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EAN : 9782010112942
298 pages
Hachette Jeunesse (30/11/-1)
3.98/5   449 notes
Résumé :
Don Juan Carlos, plus connu au Costa-Rica sous le nom d'El Frances, marche seul sur la plage et se dirige vers les montagnes du Panama. Accrochées autour du cou, ses bottes. Glissés à l'intérieur : son passeport et trois kilos d'or repartis dans chacune d'entre elles. Pour tout autre compagnon, un holster qui contient un gros calibre 44 Magnum, quelques bâtons de dynamite, un jean et une chemise. Juan Carlos laisse derrière lui pas mal de regrets et plus de 80 plain... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
3,98

sur 449 notes
C'est un livre d'aventures violentes que j'ai globalement apprécié pour le divertissement qu'il m'a donné. Peu m'importent la vie de son auteur et l'argent qu'il a gagné. C'est une écriture très vivante, certainement de macho, et alors? Je ne suis pas allé plus loin que l'histoire.

Et celle-ci est dense puisque le héros multiplie les aventures et les péripéties de tous genres. Il exploite une mine d'or au Costa-Rica, a des aventures sexuelles avec des nymphettes, mais aussi des prostituées, il affronte des voyous -- n'en est-il pas un également? --, se bat contre des serpents, des ivrognes, lit quand même un verset de la bible chaque soir, ainsi de suite.

Bref, on peut aimer le personnage ou le détester. Il ne fait rien pour l'un ou pour l'autre. C'est un gros vivant qui avance en écrasant pas mal de choses. Quelle est la part de vérité dans son roman? Pour ma part, je l'ai vu comme une fiction, écrite pas mal à la hache, donc ne pas rechercher une oeuvre littéraire dans cette lecture.


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C'est le premier roman autobiographique de l'aventurier Cizia Zykë. A ce titre Bernard Pivot l'invite à ApostropheS en 1982: le charisme du bonhomme et le récit de ses aventures vraiment vécues, contrairement à Gérard Devilliers(SAS) qu'il déteste, le mènent au succès immédiat.

A l'entrée des années 80, ce bourlingueur, la trentaine, vient de perdre son fils de 1 an. Pour tenter d'oublier ce drame, il part avec sa femmes flamber tout leur argent à Macao. A sec, ils repartent pour le Costa-Rica pour se refaire. A peine arrivés, ils se quittent. Son seul espoir de survie: c'est le piment de l'aventure. Alors il s'enfonce dans la jungle avec d'autres pour la quête de l'or.

Son côté "macho sans foi ni loi" fait merveille dans la jungle. Que de péripéties! Mais Zyke, avec son air "faut pas m'chercher",a le sens de l'amitié et met un point d'honneur à récompenser les types qui le suivent. Il est bon prince.

