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2.88/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1905
Mort(e) : 1986
Biographie :

Poète surréaliste, salué par ses pairs comme "Le Rimbaud du surréalisme".
Il fut à 17 ans le benjamin du groupe et participa à tous les niveaux à l'aventure surréaliste, avant de rompre, en 1929, avec le "père" et de signer contre lui le virulent pamphlet "Un cadavre". Il avait publié, en 1924, son recueil "L'Allure poètique", salué par Aragon.
.Néanmoins l'influence de la poétique et de l'esthétique surréaliste laisse une trace indélébile dans toute sa production littéraire.
En 1969, ses mémoires paraissent sous le titre "L'An I du surréalisme".

Source : Wikipedia
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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Jacques Baron
Trois poèmes
  
  
  
  
III

Au-dessus de mon front il y a un soleil
Un soleil aussi sec qu’un hareng saur
Il y a des fontaines taries
Toutes les fontaines sont taries
Tous les mondes sont perdus en mer
et toutes les étoiles sont inimitables

Monde vaillant
réveille-toi dans tes os
Dans les prairies si hautes la mort est pareille à la vie
et la vie doit t’appartenir
Monde vivant Monde extrême
isolé dans la nature comme une route inconnue des états sous-marins
Une seule goutte d’eau née derrière tant de paupières
faisant germer des hommes au cœur étincelant

dans le monde vivant
et dans le monde à venir
une seule goutte de rêve fait venir la tempête
Balayeurs aux beaux yeux dispersez les nuages


Texte paru dans la Revue « La Révolution surréaliste, N°8, Ier Décembre 1926 »
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PETITE HISTOIRE DE LA JONGLE


Eléphant Eléphant allant en promenade
pourquoi emportes-tu cet oiseau sur ton dos
Mais c'est un oiseau-lyre Il va voir un malade
un souffrant qui n'a plus que la peau sur les os

un de mes vieux amis un éléphant sauvage
qui ne vient plus s'asseoir au cercle de famille
Lorsque l'enfant paraît il n'est pas d'autres sage
pour savoir désigner le garçon ou la fille

Eléphant de minuit allant à l'eau dormante
Eléphant de la lune cet oiseau sur ton dos
n'est pas un oiseau-lyre à la plume charmante
Mais un vieux crocodile un vieux sac en croco

Eléphant de minuit éléphant de la lune
j'irai jusqu'au bout portant l'oiseau on se tutoie
et votre voix de terre un peu trop m'importune
De l'oiseau en croco j'ai décidé le choix

Oui j'irai jusqu'au bout sur les jambes de soie
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Vendredi


Dans un château de libellule
Un arc-en-ciel aux seins de cendre
Dort sur la pointe d'une lance
D'or a peu près le temps d'un rire

Seul au milieu de la nuit

Son cœur un cheval au galop
Se rapproche sur la grand'route
De ses mains de transparence

Qui caressent l'herbe carrée
Sous les terreurs d'un enfant

La rouge bartavelle bouge
Inutile réponse à rien
Aux promenoirs de vif-argent
Une meute abolie de chiens
Aboie à la nouvelle lune

La folle avoine revient du bal
En carrosse de balsamine
Une laitue à la voix grave
Entendue dans les basses terres
Fomente mille et une nuits

D'amour le vent se rassemble
À temps pour suspendre
Le tonnerre sur mon village
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La nuit avait de la peine à rentrer au port à cause du brouillard et les sirènes des usines commandaient qu’elle se rangeât pour laisser sortir le jour qui, sous voilure réduite, partait à la conquête des émotions humaines. En se croisant, les navires échangèrent les saluts réglementaires. Enfin la nuit put accoster. Le jour gagna le large. Les hommes, tout embroussaillés, couverts de moisissures, transis, sortirent de la forêt du sommeil. Dans la ville, l’eau commença à circuler dans des conduites de plomb avec d’effroyables borborygmes. L’un après l’autre, chaque niagara des cabinets d’aisance cataracta. Caca fait, l’humanité se mit à s’épouiller, à roter, à cracher. Les barbes tombaient, comme des blés murs sous la faux des rasoirs. Les lits défaits, royaumes des pollutions nocturnes, tanguaient misérablement abandonnés sur les flots des ambitions déçues et des renoncements quotidiens. Untel avait les urines chargées et disait à sa femme que ça l’inquiétait. « Prends de l’acide phosphorique », disait sa femme qui s’y connaissait. Les pores de la peau sous la pression de doigts encore engourdis de sommeil, rejetaient de gros vers à tête noire. Et les tuyaux de plomb, grosses couleuvres voraces et glougloutantes, avalaient tout ça : points noirs, glaviots, cheveux morts, poils de barbe...
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Samedi


Il y a des mots qui sont faits de l'aurore
Dont on détruit les villes
D'autres faits de la nuit qui les rebâtit

Tourne la tête mon ami
Puisque c'est vrai c'est fini
Ailleurs la vie comme elle est
Joue son petit air de flûte
On n'embrouille jamais le temps sur son chemin
Il sait

Le tournant de la route est une bague de fiançailles
Perdue parmi les ronces
Et dans nos cœurs bat le vent
Claquant les portes de la mort et de la vie
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L'aubier de l'aube accorde ses grands cris
A la révolte du silence
O nuit éblouie de fièvre et de folie
Café-Bar ouvre ta porte à l'habitude
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Jacques Baron
Trois poèmes
  
  
  
  
I

Le temps O vie étrange très lointain camarade
Fil d’Ariane par mon amour charmé
Le temps passé demande au temps les autres voix plus fermes
Un souvenir de vos cheveux qui s’appellera le présent
et le présent n’est plus qu’un souvenir étrange
Route de la révolte Amour et long poème
J’apprendrai dans tes mains les plus beaux rêves d’or
Une route lumineuse
Chemin qui s’étend à l’infini
Jusqu’au grave souci de ne pas être un homme
Ce monde qui est si loin
De tout ce qui est derrière ou devant moi

Barbares aux couteaux étoilés
Barbares nous avons la tête dans les cieux
Il ne peut-être question
de cette vie commune
Car il n’y pas en nous autre chose que la lumière


Texte paru dans la Revue « La Révolution surréaliste, N°8, Ier Décembre 1926 »
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Jacques Baron
Trois poèmes
  
  
  
  
II

Le soleil et la lumière
apparemment réels ô formes de la vie
Femmes de la vie toute entière
Les oiseaux chanteurs ne se tairont plus jusqu’à présent

Jusqu’à présent tambours bénissez la souffrance
des femmes par milliers
enchantées et ravies
suivront cheveux en feu ces femmes éternelles

La tombe de Rosa Luxembourg est fermée
O tombe où le printemps bouleversant de nos âmes
déverse ses amours et sa réalité
Une tombe est fermée et tant d’autres s’entrouvrent
Des colombes enchantées iront porter les armes
à des mains magnifiques et parfaitement libres

Traces lumineuses de vos pas femme parfaite
Nous vous suivrons toujours
Merveille de la foi


Texte paru dans la Revue « La Révolution surréaliste, N°8, Ier Décembre 1926 »
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A coups de hache, Unipar se taillait une Route Nationale à travers l'Europe. Les douaniers de Marseille l'avaient laissé aller, pensant que sa folie servirait à la distraction dans les villages, mais ils avaient gardé Georgina pour servir aux débauches des magistrats du département. Encore une fois Unipar était seul sur les routes. Et nu. Quand je dis qu'il taillait sa route à coups de hache, j'entends qu'il se servait d'une hache métaphysique, la seule qui dans les pays policés soit d'usage courant.
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