AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.16/5 (sur 16 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) le : 6/05/1947
Biographie :

Martha Nussbaum, née Martha Craven le 6 mai 1947, est une philosophe américaine qui s'intéresse particulièrement à la philosophie antique, au droit et à l'éthique.

Son père est George Craven, un avocat de Philadelphie, descendant d'une famille du Mayflower. Elle a étudié le théâtre et les études classiques à l'université de New York (NYU, Baccalauréat en arts en 1969), puis la philosophie à Harvard (Master of Arts en 1972, Ph.D. en 1975). C'est à cette époque qu'elle s'est mariée avec Alan Nussbaum (ils ont divorcé en 1987), s'est convertie au judaïsme et que sa fille, Rachel, est née.
Pendant les années 1980, Nussbaum a commencé à collaborer avec l'économiste Amartya Sen sur les enjeux du développement économique et de l'éthique. Avec Sen, elle a fait la promotion du concept de l'« approche de la capacité » (capability approach) dans le développement. Les idées de Nussbaum sont aussi universalistes et contrastent avec le relativisme habituel associé avec l'étude du développement. Beaucoup de ses travaux sont présentés sous une perspective aristotélicienne, influencée par l'éthique de la vertu.
Nussbaum a utilisé l'approche de la capacité pour réinterpréter la Théorie de la justice (1971) de Rawls. Pour elle, le principe de liberté de Rawls n'est significatif que s'il est compris en termes de libertés fondamentales, à savoir les opportunités réelles basées sur le contexte personnel et social. De même, l'inégalité dans le principe de la différence doit être comprise en termes de capacités.
Depuis 1995, Nussbaum est professeure de droit et d'éthique à la faculté de droit de l'université de Chicago. Elle vécut pour un temps avec Cass R. Sunstein, un professeur de droit constitutionnel à la même université, remarié depuis 2008 et nommé à l'OIRA (Office of Information and Regulatory Affairs) par le président Obama.
+ Voir plus
Source : Wikipédia
Ajouter des informations
Bibliographie de Martha Craven Nussbaum   (12)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de
Robert MaggioriCynthia Fleury Dr. Jean-François Ciais Zona Zari Attaché à l'acte thérapeutique, le soin exige savoir, méthode et technique. C'est parce qu'il est soutenu par un long apprentissage pratique et théorique que le geste, la prescription, l'opération du médecin est efficace, c'est parce le médicament est scientifiquement élaboré, contrôlé, testé, qu'il arrive à extirper la maladie. Mais la médecine n'est pas, ou n'est plus, un «art mécanique» – mais une science humaine, qui a affaire à des sujets qui, malades certes, sont des personnes, avec leurs particularités, leurs caractères, leurs rêves, leurs projets, leurs peurs, leurs émotions, leurs logiques de pensée. La compassion, quant à elle – à savoir le sentiment par lequel un individu perçoit émotionnellement la souffrance d'autrui – est l'une des rares «positions» humaines capable d'engendrer, comme a pu l'écrire Martha Nussbaum, une action vouée à l'allègement de la douleur d'autrui. Elle exige de se rendre là où « cela fait mal », d'entrer dans les lieux de chagrin et de peine, de partager l'isolement, la peur, la confusion, l'angoisse, le désespoir – afin de faire que la souffrance de l'autre ne demeure pas, justement, «autre». Mais a-t-elle des vertus «thérapeutiques»? Peut-elle soigner? Plus exactement, comment dans le champ médical, infirmier, assistanciel, soin et compassion peuvent-ils se mêler – selon quelle «posologie» – de sorte que le soin implique des rapports «compassionnels», faits d'écoute, dattention, de sollicitude, et que la compassion, si elle fait du bien aux soignés, n'expose pas les soignants à une surcharge émotive, une «fatigue de compassion», un épuisement psychique et physique, un haut degré de stress, un sentiment d'impuissance?
+ Lire la suite

Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Distraits par la poursuite de l'enrichissement, nous demandons de plus en plus à nos écoles de produire des individus créateurs de profit plutôt que des citoyens réfléchis. Sous la pression de la réduction des coûts, nous délaissons précisément ces aspects de l'effort éducatif qui sont essentiels au maintien d'une démocratie saine. (p.177).
Commenter  J’apprécie          60
Il est important que les enfants n'aspirent pas au contrôle ou à l'invulnérabilité, en définissant des projets ou des possibilités qui s'élèvent au-dessus du sort commun de la vie humaine, mais apprennent au contraire à apprécier pleinement la manière dont la faiblesse humaine commune est expérimentée dans un large ensemble de circonstances sociales et comprennent comment différents arrangements sociaux et politiques affectent les vulnérabilités que partagent tous les êtres humains. (p.54).
Commenter  J’apprécie          50
C'est à dire qu'il nous faut exercer notre esprit critique, en dialogue avec d'autres lecteurs, à la fois lorsque nous choisissons les oeuvres et tout au long de notre lecture.
Wayne-Booth a justement décrit ce processus comme une "co-duction" car il s'agit par nature d'une forme non déductive et comparative de raisonnement pratique, mené en coopération avec d'autres.
Dans le processus de co-duction, nos intuitions sur une oeuvre littérature seront affinés par les critiques de la théorie morale et des conseils amicaux. Cela peut considérablement modifier l'expérience que nous sommes capables d'avoir en tant que lecteurs si, par exemple nous sommes convaincus que les invitations du roman à la colère, au dégoût, à l'amour, sont fondées sur une vision du monde que nous ne pouvons plus partager.
Ma conception ne suppose donc pas une confiance naïve et acritique dans les oeuvres littéraires. Les conclusions que nous sommes capables de tirer sur le fondement de notre expérience littéraire ont besoin de l'examen critique constant de la pensée morale et politique, et des jugements des autres.
J'ai cependant, affirmé avec Smith que les structures formelles implicites dans l'expérience de la lecture littéraire nous offrent une forme de guide qui est indispensable pour tout examen ultérieur, y compris à un examen critique à propos de l'oeuvre littéraire elle même.
Si nous ne commençons pas par la "fantaisie" et l'émerveillement devant les formes humaines qui sont sous nos yeux, avec la sympathie pour leurs souffrances et la joie devant leur bien être, si nous n'apprécions par l'importance de voir chaque personne comme un être séparé qui a une vie singulière à mener, alors notre critique des émotions pernicieuses aura peu de fondement. La lecture, comme je l'ai montré, nous offre ce fondement, et elle nous présente aussi l'attitude du spectateur impartial, essentielle pour la critique.
Commenter  J’apprécie          30
Avec cette mention du jeu, nous en arrivons à un autre élément qui constitue la fantaisie, et que nous devons examiner pour compléter notre description de son rôle social. Lorsqu'un enfant apprend à exercer sa fantaisie, il apprend là quelque chose d'inutile. Voilà l'objection de l'école de Gradgrind : les livres d'histoires sont "futiles". Nous avons besoin de faits, "la seule chose nécessaire", mais à quoi peut bien servir un homme dans a lune? L'enfant qui se délecte des histoires et des comptines apprend que tout dans la vie humaine n'est pas utile. Il apprend une manière de se rapporter au monde qui ne s'attache pas exclusivement à l'idée d'utilité, mais est capable de chérir les choses pour elles mêmes. En cela l'enfant l'applique à ses relations avec les autres êtres humains. Ce n'est pas seulement la capacité à doter une forme de vie qui rend l'imagination métaphorique intéressante moralement, c'est la capacité à voir ce que l'on a construit en imagination comme n'ayant pas d'autre fin que soi même, comme bon et agréable en soi. Le jeu, l'amusement, ainsi, ne sont pas simplement des ajouts ou des suppléments à la vie humaine, mais ils exemplifient d'une manière cruciale la manière de concevoir certains éléments centraux de la vie. En ce sens, le plaisir que le lecteur prend au roman revêt une autre dimension morale. Il prépare toutes les activités morales de toutes sortes dans la vie.
