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La dernière geste tome 1 sur 3
EAN : 9782366294750
436 pages
Editions ActuSF (20/09/2019)
4.02/5   174 notes
Résumé :
"Depuis des siècles, les humains traitent les fées, dont ils redoutent les pouvoirs, comme des animaux dangereux. Lorsque la princesse Yuri reçoit une lettre de son père lui enjoignant de quitter le Japon pour le rejoindre, elle s'empresse d'obéir. Mais à son arrivée, elle découvre avec stupeur qu'elle a été promise à l'héritier du trône de France ! Dès lors, sa vie semble toute tracée... jusqu'à ce qu'une femme lui propose un choix : rester et devenir ce que la soc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (90) Voir plus Ajouter une critique
4,02

sur 174 notes
Je n'avais pas de grosses attentes sur ce livre. En fait j'avais même un peu peur de le sortir à cause de l'étiquette jeunesse et le fait qu'en général ça ne passe pas super avec moi. Mais j'ai tout de même tenté parce que les avis du second tome étaient assez positifs.

Résultat ça c'est passé exactement comme je l'imaginais. Pas que j'ai détesté, on est loin de la tout de même, mais j'ai trouvé qu'il souffrait des clichés énervants de la littérature jeunesse. Et en plus d'être prévisible je n'ai pas vraiment aimé la fin car à mon avis elle était inutilement dramatique à mon avis (juste pour choquer / faire pleurer le lecteur).

Résultat je suis quand même assez mitigée.
Néanmoins je pense que pour le public adapté (à savoir la jeunesse, ou les amateurs de littérature jeunesse que les clichés ne gênent pas) ça peut faire une bonne lecture.

Du coup de quoi ça parle.
Nous suivons divers personnages dans une uchronie magique.

Le Royaume de France veut renforcer ces liens avec l'Empire du Japon dans un monde où ils sont les leader du monde (avec le Sultanat Ottoman en 3ième grosse puissance, mais qu'on ne voit pas vraiment pour l'instant).
Dans ce monde qui n'a jamais connu les révolutions et les avancées gouvernementales qui ont amenées notre république actuelle, les puissants continuent d'asseoir leur puissance en contrôlant et maltraitant leur peuple qui vit dans la grande majorité dans la pauvreté.

Dans ce monde il y a aussi une autre différences majeure avec notre monde : on connait et asservit les créatures magiques depuis des siècles.
Ils sont considéré comme des moins que rien et quand ils ne sont pas transformés en esclaves ils sont considérés comme le mal, du à des décennies de manipulation et de propagande qui en ont fait les bouc émissaires de tout les problèmes possibles.

Dans cette situation nous suivons principalement pour l'instant la princesse Yuri, une des héritières de l'Empire du Japon. Celle ci a été promise sans son accord en mariage à l'héritier du royaume de France.

Élevé dans la richesse comme la perle de son père, qui travaille comme ambassadeur du Japon en France, celle ci est en fait totalement prisonnière de son éducation. Elle connait par coeur tout les codes pour naviguer le monde des plus puissants, et n'est pas du genre à vraiment se préoccuper du reste.

Et pourtant, après la déception de cette promesse de mariage, elle se sent à l'étroit dans sa vie. du coup quand on lui propose de fuir et d'aller voir ce qui se passe ailleurs, elle décide sur une impulsion d'accepter …

Bien sur ce qu'elle ne sait pas encore, c'est que sa disparition donnera une excuse à sa famille et à la famille de son promis pour s'en prendre à tout les indésirables.

Bien sur je n'ai fait qu'effleurer l'ensemble pour ne pas vous en dire trop, mais c'est plus complexe que juste une riche qui fuit un mariage forcé. Il y a des histoires de familles, des coeurs brisés, des jalousies, et tout le coté créatures magiques qu'on suit aussi comme personnages principaux autre que la princesse.

Les rencontres de celle ci lui donneront l'occasion de découvrir tout ce monde qu'elle ignorait totalement, un monde ou des gens différents peuvent vivre ensemble en paix.

Le principal problème de la majorité du roman pour moi a été justement ce coté la. La princesse « innocente » découvre un autre monde où tout le monde peut être égal, dans une atmosphère où les gens sont amis et s'entraident, des notions qui lui étaient inconnues. Elle ouvre les yeux en gros.
L'ensemble faisait bien trop « donneur de leçon » pour moi. C'était trop les bons contre les méchants, et ça manquait de nuance.

Puis j'avoue que je n'avais pas vraiment de d'atome crochu avec la princesse. Elle ne me paraissait vraiment pas sympathique. Pendant plus de la moitié du livre j'avais envie de lever les yeux au ciel et de passer à autre chose. J'avais du mal à lui trouver des circonstances atténuantes. Certes elle a vécu dans une cage en or, mais elle était quand même entourée de plusieurs « créatures magiques » et à mon avis si elle s'était un minimum intéressé à son entourage plutôt que de les prendre pour des meubles vivants, elle aurait largement pu faire (un partie de) ces découvertes avant.
Bref, j'avais du mal avec ce personnage.

Après oui, c'est un livre jeunesse, j'aurai peut être du m'en douter. Mais ici on veut vraiment donner une atmosphère sombre du genre dystopique ce qui crée le genre de clichés qu'on trouvait dans les « classiques » de la dystopie jeunesse où le monde est forcement totalement noir et blanc.
J'ai retrouvé tout ce que je n'aime pas dans ce genre de récit.
Ce n'est juste pas ce que j'aime lire en gros.

Je reviens rapidement sur le final. Je suis un peu déçue. Déjà cette situation aurait facilement pu être évité si les adultes avaient pris leurs précautions avant, mais en plus elle n'avait pas forcement besoin d'être le pire drame qu'on puisse imaginer.
Du moins ma réflexion en lisant ces passages était que c'était comme si rien n'avait jamais été fait pour imaginer la sécurité des habitants en cas d'attaque. Limite comme si tout les adultes avaient manigancés pour faire en sorte que tout se finisse le plus mal possible pour leur propre camp volontairement si la situation se présentait. Dans le genre pas crédible, on est en plein dedans.
A moins d'un retournement de situation pour l'instant improbable, qui justifierai ce fait après coup, j'avoue que ça ne m'a pas vraiment plu.

