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EAN : 9782070767847
320 pages
Gallimard (01/01/1900)
3.32/5   70 notes
Résumé :
En 1555, l'empereur Charles Quint annonce aux dignitaires des Pays-Bas qu'il abandonne le pouvoir et qu'il transmet sa couronne à son fils Philippe, pour rejoindre le monastère de Yuste, au fin fond de l'Estrémadure. Déçu par un idéal impossible à réaliser, épuisé par des voyages incessants à travers ses royaumes, il se retire du monde pour se consacrer à sa dernière passion, digne d'un prince de la Renaissance : les instruments de mesure du temps.

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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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ah le bon livre, l'excellent roman ! Je suis tombée sous le charme dès le premier chapitre.
Je sais que certains sont un peu réfractaires au roman historique mais je vous assure celui-là est tout à fait réussi.
D'abord le héros de l'histoire : Charles Quint, l'empereur de la moitié de l'Europe, un homme qui a vu très tôt les couronnes s'amonceler sur sa tête, c'est rare un homme qui n'a rien demandé et qui se retrouve:
Roi de toutes les Espagnes
Empereur du Saint Empire romain germanique, en gros l'Empire Austro-Hongrois
Roi d'Aragon, de Naples et de Sicile
Roi des Pays bas : hollande Flandre et Luxembourg
Duc de Bourgogne donc de la Savoie, de la Franche Comté et du nord de la France : si vous savez « Besançon vieille ville espagnole » nous disait le grand Victor
ouf je crois que je n'ai rien oublié...
1555 Après quarante ans de règne et avoir voyagé partout dans ses possessions, alors qu'il est le souverain le plus puissant il renonce à ses titres, à ses prérogatives, il dépose son sceptre et ses couronnes et « les oripeaux de la gloire ».
Lui qui a combattu Soliman le Magnifique, François Ier et surtout Luther, il veut abdiquer.
Son fils n'est pas du tout réjouit, son frère envoie une fin de non recevoir quant au Pape il est furieux.
Mais Charles Quint est têtu, la goutte l'a rendu quasi infirme et il veut se retirer en Espagne dans un monastère auprès des moines hiéronymites (de l'ordre de Saint Jérôme)
Mais rien n'est simple et le voyage de Bruxelles vers l'Espagne prendra beaucoup plus de temps que prévu.
Dans ses bagages l'Empereur emporte outre un portrait de son épouse, sa collection d'horloges. Leurs mécanismes le fascinent en un temps où la science horlogère a encore une petit parfum d'hérésie. Il ajoute à ses bagages une curieuse horloge portant une mystérieuse inscription en latin, cette horloge le fascine.

J'arrête là mon récit et je vous laisse découvrir plus avant ce monarque hors normes, c'était la première fois qu'un souverain abdiquait depuis ....Dioclétien en ..305
J'ai tout aimé dans ce roman, la façon habile et talentueuse d'Amélie de Bourbon Parme de nous dresser le portrait de son arrière arrière arrière arrière ....grand-père.(j'ai peut-être oublié un arrière)
La passion, voire l'obsession de cet homme pour ses horloges aux mécanismes précis qui résistent au temps comme lui résiste à la maladie avec ses articulations pesantes et douloureuses. La vie dans un monastère perdu en Estrémadure est qui n'est pas à proprement parlé une vie de moine.
C'est traité avec sensibilité, érudition et un joli brin de plume, un rien de suspens en sus.

Lien : http://asautsetagambades.hau..
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1555, l'empereur Charles Quint qui est alors à la tête d'un immense empire (le saint empire romain germanique) voit sa santé décliner. Il est las, fatigué de l'exercice du pouvoir et il décide de se retirer, d'abdiquer en faveur de son fils Philippe et de son frère Ferdinand. Pendant ce long processus d'abdication Charles n'aspire plus qu'à une chose, se retirer dans un monastère isolé à Yuste en Estrémadure.

Il partira de Bruxelles, entouré seulement de ses serviteurs les plus proches et de son horloger Giovanni. Car l'empereur a la passion de l'horlogerie et des horloges dont il possède une fabuleuse collection qu'il emportera avec lui dans sa retraite. Il est particulièrement intrigué par l'une d'entre elles qui, on ne sait comment, a trouvé son chemin jusqu'à lui. Il essaiera sans relâche d'en trouver le mystérieux et insaisissable inventeur, un moine qui semble poursuivi par l'inquisition.