Commenter  J’apprécie          30
Le rôle des arts à l'école est double. Ils cultivent les capacités de jeu et d'empathie de manière générale et ils traitent des points aveugles culturels spécifiques. (p.137).
Commenter  J’apprécie          50
Toutes les émotions ne sont pas de bons guides. Pour être un bon guide, une émotion doit, tout d'abord, être nourrie par une conception juste de l'évènement. Les faits en cause, leur signification pour les acteurs, mais aussi tout ce qui pourrait échapper à la conscience des acteurs ou qu'ils percevraient de manière déformée.
Ensuite l'émotion doit être celle d'un spectateur et pas d'un participant. Cela signifie que nous devons non seulement évacuer réflexivement la situation pour voir si les participants l'ont correctement comprise et ont réagi raisonnablement, nous devons également omettre cette partie de l'émotion qui dérive de notre intérêt personnel pour notre propre bien être. La fiction du spectateur impartial vise avant tout à écarter cette portion de la colère, de la peur, etc. qui se concentre sur le moi. Si mon ami souffre d'injustice, je me mets en colère pour lui; mais d'après Smith, cette colère n'a pas l'intensité vindicative particulière des colères que je ressens à propos de torts qui me sont causés à moi même. De même, si mon ami pleure la perte d'un être cher, je partage son chagrin, mais non, apparemment, son excès aveugle et paralysant. Pour Smith, cette distinction nous aide à concevoir comment nous devrions nous comporter en citoyens : passionnés par le bien être des autres, mais sans nous insérer nous même dans le tableau que nous contemplons avec intérêt.
Il faut maintenant observer que tout au long de cette discussion, Smith utilise la lecture littéraire (et les spectacles théâtraux) pour illustrer l'attitude, et les émotions du spectateur impartial. Smith attache une importance considérable à la littérature comme source d'orientation morale. Son importance vient du fait que la lecture est, de fait, une construction artificielle du spectateur impartial, qui nous conduit de manière agréable à adopter l'attitude qui convient à un bon citoyen et à un juge.
Commenter  J’apprécie          20
Le roman est concret dans une mesure inégalée par les autres genres narratifs. On pourrait dire qu'il prend pour objet l'interaction entre les aspirations humaines générales et des formes particulières de vie sociale qui favorisent ou empêchent ces aspirations, les modelant considérablement au cours du processus. Les romans nous présentent des formes persistantes de besoin et de désir humains, réalisées dans des situations sociales particulières. Le plus souvent, ces situations diffèrent largement de celles du lecteur. Les romans, conscients de cela, construisent en général un lecteur implicite, à qui ils s'adressent, qui partage avec les personnages certaines espérances, peurs et préoccupations humaines générales, et qui, pour cette raison, est capable de tisser des liens d'identification et de sympathie avec eux, mais qui est aussi situé ailleurs et doit être informé de la situation concrète des personnages.
De cette manière, la structure même de l'interaction entre le texte et le lecteur imaginé invite le lecteur à voir comment les circonstances influencent la réalisation de ces espoirs et désirs partagés et, de fait, leur structure même.
Commenter  J’apprécie          20
L'innovation ne se fait pas sans esprits souples ouverts et créatifs, la littérature et les arts développent de telles capacités. (p.141).
Commenter  J’apprécie          40
La connaissance ne garantit pas un bon comportement, mais "ignorance est un quasi-synonyme de "mauvais comportement". (p.103).
Commenter  J’apprécie          40
Les écoles qui omettent les arts délaissent des opportunités importantes pour la compréhension démocratique. (p.136).
Commenter  J’apprécie          40

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Martha Craven Nussbaum (61)Voir plus

Quiz Voir plus

Un couple : un tableau et son musée (n°1/2)

"La Joconde" de Léonard de Vinci :

Musée du Louvre à Paris
Galerie des Offices à Florence

10 questions
52 lecteurs ont répondu
Thèmes : peinture , art , culture généraleCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..