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3.7/5 (sur 15 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Beni Chiker , le 04/10/1977
Biographie :

Najat Vallaud-Belkacem, née Najat Belkacem le 4 octobre 1977 à Beni Chiker, dans la région du Rif, au nord-est du Maroc, est une femme politique française.
De 2008 à 2013, elle est conseillère municipale de Lyon.

Conseillère générale socialiste, elle est nommée le 16 mai 2012 ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement dans le premier et le deuxième gouvernement Jean-Marc Ayrault, dont elle est la benjamine.

Le 2 avril 2014, dans le gouvernement Valls, elle garde son ministère des Droits des Femmes, et obtient les ministères de la Ville, de la Jeunesse et des Sports.


Source : Wikipédia
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Najat Vallaud-Belkacem
La lecture sauve. Elle offre d’autres vies. Elle a tout sauvé en moi. Instants joyeux ou difficiles : toujours, je lisais. Et puis nous n’avions pas la télévision.
Quand ça va mal, lire c’est oublier, rêver, apprendre, c’est changer, aller au miroir pour comprendre, se transformer. Lire pour sortir et s’en sortir. Et attention : ce n’est pas la ministre de l’école qui fait la maligne devant trente bureaux bien rangés : c’est la femme qui se souvient avoir été une enfant. Aujourd’hui encore, aux jours joyeux, agaçants, difficiles, et il y en a : je lis.
Tout ce qui me passe entre les mains. Tout. Le littéraire, le populaire, l’indispensable, le négligeable, la fiction, la théorie, le classique, le jetable. Peu importe. J’ai adoré Exbrayat, avec la couverture du Masque, jaune et noir, légendaire. Orange, aussi, parfois, chez les bouquinistes ou en bibliothèque.
Mon plus grand regret, de toutes ces années, en politique, au gouvernement : ne pas avoir lu plus souvent des histoires à voix haute à mes enfants. Je ne connais pas de plus belle chance, pour qui a déjà l’eau courante : rentrer le soir, caresser le front de ses enfants, frôler leurs pyjamas, oublier tout souci dans leurs yeux rieurs, exigeants, envahis de pureté.
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Il ne faut pas dire « NaDjat », qui écarte, qui chasse ou se moque : combien de fois m’a-t-on jeté ce prénom au visage ! Comme un reproche, sauf pour ceux qui le confondaient avec la « Nadja » d’André Breton. Or c’est un son assez doux, je crois. Il a toujours plu à mes amies, et à mes amis. Il m’a semblé assez rare, en France, quand je suis arrivée. Tout le monde s’appelait Marie ou Olivier. Moi j’étais Najat. À chaque fois on me disait : ça veut dire quoi ? Et je répondais, avec fierté, me semble-t-il : le salut. Parfois aussi on me disait : ça vient d’où ? J’expliquais simplement. Puis on n’en parlait plus. Dans ce silence un peu neutre, affectueux, attachant, il y a la France.
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Je suis née à Beni Chiker, dans un petit village au nord du Maroc, à quelques kilomètres de l’enclave espagnole de Melilla. Aujourd’hui c’est une petite ville de 5 000 habitants, mais en 1977, nous étions une centaine. Peut-être moins. Je me souviens : quelques maisons de chaux blanche. Des troupeaux. Une terre aride, des pierres. Une herbe rare, ici et là, comme du lichen. Des buissons. Ni eau courante ni électricité à la maison. Et partout, le soleil qui frôle, qui brûle, qu’on ne voit plus, le soleil en son ciel gris. Aujourd’hui, pas des images, mais des sensations, un peu floues, parfois joyeuses, toujours lointaines. J’ai demandé à ma mère : tu es sûre, c’était bien comme ça, mon enfance, notre première vie ? Elle ne dit rien, elle sourit. Je crois l’entendre : mais Najat… Tu as oublié ? Tu ne te souviens pas ? Vraiment ? C’est la France qui fait ça ?