Pour ce qui est de la suite j'avoue que j'hésite encore. le second tome est apparemment bien mieux, d'après les avis des lecteurs, sauf ceux qui n'ont vraiment pas accroché au premier déjà.
Du coup je me demande si c'est vraiment pour moi, si je vais rester sur mon avis ou être agréablement surprise ou pas.

A voir donc.
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J'ai très longtemps (trop, sans aucun doute) été une lectrice très solitaire : durant toute mon enfance, puis mon adolescence, la lecture était mon seul et unique refuge, mon petit jardin secret que je ne souhaitais partager avec personne d'autre, fuyant la solitude en m'y enfonçant plus encore. Tout au plus je concédais un petit « j'ai bien aimé » à la professeure documentaliste quand je venais rendre le roman emprunté la veille et dévoré d'une traite (officiellement durant la nuit, en réalité durant le cours d'histoire), ainsi qu'un plus petit encore « t'as qu'à lire ça, c'est bien et court » lorsqu'un autre élève me demandait quel livre il devrait choisir pour la « lecture libre » du cours de français. Ce n'est qu'en arrivant sur Livraddict, et plus encore en m'inscrivant sur de très (trop) nombreux challenges que j'ai commencé, par la force des choses, à rédiger un petit avis à destination des autres participants … ainsi qu'à lire les leurs, d'abord par simple curiosité, puis ensuite (lorsqu'il est avéré que nos gouts étaient identiques, ou tout du moins drôlement similaires) pour nourrir mon insatiable wish-list et ma monstrueuse pile à lire. Et, chemin faisant, les échanges sont devenus de plus en plus, fournis, et j'ai commencé à prendre un grand plaisir à confronter nos points de vue, à recommander certains livres, et aussi à me laisser recommander des livres par les autres. Et ce qui est merveilleux, quand on a des amis qui ont des gouts à la fois très similaires et un tantinet différents des nôtres … c'est qu'on est parfois amené à oser découvrir des livres qu'on n'aurait assurément même pas daigné regardé autrement !

Depuis son plus jeune âge, Yuri a toujours été celle que son père, le noble, puissant et respecté Ambassadeur de l'Empire japonais, voulait qu'elle soit : la plus irréprochable de toutes les petites princesses, stoïque, majestueuse et docile en toutes circonstances. Désormais âgée d'une vingtaine d'années, la jeune fille excelle dans l'art de peser ses mots, ses gestes, ses regards, ses silences, et évolue dans les plus hautes sphères de la Cour impériale avec une aisance savamment travaillée qu'elle s'efforce de rendre la plus naturelle possible. Appelée à Paris par son père, qu'elle n'a pas vu depuis de très nombreuses années, la troisième dame du Japon ne tarde pas à comprendre la raison de ce voyage imprévu : la voici promise au jeune et arrogant Louis-Philippe, héritier du Trône de France … Sans la consulter, son père a fait d'elle la future femme la plus puissante du Monde, du moins en apparence : dans son monde, les femmes n'ont pas d'autre puissance que de donner un héritier à leur respectable époux. le coeur brisé par la trahison de la seule personne à qui elle avait accordé sa pleine et absolue confiance, Yuri ne laisse toutefois rien paraitre de la tristesse, de la colère, du dégout que lui inspire cette union à venir : comme la parfaite petite princesse qu'elle est, elle se doit de se marier avec celui que son père a choisi pour elle, elle se doit d'honorer le nom de son illustre famille, elle se doit d'être l'épouse irréprochable et soumise qu'on attend qu'elle soit. Mais voilà qu'on lui propose une autre voie, celle du choix et de la liberté … mais aussi de l'inconnu et peut-être même du danger ….

S'il me fallait résumer en un seul mot ce roman, le plus juste serait sans aucun doute « fascinant » … et tous ses synonymes : captivant, passionnant, charmant, envoutant, séduisant, ravissant. Cela commence dès le prologue, mené d'une main de maitre : d'un côté, la jeune princesse à qui l'on déroule le tapis rouge, de l'autre, la fée, l'animal sauvage qu'on n'hésite pas à maltraiter sans le moindre état d'âme. Séparées par des milliards de mondes … mais profondément liées par leur servitude. Car Yuri a beau être l'une des jeunes femmes les plus puissantes du monde, elle est loin, très loin d'être libre : comme toutes les jeunes femmes de sa condition, de son milieu, de son rang, elle n'a d'autre avenir que d'être mariée au meilleur parti possible pour nouer des alliances diplomatiques avantageuses et de donner à son puissant époux un héritier et une ribambelle de petites filles à marier à leur tour … Je dois bien l'avouer, s'il avait été dressé un peu plus longuement, le portrait de cette société patriarcale aurait fini par m'agacer : ceux qui me connaissent le savent, je ne supporte pas les romans dans lesquels les revendications militantes prennent le dessus sur l'intrigue, dans lesquels l'histoire n'est finalement plus qu'un prétexte pour assener des messages pas discrets du tout. L'espace d'un instant, je dois bien le reconnaitre, j'ai eu terriblement peur que ce roman sombre dans cet odieux travers … fort heureusement, malgré quelques passages un peu trop orientés, mes inquiétudes ont rapidement été balayées : l'autrice ne camouflait pas un manifeste féministe derrière un simulacre de récit, elle nous offrait bel et bien une histoire, une véritable histoire.

