Les livres du moment #148 – jeudi 26 janvier 2023
Quelles sont les recommandations des lecteurs cette semaine ? 

Article publié le 26/01/2023 par Julie Audouard, Nicolas Hecht et Pierre Krause

Connaissez-vous les pages de recommandations par genre sur Babelio ? Chaque jour, l'équipe du site trie et sélectionne les livres les plus appréciés des Babelionautes pour vous faire découvrir des parutions récentes, agrémentées d'une critique de lecteur. Et chaque semaine nous vous proposons désormais de retrouver une liste de dix ouvrages, soit un par catégorie, afin de suivre l'actualité littéraire au plus près.

Non-fiction : Amandine Dhée, Sortir au jour
La Contre-Allée, 128 pages, 16 €
 
Depuis ses premiers livres dans les années 2010, et peut-être plus encore depuis le remarqué La Femme brouillon paru en 2017 (prix Hors Concours), Amandine Dhée sonde avec habileté nos intimités, et questionne sans cesse la place des femmes dans nos sociétés contemporaines. Mais loin d'un féminisme janséniste et hostile, elle interroge les rapports humains avec recul, humour et acuité - comme elle nous l'expliquait dans un entretien à propos de son livre A mains nues. Ce nouveau récit évoque sa rencontre avec une thanatopractrice, Gabriele, avec laquelle elle va échanger sur des thèmes comme la transmission, la perte, l'oubli. Mais aussi, bien sûr, sur ce métier si particulier, souvent pétri de fantasmes et de non-dits. Une incursion dans les préparatifs pour rejoindre l'au-delà, afin de mieux célébrer la vie.

EvlyneLeraut est tout à fait conquise par ce petit ouvrage : « Fondamental, d'utilité publique, la pierre angulaire d'une littérature qui apporte sa pierre à l'édifice du VIVANT. Ce livre brise les tabous, les carcans et nos ignorances. Comprendre le mot thanatopractrice. Puiser dans ce métier notre élan pour demain. Sortir au jour montre la voie de la minute même pour tout apprendre de l'autre et de notre venue au monde. Ce livre bleu nuit est un edelweiss à flanc de rocher. »

Littérature française : Mickaël Brun-Arnaud, Les Vallées closes
Robert Laffont, 288 pages, 20 €

Enzo est un garçon un peu différent des autres et dans cette « vallée close », la différence est un fardeau bien lourd à porter. Atteint de déficience mentale, le jeune homme est accueilli un soir par Paul-Marie Enzo pour un stage. Ce simple fait se transforme peu à peu en un monstre impossible à contrôler et on assiste impuissant et à travers les voix des deux mères des protagonistes, à la mise en place d’un terrible engrenage qui n'épargnera personne.

Une vallée qui a tout de même accueilli Patincouffin : « C'est un roman que j'ai beaucoup aimé, un roman qui torture chacun de ses personnages et qui met des coups au cœur du lecteur. Une très belle histoire, écrite d'une plume de chef ! »

Littérature étrangère : Eduardo Fernando Varela, Roca Pelada
Métailié, traduit de l'espagnol par François Gaudry, 352 pages, 22,50 €
 

Et si, pour avoir un peu de recul, on prenait de la hauteur ? Avec son deuxième roman Roca Pelada, Eduardo Fernando Varela nous éloigne de l'agitation du monde pour trouver refuge très haut en montagne, sur un col, où des militaires se font face depuis deux postes de frontière. Il ne se passe pas grand-chose là-haut, alors quand Vera Brower, une femme, remplace l'ancien capitaine d'une des positions, le doute s'installe dans le camp supposé ennemi. Entre rigueur de l'armée et quasi-irréalité de ces paysages désertiques, Varela crée un espace absurde et drôle, où le flottement est permis, et la confusion presque désirable.

marcbali vous recommande ce voyage : « Roca Pelada est un roman captivant qui évoque Le Désert des Tartares qui serait déplacé dans la cordillère des Andes. Eduardo Fernando Varela est inspiré par les grands espaces andins d’altitude et il trouve un cadre épatant pour situer son récit intemporel plein de souffle, à l’écart de la globalisation et de la frénésie du monde. »

