Les livres du moment #183 – jeudi 28 septembre 2023
Quelles sont les recommandations des lecteurs cette semaine ? 

Article publié le 28/09/2023 par Nicolas Hecht, Pierre Krause et Mathilde Sautou

Connaissez-vous les pages de recommandations par genre sur Babelio ? Chaque jour, l'équipe du site trie et sélectionne les livres les plus appréciés des Babelionautes pour vous faire découvrir des parutions récentes, agrémentées d'une critique de lecteur. Et chaque semaine nous vous proposons désormais de retrouver une liste de dix ouvrages, soit un par catégorie, afin de suivre l'actualité littéraire au plus près.

Manga : Aiji Yamakawa, Stand Up !, tome 1
Akata, traduit du japonais par Claire Olivier, 190 pages, 6,99 €

Ukoto rentre au lycée cette année. Un défi de taille pour une fille un peu trop grande : complexée, elle peut vite s’effacer, cédant à la timidité. Cependant, notre gentille héroïne ne va pas pour autant se laisser dévorer par ses angoisses : elle veut s’adapter à son nouvel environnement et surtout, y passer de bons moments. De plus, Naoyuki Harada, son facétieux camarade de classe, a l’air de particulièrement l’apprécier. D’une déconcertante honnêteté, il cherche à mieux la connaître. Peut-être seraient-ce les prémisses d’une histoire tendre et douce, d’un amour lumineux ?

Un manga qui fait du bien, selon Lesvoyagesdely : « Stand Up ! est une lecture fraîche, dynamique, agréable, bienveillante, qui donne le sourire, avec un côté aérien. C'est donc une belle surprise. Nos deux jeunes lycéens de la couverture font connaissance, s'apprivoisent, passent plutôt de bons moments ensemble, mais attention à quand même écouter les cours. Le trait graphique est beau, fin, doux, il nous emporte. »

Jeunesse : Ovidie, C'est quoi l'amour ?
La Martinière Jeunesse, 32 pages, 3,50 €

Livre essentiel pour tout jeune qui traverse cette phase de questionnement, autour de cette grande question : c’est quoi, l’amour ? Entre les premiers émois, la découverte de la sexualité, l’apprentissage de l’indépendance, l’adolescence est une période complexe. Ovidie, journaliste, réalisatrice spécialiste dans les questions du corps, du féminisme et de la sexualité, livre un ouvrage qu’on aurait aimé avoir eu plus tôt. C’est l’amour sous toutes ses formes qui est interrogé, à travers ses modèles et ses interprétations.

Pour LAncreEtLaPlume, ce livre destiné aux (pré)-adolescents est utile et pertinent : « Ovidie s'adresse ici aux jeunes en tentant de répondre à la question "c'est quoi l'amour ?". L'intelligence de cette collection, c'est de pousser le jeune à réfléchir en lui donnant des pistes, en ouvrant des portes, mais sans jamais le pointer dans une unique direction. Un petit essai qui pose des bases, donne des faits, des chiffres, mais aussi interroge et invite à débattre. »

Jeune adulte : Tessa Gratton et Justina Ireland, Chaos & Flame, tome 1
BigBang, traduit de l’anglais par Alison Jacquet-Robert, 416 pages, 19,95 €

Il faut imaginer une guerre sans fin entre plusieurs maisons, plusieurs clans qui se vouent une haine sans pareille. Au sein de l’une de ces maisons, on suit Darling, une orpheline recueillie par la Maison Kraken. Quand le père adoptif de cette dernière se fait enlever, la jeune fille se lance dans une traque qui va évidemment révéler de nombreuses surprises. Les secrets du passé de Darling sont-ils tous synonymes de trahisons ?