Et quelle histoire ! Quelle épopée ! Rares sont les romans à toucher aussi profondément le lecteur dans tout son coeur, toute son âme, tout son être : ouvrir ce roman, c'est un peu comme se laisser envahir par la puissance d'une symphonie déchainée, par la fureur d'un ouragan mélodieux. Cela commence comme une valse, lente et régulière : on sait à quoi s'attendre, ou du moins le pense-t-on jusqu'à ce que notre partenaire s'autorise une petite folie aussi audacieuse qu'inacceptable, qu'on ne s'autorise pas à apprécier pleinement car on ne songe qu'aux « qu'en dira-t-on ? ». Une jeune noble, très noble, marche vers son destin comme un condamné vers l'échafaud : persuadée qu'elle n'a aucun moyen d'échapper à ce mariage, à son devoir. S'interdisant obstinément de rêver à une autre existence, mais ne pouvant s'empêcher d'admirer très secrètement la Capitaine Trente-Chênes. Et puis, la mélodie s'emballe soudainement : revirement. Sans réfléchir, la princesse accepte une scandaleuse mais si séduisante proposition, et fuit ses responsabilités, fuit sa prison dorée. Elle attrape au vol la main de la liberté, sans savoir ce qui l'attend au terme de cette folle échappée. Commence alors la plus virevoltante des balades des temps anciens : aux côtés de la princesse volontairement déchue, le lecteur découvre littéralement un autre monde. Celui des rebuts, des reclus, des exclus : bien planqués dans les sous-sols de la ville, survivent tous ceux à qui on ne veut reconnaitre le droit de vivre. Tous ceux qui sont trop différents, qui « bouleversent l'ordre établi ».

Sans grande surprise, car c'est une situation relativement classique dans la fantasy, notre jeune princesse va éprouver quelques … difficultés à se fondre dans cette nouvelle masse. Même avec toute la bonne volonté du monde, il est bien difficile de se détourner, de s'arracher, aux conditionnements de notre éducation. Même avec toute la force de caractère du monde, il est bien difficile de tirer un trait, de faire table rase de tout ce qu'on nous a profondément inculqué, de laisser s'effondrer toutes les certitudes sur lesquelles notre existence toute entière a été bâtie. Tout l'enjeu de ce premier tome est là, finalement : laisser le temps à Yuri de remettre en question tout ce qu'on lui a appris, tout ce qu'elle tenait pour acquis. Et cela ne se fait pas en un claquement de doigts, ne se fait pas sans douleur, sans heurt. Un pas en avant, deux pas en arrière. Un pas d'un côté, un pas de l'autre côté. Comme une danse tout en hésitation, toute en retenue. Au premier abord, on a le sentiment qu'il ne se passe pas grand-chose dans ces quelques cinq-cents pages : la fantasy traditionnelle nous a habitués à bien plus de rebondissements, de mouvements. Mais ici, point d'épiques péripéties. La quête est d'autant plus ardue qu'elle est intérieure : ce n'est pas le monde que Yuri doit changer (pas encore), mais bien elle-même. Elle doit changer son regard, changer son coeur. Elle doit lutter contre elle-même, et c'est peut-être la bataille la plus difficile à gagner : car il n'y a pas de retour en arrière possible … le changement est irréversible. Elle ne sera plus jamais la même.

Comme la différence, le changement fait peur. Surtout dans le milieu de Yuri, englué depuis toujours dans une vision du monde datée et étriquée : fermement attachée à ses privilèges, comme une moule à son rocher, la noblesse voit d'un très mauvais oeil tout ce qui risquerait d'ébranler leur supériorité, de toucher à leur petit confort. Alors on méprise tout ce et tous ceux qui compromette la pérennité de leur petit univers. Alors on se met des oeillères pour se convaincre qu'on a raison d'agir comme on agit. Alors on met des oeillères à nos enfants pour qu'ils perpétuent le système. Mais voici qu'une fausse note brise l'harmonie si durement acquise, voici que la cage a été ouverte de l'intérieur, voici qu'un petit oiseau encore assez jeune pour apprendre une autre mélodie prend son envol. Doucement, mais sûrement. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, il va falloir du temps à Yuri pour apprivoiser, et plus encore apprécier, cette liberté qu'elle n'avait jamais goutée jusqu'alors. Elle ne s'était même pas rendu compte qu'elle avait soif de liberté avant de savoir ce que c'était … Mais les belles choses ne durent jamais bien longtemps : les chasseurs n'aiment pas les petits oiseaux chanteurs en liberté, sans doute car eux-mêmes n'ont pas le courage de les suivre. Jaloux des petits oiseaux qui jouissent d'une liberté qu'ils n'ont pas, ils préfèrent briser les ailes des petits oiseaux que d'ouvrir les leurs. Que le coeur de l'homme est prompt à se laisser contrôler par la jalousie, la rancune, la haine ! Voici que s'élève un chant martial et vengeur, promesse de destruction, de mort et de pleurs … Et quand sonne la trompette de la victoire, les oiseaux sont réduits au silence. Dans leur cage, à nouveau.

En bref, vous l'aurez bien compris, le moins que l'on puisse dire, c'est que j'ai été non seulement agréablement surprise, mais bien plus émerveillée et époustouflée par ce roman auquel je n'aurai sans aucun doute jamais prêté la moindre attention si une amie chère ne me l'avait pas offert, et si je n'avais pas fait aveuglément confiance en son jugement. Dire que j'aurai pu passer à côté de ce coup de coeur sans elle : je ne la remercierai jamais assez de m'avoir évité cette triste perspective ! Car j'ai vraiment été bluffée par ce roman qui ne ressemble à aucun autre : c'est de l'art, du grand art même. Avec une maitrise parfaite, l'autrice nous entraine dans une épopée des plus poignantes, des plus saisissantes : on se laisse porter par le récit, comme on se laisse bercer par une mélodie. On tremble, on rit, et on pleure avec les personnages : ce qu'ils vivent, on le vit. Parce que ce qu'ils vivent, c'est ce qu'on vit. C'est la joie, la peine, l'espoir, le doute, le courage, la peur. C'est tout ce qui façonne une vie, car toute vie est ordinaire, toute vie est extraordinaire : chacun à notre manière, nous vivons en réalité tous la même chose. Si différents mais si semblables en même temps. Et c'est vraiment parce qu'on se sent en harmonie parfaite avec ces personnages qu'on est si profondément chamboulé par ce récit, si viscéralement bouleversé par les joies et les peines qui émaillent ce roman palpitant par sa sobriété même. Nul besoin d'un rythme endiablé, quand le chant est si joli …
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Premier roman de la série La Dernière Geste, d'abord paru en auto-édition sous le titre Si loin du soleil puis réédité par ActuSF sous le label Naos, Dans l'ombre de Paris est une réussite et un bon coup de coeur pour moi. La première fois que j'ai vu la couverture, qui est magnifique et tout à fait représentative de l'histoire (vous en cernerez les détails après l'avoir lue), j'avais peur que ce soit un récit trop ancré dans la culture japonaise, avec des samouraïs, etc., ce qui ne m'attirait pas des masses (curieusement j'aime bien regarder des films sur ce sujet et lire des mangas, mais quand il s'agit de romans ça ne me donne pas envie). Mais une collègue l'a lu et me l'a fortement conseillé, donc j'ai tenté le coup et cela a été une excellente surprise.