Voici un roman historique captivant qui aborde les dernières années d'un des plus puissants empereurs d'Europe, sur sa longue renonciation aux charges de l'empire mais aussi aux honneurs. Un personnage historique à qui l'autrice redonne vie avec pour toile de fond un empire qui commence à s'effriter et une inquisition puissante, inquiétante, qui combat la réforme pour son plus grand profit en n'hésitant pas à s'attaquer aux personnages les plus puissants. C'est un roman à l'écriture classique qui se saisit d'un sujet original en y ajoutant une note de mystère avec cette horloge astronomique sombrement étrange où les planètes ne semblent pas à leur place.
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Charles Quint règne sur ses terres éparses depuis son palais. Son majordome, le colonel Quijada, veille sur lui à l'instar de Guillaume van Male son serviteur et Martin de Gatzlu son secrétaire. En sus de ces trois proches, le roi s'est adjoint les services de Giovanni Torriano, horloger, car il voue une passion pour les aiguilles, les rouages, les mécanismes. En effet il aime manipuler ses 40 horloges lorsque son état physique le lui permet ; Charles Quint est malheureusement diminué par les crises de goutte. Lorsqu'il remarque une horloge noire atypique dont il essaye de comprendre le mécanisme et le sens, il demande à son horloger de quérir Marcus de Flessingue, horloger réputé.
Pendant ce temps-là, Charles Quint prépare sa renonciation au trône et son départ pour le monastère de Yuste en Espagne. Il doit se défaire de 450 de ses serviteurs pour n'en garder que 150, gérer les hérétiques, faire de son fils son successeur.
Le départ depuis le port de Flessingue va le conduire à destination au terme d'une semaine en bateau. le transport à cheval avec les porteurs ne va pas être exempt de tracas mais Charles Quint arrive enfin avec en tête de trouver des explications à un mécanisme d'horloge qui l'intrigue.

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Mon avis : j'ai bien aimé la lecture mais il m'a manqué quelque chose de plus consistant, de plus percutant, de plus émouvant pour que j'en fasse un coup de coeur ou une lecture mémorable. Les sujets abordés étaient intéressants que ce soit la renonciation de Charles Quint ou l'horloge noire mystérieuse mais il aurait fallu développer davantage le thème de l'horloge et en faire un sujet avec plus de suspense par exemple. J'ai eu l'impression que l'on m'attisait et que ça retombait tel un soufflé.
L'auteur a réussi à rendre le personnage sympathique, très humain avec sa maladie, ses impatiences, ses râleries, son humour. Il m'a beaucoup plu.
Une mention spéciale pour le tout dernier chapitre, qui ne fait que deux pages et qui m'a beaucoup émue.
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Chose étonnante, Charles Quint au terme de son règne est pressé de quitter son trône, tourner le dos aux courtisans et rejoindre le monastère de Yuste en Espagne pour y mourir. Empereur puissant dont les guerres ont marqué l'histoire de l'Europe, il abandonne tout… ou presque : il emporte avec lui ses horloges qui attirent tous ses soins — une particulièrement plus que d'autres, noire, mystérieuse ; pour comprendre son mécanisme, il charge ses derniers fidèles de trouver pour lui un moine horloger hérétique.

Ce vieillard irascible et obsessionnel devient le maître d'un royaume réduit à la mécanique de pendules. Mais le temps ne se laisse pas dominer aisément. le lecteur, guidé par une écriture classique, suit les pas de l'ancien monarque vers le monastère d'Estremadure à travers ses souvenirs, ses soupirs et douleurs, relevés avec finesse par cette jeune romancière. Tapis dans sa cellule, il attendra l'arrivée de ce moine comme Giovanni Drogo attend l'ennemi au Désert des Tartares et puis meurt, dans l'abandon ultime, celui de ses rêves de gloire.

Un bon livre à déguster au soleil avec un bon Spritz ou au coin d'une cheminée aux premiers froids de l'automne. Une écriture élégante qui sied à la grandeur de cet étonnant Charles Quint.

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En 1555 l'empereur Charles Quint décide d'abdiquer et de se retirer dans un monastère en Estrémadure. Procédure unique, exceptionnelle dans l'Histoire. Charles doit inventer le cérémonial, dompter les réticences de son entourage qui ne comprend pas cet acte singulier.

L'empereur est usé par les batailles et la difficulté de conserver l'unité du Saint Empire romain germanique, un empire immense qui s'étend jusqu'aux Amériques et auquel il a imposé un temps unique dans toutes les provinces.

Le temps. La grande obsession de l'empereur qui possède une collection d'horloges extraordinaires et dont l'un des fonctionnaires occupe la fonction de garde-temps.

Le titre du roman est racoleur, le secret de l'empereur, la raison intime de son abdication, nous ne les connaîtrons jamais, ils appartiennent pour toujours au secret de l'âme du plus puissant personnage de son temps. Ce qui nous est restitué en revanche – et magnifiquement – par Amélie de Bourbon Parme, c'est une atmosphère, un temps qui nous est irréductiblement étranger, le XVIe siècle. La toute-puissance de l'Église catholique est menacée par les troubles provoqués par les protestants et son bras armé de l'Inquisition frappe à tour de bras, à tous les échelons de la société ; même l'empereur n'est pas à l'abri.

Ce qui nous est montré dans ce livre et qui est universel, est la façon de se déposséder de ce qui a été l'essentiel de sa vie à l'approche de la mort. Se dépouiller du pouvoir, de la richesse quand la souffrance rappelle d'une manière lancinante que le temps est compté.

Charles Quint se dépouille de tout, sauf de ses plus précieuses horloges, parce que la mesure du temps est la dernière passion qui le rattache à la vie terrestre. Les horloges sont d'ailleurs décrites comme « des provisions d'éternité ».

