienne invite à l'introspection des autres !

La grâce, nous dit-il, ne touche que quelques uns et de l'autre coté «des millions de médiocres»(sic) dont je fais partie [ toi aussi lecteur] et donc on se retrouve un peu « gros Jean comme devant» lorsqu'un Zweig nous le rappelle. N'est-il point «bouffi de suffisance» cet aristo?

Il note le travail acharné, malgré la grâce, pour accéder à la perfection sauf que pour Rilke par exemple, lorsqu'il se tait, «son silence nous ravit» et donc, même quand ils ne font rien, les artistes ravissent. Merveilleux ! C'est très freudien. La grâce c'est quelque chose par contre pour les médiocres sortis de cuisine de Jupiter...oui il m'a agacé !

Toutefois il ne traite pas conformément tout le monde D'un coté les grands mêmes très grands, les «ceux qui sont en dessous » et La Femme torturée par les sentiments
En effet pour les maîtres c'est louanges sur louanges avec parfois un petit aparté sur l'épouse invisibilisée (comme on dit aujourd'hui) qui se sacrifie pour le grand homme et assure l'ordinaire
Pour les autres, la caste en dessous, Sainte Beuve par exemple qui a tout d'un artiste mais malheureusement n'accède pas au cénacle la critique négative est plus facile et Zweig ne s'en prive pas: Sainte Beuve serait un grand critique bavassier qui extorque des informations de ses interlocuteurs pour Renan qu'il ne sait pas trop comment prendre c'est neutralité louanges très distantes et conventionnelles
Pour La Femme, la seule, la poétesse Marceline Desbordes-Valmoreune Zweig livre analyse misérabiliste assez longue qui met l'accent surtout sur ses malheurs : enfance malheureuse, amours malheureuses, décès incessants Zweig, cancanier(et dire qu'il critique Saint Beuve), les cite tous, il n'en rate pas un : sa mère, ses quatre enfants, son frère et ses nombreuses amies
et là nous il apprend que c'est la douleur et les tourments incessants qui ont forgé l'art sublime de la poétesse. Point de grâce divine, point de travail acharné, mais des tourments diaboliques (ah les femmes ont de la chance tout leur est donné)
Pour les biographies de deux à trois pages par contre Zweig est excellent il est factuel, ne bave pas trop et va à l'essentiel On se demande donc pourquoi il se perd dans des circonvolutions cérébrales sirupeuses alors que la concision lui va à merveille

Certes c'est une lecture sociale (comme pour «le monde d'hier») car c'est l'aspect qui nous a interpellé et irrité et qui prend le pas sur le reste et donc « Sa Virtuosité » pour ses nouvelles n'excuse pas son arrogance et sa propension à magnifier indûment sans nuances les copains

il nous est pénible de voir un homme intelligent se fourvoyer autant dans le mépris de tout ce qui n'est pas de sa classe
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Dans son autobiographie, Stefan Zweig avoue se laisser porter à idolâtrer les personnes l'inspirant. Cela se voit dans plusieurs passages du livre, et aussi dans ces biographies.

En parlant de biographies, Zweig en a écrit beaucoup, les plus célèbres étant Marie-Antoinette, Trois Maîtres, sur Balzac, Dickens et Dostoiesvki. Souvenirs et rencontres est une compilation de biographies et d'essais sur des artistes.

Déjà, il faut dire que tout le chapitre sur Emile Verhaeren est tiré du Monde d'Hier, l'autobiographie hautement recommandable de Stefan Zweig. le choix est compréhensible, mais bon, parlez d'inédit pour celui-là...
D'ailleurs, l'origine de ces textes n'est pas donnée, pas plus que leur chronologie. Impossible donc de se repérer dans la vaste bibliographie de Zweig. Certes, ce n'est pas très important pour apprécier le livre, mais tout de même, un mauvais point pour Grasset.

