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Critique de Marti94


Ma découverte de « La vénus à la fourrure » de Sacher Masoch s'est faite d'abord par le cinéma avec le film de Roman Polanski que j'ai vraiment adoré, puis j'ai emprunté la bande dessinée de Guido Crepax à la bibliothèque et dernièrement je suis allée voir la pièce mise en scène par Jérémy Lippmann au théâtre Tristan Bernard à Paris. Cette dernière, ainsi que le film de Polanski, est un excellent texte écrit par David Ives, inspiré du roman de Sacher Masoch mais il ne s'agit pas d'une adaptation au sens strict.

L'histoire d'origine, je l'ai téléchargé sur ma liseuse pour mieux saisir la grandeur d'un texte fondateur qui date de 1870. Et j'ai bien fait car le texte est beaucoup plus profond que je l'imaginais. Il est plus du ressort de Freud que de Sade.

L'histoire se situe dans une petite station thermale des Carpates puis nous mène de Vienne à Florence. le héros de la Vénus à la fourrure, Séverin von Kusiemski, raconte comment, aux termes d'un contrat conclu avec sa maîtresse, Wanda von Dunajew, il s'est engagé à être son esclave, contraint de subir toutes les humiliations qu'elle jugerait bon de lui infliger. le bonheur alterne sans fin avec la douleur, comme si l'un ne pouvait venir que de l'autre : « Si je ne peux jouir pleinement et parfaitement du bonheur de l'amour, je veux boire jusqu'à la lie la coupe de ses souffrances et de ses tourments ; je veux être maltraité et trahi par la femme que j'aime. Plus elle sera cruelle, mieux cela vaudra. C'est aussi une jouissance ! ».

Passion, don de soi sont les thèmes abordés plus que sexualité. L'univers romanesque de l'écrivain autrichien est aussi empreint de culpabilité, il évoque même une « guérison » lorsque qu'il y a rupture. Il précise aussi que « c'est le christianisme, dont le cruel emblème, la Croix, a pour moi quelque chose d'effroyable, qui le premier a introduit un élément étranger et hostile au sein de la nature et de ses innocents instincts. »
On comprend donc qu'au 19ème siècle, les romans de Sacher Masoch ont inspiré le psychiatre Krafft-Ebing pour créer le terme de "masochisme".

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