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EAN : 9782073013750
Gallimard (06/07/2023)
3.94/5   143 notes
Résumé :
«Personnellement, je suis quasiment certaine que c’est lui l’assassin, mais il me manque la preuve ultime, la preuve inébranlable.»
Après la survenue d’un drame épouvantable, Betsy se replonge dans ses souvenirs.
Lui, personne ne peut l’imaginer en meurtrier calculateur. Pourtant, elle en a l’intime conviction… Qui soupçonne-t-elle d’avoir commis ce crime?

Deux nouvelles qui explorent avec justesse les sentiments qui peuvent nous habiter... >Voir plus
Que lire après Etait-ce lui ? (suivi de) Un homme qu'on oublie pasVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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"Personnellement, je suis quasiment certaine que c'est lui l'assassin, mais il me manque la preuve ultime, la preuve inébranlable."
Ainsi commence la seconde nouvelle qui donne son nom au livre.
Dans une langue qui est, comme toujours un régal à lire, Stefan Zweig nous fait nous interroger sur cette question essentielle : peut-on accuser sans preuve ?
L'intime conviction suffit-elle ou faut-il obligatoirement prouver la culpabilité ?
Le caractère odieux d'un crime justifie-t-il que l'on déroge à la règle fixée par la loi ?
Le sujet est grave.
Stefan Zweig n'en a pourtant pas fait une lecture austère, loin de là.
Il a mis beaucoup d'humour et de fantaisie dans son texte ; cela rend la lecture très agréable et fait par contraste encore plus ressortir l'abjection des faits.
Avec le talent que nous lui connaissons, l'auteur arrive en très peu de pages à donner vie à des personnages qui ont une réelle substance et à dépeindre parfaitement leur caractère.
L'un d'eux est particulièrement réussi et certaines passages m'ont particulièrement régalée. Nous avons tous croisé un moment ou un autre ce genre de personne : monsieur parfait ou du moins qui prétend l'être et le clame à tout bout de champ.
Parfaitement insupportable... et parfaitement bien créé et mis en scène par Stefan Zweig pour le plus grand plaisir du lecteur.
Cette seconde nouvelle est une grande réussite.
Je serai moins enthousiaste en ce qui concerne la première que j'ai trouvée pétrie d'angélisme.
Un homme qui passe sa vie à faire le bien autour de lui sans rien demander en retour, c'est très beau, c'est admirable... mais est-ce vraiment réaliste ?
Si l'humanité entière était honnête et désintéressée, oui, bien sûr, et ce serait merveilleux.
Dans notre monde égoïste et violent, je ne pense pas.
Je n'ai donc pas accroché à ce texte que j'ai trouvé vraiment trop peu crédible, mais vais garder précieusement le souvenir du second, réaliste et percutant.
Un livre très court qui se lit d'une traite, très original dans l'oeuvre de Stefan Zweig.
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Deux courtes nouvelles d'un maître du genre dans cet opuscule. le récit éponyme a surtout retenu mon attention. Comme souvent chez Stefan Zweig, l'intrigue est vue par les yeux d'un témoin, en l'occurrence la voisine du couple autour duquel tournera l'histoire.

L'auteur place petit à petit ses ingrédients, dressant un décor idyllique : deux demeures campagnardes, le calme, la tranquillité, un cours d'eau coulant avec flegme, ... Les époux témoins y vivent depuis déjà un bon moment. Ils accueillent un jeune couple qui s'installe dans la seconde maison.
Malgré son court format, Stefan Zweig réussit à dépeindre des caractères et des personnalités précises et construites en profondeur. S'ajoute à ce petit monde de bipèdes, un chien... C'est là que l'histoire se corse. Et nous offre un réel bonheur de lecture.

Est-il encore nécessaire d'appuyer sur les grandes qualités d'écriture de l'écrivain? Je ne crois pas. Et pour s'en convaincre toujours plus, il n'est qu'à lire encore et encore ce talentueux conteur.
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Stefan ZWEIG n'est plus à présenter. Son nom, ses écrits sont mis en évidence dans toutes les bibliothèques, les librairies et les réseaux d'échanges littéraires. Né en 1881, ZWEIG est toujours d'une grande actualité! Aiguisé par ses nombreux voyages, l'expérience du 1er conflit mondial qui le conduira à s'associer au mouvement pacifiste international dès juin 1917 et, surtout, par sa capacité jamais démentie de regarder l'humain avec lucidité et empathie même quand la critique de ses actes s'impose, il est et este une des belle plume humaniste qu'il nous est donné de lire avec félicité.
Dans ce très bref ouvrage contenant deux nouvelles, ZWEIG souligne l'existence d'hommes qu'on n'oubliera jamais et les qualités de vie qu'il leur attribue - rappelons-nous l'époque de ses écrits - ouvre une fenêtre d'authenticité sur le partage des biens et services à donner comme à recevoir!