Polar & thriller : Johana Gustawsson, L'île de Yule
Calmann-Lévy, 306 pages, 19,90 €

Bienvenue sur la magnifique île de Storholmen, qui fait face à Stockholm et qui accueille sur ses terres le splendide manoir de la richissime famille Gussman. On ne vous fera pas l’éloge de cette île bien longtemps : c’est non loin de ce manoir qu’une adolescente y a été retrouvée pendue. Ce n’était pas un sucide mais bien l'œuvre d’un assassin dont l’identité demeure un mystère depuis presque 10 ans. Entre alors Emma Lindahl, une experte en art appelée pour procéder à l’inventaire des biens de la famille. Son travail s’annonce d’autant plus long et fastidieux qu’un nouveau corps vient d’être découvert non loin du manoir. Le tueur rôderait-il encore dans les parages ? 

Un roman digne de Kubrick pour Therubrick ? « Quand Johana tire les ficelles, la marionnette c’est nous, les lecteurs, et ce n’est pas sur nos bras ou nos jambes qu’elle exerce son pouvoir, mais sur nos cerveaux, nos pensées, nos émotions. Il ne faut pas trop espérer un faux pas, ou un relâchement, aucune chance de couper les fils qui nous relient. »

BD : Karibou (scénario) et Arnaud de Viviers (dessin), Constantin de Chamberly : Barbare, esthète et philanthrope
Delcourt, 64 pages, 13,50 €

Ce n’est pas votre barbare ordinaire qui se dévoile dans les pages de cette bande dessinée. Sensible et philanthrope, Constantin s’est donné pour mission de convertir le monde sauvage de Karskyal à sa cause : celle de la philosophie et de l’humanisme. Et c’est dans ce décor de fantasy médiévale que les auteurs abordent peu à peu, et jamais sans humour, différentes thématiques philosophiques et politiques. Après Conan le barbare, voici donc un nouveau héros qui porte haut, non son épée, mais ses idées. 

Un ouvrage aussi attachant que son personnage principal pour Sdlmag : « Drôle, décalé, érudit et iconoclaste, le scénario de Karibou est porté par le dessin acéré et fascinant d’Arnaud De Viviers dont la seule couverture, faisant référence au Barbarian de Frank Frazetta, est une petite merveille de composition… Bref, un album aussi inattendu qu’enthousiasmant… »

Manga : Asuka Konishi, Criminelles fiançailles, tome 5
Pika, traduit du japonais par Anne-Sophie Thévenon, 164 pages, 7,95 €

Le mois de janvier a été marqué par la sortie du cinquième tome de Criminelles fiançailles. On y retrouve notre couple Yoshino et Kirishima, petits enfants de grands chefs yakuza, embarqués dans des fiançailles arrangées pour unir les deux clans familiaux. Humour, combats et sensations fortes. Ce cinquième tome nous offre beaucoup d’action : la ville natale de Yoshino est menacée. Le couple au caractère bien trempé arrivera-t-il à coopérer ? 

enairolf a adoré les scènes où Yoshino apparaît : « Yoshino m'a fait rire dans ce tome. On peut le dire : celle-là, elle a de la ressource ! Elle se retrouve dans une situation périlleuse mais elle va parfaitement bien savoir comment se sortir de là. Elle m'a même impressionnée, pour le coup. C'est une vraie tête brûlée. »

Jeunesse : Isabelle Renaud, André Mora (auteurs) et Yomgui Dumont (illustrateur), La Vie indocile d’Achille Le Guennec
Syros Jeunesse, 272 pages, 17,95 €
 
Achille pensait qu’il allait passer ses vacances d’été à écouter du rock en festival avec son oncle, quand son bulletin de fin d’année tombe. Le 3 sur 20 en anglais ne passe pas dans la famille Le Guennec, d’autant plus que le père d’Achille vient de se faire licencier car l’entreprise se déploie internationalement et ce dernier ne parle pas anglais. Achille est donc contraint de rester tout l’été avec Alice, la correspondante anglaise, et de refaire du cheval, lui qui en a très peur depuis sa chute quelques années plutôt. Ce roman conseillé dès 11 ans, plein d’humour, regorge de questions sur la masculinité, l’éducation et les relations avec les autres, qu’elles soient humaines ou animales.

