10 nouveaux livres recommandés par les lecteurs ce 29 août 2024
Quels sont les meilleurs livres à lire cette semaine ? 

Article publié le 29/08/2024 par Nicolas Hecht, Ema Luncian et Déborah Zitt

 
Chaque semaine depuis 2020, nous vous conseillons 10 livres dans 10 genres différents, plébiscités par la communauté Babelio et parus récemment en librairie (retrouvez ici le premier épisode des Livres du moment, pour un instant nostalgie). Notre volonté de vous faire explorer de nouveaux horizons littéraires et découvrir de nouveaux/nouvelles auteur(ice)s est toujours intacte ! Un nouvel épisode de cette série vous attend juste ici, avec comme à chaque fois une présentation rédigée par l'équipe de Babelio, et un extrait de critique.   

Littérature française : Kamel Daoud, Houris
Gallimard, 416 pages, 23 €

Ils essayaient d’oublier quand ils auraient dû se souvenir… Ce paradoxe traverse les pages d’une histoire bouleversante sur l’Algérie des années 1990. Aube, une jeune Algérienne, porte le traumatisme de la guerre civile qui a coûté la vie à ses parents et a obligé des milliers de personnes à fuir leur foyer. Elle est une femme dans un monde où on doit être né homme. Elle est muette dans un moment où il faut parler, il faut témoigner pour la vérité. Pourtant, le roman de Kamel Daoud, lauréat d’un premier prix littéraire (le prix du meilleur roman français de la revue culturelle Transfuge) n’est pas un récit de l’impuissance, des limites ou de la mort. Il est fort et vivant : c’est la voix des victimes qui regardent dans les tombes pour écrire leur histoire.

Le cri très fort d’une muette cherchant la justice pour AudreyT : « C'est une voix qui s'élève, puissante et vraie. Une voix faite de silences et de poésie. Une voix qui raconte, qui hurle, et qui murmure ce qui ne se dit pas. Une voix qui porte haut le sort qu'on réserve aux femmes… »

Littérature étrangère : Viola Ardone, Les Merveilles
Albin Michel, traduit de l'italien par Laura Brignon, 400 pages, 22,90 €

Aussi fou que cela puisse paraître, l'Italie a adopté une loi en 1978 pour fermer progressivement ses asiles psychiatriques et resocialiser les patients. Dans son nouveau roman, Viola Ardone poursuit son travail sur l'histoire du bel paese à travers le destin d'Elba, une jeune femme recueillie dans un asile napolitain après le décès de sa mère. Elba ne présente pas de pathologie mentale, mais s'adapte et observe, consigne des notes dans un carnet sur les patients et l'ambiance bien particulière de l'établissement. Le docteur Fausto Meraviglia milite pour la fermeture de ce lieu et prend la jeune femme sous son aile. Nous les suivons ainsi sur plusieurs décennies, dans un récit poignant et drôle qui confirme tout le talent de l'autrice du Train des enfants et du Choix. Un livre déjà très apprécié par les lecteurs sur Babelio, et qui pourrait bien convaincre un jury de lui décerner un prix littéraire. 

Pzgz en a apprécié chaque page : « Une ode à la vie et à la liberté portée par l’écriture aérienne et poétique de ce récit à deux voix où l’on rit malgré la noirceur du sujet. »

Polar & thriller : Lina Bengtsdotter, À trop jouer avec le feu
Black Lab, traduit du suédois par Anna Gibson, 288 pages, 22,90 €

Après sa trilogie de romans policiers qui a remporté un franc succès sur Babelio (avec une moyenne de 4,01/5 sur l’ensemble de la série), Lina Bengtsdotter donne congé à son inspectrice Charlie Lager et propose à ses lecteurs/lectrices un nouveau thriller palpitant. Si l’intrigue se déroule toujours en Suède, l’enquête est, cette fois-ci, menée dans un cadre privé par Vega. Lorsque la jeune femme reçoit un appel inquiétant de son amie d’enfance Katja, elle saute immédiatement dans un avion pour la rejoindre. Mais elle arrive trop tard : Katja a déjà disparu, ravivant à la fois le souvenir de Sofia, sa tante mystérieusement disparue également trente ans plus tôt, mais également un sombre secret que partageaient autrefois les deux adolescentes…

