En cette rentrée littéraire, juste avant que les 659 romans français et futurs oubliés, envahissent nos rayons et repoussent au fond de la classe nos romans québécois, je voudrais revenir sur ce petit coup de théâtre de cet été dans le roman d'espionnage, et particulièrement d'ici, au Québec. le critique
Norbert Spehner nous a révélé l'affaire de son ironique plume début juillet par une petite critique, juste quelques lignes. J'avoue, avoir été quelque peu surpris. C'était dans le dernier numéro de la Presse du Dimanche, puis l'information fut reprise sur Cyberpresse, pour terminer sous sa plume, en plus développé, dans la revue ALIBIS du mois d'aout (numéro 31, supplément en ligne).
Je suivais le talentueux et énigmatique Mornevert, depuis des années, celui qui avait dénoncé la quatrième équipe de nageurs de combat qui avait coulé le navire de GreenPeace en 86, avec un best seller en 1989 chez le français Filipachi (Mission Oxygène), mais aussi l'ami de
Vladimir Volkoff et l'écrivain de Passerelle Bankovski (JM Laffont) ou d'
Homo futuris (Des idées & des Hommes), mais aussi d'une perle de la littérature, introuvable maintenant, parue chez de Fallois, Isabelle… Sur Wikipédia, on annonce encore deux ou trois autres romans, que mes recherches n'ont pas réussies à me faire lire, mais passons: il est des écrivains qui vous marquent et celui-ci est de cette fibre d'originalité, de coups de gueule et de précision de la langue française qui ne laissent pas indifférent.
Patrick de Friberg, l'auteur du spectaculaire Dossier Déïsis chez Castor Astral, est donc le véritable nom de Mornevert, ou du moins celui qu'il veut bien nous donner. Il est canadien, ou franco-canadien, vit dans le plus vieux manoir d'Amérique, à quelques minutes de Québec (on le voit sur Youtube, dans la présentation qu'en a fait son éditeur), à seulement une centaine de kilomètres de chez moi. Il n'a pas d'accent autre que celui très français d'un homme qui semble pouvoir en disposer aisément, comme le suppose celui qu'il use en déclinant quelques titres en langue russe. A l'émission Mille Feuille (RTBF, aussi sur Youtube), il apparait détendu, accent belge, avec ce calme d'un homme discret (hum) qui pousse à quelques questions indiscrètes du journaliste, auxquelles il répond par un grand sourire et le regard vague.
Douze romans sont annoncés (en ligne sur Youtube, encore), préparez vos économies de tapaneux de la lecture : il ne faudra pas en manquer un seul. du Dossier Déïsis, j'ai été déçu de la maquette un peu « m'as-tu-vu » de l'éditeur mais largement éclipsée par le talent de cet écrivain. Il s'agit d'un thriller ou plutôt d'un véritable roman d'espionnage, à la
John LeCarré, à la Deighton. Mais, il y a plus, ce désespoir vis-à-vis de l'humanité, résumé par son Mort au'C, (le “C” de la connerie), celui contre les Grands et les politiques, celui que l'on détecte chez le naïf, avec un sourire, comme ces assassins professionnels qu'il présente froids dans la mission, embrassant leur enfants en rentrant le soir chez nous.
On nous l'annonce arrivant en fanfare chez Albin Michel ou Gallimard ou XO, que sais-je encore (je suis les rumeurs sur le gaillard dans Facebook), mais je le saurai rapidement, mes antennes de fan vont y travailler. Il est chauffé par l'un des plus importants agents littéraire de la place de Paris,
Pierre Astier. Voilà un écrivain de chez nous qui se fait vedette à Paris, faut que ça change !
A Laval, Québec, le 29 aout,