L'univers dans lequel se déroule l'intrigue est le nôtre, mais en différent.
Première différence qui change radicalement notre univers : il s'agit entre autres d'une uchronie, puisque la France est devenue le royaume le plus puissant du Monde, ayant rattaché à elle quasiment toute l'Europe. La monarchie française est toujours en vigueur : il y a toujours un Roi de France, une cour avec ses nobles, etc. le fait de voir les personnages vivre selon d'anciennes coutumes donne l'impression, de prime abord, d'être à l'époque de la Renaissance ou des Lumières. Mais la technologie est bien avancée, du moins pour les riches : eau courante, électricité, casques de réalité virtuelle, etc. (les pauvres, eux, n'ont pas le luxe de profiter de ces avancées). Cette technologie vient contrebalancer l'effet médiéval, sans pour autant nous le faire sortir de la tête. En même temps, je lis une histoire avec un roi de France, je ne peux m'empêcher de penser aux XVII-XVIIIe siècles (par exemple) bien que l'intrigue se déroule au XXe (1995). Ce mélange entre coutumes d'anciennes époques et technologie plus actuelle rend l'univers plutôt original.
Autre différence tout aussi importante : les fées existent. Attention, pas les jolies petites fées des contes, mais celles des légendes celtes (après tout l'auteur est Bretonne et vit près de la forêt de Brocéliande), c'est-à-dire des créatures fantastiques qui peuvent être très dangereuses (comme les selkies, par exemple). Elles sont donc craintes par les humains qui les ont chassées de leurs terres et les capturent pour en faire des esclaves. Seuls les keltiens (étant donné qu'ils parlent anglais, je dirais qu'on peut les rattacher à des pays anglophones comme l'Irlande) vivent en paix avec les fées.

Le Japon est une autre grande puissance de ce Monde, et notre héroïne est la fille de l'ambassadeur japonais. La princesse Yuri Nekohaima vit au japon depuis des années, loin de son père resté en France. Un jour elle reçoit une lettre de son père lui ordonnant de venir le rejoindre, ordre que Yuri exécute sans se plaindre, comme on le lui a appris. À bord de l'Orient-Express, un immense train indépendant (il n'est régit par aucune loi des différents royaumes, mais a ses propres règles que tous ceux qui y montent doivent respecter), la princesse, accompagnée de sa garde personnelle, fait la rencontre d'êtres (humains et fées) qui la prennent au dépourvu de part leurs convictions. Et lorsqu'elle arrive en France pour découvrir qu'elle devra épouser le Prince, héritier du trône, ce qui ferait d'elle la Dauphine de France, elle se sent profondément trahie. Obligée de suivre de coutumes nouvelles, de jouer le jeu de l'hypocrisie au milieu de tous ces nobles qui n'attendent d'elle qu'un faux-pas, Yuri se sent de plus en plus entravée. Un soir, quelqu'un lui propose un choix : épouser le Prince et continuer sa vie enfermée dans une cage dorée, ou s'enfuir et obtenir enfin la liberté de devenir qui elle veut. Bien sûr, on se doute tout de suite du choix qu'elle va faire...