Anarya a beaucoup apprécié le style enjoué des auteurs et autrices : « En ce froid mois de janvier, rien de tel qu'une bonne petite comédie familiale et estivale pour se donner du baume au cœur ! Et cette entrée dans la vie des Le Guennec va vous réchauffer autant les zygomatiques que l'âme ! »

Jeune adulte : Claire Renaud, C'est quand la vraie vie ?
Sarbacane, 224 pages, 17 €

« C’est quand le bonheur ? », se demandait Cali. « C’est quand la vraie vie ? », se demande carrément Claire Renaud. C’est en tout cas l’une des questions que se posent les trois adolescentes que l’autrice met en scène dans ce roman. Antigone, Camille et Nina se demandent bien quand exactement commencent les réjouissances dans ce monde pénible où elles n’arrivent pas à trouver leur place. Elles se posent des questions, beaucoup de questions sur l’amour, l’amitié, la vie tout simplement. 

faelys s’est fait trois amies : « Ce roman est un puissant philtre d'optimisme. Ses héroïnes sont juste irrésistibles, vraies, touchantes avec leurs emballements et leurs réflexions, leur indéfectible sentiment que tout est possible ensemble. Je vous assure, je voyais quasiment les personnages danser et chanter certaines scènes. [...] Une lecture à partager sans modération. »

Imaginaire : Anouck Faure, La Cité diaphane
Argyll, 256 pages, 21,90 €


Certes, ce livre ne sera pas disponible en librairie avant quelques jours (le 3 février exactement), mais les retours des premiers lecteurs sont tellement enthousiastes sur Babelio que nous avons eu envie de vous en parler au plus tôt. La Cité diaphane est le premier roman fantasy d'Anouck Faure, jusque-là plus connue en tant qu'artiste ayant notamment réalisé les couvertures de Trafalgar, La Nuit du faune, Rendez-vous demain, ou encore de l'édition de poche de L'Empire s'effondre. Elle nous guide cette fois grâce aux mots dans la ville de Roche-Etoile, cité sainte de la déesse sans visage dont la splendeur semble perdue à jamais. Quand un archiviste d'une ville voisine va se rendre sur place pour tenter de comprendre ce qui a mené la cité au déclin, il va rencontrer d'étranges rescapés peu enclins à l'aider, ce qui ne lui simplifie pas la tâche. D'autant que des phénomènes étranges commencent à se produire…

Bookworm84, à l'image de tous les premiers lecteurs, nous recommande chaudement ce livre (à la couverture signée Xavier Collette) : « Pour un premier roman, c’est brillant ! Brillant, avec de multiples facettes, tel un diamant noir. Un roman à la plume flamboyante, aussi sombre que fascinant. Un roman qui prouve que peu importe l’outil qu’elle a entre les mains, plume ou crayon, pointe sèche ou lame de rasoir, Anouck Faure crée des œuvres aussi magnifiques qu’inoubliables. »

Roman d’amour : Barjy L., Aponi, Poppy et Monsieur Cantrell
Haro & Milo, 252 pages, 14 €

Qui aurait cru possible qu’un magasin de bricolage puisse être un lieu de rencontre pour les personnages de notre roman d’amour de cette semaine ? Todd Wade, dit Poppy, papa poule par procuration de la fille de sa meilleure amie, et Warren Cantrell, homme d'affaires d’un côté et couturier de cosplay de l’autre se retrouvent liés dans une histoire des plus touchantes. Barjy L. met en avant l’amour et la bienveillance dans son roman, donnant dans le tout doux et tendre, de quoi nous réchauffer le cœur en ce mois de janvier glacial.

Pour nanonoel, « lire Barjy L.. c'est être assuré de dévorer des pages au style inimitable, d'y rencontrer des personnages touchants qui ne laissent jamais indifférents et... de tomber amoureuse. »

Vous avez vous aussi des livres récents à recommander ? N'hésitez pas à partager vos lectures en commentaire de cet article !