La seconde nouvelle nous interroge sur l'équilibre devant présider à toute forme de relation entre l'Homme et l'Homme, entre l'Homme et l'animal. Mais au-delà, en surplus, il prolonge sa réflexion par une interrogation qui tenaille tant d'hommes et de femmes parmi nous : Avons-nous le droit d'accuser sans preuve factuelle ? Pouvons-nous décider de la culpabilité de l'autre sur base de nos seules certitudes, nos déductions, nos observations, croyances et cogitations de toute nature ? Qu'est-ce qui doit nous retenir d'accuser sans preuve ! … Quand on connaît les dégâts de la rumeur, comme ceux des non réponses avec lesquelles les victimes doivent parfois vivre, cette question d'éthique reste d'une actualité brûlante ! ZWEIG l'avait dit, déjà ! Et avec quelle maîtrise !
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Une nouvelle vraiment différente de ce que je connaissais de Zweig.
Le personnage central n'est pas une femme, ni un homme... mais un chien !
Et Zweig avec son talent habituel nous le ferait presque passer pour un homme, tant ses réactions sont proches de celles d'un homme.
Une histoire dont l'intrigue relève presque du polard et qui nous laisse une impression désagréable.
Difficile d'en parler plus sans révéler la fin...
Un livre qui sort du registre habituel de l'écrivain .
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Deux très courtes nouvelles extraites de "Romans, nouvelles et récits, Tome II".
*
L'écriture de Zweig est déjà en soi un plaisir de lecture intemporel. Je m'en délecte.
*
"Un homme qu'on n'oublie pas" est le récit d'une rencontre remplie d'humanité, d'optimisme qui nous invite à rêver à un monde utopiste où l'on ne subit plus l'emprise de l'argent.

J'ai pensé à l'excellent "Utopies réalistes" de Rutger Bregman.

"Je serais un ingrat si j'oubliais l'homme qui m'a enseigné deux des choses les plus difficiles de la vie : premièrement ne pas me soumettre au plus grand des pouvoirs de ce monde, le pouvoir de l'argent, et lui opposer ma pleine liberté intérieure ; deuxièmement, vivre parmi mes semblables sans me faire ne serait-ce qu'un seul ennemi ".

*-*-*-*

" Était-ce lui ?"
Betsy vit avec son mari au coeur de la campagne anglaise. Elle se remémore le drame terrible qui s'est déroulé lorsqu'un couple de nouveaux voisins envahissants était arrivé.

Comment, de comportements excessifs à outrance, les retournements de situation surviennent et se transforment en tragédie.

La démesure intempestive, l'exubérance cyclonique, les excès maladifs, basculent lors du point de rupture, dans la haine et la vengeance.
*
Analyse des caractères, mécanique des comportements, psychanalyse des personnages (clin d'oeil à l'amitié entre Zweig et Freud).
*
"Ce n'était qu'une présomption lancinante, cruellement lancinante. Ce n'était qu'un soupçon légitime, atrocement légitime. Mais il manquait la certitude, la certitude inébranlable".
*
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il faudrait des tomes et des tomes pour narrer la suite ininterrompue des excès générés par cette passion nouvelle ; nous entendions souvent de vigoureux aboiements provenant de la maison voisine. Or, ce n'était pas le chien qui aboyait, mais son maître, aplati au sol, qui s'efforçait en imitant le langage canin d'inciter son trésor à entamer avec lui un dialogue incompréhensible pour le commun des mortels. Le régime de l'animal objet de tous ses soins l'occupait davantage que le sien ; il observait scrupuleusement tous les conseils diététiques des professeurs ès science canine ; l'alimentation de Ponto était bien plus raffinée que celle de Limpley et de sa femme ; et comme il avait un jour été question de typhus dans le journal − soit dit en passant dans une tout autre région − on ne donna plus à boire au chien que de l'eau minérale ; qu'une puce irrévérencieuse s'avisât à l'occasion de rendre une visite au sacro-saint animal et de l'avilir ainsi avec scélératesse en l'obligeant à se gratter la patte ou à fouiller du museau dans son pelage, et Limpley se lançait avec ardeur dans cette triste besogne qu'est la chasse à la puce ; penché en bras de chemise sur une bassine pleine d'eau bouillie, armé d'un peigne et d'une brosse, il travaillait sans relâche jusqu'à ce que fût occis le dernier des hôtes indélicats. Il ne ménageait pas sa peine, ne reculait devant aucune humiliation, et jamais fils de roi n'eût pu être traité avec davantage de tendresse et d'attention.
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Dans les moments d'extrême détresse, le regard d'un animal peut être bien plus intense, je dirais presque plus éloquent que celui des hommes, car nous confions l'essentiel de nos sentiments, de nos pensées à la parole qui transmet, tandis que l'animal non doué de langage est contraint de condenser toute son expressivité dans sa pupille.
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Jamais, avant de connaître Limpley, jamais nous autres vieilles gens n'avions imaginé que des qualités aussi positives que la générosité, la franchise et la caleur des sentiments pussent vous pousser au désespoir par leur démesure intempestive.
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Jamais avant de connaître Limpsey, jamais nous autres vieilles gens n'avions imaginé que des qualités aussi positives que la générosité, la gentillesse, la franchise et la chaleur des sentiments pussent vous pousser au désespoir par leur démesure intempestive.
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L'inactivité ne peut que mener à la mélancolie, et cette mélancolie à son tour à une forme de haine envers cette gaieté provocante et épuisante pour tout être normal.
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Vidéo de Stefan Zweig
Stefan Zweig, auteur à succès, se voulait citoyen d'un monde qu'unifiait une communauté de culture et de civilisation. Il n'a pas survécu à l'effondrement de ce «monde d'hier» qu'incarnait la Vienne impériale de sa jeunesse.
Stefan Zweig et tous les grands auteurs sont sur www.lire.fr
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