À travers Yuri, jeune femme de vingt ans, nous découvrons les coutumes japonaises et la place des femmes dans cette société à l'esprit si étriqué. Que ce soit au Japon ou en France, les hommes sont considérés comme des êtres forts faits pour diriger, tandis que les femmes ne sont que des créatures faibles, incapables de susciter la crainte (pour eux l'idée qu'une femme puisse être un assassin professionnel est totalement inconcevable). Yuri a dû apprendre à se servir des moyens qu'on lui accordait pour montrer sa valeur : être belle, intelligente (mais pas trop) et apprendre différentes langues. On lui a appris à être docile, soumise à l'autorité, tout en étant capable de réflexion, à ne faire confiance à personne et ne jamais montrer ses émotions. Mais au fond d'elle, Yuri n'en peut plus de se cacher derrière ce masque de neutralité et rêve de liberté. Alors quand vient le moment de faire son choix, elle se lâche enfin et fait tout pour obtenir ce qu'elle souhaite. Yuri est un personnage que j'ai trouvé très intéressant. J'ai vu certains avis dire qu'elle est un peu trop distante et que du coup on a du mal à s'y attacher. Alors oui, elle est distante, mais ça fait partie de son éducation, tout comme son petit côté précieux. Et c'est ça qui est intéressant : malgré cette éducation si ancrée en elle (elle va souvent s'indigner face au comportement des autres, dont elle n'a pas l'habitude), elle parvient à faire ressortir son caractère enfoui, révélant ainsi une personne qui sait s'amuser, capable de compassion et d'une ouverture d'esprit étonnante pour une personne de sa condition. Je n'en dis pas trop, tout de même, mais voilà : elle mérite qu'on lui laisse sa chance.
Deux autres personnages féminins, qui mettent également en avant ces clivages homme/femme : la Capitaine Trente-Chêne, qui dirige l'Orient-Express, ancienne noble qui a décidé de tout plaquer pour vivre son rêve (l'aventure, le voyage) ; et HA-17, une créature hybride (mi-humaine, mi-fée) créée en laboratoire et considérée comme un objet, utilisée dans la garde de la princesse et qui prouve sa valeur même si les hommes refusent de le voir.
Parmi les humains, un autre personnage m'a bien plu : le coordinateur des rebelles, le fameux Sir Edward Longway, keltien. Un homme qui a tout perdu, obligé de vivre dans l'ombre sans jamais sortir à l'air libre (les rebelles, appelés les Rats, vivent dans les égouts, où ils ont aménagé un véritable foyer), entièrement consacré à sa cause. Car les pauvres sont mécontents, la révolte menace, même si elle est encore loin d'éclater. Il manque encore quelque chose, une lumière pour les éclairer, un soleil pour les guider... Sir Edward, donc, un homme mélancolique mais aussi très optimiste qui va aider Yuri à s'émanciper, à se découvrir elle-même.
Et on garde le meilleur pour la fin : mon personnage préféré dans cette histoire, Bran, la Selkie. Une créature au caractère bien prononcé, grognon, sauvage, magnifique. Les Selkies représentent la liberté, l'absence de possessivité, la tolérance vis-à-vis de la différence : elles n'ont pas de genre prédéterminé (il y a bien physiquement une différence de sexe, mais se fichent du genre), elles sont, c'est tout. Si elles aiment, peu importe que ce soit mâle ou femelle, peu importe l'espèce : elles aiment, c'est tout. Bran est une créature très attachante, à la fois très franche (elle dit les choses telles qu'elles sont, telles qu'elle les pense), sauvage (attention à ne pas l'insulter !) et innocente (elle rougit facilement quand on aborde des sujets plus personnels). Elle est censée avoir la vingtaine, mais ressemble plus à une ado, autant physiquement que dans son caractère. Et en même temps elle peut se montrer d'une maturité surprenante.
Celui que j'ai le moins apprécié, je pense, c'est le prince héritier Louis-Philippe : plus hypocrite que lui, tu meurs. Il dit aimer Yuri, mais ça apparaît d'avantage comme un désir de possession que comme de l'amour, et va tout faire pour la récupérer. Il se fait passer auprès du peuple comme un être aimant et empli de compassion, mais il déteste les pauvres et se sent supérieur à tout le monde.
Ah ! En fait il y en a bien un que j'ai détesté plus que le Prince, mais je ne peux pas parler de lui sans révéler des éléments importants de l'intrigue, donc vous verrez par vous-même.

Morgan of Glencoe a créé une panoplie de personnages intéressants et complexes : on s'attache à certains, on en déteste d'autres. L'histoire qu'elle développe ici est vraiment prenante, je ne me suis pas ennuyée un seul instant. J'ai adoré découvrir la vie à bord de l'Orient-Express, ainsi que celle au milieu des Gens de l'Égout, deux lieux qui apprennent la tolérance face à la différence, l'ouverture d'esprit. J'ai détesté cette société sexiste qui pense une femme trop stupide et trop faible pour faire ses propres choix. J'ai haïe cette société raciste qui traite les êtres différents comme des animaux et des esclaves incapables d'intelligence. J'ai d'ailleurs aimé cette insertion de l'univers légendaire celte au sein de cette société humaine très monarchique, j'ai aimé découvrir ces différentes espèces de créatures fantastiques, toutes aussi surprenantes les unes que les autres.
Suivre Yuri dans cette aventure a été pour moi un excellent moment de lecture, et ce jusqu'à la fin. Malgré la fin, qu'on sent venir, petit à petit, avec crainte et tristesse. Au fil du récit, que nous suivons à travers différents points de vue (à travers le regard d'un peu tout le monde, en fait, le narrateur étant omniscient), on voit le drame arriver. Un dénouement détaillé, bien mené, qui poursuit inexorablement sa course vers... Quoi donc ? À vous de le découvrir...

En bref...
Morgan of Glencoe est à la fois écrivaine, chanteuse, harpiste et compositrice de musique celtique. Cet univers celte qui fait partie de sa vie, elle le développe dans son premier roman publié en le mêlant à un univers uchronique plus terre-à-terre où les monarchies, et les injustices qui les accompagnent, sont toujours en place au XXe siècle. Dans l'ombre de Paris est un mélange de genres (fantasy, uchronie, steampunk) tout à fait réussi, écrit par une plume agréable, fluide et musicale. Les personnages, certains attachants, d'autres détestables, sont traités en toute complexité : ils ne sont pas parfaits, ont des doutes et des convictions, des qualités et des défauts. Intrigues politiques, aventure et quêtes d'identité sont au rendez-vous pour nous plonger dans une histoire des plus intéressantes, bien qu'au schéma quelque peu classique, au sein d'un univers particulièrement original. Un excellent premier tome qui pose des bases solides pour la suite que j'attends avec impatience !
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Je publie des chroniques littéraires sur lavisqteam.fr et celle de ce roman est présente au lien suivant : http://www.lavisqteam.fr/?p=44821

J'ai mis la note de : 19/20

Mon avis : Dans l'ombre de Paris appartient à la catégorie de ces romans inattendus, qui offrent de nouveaux horizons, dans une littérature de fantaisie qui a parfois du mal à se renouveler. L'univers de cette série est complexe, et joue sur plusieurs tableaux. L'auteure a choisi de s'imprégner de notre propre société, et de se l'approprier, pour en faire un monde unique où, créatures magiques et légendaires côtoient des humains que nous aurions pu croiser aussi bien dans le passé, notamment à l'époque de la royauté française, qu'à notre époque.

D'un côté, la Triade, principalement composée de royaumes puissants et à tête couronnée, s'oppose à Keltia, un ensemble d'états indépendants, moins radical et plus juste. le Royaume de France, qui s'étend bien plus loin que nos frontières, l'Empire Japonais, plutôt semblable à l'image des coutumes contemporaines de son jumeau Terrien, et le Sultanat Ottoman, mis à l'écart dans ce roman, promulguent des lois racistes et réfractaires, traitant les fées comme des esclaves ou des animaux, voire les deux.