Tancrede50 était suspendue à la plume de l’autrice suédoise : « Lina Bengsdotter a un style fluide, naturel et vivant, lié à la part importante des dialogues dans le texte. Elle a une écriture qui permet de suivre facilement le déroulement des évènements. Et son intrigue est parfaitement construite, de rebondissement en rebondissement, avec une émotion finale. »

BD : Laurent Galandon (scénario) et Michael Crouzat (dessins), Retour à Tomioka
Jungle !, 104 pages, 19 €

11 mars 2011. Japon. Une série d’événements malheureux : un grand tremblement de terre provoquant un énorme tsunami et, finalement, la catastrophe nucléaire de Fukushima. Osaku, sa sœur Akiko et mille autres ont été évacués et forcés de tout abandonner…. Mais parfois il faut revenir, même si notre maison est dans l'œil de l'apocalypse. Afin d’enterrer les cendres de sa grand-mère, Osaku et sa sœur décident de s’aventurer dans la zone contaminée, guidés par les esprits protecteurs yôkai et d’autres personnages rencontrés lors de leur voyage. Un superbe album où s'exprime le beau style de Laurent Galadon, où les enfants donnent de véritables leçons de courage et de résilience, comme dans la série de L'Envolée sauvage ou L'Enfant maudit. 

Le voyage d’Osaku est également une belle redécouverte du Japon pour coquinnette1974 : « C'est très japonais, l'ambiance qui règne là-bas est bien retranscrite : les esprits, les traditions, la zénitude mais aussi l'inquiétude à cause de la dangerosité du nucléaire. Il y a une petite touche de fantastique parfaitement dosée. »

Manga : Lina Lim (scénario) et Kim Junghyun (dessin), Killer Peter, tome 1
Sikku x Webtoon, 288 pages, 14,95 €

Bonne nouvelle pour les lecteurs/lectrices de Lina Lim : la manhwaga est de retour après l’excellente saga White Blood, qui réalise l’exploit de conserver une moyenne de 4,55/5 sur huit tomes ! Après les vampires, elle nous plonge désormais dans l’univers des organisations criminelles en venant bouleverser la vie de Peter, un assassin à la retraite. Alors qu’il coulait des jours heureux dans une petite librairie, son ancien patron envoie l’un de ses associés pour lui faire passer l’arme à gauche. Sauf que tout ne se passe pas exactement comme prévu… À l’instar de Benjamin Button, Peter rajeunit soudainement, ce qui lui redonne la forme de sa jeunesse pour accomplir sa vengeance !

ShayHlyn_Farfouine s’est laissée éblouir par le premier tome de cette nouvelle série : « Un scénario bien ficelé, hormis cette histoire de rajeunissement incompréhensible, et un graphisme classique, mais qui fait la part belle aux protagonistes ayant un certain charisme et des bagarres dynamiques et mortelles. De quoi avoir presque envie de voir un film naître de cette série 100 % action/baston. Affaire à suivre ! »

Jeunesse : Yeonju Choi, L'Étoile de Mo
Hélium, traduit de chinois par Elvire Beaule, 176 pages, 15,90 €

Vous êtes un gros chat noir. Vous êtes dans votre lit une nuit d’automne et vous faites des insomnies. Décidément, le sommeil vous échappe ! Que faire de cette nuit blanche ? Regarder le plafond ? Compter les moutons ? Rêver les yeux ouverts à un sommeil profond ? Mo (pardon, voici votre prénom de chat !) sait quoi faire dans de telles situations : il faut aller dans la forêt, suivre la petite lumière qui se déplace autour des arbres et dans l’herbe. C’est l’occasion pour Mo de faire connaissance avec un groupe d’insomniaques sympathiques et de découvrir les récits fascinants des animaux nocturnes.

Une histoire du coucher avec une leçon de vie pour biblio_vivlio : « Une histoire adorable qui en dit beaucoup sur les préjugés et les rumeurs qui peuvent facilement circuler. J'ai adoré et chacun pourra se reconnaître dans ce court album, à destination des petits, mais qui saura sans aucun doute plaire aux plus grands également ! »

Jeune adulte : Betty Piccioli, Trek mortel
Rageot, 352 pages, 16,90 €

Après Urbex mortel, Betty Piccioli propose au lectorat adolescent un nouveau scénario d’aventure horrifique dont ils/elles seront les héros. Le cadre du trek d’Anna et ses ami(e)s paraissait pourtant idyllique : une échappée nature au cœur des Pyrénées. Sauf qu’ils/elles ont décidé de s’attaquer au pic de Barrosa, interdit au public et réputé maudit, pour pimenter leur escapade et c’est là que le trek vire au cauchemar. Aux lecteurs/lectrices de faire les bons choix pour que cette aventure ne soit pas leur dernière !

