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Critique de Foxfire


Mes premières lectures de Zweig sont très récentes et donc peu nombreuses. Mais ces quelques lectures m'ont suffi pour apprécier la plume de ce grand auteur. « Amok », « Lettre d'une inconnue » ou encore « la ruelle au clair de lune » sont autant de preuves du talent de Zweig dans l'art du roman court. Ma lecture de « Vingt-quatre heures de la vie d'une femme » est venue me faire regretter une nouvelle fois d'avoir attendu si longtemps pour m'intéresser à cet auteur.

Avec « vingt-quatre heures de la vie d'une femme », Zweig m'apparait encore une fois comme un maître de la caractérisation. Il fait preuve d'une précision remarquable dans la façon de dépeindre l'âme d'un personnage. L'étude psychologique est fouillée, riche, et cela sans jamais sembler froide et désincarnée. Au contraire, cette véritable dissection psychologique procure beaucoup d'émotion. Les passions des personnages, que ce soit une subite passion charnelle ou la passion du jeu, sont si bien transcrites que le lecteur est proche de les ressentir lui-même.
L'art de Zweig culmine dans un passage absolument sublime où l'auteur décrit longuement les mains d'un joueur. Leurs mouvements sont décrits de telle façon qu'elles semblent vivantes, dotées d'une personnalité, de sentiments. Cette séquence absolument saisissante, très évocatrice, très visuelle, m'a rappelé une scène du film « Dillinger est mort » de Ferreri dans laquelle le personnage joué par Piccoli regarde un film expérimental dans lequel des mains évoluent en gros plan, comme animées d'une vie propre.

« Vingt-quatre heures de la vie d'une femme » ne vaut pas que pour ce passage. L'ensemble du récit est superbe. Très bien écrit, servi par une narration parfaite, ce court roman est une oeuvre très riche.

Zweig m'a encore une fois comblée avec ce texte si subtil, si finement ciselé, un véritable bijou. Il est vraiment un maître du roman court, il parvient à dire tant en si peu de pages… Je n'en ai décidément pas fini avec cet immense auteur.
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