AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.4/5 (sur 21 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : USA , le 14/04/1923
Mort(e) à : USA , le 14/09/1985
Biographie :

Célèbre éducateur américain, John Holt est un des porte-paroles des méthodes d'enseignement alternatives telles que la scolarité à la maison ou la non-scolarité. Il s'est fait connaître à travers son engagement dans la défense des droits des enfants.

Ajouter des informations
Bibliographie de John Holt   (8)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
L’éducation, avec son fer de lance qu’est le système de scolarité obligatoire, avec toutes ses carottes, ses bâtons, ses notes, ses diplômes et ses références, m’apparaît aujourd’hui comme la plus autoritaire et la plus dangereuse des inventions humaines. C’est la racine la plus profonde de l’état d’esclavage moderne et mondialisé, dans lequel la plupart des gens ne se sentent rien d’autre que producteurs, consommateurs, spectateurs et « fans », motivés de plus en plus, dans tous les aspects de leur vie, par l’appât du gain, l’envie et la peur.
Mon propos n’est donc pas d’améliorer « l’éducation » mais de faire sans, d’en finir avec ce système de formatage affreux et anti-humain, et de laisser enfin les gens se construire eux-mêmes.
Tout cela ne veut pas dire que personne ne devrait jamais influencer ni essayer d’influencer ce que pensent et ressentent les autres. Nous interagissons et nous contribuons aux changements qui se produisent chez ceux avec qui nous vivons et travaillons, de même qu’ils participent à notre évolution. Nous sommes, par instinct, des êtres sociaux, de parole, et nous échangeons naturellement nos points de vue sur la réalité avec les personnes de notre entourage. Que ce soit dans mon métier d’écrivain ou de conférencier, ou encore avec mes amis, c’est ce que je fais en permanence. Cependant, je refuse de placer mes interlocuteurs en position de ne pas avoir d’autre choix qu’être d’accord avec moi, ou faire semblant de l’être. Je veux qu’ils aient le droit, s’ils le souhaitent, de rejeter absolument tout ou partie de mes idées, tout comme je revendique pour moi-même le droit de rejeter les leurs. D'ailleurs, j’ai appris que personne ne peut vraiment dire « oui » à une idée s’il ne peut pas librement lui dire « non ». C’est la raison pour laquelle, sauf à l’occasion de visites ponctuelles, je n’enseignerai plus dans les écoles où la scolarité est obligatoire.
Je ne veux pas dire non plus que jamais personne ne devrait avoir le droit de demander à quelqu’un d’autre ce qu’il sait ou ce qu’il est capable de faire. Clairement, si quelqu’un veut conduire une voiture, piloter un avion, ou faire quoi que ce soit qui pourra avoir une influence directe sur la vie ou la santé des autres, alors la société, par l’intermédiaire d’un représentant, a le droit d’exiger qu’il prouve qu’il est apte à faire ce qu’il veut être autorisé à faire. En fait, même si la santé et la sécurité ne sont pas impliquées, on peut toujours demander à quelqu’un de démontrer ses compétences. Par exemple, si quelqu’un veut jouer dans un orchestre, chanter dans un chœur, jouer dans une pièce de théâtre, ou se joindre à d’autres personnes pour participer à leur travail, que ce soit pour de l’argent, pour le plaisir ou pour toute autre raison, celles-ci ont le droit de lui demander de démontrer qu’il peut vraiment les aider et non pas les desservir. Cependant, ces exigences sont limitées dans le temps et dans l’espace. Elles ne sont pas de même nature que celles consistant à exiger de chacun qu’il démontre qu’il sait quelque chose, simplement pour avoir l’autorisation de vivre dans le monde dans lequel il est né.
Par « faire », j’entends non seulement les choses faites avec le corps, les muscles, avec les mains et des outils, mais aussi celles faites avec l’intellect seul. Je n’essaye pas de séparer ou d’opposer ce que beaucoup appellent « le physique » et « l’intellectuel ». Une telle distinction est artificielle et dangereuse. Seuls les mots peuvent séparer le corps et l’esprit. En réalité, ils forment un tout, ils agissent ensemble. Donc, par « faire », j’entends aussi des choses comme parler, écouter, écrire, lire, penser, et même rêver.
L’important est que ce soit celui qui agit, et lui seul, qui puisse décider de ce qu’il dira, écoutera, lira, écrira, pensera et ce à quoi il aspirera. Chacun doit être au centre de ses propres actions, les planifier, les diriger, les contrôler et les juger lui-même. Chacun doit agir pour son propre compte, selon ses propres objectifs – ce qui peut, bien sûr, inclure un objectif commun avec d’autres. Nos actions ne doivent pas être commandées ni contrôlées par quelqu’un d’autre. Elles nous appartiennent et font partie de nous-mêmes.
Commenter  J’apprécie          40
John Holt
Si on essaye de forcer un enfant à produire ce qu'il n'ose faire, il deviendra timide, et va utiliser toutes ses ressources, non pas pour aller à la découverte de l'inconnu, mais afin de trouver des moyens de se soustraire à la pression qu'on exerce sur lui.
Commenter  J’apprécie          60
A propos des besoins des tout-petits...