Ces royautés totalitaires que l'on apprend rapidement à détester, notamment à cause de systèmes inégalitaires et injustes, paraissent quelque peu stéréotypées, et peu enclines au changement. Elles amènent des passages sombres, marqués de décisions lourdes et peu appropriées à un univers aussi diversifié. Pourtant, tous les faits restent cohérents et réalistes. En effet, la Triade craint les fées pour, nous explique-t-elle, d'excellentes raisons, bien que ces dernières soient préjudiciables. Leur peur de l'inconnu et de celle de l'intelligence supérieure des fées, font des citoyens de la Triade des personnages aux descriptions peu flatteuses, agrémentées de grains de sottise et de racisme.

Cependant, au fil des pages, des explications et des révélations, les personnages que l'on pensait simplets, ou portés sur une seule ligne directrice, se dévoilent et offrent des scènes tout aussi surprenantes que captivantes. Bien que les lois de la Triade portent à croire à un monde manichéen, celui-ci ne l'est en aucun point. L'auteure dépeint une société imparfaite, riche et complexe, qui se cherche et qui traverse des troubles politiques majeurs, aussi bien religieux qu'économiques. Tout est à construire, et la fin de ce tome annonce de grands changements à venir pour ces monarchies. Mais ces transformations ne viendront surement pas sans de grands bouleversements.

Morgan Of Glencoe dépeint une société étonnante, que l'on pourrait qualifier d'uchronie-fantasy. En effet, les premières pages ne trompent pas. le lecteur est plongé dans un Paris des années 1995, où les lecteurs cassettes cohabitent avec des caméras de surveillance haute-gamme, et où l'Orient-Express reste un moyen de transport réservé à une classe riche. Ce Paris ressemble à celui que l'on connaît, sans pour autant que l'on s'y retrouve complètement. Certains détails diffèrent, comme les conditions de vie du peuple, qui n'ont fait que perdre en qualité et qui rappellent ceux d'une époque antérieure. L'auteure joue avec les codes et nos connaissances, troublant le lecteur de manière plaisante.

Le peuple des fées fourmille d'idées magiques. Les Feu-follets cohabitent avec les Selkies, des créatures d'eau aux pouvoirs élémentaires grandioses ; les Fomoires, d'étranges batraciens peu intelligents, ne sont pas compris des Spectraux, des êtres puissants pouvant influer sur les émotions ; et les Sylfes, des êtres liés à la terre et pacifistes, s'allient aux Aelings, les fées de l'air, pouvant voler à toute allure. L'auteure ne tarie pas d'inspiration. Certains connaisseurs reconnaîtront certaines créatures provenant de légendes celtiques, de contes de fées ou d'univers hybrides. Les personnages féeriques, tout en finesse et poésie, marquent les esprits par leur bon sens, leur générosité, leur altruisme, leur compassion et leur bienveillance. Bien qu'ils soient tous loin d'être parfaits, heureusement, le lecteur les apprécie rapidement et s'y attache.

Des keltians, pour qui les fées sont leurs égales, redorent l'image du genre humain, grâce à leurs idéaux d'un monde en paix et sans laissés-pour-compte. Taliesin, personnage portant le nom d'un personnage incontournable de la mythologie celtique, qui est un barde aux capacités extrasensorielles étonnantes, et Sir Edward Longway, un Chevalier Dragon aux moeurs anglosaxonnes classieuses, nous subjuguent par leurs talents au combat, leurs rêves de justice et leurs personnalités flamboyantes. On ne peut pas ne pas les aimer. Leur charisme impressionnant nous marque, et nous entoure encore, même après la fin de la lecture. Courageux, bons et loyaux, ils représentent tous deux des idéaux puissants, qui toucheront davantage les plus sensibles.

Yuri, la future princesse de France, évolue de jolie manière Dans l'ombre de Paris. Eduquée par la Triade depuis sa plus tendre enfance, la jeune femme croit en de nombreux principes contrenatures et malsains. Par exemple, Yuri a appris qu'une femme ne peut pas se battre, ou qu'une femme de son rang ne peut s'habiller toute seule. Habituée à une vie millimétrée et sans surprise, Yuri possède de nombreux préjugés sur les fées, que ses pairs considèrent comme de la vermine, ou sur les homosexuels, que son peuple ne tolère pas.

Sa vie parmi les fées va tout changer, et le monde de la jeune femme en sera bouleversé à jamais. L'évolution des idées de Yuri est réaliste et bien construite. La jeune femme se situe loin des clichés des princesses futiles et inintéressantes, obnubilée par le prince charmant. le lecteur s'y attache et espère que Yuri finira par trouver sa voie, tout en permettant à la Triade de se transformer.

Le roman possède de nombreux autres personnages secondaires, qui ont tous leur place, et qui possèdent tous une identité marquante. L'auteure rappelle souvent l'espèce à laquelle appartient telle ou personne, nous permettant de mieux retenir les caractéristiques de chaque catégorie de fées. En plus de la découverte de ce peuple aux capacités incroyables, l'auteure nous présente également un système de magie innovant, navigant entre notes de musique et spiritualité, qui se bonifie lors des scènes de combat, notamment lorsque Taliesin et Edward entament la Danse des Dragons. Bien que l'on ne comprenne pas très bien ce que cela veut dire, la sphère magique qui englobe les deux personnages nous envoie, à ce moment précis, des images pleines de poésie et de tranquillité.

Le final est à la fois épique et morbide. L'auteure joue avec nos émotions, et les dernières pages ne plairont certainement pas à tous les lecteurs. Nos nerfs sont mis à rude épreuve, passant du rire aux larmes, tandis que notre coeur se balade sur des montagnes russes. L'avant-dernier chapitre se divise en une multitude de sous-parties, chacune très courte et se concentrant sur un petit groupe de personnages, permettant à la bataille finale de durer longtemps, tout en alternant sur des suspenses palpitants.

