AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 978B005JDIWHQ
Avant scène théâtre (30/11/-1)
5/5   2 notes
Résumé :
L'AVANT-SCENE THEATRE N° 398 - mars 1968 – LE REVIZOR de Nicolas Gogol, adaptation d'Arthur Adamov, mise en scène d'Edmond Tamiz à la Comédie de Saint-Etienne, avec Jean Daste, Igor Tyczka, Hervé Sand, ... - suivi de LE VAMPIRE de Youri - « Chaque numéro de l'Avant-Scène Théâtre publie le texte intégral d'une pièce de théâtre à l'affiche (ou plus) avec indications scéniques - qu'accompagnent des photographies, interviews, portraits des auteurs, metteurs en scène et... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après L'avant-scène théâtre, N°398Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Amis de la bande dessinée d'antan, je ne saurais que trop vous conseiller cette petite comédie grinçante (certains diraient cette farce) de Nicolaï Gogol, qui est probablement, j'assume cette assertion sans honte et sans remords, l'un des premiers maillons de la longue chaîne qui conduira aux retentissants succès de la BD franco-belge, du style Tintin ou Lucky Luke.

Vous voulez un argument tangible ? Ok, je m'exécute. Dupont & Dupond, ça vous dit quelque chose ? Et si dans le Révizor c'était Bobtchinski & Dobtchinski (les deux ayant par ailleurs les mêmes prénoms) ? Bien évidemment, ces deux lurons symétriques sont des couillons de base à peu près aussi adroits que les Men In Black de Tintin.

Autre argument, à la lecture, oubliez qu'il s'agit de Gogol et remplacez-le dans votre esprit par Goscinny. Vous verrez, c'est saisissant, on se croirait dans les blagues et les situations rocambolesques de Lucky Luke dans des albums comme le Juge ou Billy-The-Kid, avec son cortège de villageois, de shérifs, de marchands, de soldats ou de fonctionnaires poltrons, hypocrites, intéressés, pusillanimes, traîtres, faux-jetons, et surtout, bêtes à manger du foin.

Bon, je sens qu'il est grand temps que je vous parle de la pièce elle-même. Quelques éclaircissements sur son titre : dans une bourgade de province, où tout fonctionne à la va-comme-je-te-pousse, où tout le monde abuse de son pouvoir, aussi infime soit-il, détourne (et sans complexe aucun) plus ou moins d'argent public et privé selon ses attributions et son statut, tout aurait dû rester paisible s'il n'était cette détestable nouvelle.

On annonce au Gouverneur qu'un Révizor, c'est-à-dire une sorte de super contrôleur envoyé par le gouvernement impérial, va arriver de Pétersbourg pour examiner dans le détail tous les aspects du fonctionnement (et ce faisant épingler les dysfonctionnements) de cette ville, quitte à faire sauter au besoin quelques têtes et à redonner quelques tours de vis.

Vous imaginez le branle-bas de combat dans les chaumières vu que tout le monde, sans exception, à des exactions sur la conscience et des petites magouilles à se faire pardonner. Peut-être est-il bon de ne point trop vous en dire et de vous laisser découvrir comment nos braves fonctionnaires vont s'y prendre pour tenter de soudoyer le révizor et d'acheter sa clémence.

Gogol bombarde à qui mieux-mieux et tous azimuts. Tout le monde en prend pour son grade, gouverneur, juge, inspecteurs scolaire et d'établissement de bienfaisance, directeur des postes, commissaire de police, fonctionnaire, marchands, hommes, femmes, bref, tout le monde est incompétent, corrompu et corrupteur, poltron, stupide, cancanier et, en un mot, a tout pour plaire.

C'est drôle et grinçant de bout en bout, même si l'on peut éventuellement faire un petit reproche à l'auteur, sur l'aspect parfois redondant du burlesque qui alourdit inutilement une pièce en cinq actes, par ailleurs, très réussie et rafraîchissante.

À chaque fois que je lis des oeuvres de Nicolaï Gogol, j'ai pleinement conscience de passer à côté de bon nombre des effets comiques distillés en langue russe. J'en veux pour preuve la simple évocation des noms de famille des protagonistes où par exemple le nom du juge Liapkine-Tiapkine fait penser à la chair à saucisse, le directeur des postes Chpékine à une tache, le commissaire de police Oukhovertov à une oreille espionne, le surveillant des établissements de bienfaisance Zemlianika (qui est un ivrogne) à une fraise, l'inspecteur scolaire Khlopov à du coton ou du kapok, les agents de police Svistounov, Pougovitsyne et Dierjimorda respectivement siffler, boutonneux et intimidateurs, etc., etc.

J'hésite entre 4 et 5 étoiles car certes certains passages sont moins bons, mais d'autres sont tellement tordants qu'ils méritent d'emporter ma délibération finale. Je vous le conseille sincèrement, ce Révizor, si vous voulez vous marrez à moindre coût, comme vous empoigneriez une bonne vieille BD de Goscinny pour vous changer les idées, du moins c'est mon avis non révisé, c'est-à-dire, pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie          540

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Mais qu'entendez-vous par péchés, Anton Antonovitch ? Il y a péché et péché. Moi, je ne m'en cache pas, je prends des pots-de-vin, mais quels pots-de-vin ?
Commenter  J’apprécie          160

autres livres classés : théâtreVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (7) Voir plus



Quiz Voir plus

Titres d'oeuvres célèbres à compléter

Ce conte philosophique de Voltaire, paru à Genève en 1759, s'intitule : "Candide ou --------"

L'Ardeur
L'Optimisme

10 questions
1290 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature française , roman , culture générale , théâtre , littérature , livresCréer un quiz sur ce livre

{* *}