Certes ce n'est pas de la grande littérature mais un tel récit, brut, qui sent vraiment le vécu et raconté parfois avec humour, emporte l'adhésion.
Je l'ai souvent recommandé à des amis qui n'aimaient pas lire. A 20 ans c'était d'ailleurs la seule littérature qui pouvait m'intéresser. Maintenant j'ai élargi l'éventail de mes goûts mais ce genre d'écriture "coup de poing" demeure revigorante.
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Fiez-vous aux apparences ! le contenu est conforme à l'image. Les ray-ban, la barbe, le fusil d'assaut, la clop (version pétard), les tatouages, les pectoraux. Tout y est. Et aussi une propension à tirer à vue sur tout ce qui le contrarie, à s'entourer d'abrutis alcoolisés qu'il fait travailler comme des nègres -qu'il n'aime pas, sauf pour écrire ses livres -, pas plus que les ticos, ou ses associés dans les affaires - qui sont tous pervers et néfastes. Toutes les dix pages ils mordent la poussière -ou la boue-, et c'est bien fait pour eux. Les flics sont pourris, les femmes immondes, sauf sa belle blonde ou les nymphettes vierges qui servent, toutes les dix autres pages, au repos du guerrier. Lequel est, de surcroit, trafiquant de stups, joueur compulsif et chercheur d'or, comme le rappelle, le titre du livre, qui décrit complaisamment les conditions assez peu conformes au droit du travail dans lesquelles l'auteur mène son exploitation, quelque part au coeur de le forêt impénétrable et hostile du Costa Rica.
Écrit avec un vocabulaire limité à quelque centaines de mots, le narrateur se régale et se vante de ses propres exploits qui sont, pour l'essentiel, les pires turpitudes. Égoïste, jouisseur, brutal, cynique, misogyne, raciste, pilleur de tombes précolombiennes... Sans loi, mais pas sans foi, car une bible l'accompagne, dont il lit toujours un verset avant de déchirer la page pour se rouler un joint ou pour tout autre usage scatologique.
On peut aimer ce genre de texte, qui est au récit d'aventure ce que la collection Harlequin est au roman. On peut jubiler de l'outrance dans le mauvais goût et la transgression. Ainsi, dans les jeux vidéo, voit-on le joueur devenir l'affreux qui prend son plaisir à désintégrer les ennemis qui surgissent de tous bords. Cizia Zykë en a fait un fond de commerce lucratif, plaqué or. Il a largement exploité la veine des ses aventures « authentiques » inaugurées dans « Oro », et déclinées ensuite dans tous les continents. Tous les goûts sont dans la nature. Mais les lecteurs seront mieux inspirés de passer leur chemin et de redécouvrir les exploits plus distanciés d'Hubert Bonisseur de la Bath chers à Jean Bruce ou les récits mirifiques du commissaire San Antonio, chers à Fréderic Dard. Avec un peu plus de mots, ils laissent à la littérature une chance que Cizia Zykë, de son côté, pulvérise à la dynamite. Rebondissement inattendu dans son inoxydable scénario, l'auteur vient de passer l'arme à gauche. Paix à son âme !
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Autour d'un verre chez une amie, la discussion part sur les livres. Un quinquagénaire me dit, avoir lu un temps et me nomme le livre qui l'a le plus marqué : Oro. Je m'empresse donc de me le procurer. Et je le remercie. Il m'a permis de découvrir un grand aventurier français décédé en 2011.
Et quel aventurier ! Quel personnage atypique ! Intrigant, fascinant, charismatisme, misogyne, sans scrupule, cynique, flambeur, addiction aux jeux de hasard, fumeur de chichon, bouffeur de la vie sans foi ni loi, arnaqueur, roi de la gâchette quand on le contrarie. Les qualités ? Homme de parole, respecte l'amitié, libre, non matérialiste, de l'humour, non hypocrite.
Cizia Zykë nous raconte son aventure au Costa Rica en 1983 où il devient, en autre, exploitant d'une mine d'or où il dirige (à sa manière) une trentaine d'ouvriers, après avoir été pilleur de tombes précolombiennes. On le suit dans la brousse où l'on rencontre serpents, pépites, ivrognes, prostituées, trafiquants, flics véreux, etc.
Choquée par sa pédophilie et sa cruauté sur les animaux. La mentalité était-elle à ce point différente en 1983 ?
Je pense, que Cizia Zykë on l'aime ou on le déteste. C'est comme sa vie : il n'y a pas de demi-mesure. Ce monde existe…
Si lecture voir apostrophe avec Bernard Pivot. Autre aventurier de la même espèce : Limonov de Emmanuel Carrère.

Quelques jours plus tard : finalement je baisse ma note. Cause : j'ai fait des cauchemars du viol commandité par Cizia Zykë. Cet homme qui considère que certains humains ne le sont pas.


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Avant de de critiquer librement « Oro », il faut mettre un visage sur Cyzia Zyke. Cet homme, c'est une brute, un mastodonte vulgaire invité par Bernard Pivot sur « Apostrophe » en 1985 avec la chemise ouverte, une gitane au bord des lèvres, qui arrivait à tenir Olivier de Kersauson en respect en racontant à demi-mot ses viols et ses meurtres. Voilà, vous savez….désormais, à vous de choisir si vous ouvrez la couverture du bouquin pour découvrir, essayer de comprendre, mais attention….vous ne serez plus jamais vraiment la même personne après cette lecture (les critiques binaires en attestent d'ailleurs).

