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EAN : 978B004G0GI10
(30/11/-1)
5/5   2 notes
Résumé :
"Voici Milosz-la-Poésie" déclara un jour Oscar Wilde, présentant , à ses débuts, le jeune poète venu des grands domaines lithuaniens qui ne cesseront de le hanter, comme une enfance éternelle, perdue dans les lointains du souvenir et de la brume et retrouvée en larmes.
Aucune poésie n'est plus désespérée, plus solitaire, que celle d'Oscar Venceslas de Lubicz-Milosz; aucune n'est plus ensorcelante, plus hautaine, plus blessée. Il s'agit d'une voix unique dans ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Encore un petit livre de la collection Poètes d'aujourd'hui, chez Seghers..encore une découverte, une trouvaille...Après la lecture de cette monographie, on n'a plus qu'une envie : lire , dire et se redire les vers de Milosz...

Ah, Lofoten, son cimetière, sa pluie et ses ilôts noirs...Toute la tristesse et la nostalgie du monde...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
L’esprit purifié par les nombres du temple,
La pensée ressaisie à peine par la chair, déjà,
Déjà ce vieux bruit sourd, hivernal de la vie
Du cœur froid de la terre monte, monte vers le mien.

C’est le premier tombereau du matin, le premier tombereau
Du matin. Il tourne le coin de la rue, et dans ma conscience
La toux du vieux boueur, fils de l’aube déguenillée,
M’ouvre comme une clef la porte de mon jour.

Et c’est vous et c’est moi. Vous et moi de nouveau, ma vie. Et je me lève et j’interroge
Les mains d’hôpital de la poussière du matin
Sur les choses que je ne voulais pas revoir.
La sirène au loin crie, crie et crie sur le fleuve.

Mettez-vous à genoux, vie orpheline
Et faites semblant de prier pendant que je compte et recompte
Ces fleurages qui n’ont ni frères ni sœurs dans les jardins,
Tristes, sales, comme on en voit dans les faubourgs

Aux tentures des murs en démolition, sous la pluie. Plus tard,
Dans le terrible après-midi, vous lèverez les yeux du livre vide et je verrai
Les chalands amarrés, les barils, le charbon dormir
Et dans le linge dur des mariniers le vent courir.
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TOUS LES MORTS SONT IVRES

Tous les morts sont ivres de pluie vieille et froide
Au cimetière étrange de Lofoten
L'horloge du dégel tictaque lointaine
Au coeur des cercueils pauvres de Lofoten

Et grâce aux trous creusés par le noir printemps
Les corbeaux sont gras de froide chair humaine
Et grâce au maigre vent à la voix d'enfant
Le sommeil est doux aux morts de Lofoten

Je ne verrai très probablement jamais
Ni la mer ni les tombes de Lofoten
Et pourtant c'est en moi comme si j'aimais
Ce lointain coin de terre et toute sa peine

Vous disparus, vous suicidés, vous lointaines
Au cimetière étrange de Lofoten
- Le nom sonne à mon oreille étrange et doux.
Vraiment, dites-moi, dormez vous, dormez-vous ?

- Tu pourrais me conter des choses plus drôles
Beau claret dont ma coupe d'argent est pleine.
Des histoires plus charmantes et moins folles ;
Laisse-moi tranquille avec ton Lofoten.

Il fait bon. Dans le foyer doucement traine
La voix du plus mélancolique des mois.
- Ah! les morts, y compris ceux de Lofoten -
Les morts, les morts sont au fond moins morts que moi.
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À Mme la Comtesse Marie Krasicka.



Toi qui n’ouvres les bras qu’au désir des rebelles
Et qui, malgré les ans, frémis d’avoir nourri
Du lait riche en ferment de tes sombres mamelles
Eschyle, Michel Ange et Dante Alighieri,

Au fils d’un siècle ingrat ne voile pas ta face
Ni du temple éternel ne lui défends l’accès ;
Il ne ressemble pas au quémandeur qui passe
Soupesant dans ses doigts l’obole du succès.

Quand ton chant fait se fondre en un même délire
L’ivresse de la vie et l’amour du tombeau
En moi je sens monter la tendresse qu’inspire
La solitude à l’aigle ou la nuit au corbeau.

Dans la coupe de grès qu’à mes lèvres tu portes
L’hysope à la ciguë a prêté sa saveur ;
Ton heure d’abandon a la beauté des mortes
Et de l’arrière-été la sauvage langueur.

Lorsque d’un cœur lassé des regrets périssables
Nul glas ne trouble plus le silence d’airain,
Tu viens, pareille aux vents qui déplacent les sables,
Découvrir le tombeau mouvant du pèlerin.

Dans la nuit du destin ta nostalgie étrange
Du souvenir sans cesse attise les flambeaux
Et l’antique infortune, à ton appel, échange
Contre un manteau de fête un linceul en lambeaux.

Trop souvent dans le cours d'une vie incertaine
J’ai goûté d’un amour qui n’était pas le tien ;
Mais le sein de granit de la tendresse humaine
N’a jamais su meurtrir un front olympien.
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Videos de Jean Rousselot (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Rousselot
Jean ROUSSELOT — Le pain se fait la nuit (France Culture, 1992) L'émission "Mémoires du siècle", par Jeannette Patzierkovsky, diffusée le 1er septembre 1992 sur France Culture. Présence : le poète en personne.
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