Quelqu'un a déposé une mystérieuse horloge noire chez l'Empereur. Horloge étrange dont le mécanisme résiste à l'horloger de l'Empereur et à l'Empereur lui-même. Ce symbole d'une façon de penser hérétique qui ne met pas la terre au centre du monde, va devenir le moteur de ce livre fort bien construit qui réussit le tour de force de rendre palpitant une intrigue ténue.

L'écriture n'a pu se mettre au diapason de l'époque, impossible dans ce bouillonnement qui n'a pas encore abouti au français moderne ; alors le XVIIe siècle vient à la rescousse, siècle d'or de l'écriture à son apogée de pureté, et les descriptions d'Amélie de Bourbon Parme prend des accents De La Rochefoucauld ou de la Bruyère lors du portrait d'un horloger :

L'homme avait beaucoup vieilli, comme si les heures passées à régler des pièces minuscules permettant de mesurer le temps s'étaient multipliées entre elles. Il avait perdu la plupart de ses cheveux et son crâne presque entièrement dégarni ressemblait à une capitulation.

Ou celui d'un des religieux qui attend l'empereur sur le quai sous une pluie battante :

Un homme de haute taille au costume si sombre qu'il semblait attendre la mort de quelqu'un. (…) Une sorte de naufrage sur terre ferme, d'engloutissement à marée basse.

L'écriture magnifie le dépouillement de l'empereur, la difficulté de tout quitter alors que tout s'y oppose :

Depuis qu'ils avaient quitté Gand par le canal de Zélande à bord du navire El Espiritu Santo, ils s'étaient arrêtés à Zuitbourg pour attendre des vents favorables. Mais rien depuis deux semaines. Pas un souffle, pas une ride, pas un signe à l'horizon sur la mer tendue comme une toile. Il y avait dans cette absence de vent un acharnement de l'air, l'obstination d'un vide plus périlleux qu'une tempête. Un oubli du ciel laissant passer les jours sans rien attendre de retour. (..) le ciel n'était plus qu'un immense précipice, un gouffre en hauteur dans lequel la retraite de l'empereur pouvait tomber.

Malgré son argument extrêmement précis, l'annonce en 1555 de son abdication par l'empereur Charles Quint, le secret de l'empereur n'est pas un roman historique mais une fresque intime et universelle sur le renoncement.
Lien : http://nicole-giroud.fr
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Neuf fois je suis allé en Haute Allemagne, six fois je suis passé en Espagne, sept en Italie, dix fois je suis venu au Pays-Bas. (...) Quatre fois en temps de paix ou de guerre je suis entré en France, deux en Angleterre, deux autres fois, je suis descendu en Afrique, ce qui fait au total quarante voyages...
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Lorsque Philippe arrivait quelque part, il fallait toujours tout recommencer. Remonter le cours de la journée, reparler des mêmes choses [] Même lorsqu'il était arrivé au monde, il avait fallu le faire renaître ; [], il avait été ranimé grâce aux soins d'un médecin juif un peu sorcier. Il en avait gardé cet air froissé, légèrement choqué dans son intégrité.
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Les abords du monastère étaient calmes, plus tranquilles que tous les territoires traversés durant ce périple : le silence des moines était contagieux, il irradiait des alentours de l’enceinte comme une onde bienveillante.
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A chaque conseil, il associait une potion de plantes à prendre après chaque repas. L'empereur écouta d'un air soumis cette séance de reproches, un peu comme lorsqu'il se confessait. Le discours de son médecin était une purge à lui seul : il suffisait de l'entendre une fois par jour pour être guéri. Ainsi dès qu'il fût parti, l'empereur se senti déjà mieux.
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Le discours de son médecin était une purge à lui seul : il suffisait de l'entendre une fois par jour pour être guéri. Ainsi, dès qu'il fut parti, l'empereur se sentit déjà mieux.
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Video de Amélie de Bourbon Parme (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Amélie de Bourbon Parme
Alors que la papauté monnaye ses grâces pour affermir sa puissance politique, Amélie de Bourbon-Parme dresse le portrait romanesque et intime d'un homme d'Église au destin éblouissant, qui inspira à Stendhal « La Chartreuse de Parme ».
Quelques mots sur « L'ambition » :
Rome. XVe siècle, au coeur de la Renaissance italienne. Alessandro Farnese, jeune aristocrate provincial promis à une carrière ecclésiastique, met son ambition au service d'une seule religion : sa famille.
Projeté dans les jeux de pouvoir entre Florence et Rome, soutenu par Laurent de Médicis, il compte sur l'influence de sa soeur, la sensuelle Giulia, maîtresse du pape Rodrigo Borgia, pour devenir cardinal. Usant de l'audace, de l'opportunisme et de l'élan amoureux, Alessandro s'impose au sein d'une papauté corrompue et licencieuse sans se compromettre.
Il profite de l'extraordinaire effervescence humaniste, artistique et politique qui règne dans la péninsule italienne pour poser les fondations d'une aventure humaine et familiale qui le conduira au sommet de l'Église et de l'Europe.
Découvrez le livre https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/L-ambition Lisez un extrait https://www.edenlivres.fr/p/784893
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