Qui est cet homme ? Un bandit notoire bordelais, habitué des séjours en prison avant sa majorité. Après ses 18 ans, un légionnaire ultraviolent rêvant d'aventures exotiques, après son licenciement de l'armée on le verra pilleur de tombes en Argentine, et il deviendra aventurier orpailleur en Amérique Centrale, une tranche de vie dont il publiera les mémoires dans « Oro ». Par la suite, on le verra roi des mafieux et homme de main à Toronto dont il racontera les anecdotes dans « Parodie », puis passeur clandestin et roi du marché noir automobile africain, épisode passé à la postérité dans « Sahara ». Il continuera ses pérégrinations criminelles jusqu'à son décès en 2011, avec, en fil rouge, une tentative de carrière littéraire concurrençant les SAS de Gérard de Villiers, dont il ne subsiste qu'une dizaine de navets.

Dans « Oro », Cyzia Zyke devient orpailleur clandestin au Costa Rica. Il s'entoure d'autochtones, des paysans et bandits locaux, et de quelques fidèles occidentaux. Il s'arme, part dans la jungle, et se lance dans cette incroyable entreprise ! A partir de là, on ne peut plus raconter…je vous laisse seuls, partir à la découverte de ce mythe. il s'agit d'une tranche de vie, pas d'un récit en trois étapes intermédiaires. Des viols aux meurtres, en passant par les épisodes de fortune en découvrant des pépites, aux épisodes les plus lugubres et les pertes de milliers d'euros au tripot, en passant par des visites au bordel, aux rendez-vous avec policiers et militaires corrompus, sans oublier la vie dans la jungle, son univers hostile, ses bêtes, ses maladies, ses hommes….ne cherchez pas, il n'y a pas de morale, pas d'happy ending. le récit est cru et relate les quelques années d'orpaillage avant la fuite du pays….poursuivi par des centaines de militaires armés jusqu'aux dents. Certes, cet homme est une ordure, un fou furieux innomable….et même si on ne lui prête pas les traits d'Indiana Jones, il s'agit quand même d'un des derniers aventuriers français.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Mais dans ce monde trop bien réglementé, il est dur d'être un aventurier et de suivre ses propres lois. Pour moi, la notion d'interdit n'existe pas: je veux le faire donc je le peux.

Hélas! Ce monde moderne n'est plus assez vaste. Il est impossible de se tailler un royaume, de vivre une aventure en dehors des lois, car la lutte est inégale. Tout est fait pour les faibles, groupés tous ensemble sous la bannière des lois à respecter.
Toutes mes aventures m'ont opposé à des gouvernements, en Afrique, en Asie, aux Caraïbes et la partie est toujours perdue d'avance.

Je suis cent fois moins pourri que ces dirigeants du tiers monde auquel je me heurte, mais eux ont l'avantage de la crédibilité et de la voix internationale.
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J'ai été plusieurs fois millionnaire, mais l'argent est reparti à chaque fois et aussi facilement qu'il était venu. Je n'accorde de l'importance à l'argent que lorsque je le dépense. Si je devais économiser, je ne serais pas moi-même et je n'aurai pas pu vivre ces aventures intenses qui furent les miennes. Une mentalité étriquée ne permet pas de vivre quelque chose de grand.
Toute ma vie, mon dernier centime sera dépensé pour la flambe, le confort, pour ne jamais faire de concessions à la médiocrité.
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Nos quatre chevaux s’appellent Pingon (grosse bite), Huevon (grosse couille), Cabron (salopard) et la Puta (la putain).
Cette dernière est la seule jument du groupe, c’est la carne que m’a vendue Demesio. Elle a une très longue crinière, le tour des yeux noir, et ressemble effectivement à une vieille pute. Barbas est responsable du bon état des bêtes, c’est un ancien flic de Guanacaste, recherché pour viol de mineurs : en plus d’être pétomane, c’est un obsédé sexuel. J’avais bien remarqué que les autres le blaguaient en appelant la Puta sa fiancée, mais sans y prêter attention.
C’est Marcella qui me dévoile le pot aux roses. Depuis que la Puta est arrivée au camp, Barbas se l’encule régulièrement ; j’ai eu bien raison de lui confier les chevaux, car il les aime vraiment.
Cunado, à l’origine garçon de chambre dans un bordel, s’inscrit bientôt sur la liste des amoureux, à la grande joie de la Puta, je suppose, car il est doté par la nature d’un membre impressionnant : les autres l’ont surnommé Trois Pattes.
Maintenant, une dizaine d’employés se disputent les faveurs de la jument, celle-ci semble bien s’en accomoder : vu son grand âge, c’est une occasion inespérée. Les types se sont même organisés et ont construit un tabouret spécial pour être à la bonne hauteur ; White, ancien mac, a bien essayé de s’associer avec Barbas pour faire payer ces moments de détente, mais, menacé de prendre la place de la jument, il a dû renoncer.
Imaginer les petits Ticos, debout sur un tabouret, en train de limer furieusement, m’a bien fait rigoler et je les laisse faire : les risques de jalousies amoureuses sont minimes, et tant qu’ils ne touchent pas à mon cheval…
En outre la Puta ne rechigne pas : à mon avis, c’est elle qui les a allumés. Le soir, je peux voir les types se diriger carrément vers le pré un grand sourire aux lèvres, le tabouret dans une main, un lasso dans l’autre. Ils en parlent ouvertement et si Barbas est fier d’être le premier à l’avoir eue, Cunado, lui, se vante d’être le seul à la faire hennir.
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J’ai toujours utilisé une psychologie fondée sur l’intimidation, la pression exagérée et la violence verbale. Mes menaces ont fait payer mes débiteurs, plus surement que les coups. Dans cette comédie cruelle, j’ai plus souvent fait peur que mal. Je me suis fait une réputation de tueur sans tuer personne et j’en suis fier
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Je n’accorde de l’importance à l’argent que lorsque je le dépense. Si je devais économiser, je ne serais pas moi-même et n’aurais pas pu vivre ces aventures intenses qui furent les miennes. Une mentalité étriquée ne permet pas de vivre quelque chose de grand. Toute ma vie, mon dernier centime sera dépensé pour la flambe, le confort, pour ne jamais faire de concessions à la médiocrité.