Le roman est une vraie perle. Quand la fantaisie s'associe aux légendes celtiques, aux mythes arthuriens, aux contes, à la musique, à la féerie, à des personnages poétiques et riches, et à un univers tout aussi fascinant que complexe, la lecture ne peut qu'en être réussie. Cependant, le roman recèle un point plus ou moins négatif. Effectivement, étant donné la diversité des peuples, le roman utilise plusieurs langages, autres que le français, dont le japonais et l'anglais. Aucune traduction n'est fournie et cela est dommage, surtout pour les lecteurs désireux d'apprendre. Avec les explications de l'auteure, certains dialogues ne nécessitent pas d'être compris, alors que d'autres en auraient besoin. Bien que l'idée de cette utilisation soit davantage liée à la musicalité des langues qu'à leur stricte compréhension, ne pas pouvoir tout traduire gênera sans doute une partie des lecteurs.

Morgan Of Glencoe nous donne à réfléchir sur de beaux sujets, comme la paix, l'amitié et l'harmonie, à travers une histoire unique, pleine de bonnes ondes.
Lien : http://www.lavisqteam.fr/?p=..
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Bon, ça fait des heures que j'essaye d'écrire une critique sur ce livre et bon sang c'est dur.

Alors je vais essayer pour la dernière fois d'aller droit au but sinon je laisse tomber !

Ce livre a été une purge pour moi. Il est lent, il est dogmatique, il est didactique, il inaccompli car il ne respecte pas son histoire, ni le lecteur.

Il n'est pas traduit. Ce livre s'amuse à nous mettre des chansons de barde en anglais ! On peut comprendre, mais il y a certaines expressions qui peuvent vous échapper. Il a des textes en japonais (c'est du niveau première année, et un texte est très mal retranscrit.)
Alors j'aurais aimé vous dire que c'est pour mettre dans le lecteur à la place de l'héroïne japonaise, puisqu'elle ne comprend pas l'anglais, mais si vous comprenez l'anglais, eh bien, ça ne marche pas.
Sachant que plus tard,il y a des textes que vous voulez comprendre et qui sont faits pour que vous les compreniez (malgré un anglais argotique par moment -__-)

Le culture japonaise... n'est pas respectée. Elle est caricaturée, en particulier avec l'analogie du kimono qui enserre l'héroïne comme un étau et qui lui donne envie de s'échapper pour être libre.
Je n'ai pas compris pourquoi l'autrice n'a pas fait l'analogie avec le corset... c'était pourtant donné !
Et surtout elle utilise tout le temps le terme kimono.. Alors tenue de cérémonie, et royauté ok.... Mais au refuge, elle peut porter un yukata si ça la saoule. Elle est pas obligée de porter des geta, les zorii existent, et puis... Une princesse, sans tabi ? Pardon ? Je vous mentionnerais juste que les personnages masculins japonais sont aussi cliché que manger des sushi au saumon carrefour et porter un kimono en soie avec des dragon chinois rouge pétant en croyant à l'authenticité de ce travail....

J'en attendais beaucoup de ce roman. J'adore la culture japonaise, et j'adore toute l'esthétique de la royauté française.
J'attendais de voir Yuri nous décrire ce que c'est la liberté à laquelle elle aspire. La voir décider par et pour elle-même. Ça n'arrive jamais.

Ce n'est qu'une poupée de chiffon bonne à répéter tous les dogmes de son autrice. Des dogmes clichés et d'une faiblesse et d'un anachronisme forcené.

Le roman entier ne sert que ce but, mettre en exergue des idées poussiéreuses ignorantes des combats actuels.

Yuri qui a sauté d'un écrin de satin rose couvert d'or et de diamants n'a fait que sauter dans un autre écrin dans un bois moins précieux mais respectueux de l'environnement comblé de coton recyclé, où malgré une société surfacienne dure et impitoyable :
sexiste, raciste et homophobe,
mademoiselle pourra apprendre dans les meilleures conditions, l'égalité, le féminisme, la tolérance.

Qu'est-ce que le féminisme ? Pouvoir boire de l'alcool. Pouvoir parier. Pouvoir jurer.
Qu'est-ce que l'égalité ? Nettoyer des toilettes sèches comme tout le monde.
Qu'est-ce que le genre ? le genre n'est qu'une construction sociale, vous êtes un être humain avant d'être un sexe.
(ça n'empêchera un perso qui se prétend agenre, d'être identifié femelle et de se mettre avec un mâle au final. )

/!\ Attention énorme spoil pour ceux qui n'ont pas lu. /!\


L'homosexualité, c'est pas une attirance physique, c'est un être humain, attiré par un autre être humain.
Oui ce n'est pas dit comme ça, Mais je trouve ces paroles d'Edward loin d'être anodines dans sa bouche à lui.

Edward à propos de l'amitié homme femme impossible:
"Si vous voyez en quelqu'un un homme ou une femme avant de voir un être humain, peut-être. Mais si vous le considérez comme un individu à part entière, tout devient différent. Mais beaucoup de gens pense comme vous (l'héroïne). Trop de gens. À réfléchir en terme de sexe et de genre, ils ne voient plus que ça.Tout comme ils voient les gens comme leur propriété. Ma femme, mon mari, mes enfants... "

Edward. Faites-moi croire une seule seconde qu'Edward serait aller avec Will sans la moindre inclination. Est-ce que ce n'est pas la pire chose à faire dire à cette personne ?
On ne devient pas homosexuel par choix. On peut aller à revers de son inclination, mais ce n'est pas ça qui se passe le plus souvent.
Ce livre essaye de remodeler des concepts qu'il n'a pas l'air de comprendre lui-même. Une déconstruction de ce que son les parents, une déconstruction du genre, une déconstruction du modèle féminin...