Songedunenuitdete a passé un moment magique avec ce livre : « Les éditions BigBang nous offrent un livre de toute beauté ! Si le livre est superbe, je peux déjà te dire que l’histoire l’est tout autant ! [...] Bon sang ! J’ai dévoré ce livre ! [...] Si tu cherches une bonne romantasy avec un univers qui tient la route et des personnages attachants, tu peux choisir ce titre sans souci ! Je me suis régalée et j’attends la suite avec impatience. »

Imaginaire : Jane Hennigan, Papillons de nuit
J'ai Lu Nouveaux Millénaires, traduit de l'anglais par Gilles Goullet, 352 pages, 20 €

Imaginer un autre monde pour questionner celui dans lequel nous vivons. Ce fondement de la science-fiction trouve dans ce premier roman une nouvelle illustration. Jane Hennigan nous transporte dans une société de l'après-catastrophe, dans laquelle une épidémie massive provoque des arrêts cardiaques ou des crises de démence aiguë. Un phénomène qui touche les hommes, et uniquement eux. Mary travaille dans un institut pour hommes en Angleterre, alors que l'épidémie semble s'éteindre doucement. Elle entend un jour parler d'un vaccin, un projet finalement avorté. A travers cette dystopie féministe, Jane Hennigan pose autrement le problème de la domination d'un genre sur un autre, et les équilibres sociétaux à trouver, encore et toujours.

Pour PleinePageMarckolsheim, le sujet est pertinent et bien traité : « Cette dystopie féministe imagine une nouvelle forme de société, où la vie revient à l'essentiel, mais où les rôles entre femmes et hommes sont loin d'être égaux. [...] C'est un plaisir de trouver des romans aux voix féminines, qui n'ont pas vocation à mettre en avant la romance, et j'ai trouvé cet ouvrage de science-fiction complet et palpitant dans son ensemble. »
 

Roman d’amour : Sonia Birdy, Babydoll
Editions Addictives, 404 pages, 17,80 €

Elle, elle était différente. Clara. Celle dont Alec ne s’est jamais totalement détaché, son amie d’enfance. Ils ont grandi ensemble, dans le même milieu, celui de la misère, celui du sang, celui de la Louisiane dans ses quartiers les plus sombres. Un amour qu'il ne parvient pas à oublier, et pour cause : celle-ci a disparu quelques années auparavant et depuis, c’est le silence. Malgré sa carrière à succès, sa réputation en tant que quaterback des Chicago Bears, il ne parvient pas à tourner la page. Un jour pourtant, il croit la voir au Babydoll, cadre loin d’être idyllique pour des retrouvailles romantiques : c’est un strip-club. Cette femme qui danse, ce charme-là, serait-ce donc Clara ?

Une lecture qui en fait voir de toutes les couleurs, selon LiliMatoline : « Friendstolovers, enemiestolovers, passé difficile, meilleurs amis, premier amour, perte de vue, retrouvailles, une magnifique histoire avec une plume addictive, entre émotion et excellent humour. Les idées sont magnifiquement bien agencées, les personnages sont attachants avec de la personnalité. Une belle romance, une lecture attrayante. »

Non-fiction : Olivier Wieviorka, Histoire totale de la Seconde Guerre mondiale
Perrin, 1072 pages, 29 €

Encore un livre sur la Seconde Guerre mondiale ?, se diront certains. Oui, mais une somme écrite par Olivier Wieviorka, reconnu comme le plus grand spécialiste francophone de la période. Un travail dantesque, fruit de plusieurs années de recherches et d'écriture, qui aborde aussi bien le conflit par le prisme militaire, que par ses aspects mémoriels, sociaux, économiques, etc. Si l'on en croit l'accueil qui lui est déjà fait sur Babelio, on tient là un futur classique, et sans doute LE livre à posséder et lire sur cette période - aux côtés, pourquoi pas, de la remarquée et remarquable Infographie de la Seconde Guerre mondiale parue en 2018 chez le même éditeur.

Une réussite elle aussi totale pour Blok : « Il s'agit bien d'une histoire totale de la Seconde Guerre mondiale, qui en traite tous les aspects de manière aussi complète que le permettent les dimensions de l'ouvrage. L'unité de plume de l'ouvrage est une qualité supplémentaire. C'est donc un outil indispensable pour quiconque souhaite acquérir une connaissance précise et synthétique des grandes lignes du conflit et en comprendre les dynamiques. »

Littérature française : Cécile Tlili, Un simple dîner
Calmann-Lévy, 192 pages, 18 €

On se doute, à la lecture du titre, que le dîner ne sera pas aussi simple que prévu. Un couple en reçoit un autre dans la chaleur de l’été. La joie devrait être de mise mais peu à peu les failles des uns et des autres se révèlent et le lecteur comprend que tous ne se connaissaient pas aussi bien qu’ils le pensaient. La tension monte peu à peu - jusqu’à exploser au dessert ?