Une expérience de lecture originale qui a séduit afleurdemots10 : « Les rebondissements étaient nombreux et inattendus, ce qui a ajouté du suspense et de la tension à l'histoire. Chaque nouvelle péripétie m'a tenue en haleine et m'a poussée à prendre des décisions cruciales pour la survie du groupe. J'ai vraiment apprécié cette dimension interactive qui m'a permis de me sentir véritablement impliquée dans l'aventure. »

Imaginaire : Rafael Marin, La Geste d'Hamlet Evans
Argyll, traduit de l'espagnol par Sylvie Miller, 432 pages, 24,90 €

En cette rentrée littéraire, les éditions Argyll nous proposent de découvrir un auteur espagnol déjà reconnu dans son pays, traduit pour la première fois en français. Et de revoir par la même occasion nos a priori sur le space opera. Rafael Marin fait un grand écart temporel dans La Geste d'Hamlet Evans, en imaginant un Moyen Âge qui n'a jamais pris fin. Désormais à bord de vaisseaux spatiaux, les puissants ont toujours soif de conquêtes, et la Corporation ne se prive pas de partir sans cesse à l'assaut d'autres planètes. Hamlet Evans nous raconte ainsi son époque, en tant qu'ex-poète à la solde du pouvoir, désormais rebelle pourchassé par le bras armé d'une Corporation qui ne souffre aucune désertion. Critique de la propagande, ode à la force de l'art et réflexion sur nos pulsions guerrières, ce roman est selon les lecteurs l'une des très bonnes surprises en imaginaire de cette rentrée.

boudicca nous le recommande chaudement : « Intrigue habilement construite et impeccablement rythmée, personnages inoubliables, réflexion profonde sur le sens de la guerre ou encore de l’art, le roman est une véritable perle qui ravira sans aucun doute les amateurs de space opera, et même les autres. À découvrir absolument ! »

Roman d’amour : Céline Jeanne, Plus jamais !
Éditions Alter Real, 384 pages, 17,90 €

Il y a plusieurs ingrédients à combiner pour créer une bonne histoire d’amour et Plus jamais ! contient tout ça : des contraires qui s’attirent, des passions fortes et contradictoires, une suite d’obstacles à surmonter pour garder le vrai amour. Bien que Jaume et Silvia semblent avoir des projets de vie, des personnalités et des idées de romance complètement différents, une force plus profonde les aide à dépasser les différences et à continuer leur histoire. Une romance plutôt classique, mais enrichie par le combat intérieur des héros, leurs doutes sur eux-mêmes et sur les autres.

Jessica26 a été fascinée : « Encore une fois, la plume m'a totalement envoûtée, séduite, captivée dans ce roman plus sombre. Jamais de la vie, était pleine de tendresse, Plus jamais ! est plus intense. »

Non-fiction : Ananda Devi, La nuit s'ajoute à la nuit
Stock, 294 pages, 19,90 €

Nouvelle parution dans la très bonne collection Ma nuit au musée, qui invite un auteur à écrire sur son expérience nocturne d'un lieu de son choix (on vous en parlait en détail ici). Cette fois, on suit Ananda Devi entre les murs d'une prison lyonnaise (Montluc) fermée en 2009, où Jean Moulin, Raymond Aubrac, ou encore Klaus Barbie furent enfermés. Un lieu dont l'histoire est profondément liée à celle de la Seconde Guerre mondiale et aux crimes contre l'humanité, mais qui trouve de nombreux échos dans le contemporain, à travers ce texte poétique où vivants et fantômes, passé et présent cohabitent, se télescopent.

Une lecture marquante pour nuitet0ilee : « Ananda Devi passe sa nuit à la prison de Montluc, l’occasion de revenir sur un siècle d’histoire. On touche à ce que l'humanité a fait de plus atroce et de plus lumineux, à l'universalité des douleurs. Ce livre est vertigineux sur les horreurs de l'humanité et leurs éternels recommencements... »

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