Chaque matin, je partais chercher de l’eau au puits. Comme je m’en souviens de cette eau ! Comme chez Pagnol : non pas l’eau perdue, consommée, mais l’eau précieuse, l’eau qui est une pensée, douce et tragique. Ce puits, un peu effrayant, avec la peur des esprits, bien sûr, et le bruit du seau qui tape contre la pierre en dévalant. Ces canalisations de ciment gris : l’eau devenue invisible mais qui circulait, rassurante. Enfin, l’eau du lavoir, savonneuse, fraîche, avec toutes sortes de bruits : la brosse ; le linge tapé, secoué, qui finit sur un fil dans le soleil de toute la Méditerranée.
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Najat Vallaud-Belkacem
Se sentir français donc, une condition nécessaire pour être français, mais pas suffisante. Pour paraphraser Sartre, on devrait en effet ajouter que le Français est d'abord un homme que les autres tiennent pour français. Être français, c'est se sentir comme tel d'une part et être accepté comme tel d'autre part; l'une et l'autre de ces conditions m'apparaissent intimement liées. ("Qu'est-ce qu'être français ?" Hermann, 2009)
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Un jour, nous sommes tous arrivés en France, où nous avons retrouvé mon père. J’avais quatre ou cinq ans : je me souviens encore du départ, de la tristesse, du déchirement. Quitter le pays. Quitter le pays de l’enfance, avec mes vêtements, mes amis, mes chèvres, la pièce et la poussière, avec les mots. Allez, écris-le, Najat : quitter ton pays. Aussi. Et ta langue. Car je parlais berbère alors, comme ma mère. Et assez vite, le français a tout emporté.
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Je me souviens de ma première France ; je me revois courir sur le pont du bateau, avec ma mère qui serre ma main et respire fort ; terrifiée par le bruit, la foule, les couleurs. Et tenez-vous bien – c’était en 1982 – les voitures m’ont stupéfaite : bruyantes, rapides, dépassant de tous côtés. Rien de comparable avec le calme de Beni Chiker. Et bien sûr la pluie. Un pays qui échappe au soleil, si c’est pas malheureux…
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Najat Vallaud-Belkacem
Je ne suis pas sûre que mes enfants comprennent. Nour et Louis se demandent si je leur écris un livre, à eux qui vivent dans le beau Paris de pierre claire, ordre, calme et volupté. Ils ont de la chance – trop peut-être ? Et ils se demandent si moi, leur maman, au bord du lit, ce soir, qui leur lis ces phrases à haute voix, pas bien assurée, je leur parle de leur arrière-grand-mère. Ou si c’est moi, l’enfant qui marche dans la lumière laiteuse du petit matin. Ils sont émus, ils se moquent un peu : chercher de l’eau au puits, en tirant un seau de fer trop grand, bientôt trop lourd ? Comme dans les livres ? Toi, maman ?
Oui, celle qui leur parle de ce monde-là, c’est bien moi, Najat. Je suis née dans un autre monde. Je suis née il y a deux cents ans. Et si je veux tenir ma vie contre moi, il me semble qu’elle s’étire, qu’elle s’échappe, qu’elle se trouble.
Laissez-moi vous dire quelque chose. Quand on n’a pas eu l’eau courante, pendant des années, on est un peu différent. Je ne m’étonne pas ; je ne me plains pas ; je ne regarde pas non plus mon enfance du haut d’un piédestal républicain, je n’en fais pas commerce, mais comment le formuler… C’est en moi. Le temps a passé. Il ne me reste que quelques cousins, là-bas, et je ne les ai pas vus depuis des années. Peut-être que je suis entrée dans le moule dans beaucoup de domaines, peut-être que j’ai pris l’uniforme, que j’ai épousé certaines fonctions, mais tout au fond de moi, franchement, il y a ça : ce soleil, ces matins de pierre, l’eau du puits.
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