Sachez que pour moi, tous les dogmes de ce bouquin ont des problèmes. Soit ils ne sont pas dit par la bonne personnes, soit ils sont énoncé comme des vérités, mais ignorent volontairement la biologie basique, parfois se contredisent et ça me ferait trop de chose à citer. C'est pour ça que j'ai du mal à écrire cette critique

Beaucoup de chose détonnent dans ce roman.
Mais revenons vite fait à l'histoire, que veux faire Yuri une fois libre ? Pourquoi Kenzô a-t-il trahi Yuri ? Pourquoi la reine a-t-elle proposé ça ? C'était quoi son objectif ? Elle ne le dit jamais et se contente de pleurer sur Kenzô (tellement un parfum !) en se laissant insultée en plus alors qu'elle venait chercher du réconfort ! Mais, c'est quoi ça ?
Elle avait tout pour être parfaite cette reine, mais non, elle en a fait une femme soumise qui se contente de pleurer parce qu'elle peut rien faire (a part mettre en danger la fille de son ami apparemment...) Les bonnes soeurs ? Mona ? (vous savez de quelle mona je parle si vous avez lu.) L'ordre d'assassiner il vient de qui ?
La situation du "monde" a-t-elle changé ? (C'est une saga, si déjà l'héroïne change pour un premier volume c'est pas mal... (j'imagine).
Tous ces points qui m'intéressaient, tous ces points n'ont pas trouvé de réponse.

Je n'en pouvais plus à la fin. Vraiment très fatiguant. j'étais sortie de ma lecture vers la 131. le narrateur étant du point de Yuri, pendant 150 page elle fait sa raciste. Et même après, elle a toujours des paroles malheureuses. Pour moi, c'est un nom très massif.
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critiques presse (1)
Elbakin.net
09 décembre 2019
Plus qu’une quête initiatique, le roman nous raconte une lutte et la survie non pas de personnes individuelles mais de cultures différentes que l’on veut voir disparaître. Une lecture à recommander pour quiconque cherche du dépaysement dans un univers pourtant très proche..
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
- De l'amitié entre un homme et une femme, sans le moindre... pardonnez-moi, mais je ne suis pas certaine que cela soit possible.
- Si vous voyez en quelqu'un un homme ou une femme avant d'y voir un être humain, peut-être. Si vous le considérez comme un individu à part entière, tout devient différent. Mais beaucoup de gens pensent comme vous. Trop de gens. À réfléchir en termes de sexe et de genre, ils ne voient plus que ça. Tout comme ils voient les gens comme leur propriété. Ma femme, mon mari, mes enfants... Parfois, ça me donne envie d'être une Selkie, vous savez. Les Selkies ne possèdent rien, et surtout pas les autres. Elles ne connaissent pas la jalousie, puisqu'elles ne connaissent pas l'appartenance. Si nous avions tous été des Selkies, rien de ce qui est advenu alors ne serait arrivé.
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– Excusez-moi, mais…tout le monde ici est vraiment sur un pied d’égalité?
– Oui. Sur ce point, Sir Edward est très strict avec les nouveaux arrivants. Au début, nous avons tous du ma à trouver cette place vis-à-vis de l’autre, pourtant si simple, si évidente… Un égal, voilà tout. Qu’importe son espèce, son sexe, son âge ou son rôle.
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Les deux fées coururent jusqu’à l’avant du wagon pour accéder à la plateforme extérieure. Alcyone sauta pour s’accrocher au rebord du toit, s’y hissa sans effort apparent et s’accroupit pour charger sur son dos le Spectral, qui l’avait suivi par l’échelle. Accroché aux épaules de son frère, Ren s’efforça de se faire le plus léger et le moins encombrant possible. D’une puissante poussée de ses jambes, l’Aeling s’élançait déjà.
Le médecin avait beau n’en être pas à sa première course à os de fée de l’Air, la sensation en était toujours aussi impressionnante. Comme tous les siens, Alcyone était très rapide à défaut d’être particulièrement endurant : sur un parcours de moins d’un kilomètre, il n’avait aucun mal à tenir les quatre-vingts kilomètres-heure. Ce qui, sur le toit certes large d’une dizaine de mètres, mais humidifié par les pluies de septembre, d’un train lui-même lancé à peu près à la même vitesse, était très impressionnant. Toutefois, Ren n’éprouvait pas la moindre inquiétude : il connaissait son frère et lui faisait une confiance aveugle. Du moins, tant qu’il s’agissait de courir sur les toits de l’Orient-Express.
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Yuri
- Tu veux dire qu’un homme qui n’y connaît rien pourra obtenir davantage qu’une femme qui serait spécialiste, juste parce qu’en tant qu’homme on l’écoutera et lui accordera une plus grande crédibilité?
Lilas
- Hélas.
Yuri
- Et bien... Il y a au moins un point commun entre les nobles et les roturiers.
(p.280)
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— La Capitaine ne ménage pas sa peine…, constata Ryûzaki, debout derrière elle aux côtés de la silencieuse HA-17.
Yuri hocha la tête. Elle voyait Paris grandir à vue d’œil à l’horizon. Dans quelques minutes ils arriveraient à quai, elle descendrait alors du train pour se jeter dans l’inconnu… Plus que jamais, la lettre blanche qui l’avait convoquée ici l’emplissait de frustration : elle se sentait mise à l’écart de sa propre vie. Elle reporta son regard sur la Capitaine Trente-Chênes avec ses cheveux coupés court, vêtue ce jour-là d’un pantalon, comme un homme, et qui respirait pourtant la féminité d’une façon que la princesse n’aurait jamais imaginée. Certes, cette femme inspirait respect et obéissance, mais pas à la façon impérieuse d’un homme : elle n’avait pas gagné respect et obéissance par la force, mais par la sagesse, parce que c’était la sagesse qui guidait chacun de ses actes, chacun de ses mots. Si Camille Trente-Chênes était obéie, c’était pour une simple raison : chacun se rendait compte qu’elle voyait plus juste que les autres.
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Vidéo de Morgan of Glencoe
Une longue discussion de La Garde de Nuit autour du roman "Dans l'ombre de Paris", premier tome de la saga "La dernière Geste" de Morgan of Glencoe.
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