Mumuboc a aimé partager ce dîner : « En quelques pages (180) Cécile Tlili nous livre un tableau humain très fin sur fond de vies privées, professionnelles mettant principalement en évidence deux portraits de femmes, très opposées, mais qui finalement se rejoignent dans la prise en mains de leurs destins. »
 

Littérature étrangère : Jacqueline Crooks, Fire Rush
Denoël, traduit de l'anglais par Nathalie Carre et Karine Guerre, 448 pages, 23 €

Comment raconter pleinement l'impact d'une révolution musicale ? Cette impression de vivre l'histoire culturelle en train de se faire ? Côté dub et reggae dancehall, Jacqueline Crooks a choisi la fiction avec ce roman Fire Rush, centré sur la jeune Yamaye. La semaine elle trime à l'usine, le week-end elle s'éclate en club underground avec des copines. Nous sommes en 1979, et cette musique explose alors aussi bien en Jamaïque qu'en Angleterre, où vit Yamaye. Elle va voir son destin bouleversé quand elle rencontre Moose, et partir en quête d'elle-même et de ses origines. L'histoire d'un courant musical certes, mais surtout d'une femme aux origines modestes qui se débat dans l'Angleterre de la fin des années 1970.

Une très belle découverte pour magalicollet : « C'est une incursion dans la communauté jamaïcaine de Londres des années 1980, c'est une histoire de vie dans ce qu'elle contient de violence, d'amour, de désillusion. C'est l'histoire de Yamaye, mais surtout, c'est une histoire de musique. »

Polar & thriller : Ron Base et Prudence Emery, Bienvenue à l'hôtel Savoy, tome 2 : Qui a tué Miss Kane ?
La Martinière, traduit de l’anglais par Isabelle Troin, 416 pages, 15,90 €

Bienvenue à l'hôtel Savoy, un si bel endroit, avec plein de chambres disponibles… Bon, si les meurtres ne vous dérangent pas, évidemment. L'hôtel a comme fâcheuse tendance d’être le théâtre de divers meurtres qui nuisent quelque peu au standing de l’établissement. Dernier souci en date : le corps de Miss Kane, une danseuse de cabaret, retrouvé dans les loges… Priscilla Tempest, attachée de presse du Savoy, va encore avoir du pain sur la planche.

Un séjour remarquable pour Bullesetperles : « J’ai adoré l’humour so british de ce roman, les références à des personnalités du show business et leur désir de paraître à tout prix, le tout dans une ambiance feutrée digne des films de gangsters. Je me suis délectée - avec un plaisir non feint - de voir cette pauvre Priscilla se fourrer dans les plus embarrassantes et catastrophiques situations. Entre meurtre, séduction, multiples chantages et un angoissant patron autour duquel trône la sempiternelle menace du licenciement, cette sacrée Priscilla résoudra-t-elle l’énigme ? »

BD : Emmanuel Herzet, Vincent Brugeas (scénario) et Benoît Dellac (dessins), La Voie du glaive, tome 1 : Les Frères Furieux 
Le Lombard, 56 pages, 15,95 €

 
Pensez-vous souvent à l’empire romain ? Vous allez y penser tous les jours après avoir lu cette BD mettant en scène deux combattants indissociables devenus des célébrités des arènes de Ravenne. Les victoires s’enchaînent pour ce duo complémentaire et redoutable. Bientôt s’ouvrent pour eux les portes de Rome. A moins que la violence qui éclate dans l’ombre des ruelles de Ravenne les tiennent éloignés du tant espéré Colisée.

JilanoAlhuin a le pouce levé : « Graphiquement, le style réaliste est assez classique mais réussi. Le dessin manque par contre de dynamisme dans les combats et un peu de sang en plus aurait été bienvenu (nous sommes comme la foule, tout ce que nous voulons c'est du sang !). Un premier tome qui donne du potentiel à cette histoire et qui espérons-le continuera d'être exploité dans les volumes suivants. »

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