Ma seule réelle préoccupation, le moteur de mes actes, ce qui me fait bouger et tourner autour du monde, est la quête de projets toujours plus grandioses. Après une grande aventure, il m’en faut une encore plus grande. Et ce n’est pas toujours facile.

Mais dans ce monde trop bien réglementé, il est dur d’être un aventurier et de suivre ses propres lois. Pour moi, la notion d’interdit n’existe pas : je veux le faire, donc je le peux. Hélas ! ce monde moderne n’est plus assez vaste. Il est impossible de se tailler un royaume, de vivre une aventure en dehors des lois, car la lutte est inégale. Tout est fait pour les faibles, groupés tous ensemble sous la bannière des lois à respecter. Ils ont la partie belle contre ceux qui veulent s’en écarter. Ce n’est plus un combat d’homme à homme. Toutes mes aventures m’ont opposé à des gouvernements, en Afrique, en Asie, aux Caraïbes et la partie est toujours perdue d’avance. Je suis cent fois moins pourri que ces dirigeants du tiers-monde auxquels je me heurte, mais eux ont l’avantage de la crédibilité et de la voix internationale. Le Costa Rica va-t-il m’offrir cette aventure que je cherche depuis si longtemps ? J’ai tout examiné en Amérique centrale, que ce soit au Salvador, guérilla de gauche, ou au Nicaragua, guérilla de droite. Mais je suis trop indépendant et devenu trop insensible pour avoir le feu sacré d’un révolutionnaire. Il est utopique d’espérer un monde meilleur car il y aura toujours des exploitants et des exploités. Et si ce n’est pas bien d’être exploitant, c’est encore pire d’être exploité. De toute façon, je ne me bats que pour moi.
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Vidéo de Cizia Zykë
« Alma », la bande-annonce. L'ultime roman inédit de Cizia Zykë.
Une petite fille aux étranges pouvoirs vient au monde. Autour d'elle, c'est l'Espagne du Moyen Âge, barbare autant que raffinée, à la fois religieuse et brutale, où la reine Isabelle la Catholique s'apprête à chasser tous les Juifs du royaume. La petite Alma, celle qui parle avec Dieu, deviendra-t-elle le guide dont son peuple a besoin, ou bien sera-t-elle comme tant d'autres balayée par le vent mauvais de l'Histoire ? L'épouvante se mêle au comique, les destins s'enchevêtrent, aussi grandioses que pitoyables, dans un récit haletant, à la force d'une légende.
Roman disponible le 6 septembre 2018 (papier & numérique).
+ Lire la suite
>Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire>Biographie générale et généalogie>Biographie générale et généalogique (557)
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