Assez naturellement, nous avons donc développé une idéologie (...) pour justifier le fait de considérer les enfants comme des objets d'amour. Les enfants ont besoin d'amour (...). Ils ne peuvent jamais en recevoir trop, ils n'en ont jamais assez, peu importe qui le leur prodigue, comment et sous quelle forme cela leur arrive. Tout ce qu'ils veulent, c'est de l'amour, de l'amour et de l'amour. Il y a peut-être un peu de vrai là-dedans dans la première année de leur vie. D'expérience, je crois que les enfants ont besoin de beaucoup de contacts humains et peuvent souffrir s'ils n'en ont pas assez. Cependant, même avec les bébés nous devons faire preuve de tact et de discrétion. Tous les bébés aiment avec certitude être portés, bercés et que l'on joue avec eux. Mais pas nécessairement tout le temps, ni avec n'importe qui, ni tous de la même manière. Autour de six mois ou même avant, ils ont déjà des objectifs personnels bien développés, des besoins propres et des préférences. Il y a des moments où ils sont concentrés sur une chose ou une autre et où ils ne veulent pas être interrompus. Il y a des gens qu'ils apprécient et d'autres qu'ils aiment moins ou pas du tout. Ou encore, il arrive qu'ils aiment que l'on joue avec eux mais pas qu'on les porte. Et il peut y avoir des jeux ou des façons de monter son affection qu'ils n'apprécient pas du tout quelle que soit la personne qui les leur propose. Même avec les bébés nous devons faire attention, apprendre à lire les signaux qu'ils émettent et à les respecter.

P.77 « S’évader de l’enfance : les besoins et les droits des enfants », John Holt.
Commenter  J’apprécie          30
Juste après le droit à la vie, le plus fondamental des droits de l'homme est celui d'être maître de son esprit et de ses pensées. [...] Quiconque nous ôte ce droit, tout éducateur soit-il, s'attaque à l'essence même de notre être et nous cause une blessure profonde et durable. Car il nous affirme ainsi que nous ne pouvons pas nous faire confiance à nous-mêmes, même pour penser, que notre vie durant nous dépendrons des autres pour connaître le sens du monde et celui de notre vie, et que nos propres interprétations, faites au regard de nos expériences, n'ont aucune valeur.
Commenter  J’apprécie          40
Il est impossible d'être vivant et conscient et de ne pas être en train d'apprendre quelque chose.
Commenter  J’apprécie          50
Le problème, c'est que nous ne pouvons pas décider une fois pour toutes de qui - des parents, des professeurs, des experts, des psychologues, des tribunaux aux affaires familiales, des juges, etc. – saura décider ce qui est le mieux pour les enfants. Pour les choses vraiment importantes, personne ne sait mieux que l'enfant lui-même. On n'a pas besoin d'être très vieux ni très intelligent pour distinguer nos amis de nos ennemis, pour savoir quand les gens ne nous aiment pas, quand ils sont cruels avec nous et qu'ils nous font du mal. N'importe quel enfant de cinq ans fait la différence entre l'enseignant malveillant et le bienveillant, et il est assez intelligent pour vouloir s'écarter de celui qui est malveillant. Il n'y a que les adultes qui sont assez stupides pour penser que, d'une certaine façon, l'enseignant malveillant apporte quelque chose de positif à l'enfant. Non pas que les adultes soient prompts à rester auprès des gens qui sont méprisants et cruels envers eux... Non, pas une seule minute ! Ce n'est qu'aux autres, et en particulier aux enfants, que l'on dit que la douleur ne fait pas vraiment mal, et qu'elle fait même du bien. Mais l'enfant devrait, comme n'importe qui d'autre, avoir le droit de s'éloigner des gens et des situations qui le blessent, et de se tourner vers là où il pressent qu'il recevra de l'aide.
John Holt - Escape from childhood, chap 23
Commenter  J’apprécie          20
Le processus par lequel les enfants transforment leur expérience en connaissance est exactement le même que celui suivi par les scientifiques pour élaborer les connaissances scientifiques.
Commenter  J’apprécie          20

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de John Holt (33)Voir plus

Quiz Voir plus

The Deal off campus saison 1

Qui Hannah trouve-t-elle magnifique ?

Garrett Graham
Justin Kohl
Jimmy Paulson

11 questions
150 lecteurs ont répondu
Thème : The deal de Elle KennedyCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..