Au niveau du contenu, donc: 13 textes, soit 13 chapitres. On commence en Belgique avec Emile Verhaeren, on croise des visages connus comme Gorki, Rimbaud, Goethe et Joyce avec son Ulysse, mais aussi des personnalités moins connues ou oubliées, comme Hans Carossa, Frans Masereel, graveur sur bois, ou Marceline Desbordes-Valmore, poétesse française et seule femme présente dans le récit.
Les écrits en eux-mêmes ne sont pas tous des biographies. Il y a un éloge funèbre à Rilke, un essai sur le Ulysse de James Joyce et un autre sur la poésie de Goethe.

La psychologie a toujours été le point fort de Zweig, qui parvient toujours à s'immiscer avec justesse dans l'esprit des personnes dont il parle. Malheureusement, la sauce ne prend pas toujours dans ces pages, Zweig manquant de recul par rapport à son sujet. Trop souvent, il se laisse aller à ne faire que vanter les qualités de l'artiste sur lequel il écrit, sans vraiment nous en parler. Cela se ressent sur certains chapitres, comme les deux premiers, mais surtout sur celui d'Ernest Renan, très court, mais qui ne nous apprend rien sur ce poète, si ce n'est qu'il était français.
Les autres textes, ceux qui ne sont pas touchés par ce défaut, ne déboussoleront pas les amateurs de Stefan Zweig, dont ils retrouveront le style. Sans être aussi réussis que Les très riches de l'humanité, certains textes se lisent très agréablement. le dernier, celui sur Marceline Desbordes-Valmore, est pour moi le meilleur du recueil.

Un recueil donc pas très recommandable, puis-qu'après tout ces textes n'étaient pas fait pour êtres réunis ensemble. J'aime à voir ce livre comme un apéritif dans la bibliographie de Zweig: un livre qu'on lirait rapidement, avant de passer à un plus réussi mais plus consistant, comme Les très riches heures de l'Humanité, ou le Joueur d'échec.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Pouchkine, l’ancêtre de la littérature russe, est de sang princier, Léon Tolstoï descend d’une antique lignée de comtes. Tourgueniev est un gentilhomme campagnard. Dostoïevsky est fils de haut fonctionnaire appartenant à la noblesse : tous sont nobles. C’est que dans la Russie du XIXe siècle la littérature, l’art, toutes les formes de l’activité intellectuelle sont réservées à la noblesse, comme elle possède territoires et châteaux, fleuves et mines, forêts et champs jusqu’aux hommes eux-mêmes, les serfs, qui font produire ceux-ci à la sueur de leur front. Puissance, fortune, postes officiels, connaissance et savoir sont l’apanage exclusif de cent familles, de dix mille personnes dans une nation de plus de cents millions d’habitants. Elles seules représentent aux yeux du monde la Russie, sa richesse, sa race, sa force et son cerveau.
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Les premières œuvres de Gorki ont provoqué dans le monde une réaction indescriptible, d’une puissance élémentaire, une sorte d’ébranlement, de secousse, de déchirement : une Russie nouvelle, chacun le sentait, venait de se faire entendre pour la première fois, et cette voix sortait de la poitrine gigantesque et oppressée du peuple. Certes dans leurs sublimes visions Dostoïevsky, Tolstoï et Tourgueniev nous avaient laissé pressentir depuis fort longtemps déjà la grandeur et la violence de l’âme russe. Mais Gorki, lui, représentait tout à coup les mêmes choses d’une manière différente avec plus de réalisme en quelque sorte : il ne peignait pas seulement l’âme, mais aussi l’homme lui-même tout entier, nu, la réalité russe, avec une netteté impitoyable, une exactitude documentaire.
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Vidéo de Stefan Zweig
Stefan Zweig, auteur à succès, se voulait citoyen d'un monde qu'unifiait une communauté de culture et de civilisation. Il n'a pas survécu à l'effondrement de ce «monde d'hier» qu'incarnait la Vienne impériale de sa jeunesse.
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